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la vallée de la Vesdre compte un plus grand nombre d'établissements<br />
du même type, mais utilise au total sept ou huit appareils seulement.<br />
Vers 1812, le Hoyoux est donc en tête des régions industrielles du<br />
département pour la fabrication des laminés.<br />
Cette situation avantageuse, le pays de Huy la doit à deux personnalités<br />
de premier plan : François-Joseph Dautrebande, et surtout<br />
Nicolas Delloye.<br />
Descendants d'une famille de maîtres de forges de la vallée de la<br />
Molignée ('), les Dautrebande apparaissent dans la vallée du Hoyoux<br />
en qualité de métallurgistes, en 1779. On leur doit la création des<br />
laminoirs de la Haye et de la Haute Cuvalle. François-Joseph, ses<br />
fils et son gendre Ferdinand Delloye sont aussi intéressés temporairement<br />
aux usines de Bouyart et de Marche.<br />
Mais le rôle essentiel revient à Nicolas Delloye dont la famille<br />
assumera, à elle seule, l'expansion de la métallurgie hutoise jusqu'à<br />
la dernière décennie du XIX«' siècle. Nicolas Delloye descend d'une<br />
vieille famille hutoise mêlée étroitement à tous les aspects de la vie<br />
économique de la région ( 2 ). Propriétaire des laminoirs de Maaseik<br />
et de Waldor, créateur des laminoirs de Landrecy et du Grand Moulin,<br />
il est avant tout un fabricant de fer blanc. En 1806 en effet, il aménage<br />
une ferblanterie à la Mosteye. Il ne tarde pas à y obtenir des produits<br />
de qualité exceptionnelle qui lui valent les encouragements du gouvernement.<br />
Sa production s'accroît rapidement : elle atteint en 1811<br />
le total de I 800 000 feuilles, représentant une valeur de 792 000 francs.<br />
(0,44 franc la feuille); en 1813, elle se chiffre à 2 475 000 feuilles pour<br />
une valeur de I 089 000 francs. Delloye occupe alors 300 ouvriers<br />
dans sa seule ferblanterie. En 1812, ses quatre établissements totalisant<br />
six laminoirs et sa fabrique de fer étamé assurent à Delloye un<br />
revenu annuel brut de 1590 000 francs. Il est le plus important<br />
patron métallurgiste du département de l'Ourthe après William<br />
Cockerill. Si ce dernier l'emporte de <strong>be</strong>aucoup en importance sur<br />
lui, avec un revenu annuel de 2 500 000 francs, Delloye n'en fait<br />
pas moins figure de géant à côté des autres entrepreneurs métallurgistes<br />
de la région : le chiffre d'affaires de la Fonderie de Canons<br />
(') G. MAIGRET DE PRICHES, NOS familles de mairies de forges, p. 38 (Bruxelles.<br />
I vol. in-8", 1937).<br />
('-) F. DISCRY, Les Tôleries Delloye-Mathieu dans l'histoire liuioise (manuscrit).