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l'emploi de maître de chapelle de la cour de Giistrow et de le conserver<br />
pendant vingt ans, jusqu'à Pâques 1681.<br />
Danielis s'est marié et a eu plusieurs enfants. Devenu veuf peu<br />
avant le 19 septembre 1678 (d'après une lettre qu'il envoie au duc),<br />
Danielis, qui se trouve pour lors à Cologne, envisage d'entrer dans<br />
les ordres. Madame Le<strong>be</strong>au a repéré plusieurs absences de notre<br />
organiste de Giistrow entre 1661 et 1681, sans toutefois pouvoir<br />
toujours fixer le but de ces voyages. Sans doute accompagnait-il<br />
son maître, mais il est certain qu'il voulait se perfectionner dans<br />
son art (lettre à ses parents, non datée). Peut-être, quarante ans avant<br />
Bach et Haendel, Danielis a-t-il fait le voyage de Liï<strong>be</strong>ck pour écouter<br />
Buxtehude (1637-1707), ou encore Muffat (1653-1704) à Strasbourg<br />
vers 1671, ou Kerll (1627-1693) à Munich. Ainsi aurait-il<br />
pu prendre connaissance des trois grands styles de l'orgue au<br />
XVII 1 ' siècle : le nord-allemand, le français et l'italien. Les italianismes<br />
qui prédominent dans les œuvres de Danielis proviennent<br />
sans aucun doute des exemples reçus à Liège auprès de Lam<strong>be</strong>rt<br />
Pietkin, maître de chant à Saint-Lam<strong>be</strong>rt quand il y était lui-même<br />
organiste, mais aussi des contacts avec les musiciens italiens qui,<br />
après la fin de la Guerre de Trente ans, occupent progressivement<br />
des postes-clés dans les chapelles musicales de Rhénanie et même<br />
d'Allemagne du Nord.<br />
En 1683, Daniel Danielis est à Paris; il est un des trente-cinq<br />
candidats au remplacement de son compatriote Henri Dumont et<br />
du Français Ro<strong>be</strong>rt comme maîtres de la chapelle de Louis XIV.<br />
L'année suivante (janvier 1684), il est engagé comme maître de chant<br />
à la cathédrale de Vannes. Il y restera jusqu'à sa mort, survenue<br />
le 17 septembre 1696. Il ne laisse qu'un très modeste héritage à son<br />
fils Daniel-Frédéric-Conrad Danielis, mais aussi, heureusement<br />
pour nous, 72 motets dont 54 à 1, 2, 3 ou 4 voix et basse continue<br />
(Collection S. de Brossard, B.N. de Paris), 7 à I, 2, 3 ou 4 voix,2 ou<br />
3 violes et basse continue (recopiés à Vannes en 1711, actuellement<br />
à la Bibliothèque du Conservatoire de Paris), 4 à 2 voix, publiés par<br />
Ballard de 1725 à 1727 (Mélanges de musique latine, française et<br />
italienne), 5 motets provenant de la collection Diï<strong>be</strong>n, bibliothèque<br />
d'Upsal.<br />
On sait que Danielis a écrit de la musique, aujourd'hui perdue,<br />
pour des comédies italiennes, des ballets et des airs à la cour de