L'hôtel sans dessus-dessous - Le Proscenium

L'hôtel sans dessus-dessous ! version 060408
YVONNE : Tous les gens qui se marient prêtent “serment” et pourtant la
moralité est loin de leur préoccupation, si vous voyez ce que je veux dire.
MALFET : Oh oui ! Je vois je vois. Mais madame cela n'a rien a voir. Il faut
quand même signer là, madame !
YVONNE : vous ne pouvez pas changer de vocabulaire ? Utilisez des mots
pleins de poésie et de tendresse, au lieu de ces mots secs et rigides.
MALFET : Il n'est pas dans l'habitude de la profession d'écrire les actes en
vers ou bien de faire des poèmes.
YVONNE : Quel dommage, je vous verrai mieux dans un métier plus
agréable plus sensuel. On sent que vous avez une âme sensible, sous cette
fausse rigidité que vous laissez paraître.
MALFET : Vous aussi vous voulez que je change de métier ?... On s’égare
mme Dusseins ... on s'égare.
YVONNE : Duberg ! Mon nom c'est Duberg !
MALFET : Voilà, vous me troublez et je ne sais plus ce que je dis.. Signez
...allez signez et on en reste là.
YVONNE : J'adore quand vous me donnez des ordres comme ceci ? Quelle
fougue ....... Appelez moi ; Yvonne.
MALFET : (Complètement troublé, il repousse Yvonne et se met debout et
s'agite il serre fort sa valisette entre ses bras) Oh non mme Desfesses. Ah je
voulais dire mme Duberg... Allez signez !.. Signez ! ..Que cela cesse. ....
YVONNE : Je ne vous plais pas ? Je ne suis pas votre type de femme ?
MALFET : Oh que non ! . Que non ! Euh si...si...si. Mais votre mari peut
arriver d'un moment à l’autre. Et si il vous entendait, je ne sais pas si il
apprécierait beaucoup. Il risquerait de passer ses colères sur moi.
YVONNE : Il y a longtemps qu'il ne fait plus attention à moi. Il ne verra
même pas que vous me faites les yeux doux, que vous me faites la cour.
MALFET : (Il prend très peur, il s'affole) Mais non ! Mais non!.. Je vous fais
pas la cour !... et encore moins les yeux doux !.. Ah ça non ! Vous êtes
devenue folle !
(Jean revient dans la pièce, Habitué et complice avec le jeu de sa femme, il
fait exprès de mettre monsieur Malfet mal à l'aise)
JEAN : Alors déjà que vous allez me prendre l'hôtel et les meubles, vous
n’allez pas me saisir ma femme, tout de même ? Vous n'oseriez pas ?
MALFET : (Tremblant de peur) Oh non non non.. J'en n'ai nullement
l'intention ! Oh que non ! Jamais.. Jamais. je n'y ai pensé monsieur ..jamais !
JEAN : Ah bon, je préfère cela. Si non ! Ça va moucher rouge, hein !
MALFET : (Il se rassied et reclasse les papiers) Reprenons Yvonne,
reprenons Alors nous en étions ...voila.. là .. tu signes ici . et.. ici . et.. la..
JEAN : Quoi ? Voila que vous la tutoyez ! Vous l'appelez même par son
prénom ! Mais ça va saigner du nez ! Ma parole ça va saigner !
YVONNE : Mais non, calme toi. Tu lui fais tellement peur qu’il ne sait plus
ce qu'il dit. Hein monsieur Malfet ?.... (Elle lui fait un clin d'oeil complice)
L'héritier Didier lheritierd@aol.com 12