L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE - Ialg.be

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modernisées (recès du 19 septembre 1654), des instrumentistes sont
engagés à poste fixe, signe de l'adoption définitive d'un répertoire
conçu dans le goût moderne.
En 1674, Lambert Pietkin demande à être relevé de ses fonctions
de maître de chant. Il est remplacé par un de ses anciens élèves, Pierre
Lamalle. Pietkin, qui avait accédé au canonicat de Saint-Materne
le 6 septembre 1663 est déclaré chanoine jubilaire le 6 octobre 1683
en raison de cinquante années de présence au chœur. Il s'éteint
paisiblement à Liège le 26 septembre 1696, léguant toutes ses mu-
siques — aujourd'hui perdues — au Chapitre de Saint-Lambert.
Le Grand Livre de Chœur de Saint-Lambert, sorte d'anthologie
de musique religieuse liégeoise de la première moitié du XVII e siècle,
contient dix motets de Pietkin, la basse continue redouble la voix
la plus grave. L'auteur évite l'empâtement dû au grand nombre
de voix réelles par des silences heureusement répartis dans le tissu
polyphonique ou par la répartition de facto des huit voix en deux
chœurs. Les deux sonates à quatre instruments et basse continue
(ré mineur et ré majeur) de l'Oxford Bodleian Library montrent un
Pietkin visiblement doué pour la musique instrumentale et bien
au courant de la technique moderne italienne. La même consta-
tation s'impose dans les 32 motets des Sacri concentus, op. 3, pour
lesquels Sébastien de Brossard exprime toute son admiration dans
son fameux Catalogue. Très variés d'esprit, de style et d'orchestra-
tion, les Sacri Concentus constituent un ensemble significatif de
l'œuvre tout entier de Pietkin et du style d'église en usage à Liège
après 1650. 14 motets sont écrits pour 2 ou 3 voix et B. C., 12 pour
1, 2 ou 3 voix avec 2 ou 3 instruments obligés et B. C., 6 pour 3, 4
ou 5 voix et ou 4 instruments et B. C. La virtuosité des chanteurs
y est maintes fois mise à contribution, ici par des vocalises (Quasi
Stella matutina à 2 voix et B. C. ou Cantate Domino, à 3 voix et B. C.),
là par la vivacité de courts motifs d'allure instrumentale qui re-
bondissent allègrement d'une voix à l'autre (O Regina coeli, à
2 voix). Dans certains cas, Lambert Pietkin atteint à une réelle gran-
deur de style et d'expression (O Salutaris hostia pour baryton solo,
3 instruments et B. C.).
SOURCES :
•QUIIIN (José), Lambert Pietkin, Muitre de chant de l'Eglise cathédrale de Saint-
Lambert, à Liège, 1613-1696, in Revue belge de Musicologie, vol. VI (1952),
fasc. I. Bruxelles, 1952 et, du même auteur, l'article Pietkin in Die Musik
in Geschichte und Gegenwart, Basel-Kassel. 1962.