terre-neuve et alentours

CHAPITRE 1II
lations, a perdu de sa stature et de sa robustesse, il
n'en est pas du tout ainsi des Madelinots. La mo it ie
des hommes et des femmes que 1'on rencontre ont une
tail1e au-dessus de la moyenne et sont solidement
charpentes. On a souvent dit que les mariages au sein
d'une merne famil1e devraient et re evites : nous doutons
maintenant de la justesse de ceUe assertion, en presence
du fait que la majorite de ces individus d'aspect
si sain et vigoureux sont un peu parents. Rien qu'a
I'i le du Havre-aux-Maisons, sur cent soixante-dix
families, quarante portent Ie nom, probablement gascon,
de Turbide, et quarante-deux celui d'Arsenault,
sans doute poitevin ou saintongeois. Cependant, ces
« Francais » des Madclcines ont certaines des caracteristiqucs
physiques des autres Acadiens : I'air
ouvert et intelligent, 1'expression serieuse, Ie regard
un peu rnelancolique, surtout parmi les femmes, et ,
chez ces dernieres, ce petit pli moqueur a la levre,
degenerant volontiers en un sourire un peu voile. On
sent la franchise, 1'absence de « pensees de derriere la
tete». Les jeunes fil1es que vous rencontrez sur la route,
revenant de la fontaine ou de la laiterie, et auxquelles
vous demandez un renseignement, vous repondent
gentiment, c1airement; et, quoique sans minauderie,
continuent volontiers la conversation, interrogeant a
leur tour : puisque vous et es et ranger, c'est tout
naturel !. .. II est toutefois une ombre au tableau; une
ombre qui, malheureusement, s'etend sur toute la
population de race francaise au Canada. La tuberculose,
en cffet, fait plus de ravages parmi les [eunes
gens que partout ailleurs au Dominion. II n'y ala rien,