terre-neuve et alentours

36 CHAI'ITRE II
se souciait guer e. Sir Coffin, alors, envisagea Ie cote
sericux de la chose, et signifia aux quatre cents habi ­
tants de son nouveau domaine d'avoir a lui payer
loyer ou de d eguerpir. Les pauvres A cadiens en
avaient assez d'errer par le g lobe... Ils resterent done
et se soumirent a ce syst eme de tenue seigneuriale
qu'on a bien d efin i : un maitre de droit plus ou mo ins
divin, des tenanciers soumis plus ou moins a la servitude.
Ils consent irent a signer des baux ernphyteotiques
ou merne perpetuels, irrachetables. Et ce fut
la l'origine d'une institution moy enageuse qui s'est
perpetuee, en partie, jusqu'a nos jours, av ec ce d et estable
resultat que Ie locataire, sans espoir de jamais
devenir proprietaire, ne chercha pas a am eliorer ses
terres, s'en d es interessa merne et s'adonna pour ainsi
dire exclusivement a la peche. Le loyer n'etait pas tres
eleve ; mais, dans cet archipel d e 100 0 00 arpents, lc
total eut represente une somme considerable, si toutes
les terres avaient ete louees et tous les loyers pen.us.
En realite, pendant plus de cent ans, il se produisit
des dissentiments continuels entre les habitants et les
agents de la famiIle Coffin. On finit par arriver a une
sorte de compromis, reduisant le loyer a 15 quintaux
de morue par an, par arpent de 40 ares. T outefois,
I' eviction restait toujours possible et des injustices
criantes se "prod uisaient. Les agents saisissaient la
t erre, parfois, sous les pretextes les plus futile s, En
J 864, Ie Parlement de Quebec fut contraint de faire,
sur les conditions en question, une enquete qui re vela
des faits etranges pour Ie mi li eu du dix-neuvierne
si ecle. Par exernpl e, un Acadien qu i etai t alle a u