Rencontres - Ville de Montreuil

NOTRE CAMPAGNE D’ADHÉSION 2010/2011 EST OUVERTE
Bienvenue à tous les fidèles spectateurs du
cinéma le Méliès, adhérents et futurs
adhérents de Renc’Art.
Pourquoi adhérer à RENC’ART au MELIES,
l’Association des Amis du Cinéma ?
Ce libellé porte en lui-même le sens de notre
association créée en 2002 : nous sommes tous
des Amis du Cinéma et même des amoureux du
cinéma le Méliès, et nous avons un but
commun : avoir un cinéma municipal de
qualité, de réflexion, de plaisir et même de
distraction.
L’année 2009/2010, une cinquantaine de films
ont été proposés gratuitement à nos
adhérents.
Mais le sens de l’adhésion dépasse les
avantages offerts.
En adhérant, vous soutenez une programmation
de liberté, de qualité et de diversité
pour tous les publics, jeunes, familiaux,
cinéphiles, etc.
Après la lutte collective victorieuse contre les
recours d’UGC et MK2, qui visaient à empêcher
le projet de la ville d’étendre son cinéma
municipal, nous sommes à présent mobilisés
pour que ces 6 salles (face à la mairie) soient
Bulletin d’adhésion 2010-2011
aussi réussies que possible. Notre association
participe au Conseil du cinéma qui réfléchit à
la mise en oeuvre du projet et est associée, par
la mairie, au jury qui désignera le 1er octobre
l’architecte en charge de l’intérieur du cinéma.
Autant dire que nos 350 adhérents pèsent un
poids non négligeable dans la vie actuelle et
future du Méliès.
Notre subvention ayant cependant été réduite
à 500 €, nous ne pouvons boucler notre
budget que de justesse, grâce à vos adhésions
plus nombreuses. Nous avons donc légèrement
augmenté la cotisation de base, mais aussi
créé un tarif attractif pour les jeunes, élargi la
possibilité d’adhérer à plusieurs, et fait en
sorte de réduire nos charges, tout en ouvrant la
possibilité de dons. Dans cette situation
critique, votre soutien est décisif pour
continuer notre action et pour contribuer au
rayonnement du Méliès, cinéma municipal
unique par sa qualité de programmation et
d’animation. Aussi, en vous remerciant de votre
fidélité, pour l’année écoulée, nous vous
demandons :
Adhérez, ré-adhérez, faites adhérer,
rejoignez nous !
Grand merci pour votre soutien !
Adhésion "jeune de moins de 25 ans" : 10 euros (envoi du programme par PDF uniquement)
Adhésion "simple" une personne : 23 euros
Adhésion groupée plusieurs personnes à la même adresse : 34 euros
Plus de deux personnes : ajouter 11 euros par personne
Souhaitez vous recevoir le programme à domicile ? oui non
Nom
Prénom
email
Adresse
Si vous le désirez, vous pouvez faire un don d’un montant que vous choisissez à notre association
mentionnez-le ici montant :
Adresser votre bulletin rempli, accompagné de votre règlement et d'une photo par personne à :
Renc'Art au Méliès c/o Maison des Associations 35-37 av de la Résistance 93100 Montreuil
ou dans la boîte aux lettres à droite de la caisse du cinéma Méliès
RENCART AU MÉLIÈS
convie ses adhérent[e]s,
aux projections suivantes
JEUDI 5 AOÛT
RENCONTRE AVEC KATELL
QUILLÉVÉRÉ, RÉALISATRICE
D’UN POISON VIOLENT
(QUINZAINE DES REALISATEURS,
2010)
JEUDI 26 AOÛT
AVANT-PREMIÈRE DE LA PALME
D’OR 2010, ONCLE BOONMEE,
EN PRÉSENCE EXCEPTIONNELLE
DU RÉALISATEUR THAÏLANDAIS,
APICHATPONG WEERASETHAKUL.
VENDREDI 3
ET SAMEDI 4 SEPTEMBRE
LES 2 JOURS « FESTIVAL »
DE RENC’ART AU MÉLIÈS,
7 AVANT-PREMIÈRES DONT :
KAPITAL (MONTRER
MONTREUIL), DE PIER EMANUEL
PETIT + LES MIETTES, DE
PIERRE PINAUD, CÉSAR DU
MEILLEUR COURT MÉTRAGE
2009, SUIVI D’UNE RENCONTRE
AVEC LES RÉALISATEURS
BENDA BILILI, FILM
D’OUVERTURE DE LA QUINZAINE
DES RÉALISATEURS, CANNES
2010.
DES HOMMES ET DES DIEUX,
PRIX SPÉCIAL DU JURY, CANNES
2010, SUIVI D’UNE RENCONTRE.
VENDREDI 10 SEPTEMBRE
LE DERNIER ÉTÉ DE LA BOYITA,
SUIVI D’UNE RENCONTRE AVEC
LA REALISATRICE ARGENTINE
Événements
Soirée Gemma Aterton, Journée Pixar, Les Minuit du Méliès, Soirée Anton
Tchekhov, Avant-première de la Palme d’or, Oncle Boonmee, en présence
du réalisateur, Les 2 jours “ Festival ” de Renc’art au Méliès, Soirée Mammuth :
le film et son making of par Fred Poulet, Lancement de l’université populaire du
cinéma avec la Ciné-conférence sur L’Inconnu du Nord Express d’Alfred Hitchcock.
CINEMA MUNICIPAL GEORGES MÉLIÈS
Centre commercial de la Croix-de-Chavaux
93100 Montreuil
Rencontres
Katell Quillévéré, julie Bertuccelli,
Apichatpong Weerasethakul, René Féret,
Pierre Pinaud, Pier Emanuel Petit,
Renaud Nasset, Florent de la Tullaye, Etienne
Comar, Julia Solomonoff, Fred Poulet
Programme du 21 juillet au 21 septembre 2010 - n°56
leméliès
Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois

Les rendez-vous du Méliès
Vendredi 30 juillet
Soirée Gemma Aterton
18h30 Tamara Drewe
21h La Disparition d’Alice Creed
Jeudi 5 août
Rencontre avec Katell Quillevéré,
réalisatrice d’Un Poison violent
Samedi 7 août
Journée Pixar
14h Le Monde de Némo (1h40)
16h15 Mille et une pattes (1h35)
18h15 Monstres et Cie (1h32)
20h15 Toy Story 3 (1h50)
Samedi 21 août
Les Minuits du Méliès : Le Dernier
Maître de l’air, Summer Wars, The
Killer inside me
Lundi 23 août
Soirée Anton Tchekhov
19h White Night Wedding
21h Salle n°6
Jeudi 26 août
Avant-première exceptionnelle
de la Palme d’or, Oncle Boonmee,
en présence exceptionnelle
du réalisateur thaïlandais,
Apichatpong Weerasethakul.
Lundi 30 août
Rencontre avec Julie Bertuccelli
sur L’Arbre, film de clôture
du festival de Cannes.
Mercredi 1er septembre
Rencontre avec René Féret sur
Nannerl, la sœur de Mozart
Vendredi 3
et samedi 4 septembre
Les 2 jours « Festival » de Renc’Art
au Méliès, en 7 avant-premières
exceptionnelles !
LES FILMS [du 21 juillet au 21 septembre 2010]
L’Agence tous risques
Année Bissextile
Another Year
L’Arbre
L’Autre Monde
Benda Bilili !
La Boca del Lupo
Carlos, le film
Ce que je veux de plus
Cleveland contre Wall Street
Copacabana
Crime d’amour
D’amour et d’eau fraîche
Le Dernier Été de la Boyita
Le Dernier Maître de l’air
Des hommes et des dieux
Dirty Diaries
La Disparition d’Alice Creed
Dog Pound
En promenade...
Happy Few
The Housemaid
Huit fois debout
Le Grand Amour
Inception
L’Inconnu du Nord-Express
Kapital (Montrer Montreuil)
The Killer inside me
Lola
Making Fuck off (Mammuth)
Mammuth
Les Miettes
Mille et une pattes
Millenium 1-2-3
Le Monde de Nemo
Monstres et Cie
Nannerl, la sœur de Mozart
Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures
Pays de Cocagne
Poetry
Potiche
Puzzle
Salle n°6
Shrek 4, il était une fin
Le Soupirant
Summer Wars
Tamara Drewe
Tant qu’on a la santé
Tout ce qui brille
Tournée
Toy Story 3
Twilight 1-2-3
Un poison violent
Le Voyage Extraordinaire de Samy
When you’re strange
White Night Wedding
Yo También
Yoyo
p 20
p 23
p 26
p 11
p 24
p 25
p 13
p 9
p 22
p 24
p 3
p 13
p 13
p 28
p 18
p 28
p 3
p 8
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p 26
p 29
p 27
p 22
p 5
p 8
p 29
p 25
p 11
p 7
p 29
p 29
p 25
p 10
p 12
p 10
p 10
p 23
p 19
p 5
p 21
p 26
p 6
p 17
p 2
p 4
p 18
p 3
p 5
p 21
p 2
p 10
p 6
p 9
p 19
p 7
p 17
p 6
p 5
Les rendez-vous du Méliès
Kapital (Montrer Montreuil), de
Pier Emanuel Petit + Les Miettes,
de Pierre Pinaud, César du meilleur
court métrage 2009, + Rc réal.
Benda Bilili, film d’ouverture de la
Quinzaine des réalisateurs, Cannes
2010, + Rc réal.
Another Year, de Mike Leigh,
favori de la presse et des festivaliers,
festival de Cannes 2010,
En promenade + Ciné-goûter pour
les enfants,
Potiche, de François Ozon, projeté
le jour de sa présentation en compétition
à Venise,
Des hommes et des dieux,
Prix spécial du jury, Cannes 2010,
suivi d’une rencontre,
The Housemaid, de Im Sang-soo,
l’un de nos coups de cœur de la
compétition cannoise !
Mercredi 8 septembre
Soirée Mammuth : film et making
of, exceptionnellement présenté
hors compétition à Cannes cette
année, suivi d’une rencontre avec
son réalisateur, Fred Poulet,
et sous réserves des réalisateurs
de Mammuth.
Vendredi 10 septembre
Rencontre avec Julia Solomonoff,
réalisatrice argentine du Dernier
Eté de la Boyita.
Vendredi 17 septembre
Ouverture du cycle : Université
populaire du cinéma.
Ciné-conférence par Stéphane
Goudet sur L’Inconnu du Nord
Express d’Alfred Hitchcock.
Avec inititation à l’analyse de
films d’une heure trente environ,
vidéo à l’appui.
DLES NOUVEAUTÉS DE LA RENTRÉE
édito
3 et 4 septembre : Les deux jours " festival " de Renc'Art au Méliès
epuis plusieurs années, Le Méliès participait, en septembre, à la Semaine d’avantpremières
de Cinémas 93 et projetait un film important vu à Cannes. Cette opération
n’étant pas reconduite, nous avons décidé de lui substituer une initiative de Renc’Art au
Méliès et de présenter 7 avant-premières consécutives sur deux jours, pour initier (et
célébrer) la reprise des nouvelles cartes d’adhésion à l’association de spectateurs du
cinéma municipal de Montreuil. Vous pourrez donc découvrir (avant tout le monde !) 7 des
meilleurs films qui sortent entre septembre et novembre, et qui brillèrent sur la Croisette
ou s’illustreront au même moment à Venise. Une fête unique à ne pas manquer ! Comme ne
saurait être manquée la rencontre au Méliès avec le réalisateur thaïlandais honoré cette
année par la Palme d’or, Apichatpong Weerasethakul le 26 août. Qu’à cette double
occasion, tous les distributeurs soient remerciés pour leur confiance et pour ces privilèges
qu’ils nous accordent, en remerciement de votre fidélité et de votre pertinence. Une
confiance (du Pacte, en l’espèce) qui n’a pas été trahie le 28 juin dernier, quand 470
d’entre vous se sont présentés pour assister (dans nos trois salles à la fois !) à l’avantpremière
de Tournée, en présence d’un Mathieu Amalric très en verve, après que l’équipe
du Méliès s’est démenée pour permettre à une salle 2 archi comble d’assister sur grand
écran à la diffusion du débat affichant lui aussi complet en salle 1 ! Magique ! Comme le
fut le spectacle d’André Pierdel en prélude à l’avant-première de L’Illusionniste, séance
ouverte par le réalisateur Sylvain Chomet : salle debout pour acclamer le plus vieux
magicien de France, en activité depuis l’âge de 11 ans (il en a maintenant 87 !),
accessoiriste de Jour de fête, qui fut un temps imaginé par Tati comme acteur principal de
ce projet resté longtemps lettre morte et devenu en 2010 un somptueux film d’animation.
Université populaire du cinéma
Sous cet intitulé sont désormais regroupés trois cycles annuels du Méliès, consacrés
principalement aux films de répertoire : les écrans sociaux (organisés avec la Maison
populaire et le Peuple qui manque), les écrans philo (avec la Maison populaire, le Collège
international de philosophie et l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et les Ciné-
conférences. Soit trois regards complémentaires sur le cinéma, de type social et politique,
philosophique, et historique et esthétique, reposant sur des analyses d'une heure environ
à l'issue des projections. Une carte de fidélité (nominative et gratuite) "Université
populaire du cinéma " sera désormais proposée à la caisse à tout spectateur d'un des 20
films du programme. Laquelle carte permettra d'assister, après 5 films vus aux tarifs
habituels de la salle, à une sixième séance gratuite. Avec l'accès libre au 12ème film,
s'ajoutera une invitation sur une avant-première événementielle, en présence du
réalisateur. Sera également proposée aux spectateurs les plus fidèles, en collaboration
avec l'association Renc'Art au Méliès,la participation à un comité de sélection Courts
métrages Montreuillois, destiné à produire une soirée consacrée à ces films par semestre.
La première séance des Ecrans philo sera consacrée le 20 octobre à Ne me libérez pas je
m'en charge, en présence de la réalisatrice, Fabienne Godet, de l’impressionnant Michel
Vaujour et du professeur de philosophie Gérard Bras. La première Ciné-Conférence sera
dévolue à L'Inconnu du Nord-Express d'Alfred Hitchcock et sera suivie d'une introduction
à l'analyse de film d'une heure trente. Et la première séance des Ecrans sociaux, le 1er décembre, portera sur Crossdresser de Chantal Poupaud, à l’initiative de la psychanalyste
Geneviève Morel.
Concours de nouvelles Jean Lescure et création d’un poste...
Enfin, signalons la création dès octobre d’un poste lié à la conquête de nouveaux
spectateurs et la toute première participation du Méliès au concours de nouvelles liées au
cinéma, en partenariat avec l’Association Française des Cinémas d’Art et Essai (cf p. 16).
Stéphane Goudet
1

2
LES FILMS
Shrek 4
Il était une fin
de Mike Mitchell
(USA - 2010 - 1h35- VF)
du 21 au 27 juillet
sortie nationale
Après avoir vaincu un méchant dragon, sauvé
une belle princesse et le royaume de ses
parents, que peut encore faire un ogre
malodorant et mal léché ? Domestiqué, assagi,
Shrek a perdu jusqu'à l'envie de rugir et
regrette le bon vieux temps où il semait la
terreur dans le royaume. Aujourd'hui, tel une
idole déchue, il se contente de signer des
autographes à tour de bras. Trop triste... C'est
alors que l'habile et sournois Tracassin lui
propose un contrat. Shrek se retrouve soudain
transporté dans un monde parallèle totalement
déjanté où les ogres sont pourchassés, où
Tracassin est roi, où Fiona et son bien-aimé ne
se jamais rencontrés... Shrek va-t-il réussir à
déjouer le sortilège, à repasser de l'autre côté
du miroir, à sauver ses amis, à retrouver son
monde et reconquérir l'amour de sa vie ?
Dernier épisode des aventures de l’ogre vert
dans lequel règne l’esprit de La Vie est belle de
Frank Capra...
Tournée
de Mathieu Amalric
(France - 2010 - 1h45 - VO français
et anglais)
avec Mathieu Amalric
Prix de la mise en scène
Cannes 2010
du 21 juillet au 3 août
Producteur de télévision parisien à succès,
Joachim avait tout plaqué - enfants, amis,
ennemis, amours et remords - pour repartir à
zéro en Amérique à l’aube de ses quarante ans.
Il revient avec une tournée de strip-teaseuses
«New Burlesque» à qui il a fait fantasmer
la France…Paris ! De port en port, l’humour
des numéros et les rondeurs des filles
enthousiasment les hommes comme les
femmes. Et malgré les hôtels impersonnels,
leurs musiques d’ascenseurs et le manque
d’argent, les showgirls inventent un monde
extravagant de fantaisie, de chaleur et de fêtes.
Mais leur rêve d’achever la tournée en
apothéose à Paris vole en éclats : la trahison
d’un vieil « ami » fait perdre à Joachim la salle
qui leur était promise. Un bref aller et retour
dans la capitale s’impose, qui rouvre
violemment les plaies du passé.
« Tout est un peu décalé dans ce film : ces
femmes, belles parce qu’épanouies, libres, et
sachant maintenir ensemble une joie de vivre,
qui découvrent, d’hôtels en théâtres, la France
de la province côtière (le Havre, la Rochelle…);
Joachim Zand, souvent tendu, nerveux, mais
admiratif de ces femmes qu’il cherche à
protéger tout en étant incapable lui-même de
parer les coups auxquels il s’expose, parti de
France et pas vraiment de retour, et dans
l’impuissance de trouver un théâtre à Paris pour
sa troupe ; l’humour, très présent, qui donne à
Tournée une légèreté d’un type inhabituel dans
le cinéma français, légèreté qui caractérise
aussi la mise en scène, rapide comme chez
Cassavetes, fluide comme chez Ophüls…
Tournée est un beau film sur les exigences de la
vie vouée au spectacle, mais aussi sur les
échappées fortuites qu’offre celle-ci, sur un
collectif de femmes indépendantes, et sur un
homme qui se libère peu à peu de son passé. »
Christophe Kantcheff, Politis
Copacabana
de Marc Fitoussi
(France - 2010 - 1h50)
avec Isabelle Huppert, Lolita Chammah
Semaine de la critique Cannes 2010
du 21 au 27 juillet
sortie nationale
Inconséquente et joviale, Babou ne s'est jamais
souciée de réussite sociale. Elle décide pourtant
de rentrer dans le droit chemin quand elle
découvre que sa fille a trop honte d'elle pour
l'inviter à son mariage. Piquée au vif dans son
amour maternel, Babou se résout à vendre des
appartements en multipropriété à Ostende. A
ceci près qu'en plein hiver, les potentiels acquéreurs
se font rares. Grande est alors la tentation
de se laisser vivre... Mais Babou s'accroche, bien
décidée à regagner l'estime de sa fille et à lui
offrir un cadeau de mariage digne de ce nom.
« De Nue propriété en Villa Amalia, d'Un barrage
contre le Pacifique en White Material, on a
quelques excuses d'avoir oublié qu'Isabelle
Huppert pouvait être drôle (à faire rire aux
éclats). Copacabana vient à point pour le
rappeler. Le tour de force comique est d'autant
plus impressionnant que Babou, l'héroïne
qu'incarne Isabelle Huppert, est une femme à la
dérive, une chômeuse qui a élu domicile à
Tourcoing. A la découvrir avec ses mitaines
bleues (ou rouges, selon les scènes), son
maquillage outrancier, on redoute un peu de
passer cent minutes en sa compagnie. D'autant
qu'elle se tient mal à table, pour la plus grande
honte de sa fille Esmeralda (Lolita Chammah,
fille d'Isabelle Huppert), qui paie ses études en
servant dans le restaurant où sa mère tente de
manger à l'œil. Commencé comme un duo pour
baby-boomers et enfants de la crise – le goût de
l'errance et de l'improvisation contre le désir de
stabilité et de certitude –, Copacabana se
transforme vite en comédie tonifiante. »
Thomas Sotinel, Le Monde
Tamara Drewe
de Stephen Frears
(GB - 2010 - 1h50 - VO)
avec Gemma Aterton
du 21 juillet au 10 août
sortie nationale
Avec son nez refait, ses jambes interminables,
son job dans la presse people, ses aspirations à
la célébrité et sa facilité à briser les coeurs,
Tamara Drewe est l'Amazone londonienne du
XXI e siècle. Son retour au village où vécut sa
mère est un choc pour la petite communauté
qui y prospère en paix. Hommes et femmes,
bobos et ruraux, auteur de best-sellers, universitaire
frustré, rock star au rancart ou fils du
pays, tous sont attirés par Tamara dont la
beauté pyromane et les divagations amou-
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS
LES FILMS
reuses éveillent d'obscures passions et va provoquer
un enchaînement de circonstances
aussi absurdes que poignantes.
« Adaptant le roman graphique de Posy
Simmonds (au titre éponyme) à l’écran, le
réalisateur britannique nous plonge pour cette
fois au cœur d’un village de la campagne
anglaise pimpant et paisible, animé par une
résidence d’écrivains, tenu par un couple
charmant. Madame s’occupe de ses hôtes, leur
cuisine scones et biscuits, trouve des noms de
personnages pour les livres à succès de son
mari et va même jusqu’à lui souffler ses
meilleures idées. Pour la récompenser…
Monsieur la trompe à tout va. Avec un faible
pour les jeunes filles en fleur. A l’image de
Tamara Drewe, la nouvelle voisine à la
plastique parfaite, qui fait tourner la tête de
tous les hommes alentours. A commencer par
une rock star dont sont amoureuses deux
adolescentes bien décidées à mettre la zizanie
au village, histoire de s’amuser un peu. Frears
se fait plus féroce que jamais ici et c’est
jubilatoire. Avec les écrivains, tout d’abord,
qu’il croque comme des êtres autistes,
égocentrique, jaloux les uns des autres. Son
portrait d’adolescentes, véritables petites
pestes alignant les gros mots comme d’autres
enfileraient des perles, vaut à lui seul le
déplacement. Plus étonnant encore, la manière
de filmer ce village britannique étrangement
baigné d’une lumière toscane. Très très hot. »
Yasmine Youssi, La Tribune
3

Le Méliès fête
Pierre Etaix
du 21 au 27 juillet
« Deux fois dans ma vie,
j’ai compris ce qu’était le
génie : la première fois, en
regardant la définition du
mot dans le dictionnaire,
et la seconde fois, en
rencontrant Pierre Etaix. »
Par cet hommage
malicieux, Jerry Lewis
rappelle s’il le fallait
combien les films de Pierre
Etaix ont manqué ces
dernières années à tous
les amoureux du cinéma.
S’il fallait en un mot
résumer la vie et l’œuvre
de Pierre Étaix, celui de
« clown » vient très vite
à l’esprit. Son travail
au cirque, au music-hall,
au cinéma, ses écrits et
son œuvre picturale
témoignent qu’il est le
digne héritier d’une longue
tradition clownesque qu’il
a su prolonger jusque
dans ses films, comme ses
prédécesseurs, de Charlie
Chaplin et Buster Keaton à
Jacques Tati, l’avaient fait en
leur temps.
Dessinateur, gagman,
musicien, metteur en scène,
décorateur de théâtre, mime,
cinéaste, homme de télévision,
poète, Étaix démarre sur les
planches qu’il ne quittera
jamais. Mais il est fasciné par
le grand écran qu’il découvre
d’abord en travaillant avec
Tati sur Mon oncle, auquel
il apporte sa touche très
personnelle à travers ses
dessins et accessoires.
Il se lance, au début des
années 1960, avec son ami
Jean-Claude Carrière, dans
la réalisation. C’est le début
de 10 ans de collaboration qui
donnent naissance à 5 longs
métrages et 3 courts qui
parcourront le monde jusqu’au
moment où, conséquences
des contrats et des batailles
juridiques, les films ne
pourront plus être visibles.
Aujourd’hui, alors que
l’imbroglio vient d’être résolu
et qu’Étaix a récupéré les
droits de ses films, le monde
entier va enfin pouvoir
redécouvrir ces chefsd’œuvre
poétiques et burlesques, en
version restaurée !
Et au Méliès, à La Rochelle
et à Cannes, en présence
du Maître...
Vendredi 23 juillet 16h
Lundi 26 juillet 18h30
Court métrage
Rupture
de Pierre Etaix
Un homme reçoit une lettre de
rupture de sa bien-aimée qui
lui renvoie sa photo déchiré.
L'amoureux blessé décide de
répondre à cette missive. Stylo
à encre, porte-plume, table de
travail, timbres-poste, papier et
encrier deviennent diaboliquement
récalcitrants.
Le Soupirant
de Pierre Etaix
(France - 1962 - 1h23)
avec Pierre Etaix, Laurence
Lignères
Prix Louis Delluc 1963.
Un jeune homme, qui n'était jusque
là préoccupé que par ses études,
éprouve le besoin de se marier. Il
déclare sa flamme à la jeune
Suédoise qui vit au pair chez ses
parents, mais celle-ci ne connaît
pas assez bien le français pour lui
répondre. Il se lance alors dans une
quête désespérée qui lui permet de
multiples rencontres...
« Un comique très inspiré du
burlesque de la grande époque du
muet, et notamment de Buster
Keaton pour un difficile rapport
avec les objets, et de Max Linder
pour l’élégance des gestes
et du personnage. Une finesse
d’observation remarquable, peu de
dialogues, le comique étant
essentiellement dû à des effets
visuels. Avec la réussite de ce
premier long métrage, Pierre Etaix
s’imposait comme un auteur de
tout premier plan, aux côtés de
Jacques Tati. »
Claude Bouniq-Mercier,
Guide des Films
Mercredi 21 juillet
18h30
Samedi 24 juillet
16h
Yoyo
de Pierre Etaix
(France - 1964 - 1h30)
avec Philippe Dionnet, Pierre
Etaix, Claudine Auger, Roger
Trapp
Un jeune milliardaire désœuvré
s’ennuie dans son château, malgré
les efforts de ses domestiques qui
tentent de le divertir. Passe un
cirque ambulant dont l’écuyère fut
jadis la bien-aimée du milliardaire.
Il la retrouve et apprend l’existence
de son fils : Yoyo.
« La jolie fable à lire avec les yeux
du cœur ! Pierre Etaix ouvre sur le
monde des yeux de poète. Et,
pendant une heure et demie, il va
nous prêter son regard, nous
apprendre à voir, à rêver – et, du
même coup, à vivre. Tout le film est
à l’image de ce plan où Yoyo enfant
est enlevé par l’éléphant dans le
salon du château. La plupart des
réalisateurs n’auraient pas résisté à
l’envie de promener cet éléphant
dans la maison et d’en tirer des
effets à sa mesure, c’est-à-dire
énormes. Etaix s’est contenté de
faire ouvrir une fenêtre par
l’éléphant, de placer Yoyo
mollement dans le creux de sa
trompe et de nous montrer en plan
d’ensemble le regard à peine
narquois et le demi-sourire satisfait
de Yoyo. Ce regard, ce sourire qu’il
nous faut deviner, c’est l’esprit
même du film, l’image d’une
certaine sagesse et d’un humour
certain qui se lisent aussi bien dans
les yeux de Yoyo enfant que dans le
regard de son père quand il lui
souffle sa leçon d’histoire, en
faisant des tours de cartes. Cette
sagesse, cet humour, Yoyo devenu
grand en perd le secret. Un
éléphant, symbole de la sagesse –
mais aussi image du cirque –
viendra le lui rappeler. »
Marie-Claude Trémois, Télérama
Jeudi 22 juillet
18h30
Mardi 27 juillet
21h
Court métrage
En Pleine Forme
de Pierre Etaix
Ce court métrage est, à l'origine,
l’une des séquences du long
métrage Tant qu'on a la Santé dans
sa version de 1965. En 1971, Pierre
Etaix revient sur le montage de son
film et extrait cette séquence qui
devient le court métrage En Pleine
Forme. En 2010, il décide de le présenter
lors de la ressortie de ses
films restaurés.
Tant qu’on
a la santé
de Pierre Etaix
(France - 1966 - 1h20)
avec Pierre Etaix, Denise
Péronne, Roger Trapp
Comment avoir la santé quand on
passe une nuit d’insomnie ? Quand,
au cinéma, on est constamment
dérangé ? Quand on est agressé
par la publicité, le bruit, les
encom-brements du monde
moderne ? Quand on ne peut même
pas retrouver la paix des champs ?
« Aucune intrigue, un personnage
prétexte, pas de dialogue : le film
est libre, léger, et fait rire par une
accumulation de gags, des mille
contraintes de la vie moderne. C’est
un comique épuré, affiné, dans la
grande tradition de Buster Keaton
et de Jacques Tati. »
Claude Bouniq-Mercier,
Guide des Films
« Un des films français les plus
drôles jamais réalisés. »
Stéphane Goudet
Dimanche 25 juillet
18h30
Lundi 26 juillet
12h
Court métrage
Heureux
anniversaire
de Pierre Etaix
Une jeune femme prépare la table
pour fêter son anniversaire de
mariage. Mais son mari est coincé
dans les encombrements parisiens.
Et ses quelques arrêts pour les
derniers achats ne font que le
retarder davantage...
Le Grand
Amour
de Pierre Etaix
(France - 1969 - 1h27)
avec Pierre Étaix, Nicole Calfan,
Annie Fratellini
Pierre est marié avec Florence. Tout
va bien dans son couple et son
travail. Directeur dans l'usine de
son beau-père, il passe ses
journées à signer des chèques ou
ses soirées à regarder la télé. Les
années passent, monotones, et
quand arrive une nouvelle et
jeune secrétaire, il en tombe
amoureux et se met à rêver...
« Un gag toutes les dix secondes.
Le charme, la finesse, la drôlerie
mêmes. Pierre Étaix, âme fragile,
cœur timide qui, de film en film
aime, soupire et nous attendrit.
De toutes ses interprétations,
de toutes ses réalisations, Le
Grand Amour est l’œuvre la plus
achevée, la plus comique, la plus
poétique. »
François Mauriac
Lundi 26 juillet
19h
Mardi 27 juillet
16h
Pays de
Cocagne
de Pierre Etaix
(France - 1969 - 1h15)
Documentaire burlesque
Une caméra impitoyable et
satirique filme les Français en
vacances et leurs réactions devant
des questions d'actualité.
4 5

6
LES FILMS LES FILMS
Twilight
chapitre 3 :
hésitation
de David Slade
(USA - 2010 - 2h05 - VO)
avec Kristen Stewart, Robert Pattinson
du 21 au 27 juillet
Des morts suspectes dans les environs de
Seattle laissent présager une nouvelle menace
pour Bella. Victoria cherche toujours à assouvir
sa vengeance contre elle et rassemble une
armée. Malgré leur haine ancestrale, les Cullen
et les Quileutes vont devoir faire une trêve et
s'associer pour avoir une chance de la sauver.
Mais Bella est obligée de choisir entre son
amour pour Edward et son amitié pour Jacob
tout en sachant que sa décision risque de relancer
la guerre entre les deux clans. Alors que
l'armée de Victoria approche, Bella est confrontée
à la plus importante décision de sa vie.
« De la fluidité, des vues aériennes amples... le
réalisateur pose l’intrigue romantico-tragique
dans un ensemble indéniablement cinématographique,
mais pousse encore plus loin la
révolution en faisant vaciller le résultat dans
des zones sombres, celles de 30 jours de nuit,
le gore en moins. »
Frédéric Mignard, avoir-alire.com
Puzzle
de Natalia Smirnoff
(Argentine - 2010 -1h30 - VO)
avec Maria Onetto, Gabriel Goity
du 28 juillet au 3 août
Yo Tambien
de Álvaro Pastor
et Antonio Naharro
(Espagne - 2010 - 1h35 - VO)
avec Lola Dueñas, Pablo Pineda
du 21 juillet au 17 août
sortie nationale
Maria del Carmen, femme au foyer, consacre
sa vie à sa famille : son mari qu’elle aime
toujours tendrement et ses enfants désormais
adultes. Le jour de son anniversaire, elle
Daniel a 34 ans et travaille dans un centre social
reçoit un puzzle. Sa vie si bien organisée
à Séville où il fait la connaissance de la jeune et
indépendante Laura. Leur amitié se fait instan-
bascule lorsqu'elle se rend compte qu’elle a
tanément. Mais Daniel est différent… et cette
un don très spécial : elle peut assembler un
amitié devient l’objet de toutes les attentions
puzzle à une vitesse incroyable…
au travail et dans leurs familles. La situation ne
« Portrait réussi d'une femme et de son
manque pas de se compliquer quand Daniel
aliénation ordinaire (à son mari, à ses
tombe définitivement amoureux de Laura.
enfants, à son milieu de petite bourgeoisie),
Refusant de se plier aux convenances sociales,
le film fraie d'autres chemins, sans doute
Daniel et Laura finiront par construire une ami-
moins réalistes mais nettement plus
tié unique comme aucun d’eux n’a jamais
singuliers. »
connu.
Gérard Lefort, Libération
« Vu comme ça, le synopsis de Yo también a tout
pour faire un magnifique mélo. Un film dont on
ressort les yeux humides mais plein de foi en la
vie, ruminant combien c’est beau d’aimer l’autre
tel qu’il est. Une histoire avec les ingrédients
indispensables, comme le secret de famille et la
dispute assortie, les amours impossibles et la
mère aimante qui se sacrifie pour ses enfants. Si
les réalisateurs flirtent parfois avec le genre, ils
ont par contre su aborder des sujets encore
tabous de nos jours, comme la sexualité chez les
trisomiques. Et là, ni Kleenex ni didactisme,
mais pas mal d’humanité, de sourires et une
touche d’humour ravageur. »
Didier Stiers, Le Soir
Lola
de Brillante Mendoza
(Philippine - 2010 - 1h50 - VO)
avec Anita Linda, Rustica Carpio
du 28 juillet au 3 août
A Manille, deux femmes âgées se trouvent
confrontées à un drame commun : Lola Sepa
vient de perdre son petit-fils, tué d’un coup de
couteau par un voleur de téléphone portable ;
Lola Puring est la grand-mère du jeune
assassin, en attente du procès. L’une a besoin
d’argent pour offrir des funérailles décentes à
son petit fils, pendant que l’autre se bat pour
faire sortir son propre petit-fils de prison.
Déambulant dans les rues de la ville, sous une
pluie battante, elles luttent infatigablement
pour le salut de leur famille respective.
« Les deux mamies courage de Lola imposent
un tempo de mouvements fragiles, lents,
résignés mais déterminés. Le mélo et
l'émotion se logent moins dans la chronique
judiciaire que dans leurs corps, oscillant entre
sublime et trivialité. Toute la beauté de Lola
est d'illuminer avec une simple flamme
minuscule et vacillante. D'ériger le dérisoire
en geste d'élégie. »
Leo Soesanto, Les Inrockuptibles
When you’re
strange
de Tom Di Cillo
(USA - 2010 - 1h30 - VO)
du 28 juillet au 3 août
A l'origine, il y a Les portes de la perception,
le livre d'Aldous Huxley sur son expérience de
la mescaline et d'autres drogues hallucinogènes.
La citation de William Blake, qui lui a
fourni le titre de ce livre, inspira également
Jim Morrison et Ray Manzarek pour le nom du
groupe - The Doors - qu'ils fondèrent en 1965
à Venice Beach avec John Densmore et Robby
Krieger. Ils allaient devenir l'un des groupes
les plus importants et les plus influents du
rock américain.
« Aussi curieux que cela puisse paraître, aucun
long métrage documentaire n’avait encore été
consacré aux Doors. L’oubli, si tant est qu’il
faille le considérer comme tel - tant la saga du
groupe, de rééditions discographiques en
hommages divers et variés, a déjà été
passablement essorée -, est désormais réparé,
grâce au cinéaste Tom DiCillo (Ça tourne à
Manhattan, Delirious), qui en profite pour
signer pour la première fois autre chose qu’une
fiction. La carrière des Doors a été
relativement brève. De The Doors, premier
album publié en 1967, à Full Circle, qui boucle
effectivement le périple en 1972, cinq années
de montagnes russes se sont éc(r)oulées. Ce
sont celles-ci, spectaculairement drues, qui,
passé les préliminaires contextualisants
(guerre du Vietnam, assassinat de Martin
Luther King…), alimentent, grâce à la
résurrection de très nombreuses archives, le
récit tendu de When You’re Strange, bercé par
la voix off de l’enfant du rock Johnny Depp.
Scène, studio et coulisses mêlés, le parcours
du groupe à peine lancé vers les sommets est
aussitôt indexé sur la personnalité ingérable
de son leader, qui semble dans un premier
temps surjouer de son image avant de ne plus
pouvoir contrôler un statut qu’il récuse à sa
façon (drogue, alcool), jusqu’à foncer dans le
décor. La fascination teenage évanouie,
quarante ans plus tard, un sentiment morose
enveloppe un récit qui, selon le
thanatopracteur DiCillo, « s’adresse à tous ceux
qui ont déjà ressenti le frisson glacial de la
solitude et de l’étrangeté en eux ».
Libération, Gilles Renault
7

LES FILMS LES FILMS
Inception
de Christopher Nolan
(USA - 2010 - 2h25 - VO)
avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard,
Ellen Page
du 28 juillet au 10 août
Dom Cobb est un voleur confirmé, le meilleur
dans l'art périlleux de l'extraction ("inception"
en anglais). L'extraction consiste à s'approprier
les secrets précieux d'une personne, enfouis au
plus profond de l'inconscient pendant qu'elle
rêve et que l'esprit est le plus vulnérable. Le
milieu de l'espionnage industriel convoite Cobb
pour ses talents. Dom Cobb devient alors un
fugitif recherché sur toute la planète. A cause
de cela, il perd son plus grand amour. Une
ultime mission pourrait lui permettre de
retrouver sa vie antérieure. Au lieu de subtiliser
une idée, Cobb et son équipe vont devoir en
implanter une dans l'esprit d'une personne.
S'ils y parviennent, cela pourra constituer le
crime parfait. Cependant aucune stratégie n'a
pu préparer l'équipe à un ennemi dangereux,
qui semble avoir toujours un coup d'avance. Un
ennemi qui seul Cobb aurait pu voir venir. Cet
été, votre esprit est la scène du crime.
« Ce film époustouflant arrive à point nommé
face au flux de mauvais produits hollywoodiens
inondant les multiplexes. C'est un mélange
entre Matrix, James Bond, Blade runner,
Memento et The Dark knight. Nolan a créé un
rêve dans lequel se mêlent nos propres secrets,
soit le but ultime pour tout réalisateur. Mais
un tel recours à l'intelligence pourrait priver le
film d'un succès au box-office, car nous
sommes trop habitués a être pris pour des
idiots. »
Peter Travers, Rolling Stone US
La Disparition
d’Alice Creed
de J Blakeson
(GB - 2010 - 1h40 - VO)
avec Gemma Aterton, Eddie Marsan, Martin
Compston
du 28 juillet au 3 août
Dans un quartier huppé, deux hommes enlèvent
une jeune femme : Alice Creed. Qui sont-ils ?
Que veulent-ils ? Pourquoi elle ?
« D'une trame ultra-classique, à savoir un
enlèvement qui dégénère et une situation où,
en gros, tout le monde trahit tout le monde, le
réalisateur a su tirer un film prenant, qui ne
relâche pas la pression un seul instant. Tout
repose sur les épaules du trio de comédiens,
qui sont d'ailleurs les seuls à apparaître à
l'image durant tout le film, tel un prolongement
du huis clos physique de l'appartement. Gemma
Aterton est crédible en captive qui se révèle
peu à peu aussi manipulatrice que ses
kidnappeurs dans le but de s'en sortir. Mais c'est
surtout le duo composé de Eddie Marsan et
Martin Compston qui crève l'écran. Les rapports
entre les deux hommes se détériorent et
passent progressivement de la tension à la
paranoïa. Si Marsan, habitué aux seconds rôles,
excelle ici en vieux truand méthodique qui doit
faire face à des complications inattendues,
Compston n'est pas en reste, bien au contraire.
Le jeune acteur, révélé par Sweet Sixteen,
continue de briller et se fond impeccablement
dans la peau de son personnage, petite frappe
sans scrupule qui jongle entre ses différents
mensonges. Le dénouement aurait pu décevoir
au vu de la tension accumulée tout au long du
film mais il n'en est rien, on a même droit à une
fin délicieusement amorale dans la mesure on
ne sait plus trop qui est la victime dans toute
cette sombre histoire. Comme quoi, réussir un
vrai film noir est encore possible en 2010. »
Yerim Sar, Tout le cine.com
VENDREDI 30 JUILLET
SOIRÉE GEMMA ATERTON
AVEC DIFFUSION
DE BANDES ANNONCES
DE SES FILMS
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS
Carlos, le film
d’Olivier Assayas
(France - 2010 - 2h45)
avec Edgar Ramirez, Alexander Scheer
du 4 au 17 août
Véritable mythe, Carlos est au cœur de l’histoire
du terrorisme international des années 1970 et
1980, de l’activisme propalestinien à l’Armée
rouge japonaise. A la fois figure de l’extrême
gauche et mercenaire opportuniste à la solde
des services secrets de puissances du Moyen-
Orient, il a constitué sa propre organisation,
basée de l’autre côté du rideau de fer, active
durant les dernières années de la guerre froide.
Le film est l’histoire d’un révolutionnaire
internationaliste, manipulateur et manipulé,
porté par les flux de l’histoire de son époque et
de ses dérives. Nous le suivrons jusqu’au bout
de son chemin, relégué au Soudan où la
dictature islamiste, après l’avoir un temps
couvert, l’a livré à la police française.
Personnage contradictoire, aussi violent que
l‘époque dont il est une incarnation, Carlos est
aussi une énigme.
« Cette vie de Carlos, Assayas l’a investie avec
ses obsessions, son cinéma : il en ressort un
film total, ample et feuilletonesque, où l’action
se mêle à la reconstitution minutieuse, où l’on
sillonne le monde au gré des pérégrinations de
Carlos, parfois au son des accords blancs de la
new-wave, de New Order à Wire. Les comédiens
s’expriment dans leur propre langue (fidèles à la
fascination du cinéaste pour les univers
mondialisés). »
Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles
Un poison violent
de Katell Quillévéré
(France - 2010 - 1h32)
avec Clara Augarde, Lio, Michel Galabru
du 4 au 17 août
sortie nationale
Anna, une adolescente de 14 ans, quitte
l’internat et rejoint son village. Elle doit
profiter des vacances pour faire sa
confirmation, dernière étape dans son
engagement catholique. A son arrivée, elle
découvre que son père vient de quitter la
maison. Sa mère, effondrée par cet abandon,
trouve refuge auprès d’un prêtre et ami
d’enfance. Anna se raccroche à son grand-père,
qu’elle adore. Elle se rapproche aussi de Pierre,
un adolescent libre et solaire, qui se soucie
peu de Dieu. Mais la naissance de son désir
pour ce garçon la fait vaciller.
« Rien n’est plus lourd à porter que le fardeau
d’un héritage qu’on n’a pas forcément désiré.
Ainsi, il fut question de Pialat pour annoncer le
premier long métrage de la jeune Katell
Quillévéré. Or, n’était une certaine rudesse sur
l’adolescence, rien à voir avec le vieux Maurice,
par essence inimitable. L’adolescence est
incarnée par Anna, jeune fille de 14 ans à
Brasparts (Finistère très profond), engluée dans
une famille catholique pratiquante. On la
découvre à la messe, on la quittera le jour de sa
confirmation. Entre-temps, elle tente son
affranchissement entre une mère dépressive et
folle de Jésus qui en pince pour un joli curé de
campagne, un grand-père mécréant et
grabataire, un père absent et un petit fiancé de
son âge. Cet argument serait mignon si Katell
Quillévéré ne l’approfondissait pas de quelques
gravités nettement moins transparentes.
L’usage du catholicisme à des fins quasi
vaudous, le pacte d’athéisme et d’hédonisme
entre le grand-père et sa petite-fille, le déni de
toute publicité pour les paysages, l’itinéraire
surprise de certains plans lorsqu’on les croit sur
le chemin du cliché, l’aliénation de la religion,
joyeusement passée au lance-flammes. Et le
mystère de la tendresse, tout entière exprimée
par une scène où Anna toilette le corps nu de
son grand-père. Un poison violent, c’est ça
l’amour. Comme chantait Gainsbourg. »
Gérard Lefort, Libération
JEUDI 5 AOÛT
RENCONTRE
AVEC LA RÉALISATRICE
8 9

10
samedi 7 août
14h 16h15
Le Monde de Némo
de Andrew Stanton
et Lee Unkrich
(USA - 1h40 - VF)
Dans les eaux tropicales de la Grande Barrière
de corail, un poisson-clown du nom de Marin
mène une existence paisible avec son fils
unique, Nemo. Redoutant l'océan et ses
risques imprévisibles, il fait de son mieux pour
protéger son fils. Comme tous les petits
poissons de son âge, celui-ci rêve pourtant
d'explorer les mystérieux récifs. Lorsque Nemo
disparaît, Marin devient malgré lui le héros
d'une quête unique et palpitante.
« On retrouve dans Némo la virtuosité
technique au service d'une créativité
exceptionnelle, le soin méticuleux apporté au
développement d'une histoire originale,
l'habileté à faire passer un message moral
pertinent sans avoir l'air de prêcher, et,
surtout, cet humour sophistiqué à plusieurs
vitesses dont les gens de Pixar semblent avoir
le secret. »
Christian Jauberty, Première
LA JOURNÉE PIXAR
Mille et une pattes
de John Lasseter
et Lee Unkrich
(USA - 2010 - 1999 - 1h35)
Tilt, fourmi quelque peu tête en l'air, détruit
par inadvertance la récolte de la saison. La
fourmilière est dans tous ses états.
« En employant le format du scope, en
réussissant, grâce au perfectionnement de la
technologie, à mettre au point tout un
système de dégradés, d'ombres et de lumières,
le réalisateur John Lasseter réussit à donner
une atmosphère fordienne à son film. »
Samuel Blumenfeld, Le Monde
18h15
Monstres & Cie
de Pete Doctor, David
Silverman, et Lee Unkrich
(USA - 2002 - 1h35 - VF)
Monstropolis est une petite ville peuplée de
monstres dont la principale source d'énergie
provient des cris des enfants. Monstres & Cie
est la plus grande usine de traitement de cris
de la ville. Grâce au nombre impressionnant de
portes de placards dont dispose l'usine, une
équipe de monstres d'élite pénètre dans le
monde des humains pour terrifier durant la
nuit les enfants et récolter leurs hurlements.
« Par la simple grâce d'une porte qui s'ouvre,
on a envie de rire, comme dans Lubitsch, et on
a envie de pleurer, comme dans Chaplin. Cet
art de la nuance donne un bref aperçu de la
richesse de ce film. Il y en a d'autres, qu'il
vous reste à découvrir. »
Charles Tesson, Les Cahiers du cinéma
20h15 et aussi
du 4 au 17 août
Toy Story 3
de Lee Unkrich
(USA - 2010 - 1h44 - VF)
Woody le cowboy, Buzz l'Eclair et les autres
jouets se retrouvent confrontés à ce qui devait
bien arriver un jour : le départ d'Andy pour
l'université.
«Toy Story 3 est un incroyable divertissement à
l’inventivité sans cesse renouvelée. Les auteurs
se permettent de revisiter tous les genres du
cinéma, du western au film de prisonnier, en
passant par la comédie romantique – le duo
Ken-Barbie est irrésistible. Dès l’arrivée à la
garderie de nos compères, c’est un véritable feu
d’artifice de références, de situations qui font
mouche, de numéros d’équilibriste réussis. »
Yannick Vely, Parismatch.com
The Killer
inside me
de Michael Winterbottom
(USA - 2010 - 1h50 - VO)
avec Casey Affleck, Jessica Alba
du 11 au 24 août
sortie nationale
interdit aux moins de 12 ans
avec avertissement
Lou a un tas de problèmes. Des problèmes avec
les femmes. Des problèmes avec la loi. Trop de
meurtres commencent à s'accumuler dans la
juridiction de sa petite ville du Texas. Et
surtout, Lou est un tueur sadique et
psychopathe. Lorsque les soupçons
commencent à peser sur lui, il ne lui reste pas
beaucoup de temps avant d'être démasqué.
“Probablement le portrait de tueur en série le
plus terrifiant et réaliste qu’il m’ait été donné
de lire”, raconte Stanley Kubrick, au sujet du
roman de Jim Thompson dont le film est tiré.
The Killer inside me permet à Michael
Winterbottom de revenir à la violence mentale
de son premier film, Butterfly Kiss. Cette foisci,
le cinéaste jouit d’un joli budget
hollywoodien, de quelques starlettes, mais n’a
pas pour autant enfoui sa hargne, cette même
hargne qu’il avait déplacée depuis un certain
temps dans un registre plus politique et
engagé (The Road to Guantanamo, La Stratégie
du choc) et qui revient ici de manière plus
viscérale. Fidèle à lui-même, il expérimente une
réalisation tarabiscotée, fluide et aventureuse,
ce que le récit à la première personne, relaté
par un psychopathe calculateur, lui permet de
faire aisément. Le film est stylé, de par son
ambiance poussiéreuse du Texas des années 50,
sa photographie aux accents lynchiens d’un
Lost Highway, et sa propension à ériger du beau
à partir d’un rien (guinguette de série B, prison
misérable, petit intérieur...). Toujours aussi bon
narrateur, Winterbottom, qui a le sens du
spectacle, capte immédiatement l’attention du
spectateur en le confrontant très vite à la
mythomanie et au sadisme du shérif tueur, qui
savoure la souffrance qu’il inflige aux femmes
qui l’aiment - qu’elles soient catin ou future
ménagère potentielle -, jusqu’à leur octroyer le
coup fatal avec un plaisir redoutable. »
Frédéric Mignard, Avoir-alire.com
L’Arbre
de Julie Bertuccelli
(France - 2010 - 1h40 - VO)
avec Charlotte Gainsbourg, Morgana
Davies
Film de clôture, Cannes 2010
du 11 au 31 août
sortie nationale
En Australie, Dawn et Peter vivent heureux
avec leurs quatre enfants à l'ombre de leur
gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt
brutalement, chacun, pour continuer à vivre,
réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8
ans, croit que son père vit à présent dans
l'arbre. Un jour, elle initie Dawn à son secret...
La vie reprend mais l'arbre devient
envahissant: ses branches, ses racines, et
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS
LES FILMS
même son peuple de grenouilles et de chauvessouris
se lancent à l'assaut de la maison et
menacent ses fondations !
« Dès son premier long-métrage, Depuis qu'Otar
est parti, Julie Bertuccelli a su s'imposer avec
ardeur et générosité en nous offrant un film
poignant, un portrait de trois femmes liées par
un mensonge, une réalité douloureuse, celle de
la mort. L'image de la mort que l'on retrouve
dans son nouveau film, un récit d'une grâce
touchante autour du deuil, chacun affrontant
cette brutale vérité avec sa propre sensibilité.
C'est la réelle force de ce film, Julie Bertuccelli
réussissant avec une incroyable simplicité, à
nous bousculer, à nous projeter dans son
univers, dans celui de cette petite fille blessée
et déterminée. Les scènes où Simone se
rapproche, avec un naturel étonnant, de cet
arbre impressionnant et envoûtant, lorsqu'elle
se fond avec une douceur attachante au cœur
de ses racines, lorqu'il l'enlace de ses branches,
la frôle de ses feuilles, la protége, une
troublante sensation nous assaille, on se laisse
pénétrer par sa puissance, le véritable
personnage du film se dresse devant nous,
nous enserre littéralement, mystérieux,
terrifiant, rassurant. Charlotte Gainsbourg, tout
en sobriété, irradie, dans sa douleur, dans sa
renaissance, à la fois fragile et courageuse. Les
deux actrices, mère et fille à l'écran, s'emparent
avec grâce de ce très beau récit, filmé avec
élégance et tendresse. Un très beau film porté
par des femmes. »
Sophie Wittmer, Excessif
LUNDI 30 AOÛT
RENCONTRE
AVEC JULIE BERTUCCELLI
11

12
du 11 au 17 août
se reporter à la grille centrale
Millenium,
le film
de Niels Arden Oplev
(Suède - 2009 - 2h30 - VO)
avec Michael Nyqvist, Noomi Rapace
Mikael Blomkvist est journaliste
économique dans le magazine Millenium.
Condamné pour diffamation, il décide de
prendre de la distance avec sa vie et son
métier. Mais Henrik Vanger, grande figure
de l'industrie suédoise, fait appel à lui
afin d'enquêter sur une disparition non
élucidée, celle d'Harriet Vanger, nièce du
grand homme et disparue à l'âge de seize
ans. Au cours de ses recherches,
Blomkvist se rend compte que La famille
Vanger semble cacher bien des haines et
des secrets. Dans le cadre de son
enquête, le journaliste est amené à
rencontrer Lisbeth Salander.
« La grande réussite de Millénium, qui
permet de tenir le spectateur en haleine,
tient aux personnages et, plus encore,
aux relations qu'ils nouent entre eux. »
Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur
LA SAGA
MILLENIUM
1, 2, 3
Millenium 2 –
la fille qui rêvait
d’un bidon
d’essence et d’une
allumette
de Daniel Alfredson
(Suède - 2009 - 2h30 - VO)
avec Michael Nyqvist, Noomi Rapace
Traquée, prise au piège d'une
manipulation manifestement très
planifiée... Lisbeth va devoir affronter
son passé. Elle pourra compter sur
l'amitié infaillible de Mikael Blomkvist,
qui fera tout pour prouver qu'elle n'est
pas la tueuse en série que les médias et
la police dépeignent.
« En rendant toute l'ambivalence de
Lisbeth, Noomi Rapace confirme son
talent et incarne avec détermination
cette fille au regard noir. La caméra se
fait dès lors moins froide et moins figée
que dans le premier opus, cherchant
l'émotion au fond de l'héroïne. »
Barbara Théate, Le Journal du dimanche
Millenium 3 –
la reine dans
le palais des
courants d’air
de Daniel Alfredson
(Suède - 2010 - 2h10 - VO)
avec Michael Nyqvist, Noomi Rapace
Après avoir échappé de peu à la mort,
Lisbeth Salander se retrouve immobilisée
à l'hôpital, dans l'incapacité d'agir... De
nombreux chefs d'accusation pèsent
toujours sur elle et la font placer en
isolement par la police, dans une chambre
jouxtant celle de son père, qui la hait et
qui n'est guère en meilleur état qu'elle... A
l'extérieur, Mikael Blomkvist continue de
mener l'enquête sans pouvoir avoir le
moindre contact avec Lisbeth. Il ne tarde
pas à mettre à jour certaines activités
souterraines menées par les services
secrets. Ce qui pourrait déstabiliser les
hautes sphères de l'État mais surtout
blanchir Lisbeth une bonne fois pour
toutes.
« Avec Millénium 3, La reine dans le palais
des courants d’air, le réalisateur Daniel
Alfredson nous livre la percutante
conclusion de la trilogie de Stieg Larsson.
Alfredson maintient un excellent rythme,
alternant entre les rapaces qui veulent
absolument mettre la main sur Lisbeth et
la faire taire à tout jamais, que ce soit en
l’éliminant ou par les voies juridiques, et
les rares personnes qui luttent pour que
l’on reconnaisse les injustices et abus
dont elle a été victime toute sa vie. Tant
par les couleurs glauques que les plans de
caméra, le réalisateur nourrit cette
atmosphère oppressante de course contre
la montre et le système. De plus, comme
des projections en rafale des trois volets
sont prévues dans certaines salles, je
vous suggère fortement d’en profiter si
vous le pouvez, car comme l’œuvre
littéraire de Stieg Larsson, la force de
l’ensemble ne fait aucun doute. »
Benoît Bisson, Le Buzz
La Bocca
del Lupo
de Pietro Marcello
(Italie - 2009 - 1h15 - VO)
avec Mary Monaco, Vincenzo Motta
du 11 au 17 août
Enzo a passé la moitié de sa vie derrière les
barreaux d’une prison. Multirécidiviste, le
gangster Sicilien y a pourtant trouvé l’amour,
et une forme de salut, grâce à la poésie. C’est
son portrait que dessine Pietro Marcello,
restitué par bribes, comme autant de
morceaux d’une vie brisée, et celui de cette
population marginale des quartiers Génois de
Croce Bianca, Via Prè, Sottoripa, dédale de
ruelles coupe-gorge. C’est aussi le récit d’une
histoire d’amour hors du commun, nourrie de
la longue attente d’un paradis simple où l’on
peut enfin vivre ses moments perdus.
« L’histoire de Gênes et celle du couple Enzo-
Mary sont enlacées dans une spirale
quantique de temps et d’images, où le passé
et le présent se chevauchent, se fragmentent,
s’alternent et se rejoignent. Deux séquences,
au moins, signent le regard du cinéaste
Marcello : d’une part une scène de légère
ivresse nocturne autour d’Enzo et d’un jukebox
; de l’autre un montage qui enchaîne des
destructions industrielles sur la zone
portuaire, où s’effondrent d’immenses pylônes
de béton. Dans la scénographie comme dans
le cut up, ces moments témoignent d’une
vibration, d’un pollen de cinéma comme il est
devenu rare d’en respirer. »
Olivier Séguret, Libération
Crime d’amour
d’Alain Corneau
(France - 2010 - 1h35)
avec Kristin Scott Thomas, Ludivine
Sagnier
du 18 au 31 août
sortie nationale
Dans le décor aseptisé des bureaux d’une
puissante multinationale, deux femmes
s’affrontent… La jeune Isabelle travaille sous
les ordres de Christine, une femme de pouvoir
qu’elle admire sans réserve. Convaincue de son
ascendant sur sa protégée, Christine entraîne
Isabelle dans un jeu trouble et pervers de
séduction et de domination. Ce jeu dangereux
va trop loin… jusqu’au point de non retour.
L’idée de départ fait partie de ce qu’Alain
Corneau appelle "ses petits labyrinthes
“fritzlanguiens“" et peut se résumer de
manière très simple : comment, après avoir
commis un crime qu’on a voulu parfait, et
pour lequel on sera forcément suspecté, peuton
s’innocenter… en se faisant passer pour
coupable ?! C’est une idée sur laquelle le
réalisateur a longtemps réfléchi avant de
trouver une solution pour la développer : le
mobile de ce crime pouvait être l’humiliation.
LES FILMS
D’amour
et d’eau fraîche
d’Isabelle Czajka
(France - 2010 - 2h)
avec Pio Marmai, Anaïs Demoustier
du 18 au 31 août
sortie nationale
Julie Bataille, 23 ans, Bac +5, les petits
boulots, elle n’en veut plus. Elle cherche un
vrai travail. Lors d’un entretien d’embauche,
elle croise Ben, qui lui a choisi de vivre au
jour le jour d’expédients et de petits trafics.
Il lui propose de venir passer l’été dans le Sud
avec lui. Julie refuse, puis un jour, sur un
coup de tête, plaque tout et part le rejoindre.
Le nouveau (très beau) film de la réalisatrice
de L’ Année suivante, ancienne collaboratrice
(à la lumière) de Cédric Klapisch.
13

LE PROGRAMME DU CINEMA MUNICIPAL GEORGES MELIES [du 21 juillet au 21 septembre 2010]
: dernière diffusion de chaque film. SN ! : films en sorties nationales. : films du programme pour enfants “Voyage dans la lune”. +Rc. : Rencontre avec une personnalité.
Du 21 au 27 juillet Mercredi 21 Jeudi 22 Vendredi 23 Samedi 24 Dimanche 25 Lundi 26 Mardi 27
Twillight 3 (2h04, vo) 16h, 21h 14h, 20h45 18h15, 20h45 18h15, 20h45 14h, 20h45 16h, 21h 18h30
Tournée (SN !, 1h45, vo) 21h30 19h 16h45 19h 21h30 17h 14h30
Shrek 4 (SN !, 1h35, vf) 14h 16h20 14h 14h 16h30 14h 14h
Copacabana (SN, 1h50) 16h45 14h30 21h 16h45 14h30, 19h15 14h45, 21h15 19h
Tamara Drewe (1h49, vo)
14h15, 16h30, 18h45, 14h15, 16h30, 18h45, 14h15, 16h30, 18h45, 14h15, 16h30, 18h45, 14h15, 16h45, 19h, 12h15, 14h30, 16h45, 14h15, 16h30, 18h45,
21h15 21h15 21h15 21h15 21h15 21h30 21h15
Yo También (1h43, vo) 14h30, 19h 16h45, 21h 14h30, 19h 14h30, 21h 17h 12h30, 19h 16h45, 21h30
LE MELIES FÊTE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX INTEGRALE PIERRE ETAIX
Le Soupirant (1h25) + Rupture (11’) 16h 18h30
Yoyo (1h20) 18h30 16h
Tant qu’on a la santé (1h20) + En pleine forme (12’) 18h30 21h
Le Grand Amour (1h30) + Heureux anniversaire (12’) 18h30 12h
Pays de Cocagne (1h20) 19h 16h
Du 28 juillet au 3 août Mercredi 28 Jeudi 29 Vendredi 30 Samedi 31 Dimanche 1er août Lundi 2 Mardi 3
Inception (2h22, vo) 14h, 17h, 20h30 14h, 17h, 20h30 14h, 17h, 20h30 14h, 17h, 20h30 14h, 17h, 20h30 12h, 15h, 18h, 20h45 14h, 17h, 20h30
Tamara Drewe (SN !, 1h50, vo) 16h, 20h45 14h15, 18h45 14h15, 18h30 14h15, 21h 16h, 20h45 14h30, 19h 14h15, 16h30
Tournée (SN!, 1h45, vo) 18h15 16h30 20h45 16h30 18h15 16h45n 21h15 18h45
When you’re strange (1h30, vo) 14h15 21h 16h30 18h45 14h15 12h15 21h
Puzzle (1h28) 14h30 21h15 16h45 21h15 14h30 17h 21h15
Yo Tambien (SN !, 1h43, vo) 16h15 14h30 18h45 19h 16h30 12h30, 21h 14h30
Lola (1h50, vo) 21h 19h 14h30 16h45 21h 18h45 16h45
La Disparition d’Alice Creed (1h40, vo) 18h30 16h45 21h 14h30 18h45 14h45 19h
Du 4 au 10 août Mercredi 4 Jeudi 5 Vendredi 6 Samedi 7 Dimanche 8 Lundi 9 Mardi 10
Toy Story 3 (1h50, vf) 14h, 16h15, 18h30 14h, 16h15, 18h30 12h, 14h15, 16h30, 21h45 20h15 14h, 16h15, 18h30 12h, 14h15, 16h30, 22h 14h, 16h15, 18h30
Carlos, le film (2h45, vo) 20h45 20h45 18h45 20h45 18h45 20h45
Inception (2h22, vo) 14h15, 17h, 20h30 14h15, 17h, 20h30 14h, 17h30, 20h30 14h15, 17h, 20h30 14h15, 17h, 20h30 12h15, 15h, 18h, 21h 14h15, 17h, 20h30
Tamara Drewe (1h49, vo) 14h30 14h30 18h30 16h30, 20h45 14h30 16h45 16h30, 21h
Un poison violent (SN ! 1h32) 16h45, 21h 16h45, 21h +Rc. Quillévéré 16h15, 21h 18h45 16h45, 21h 12h30, 19h 14h30, 18h45
Yo También (1h43, vo) 18h45 18h45 14h15 14h30 18h45 14h30, 20h45
Journée PIXAR Le Monde de Némo (1h40, vf) 14h
Journée PIXAR Mille et une pattes (1h35, vf) 16h15
Journée PIXAR Monstres et Cie (1h32, vf) 18h15
Du 11 au 17 août Mercredi 11 Jeudi 12 Vendredi 13 Samedi 14 Dimanche 15 Lundi 16 Mardi 17
Toy Story 3 (1h50, vf ) 14h, 16h15 14h15, 16h30 14h, 20h30 14h, 16h15 14h15, 16h30 14h15, 16h30 14h, 16h15
L’Arbre (SN !, 1h40, vo) 18h30, 20h45 18h45, 21h 16h15, 18h30 18h45, 21h 18h45, 21h 12h15, 18h45, 20h45 18h30, 20h45
The Killer inside me (SN !, 1h49, vo) 14h30, 18h45 16h, 20h45 15h45, 18h15 14h15 16h15, 20h45 15h30, 21h15 18h
Un poison violent (SN !, 1h32) 21h 13h45, 18h30 20h45 16h30, 21h30 18h30 12h, 17h45 16h, 20h30
La Bocca del Lupo (1h15, vo) 17h 14h15 18h30, 20h 14h30 14h, 19h45 14h30
Millenium, le film (2h32, vo) 14h 14h
Millenium 2 (2h09, vo) 14h15 17h 13h30 17h
Millenium 3 (2h27, vo) 16h45 20h30 21h 18h 20h30 20h30 14h15
Carlos, le film (2h45, vo) 18h 20h45 17h 21h
Yo Tambien (SN !, 1h43, vo) 20h30 13h45, 16h 16h 12h30, 14h30 17h, 19h
Du 18 au 24 août Mercredi 18 Jeudi 19 Vendredi 20 Samedi 21 Dimanche 22 Lundi 23 Mardi 24
L’Arbre (SN !, 1h40, vo) 16h15, 20h45 16h15 14h15, 21h 18h15 16h15, 21h 14h15, 18h30 18h45
Summer Wars (1h54, vf) 14h 18h15 16h15 14h, 23h45 14h 16h15, 20h30 13h45
Le Dernier Maître de l’air (1h43, vf) 18h15 14h15, 21h 18h45 16h15, 20h30, 24h 18h15 12h 16h, 21h15
Crime d’amour (SN !, 1h35)
14h30, 16h30, 14h30, 16h30, 14h30, 16h30, 14h30, 16h30, 14h30, 16h30, 12h30, 14h30, 16h30, 14h30, 16h30,
18h30, 20h30 18h30, 20h45 18h30, 20h45 18h30, 20h45 18h30, 20h30 18h45, 20h45 18h45, 21h
D’amour et d’eau fraîche (SN !, 2h) 14h15, 18h45 14h, 21h15 16h45, 21h30 14h15, 21h 16h45, 19h 12h15 16h15, 20h45
White Night Wedding (1h36, vo) 16h45 16h45 16h45 19h15
Salle n°6 (1h23, vo) 21h15
The Killer inside me (SN !, 1h49, vo) 21h 19h 14h, 19h15 18h45, 23h30 14h15, 21h15 14h45, 17h 14h, 18h30
Du 25 au 31 août Mercredi 25 Jeudi 26 Vendredi 27 Samedi 28 Dimanche 29 Lundi 30 Mardi 31
Crime d’amour (SN !, 1h35)
14h30, 16h30, 14h30, 14h30, 16h30, 14h30, 16h30, 14h30, 16h30, 12h30, 14h45, 16h30, 14h30, 16h30,
18h45, 20h45 16h30, 18h30 18h30, 20h30, 22h20 18h30, 20h45 18h30, 20h30 18h30, 20h45 18h30, 20h45
avant-première Oncle Boonmee (1h53, vo) 20h30 +Rc. Palme d’or
Le Voyage Extraordinaire de Samy (1h18, vf) 14h15 16h45 14h15 14h15 16h15 12h15 14h15
L’Agence tous risques (1h54, vo) 22h 21h 16h 16h 14h 18h 16h
L’Arbre (SN !, 1h40, vo) 18h 14h15 18h15, 22h10 20h30 18h, 22h 16h,20h30 + Rc. Bertuccelli 20h30
Tout ce qui brille (1h40) 16h, 20h 18h45 20h15 18h15 20h 14h 18h15
D’amour et d’eau fraîche (SN !, 2h) 16h45, 21h45 14h, 21h30 16h45 14h, 19h 16h45 12h, 19h 14h, 19h
Poetry (SN !, 2h19, vo) 14h, 19h 16h15, 19h 14h, 19h 16h15, 21h15 13h45, 19h 14h15, 21h15 16h15, 21h15
Dirty Diaries (1h38, vo, int. - 18 ans) 22h 21h45 17h + Présentation
Du 1er au 7 septembre Mercredi 1er Jeudi 2 Vendredi 3 Samedi 4 Dimanche 5 Lundi 6 Mardi 7
Le Voyage Extraordinaire de Samy (1h18, vf) 13h45, 15h30 14h 14h, 18h
L’Autre Monde (1h40) 19h 20h45 22h 19h 14h30
Nannerl, la soeur de Mozart (2h) 21h +Rc. Féret 14h 15h45 15h45 12h30 21h15
Ce que je veux de plus (SN !, 2h, vo) 18h30 13h30 19h45 21h30 16h45
Année Bissextile (1h34, vo) 17h15 22h45 16h40 17h 19h
8 fois debout (1h43) 16h15 14h45
Les 2 jours « Festival », de Renc’Art au Méliès Les 2 jours « Festival », de Renc’Art au Méliès
avant-première Kapital (1h35) + Les Miettes (31’) 18h +Rc. réal.
avant-première Benda Bilili ! (1h25) 21h +Rc. réal.
avant-première Another Year (2h09, vo) 13h45
avant-première En promenade (40’) 16h30
avant-première Potiche (1h40) 17h30
avant-première Des hommes et des dieux (2h) 19h45 +Rc. équipe
avant-première The Housemaid (1h47, vo) 23h
Oncle Boonmee (SN !, 1h53, vo)
14h15, 16h30, 14h15, 16h30, 14h15, 16h30, 16h, 19h, 21h15 14h15, 16h30, 12h, 14h15, 16h30, 14h15, 16h30,
18h45, 21h15 18h45, 21h15 18h45, 21h30 18h45, 21h 18h45, 21h 18h45, 21h
Poetry (SN !, 2h19, vo) 16h45 21h 16h45 16h15 16h45, 21h30 14h30, 21h15 18h
Cleveland contre Wall Street (1h38, vo) 14h30, 19h30 14h30, 19h 14h30, 21h15 14h15, 20h45 14h30, 19h30 12h15, 19h15 16h, 20h45
Dog Pound (1h31, vo) 21h30 16h45 19h30 19h 17h15 14h
Du 8 au 14 septembre Mercredi 8 Jeudi 9 Vendredi 10 Samedi 11 Dimanche 12 Lundi 13 Mardi 14
Des hommes et des dieux (SN !, 2h)
13h45, 16h15, 13h45, 16h15, 13h45, 16h15, 12h, 14h15, 16h45,
18h45, 21h 18h15, 20h45 18h15, 20h45 18h45, 21h 18h45, 21h15 19h15, 21h30 18h, 20h30
Benda Bilili ! (SN !, 1h25) 16h, 17h45 20h30 18h30 17h45, 21h30 18h, 19h45 15h45, 21h15 18h15, 22h
Le Dernier Eté de la Boyita (SN !, 1h30) 14h15 18h30 21h +Rc. Solomonoff 16h, 19h45 14h15, 21h30 14h, 17h30 20h
Mammuth (1h32) 19h30 14h15 16h 12h15, 19h15
avant-première Making Fuck Off (52mn) 21h30 +Rc. Poulet
Oncle Boonme (SN !, 1h53, vo) 14h, 16h30, 19h 21h 18h 16h45, 19h 13h30, 21h45 12h30, 20h45 18h30
Poetry (SN !, 2h19, vo) 21h15 18h 20h30 14h, 21h15 15h45, 19h 14h45, 18h 20h45
Du 15 au 21 septembre Mercredi 15 Jeudi 16 Vendredi 17 Samedi 18 Dimanche 19 Lundi 20 Mardi 21
Des hommes et des dieux (SN !, 2h)
13h45, 16h15, 14h, 16h30, 14h, 16h30, 12h, 14h15, 16h45,
18h45, 21h15 18h, 20h45 18h30, 21h 19h, 21h15 19h, 21h30 19h15, 21h30 18h, 20h45
Happy Few (SN !, 1h43) 14h, 18h15 20h30 18h15 14h15, 18h30 16h, 20h30 12h15, 17h 20h30
The Housemaid (SN !, 1h47, vo) 16h, 20h30 18h15 16h15, 20h30 13h45, 18h 14h30, 21h 18h15
L’Inconnu du Nord-Express (1h40, vo) 20h30 +Analyse de film 19h
Benda Bilili ! (SN !, 1h25) 14h30, 19h 21h 18h, 19h45 14h30, 19h15 16h45, 21h15 12h30, 17h15, 19h30 21h
Oncle Boonmee (SN !, 1h53, vo) 16h30, 21h 18h30 21h30 16h45, 21h 14h30, 18h45 14h45, 21h15 18h45
Pour consulter les horaires par téléphone, un seul numéro : 01 48 58 90 13. Sur le site de la ville : www.montreuil.fr

Les films [voyage dans la lune]
16
CONCOURS DE NOUVELLES liées au cinéma
PRIX JEAN LESCURE
Pour la première année, Le Méliès de
Montreuil participe au prix Jean Lescure,
concours de nouvelles liées au cinéma initié
par l'Association Française des Cinémas
d'Art et Essai.
Lancement : 1er juillet 2010
Diffusion de l'information à partir de cette
date auprès des spectateurs invités à écrire
une nouvelle liée au cinéma .
Ce texte ne devra pas dépasser 10 pages,
dactylographiées, double interligne.
Des affiches et des tracts seront fournis
par l'A.F.C.A.E. à chaque salle participante,
donnant le règlement du concours.
Infos
Cinéma jeune public
du 21 au 27 juillet
Yoyo
à voir dès 6 ans
du 18 au 24 août
Summer Wars
à voir dès 9 ans
du 25 au 31 août
Le Voyage Extraordinaire
de Samy
à voir dès 5 ans
le 4 septembre
En promenade
à voir dès 3 ans
Nous vous rappelons que
vous pouvez acheter vos
places pour toute la semaine
dès le mercredi à 13h30.
La caisse du cinéma ouvre
chaque jour 15 mn avant
la première séance publique.
Le 30 septembre 2010
Date limite de remise des manuscrits dans
chaque salle pour lecture par un jury local,
composé à l'initiative de l'exploitant
(libraires, bibliothécaires, enseignants,
exploitants, animateurs...)
Le jury local sélectionne un texte
(un seul), et les résultats sont
proclamés courant octobre 2010.
15 novembre (date limite)
Dix exemplaires du texte sélectionné
devront être adressés à l'A.F.C.A.E.
(Prix Jean Lescure) pour remise au jury
national.
Fin janvier 2011
Décision du jury national composé
d'écrivains et de réalisateurs.
Prochainement
Biutiful
de Alejandro Gonzales
Innaritu
Entre nos mains
de Mariana Otero
Hors-la-loi
de Rachid Bouchareb
We will meet a tall Dark
Stranger
de Woody Allen
Les Petits mouchoirs
de Guillaume Canet
Vénus noire
de Abdellatif Kechiche
La Princesse de
Montpensier
de Bertrand Tavernier
(en sa présence)
Les Rencontres du cinéma
documentaire, sur la parole,
en partenariat avec Périphérie,
du 4 au 12 octobre !
Février 2011 Remise des prix
1 er Prix
Un séjour au Festival de Cannes.
2e Prix
Une carte annuelle donnant accès dans
toutes les salles Art et Essai (valable pour
deux personnes).
3e Prix
Ouvrages de cinéma.
En outre, l'auteur d'une nouvelle primée
bénéficiera d'un séjour au Moulin
d'Andé - CÉCI (Centre des Ecritures
Cinématographiques).
Salle n°6 :
Tchekhov
de Karen Chakhnazarov
(Russie - 2010 - 1h25 - VO)
avec Vladimir Ilyn, Alexey Vertkov
Lundi 23 août
La Salle n°6 est réservée aux fous sous la
surveillance négligente du docteur Raguine.
Indifférent au sort des malades qu’il considère
comme condamnés, Raguine se lie pourtant
d’amitié avec l’un d’entre eux, Gromov. Sous la
coupe de Gromov, le médecin sombre peu à
peu jusqu’à rejoindre la Salle n°6.
« Le cinéaste donne une force supplémentaire
à son propos en filmant dans un vrai asile,
acteurs professionnels et patients mêlés, et
en faisant mine d'adopter un mode
documentaire, avec historique du lieu et
interviews des malades. »
Jean-Luc Douin, Le Monde
Tarifs
Cinéma municipal Georges Méliès
> Tarif plein : 6,50 €
> Tarif réduit : 5 €
(réservé aux Montreuillois, - de 18 ans, + de
60 ans, adhérents de Renc’Art au Méliès)
> Carte de 10 places : 46 €
(non nominatif)
> Nouveau tarif préférentiel : 4 €
(chômeurs, RSA, familles nombreuses)
> Voyage dans la lune : 3,20 €
(y compris pour l’adulte ou les deux adultes
accompagnant l’enfant de moins de 12 ans)
White Night
Wedding
de Baltazar Kormakur
(Islande - 2010 - 1h35 - VO)
avec Hilmir Snaer Gudnason, Margret
Vilhajlmsdottir
du 18 au 24 août
Jon, professeur quadragénaire, s'apprête à se
marier avec Thora, une ancienne élève deux
fois plus jeune que lui. Mais tout n'est pas
rose... Il y a sa future belle-mère avare et
grincheuse qui s'oppose au mariage. Il y a
aussi son projet de golf sur la petite île de
Flatey qui s'embourbe. Pour ne rien arranger,
son témoin est complètement ivre et part en
vrille. Et pour couronner le tout, son exfemme,
plutôt émotive, surveille en
LES FILMS
permanence chacun de ses gestes... Lorsque
les invités arrivent sur l'île, Jon commence
sérieusement à avoir la trouille.
Baltazar Kormakur adapte librement Ivanov de
Tchekhov dans une comédie islandaise.
« Un des aspects intéressants du film est
justement l’étroite frontière entre le drame et
la comédie, presque une farce à certains
moments. Je qualifierai le film, White Night
Wedding, de « dramédie ». J’ai été
indubitablement inspiré par Almodovar et
Woody Allen tout au long du processus
d'écriture et de réalisation. »
Baltazar Kormakur
SOIRÉE ANTON TCHEKHOV
AVEC WHITE NIGHT WEDDING
ET SALLE N°6 TCHEKHOV
LUNDI 23 AOÛT 19H ET 21H
17

18
LES FILMS
Le Dernier
Maître de l’air
de M. Night Shyamalan
(USA - 2010 - 1h43 - VF)
avec Noah Ringer, Jackson Rathbone
du 18 au 24 août
Air, Eau, Terre, Feu : quatre nations destinées
à disparaître, englouties par une guerre
sauvage engagée, depuis un siècle déjà, par la
Nation du Feu contre les trois autres nations.
Mettant au défi son courage et son aptitude
au combat, Aang découvre qu’il est le dernier
d’une lignée d’Avatars capables de manipuler
les quatre éléments. Il s’allie à Katara, un
Maître de l’Eau, et à son frère Sokka, afin de
rétablir l’équilibre d’un monde ravagé par la
guerre.
« Comme Miyazaki, Shyamalan construit un
ballet cosmogonique où les forces de la nature
doivent être préservées pour que l'harmonie
entre les hommes et la nature soit rétablie.
Cet engagement se situe aux antipodes de la
pensée cartésienne, notamment dans le refus
du manichéisme. L'homme a beau être désigné
comme un générateur de déséquilibres, il est
aussi une somme indissociable de défauts et
de qualités. Dans cette logique, Shyamalan
montre des amis et des ennemis, des alliances
qui se font et se défont selon les intérêts et
les motivations. C'est aussi la licence poétique
d'un film sur l'humilité (l'apaisement retrouvé
après les pétages de plomb égotistes) dont
l'élégance et l'amplitude lui permettent
constamment de repartir du bon pied. »
Romain Le Vern, Excessif.com
Summer Wars
de Mamoru Hosoda
(Japon - 2010 - 1h55 - VF)
animation
à voir dès 9 ans
du 18 au 24 août
Bienvenue dans le monde de OZ : la
plateforme communautaire d'internet. En se
connectant depuis un ordinateur, une
télévision ou un téléphone, des millions
d'avatars alimentent le plus grand réseau
social en ligne pour une nouvelle vie, hors des
limites de la réalité.
Kenji, un lycéen timide et surdoué en
mathématiques, effectue un job d'été au
SAMEDI 21 AOÛT
LES MINUITS DU
MÉLIÈS
LE DERNIER MAÎTRE
DE L’AIR
SUMMER WARS
THE KILLER INSIDE ME
service de la maintenance d'OZ. A sa grande
surprise, la jolie Natuski, la fille de ses rêves,
lui propose de l'accompagner à Nagano, sa
ville natale. Il se retrouve alors embarqué pour
la fête traditionnelle du clan Jinnouchi. Il
comprend bientôt que Natsuki ne l'a invité que
pour jouer le rôle du " futur fiancé " et faire
bonne figure vis-à-vis de sa vénérable grand
mère. Au même moment, un virus attaque OZ,
déclenchant catastrophe sur catastrophe au
niveau planétaire.
Avec l'aide de Kenji, tout le clan Jinnouchi se
lance alors dans une véritable croisade
familiale pour sauver le monde virtuel et ses
habitants...
« Summer Wars est une belle démonstration de
mise en scène. Menée à un rythme soutenu,
l'intrigue jongle avec les genres comme avec
les personnages, dans un numéro
d'équilibriste parfaitement orchestré proche
du récit choral . Après La Traversée du temps,
œuvre de la révélation, Summer Wars est bien
celle de la confirmation pour Mamoru Hosoda
et l'installe définitivement comme l'un des
plus importants que compte l'industrie du
dessin animé nippone. »
Mad Movie
Le Voyage
Extraordinaire
de Samy
de Ben Stassen
(Belgique - 2010 - 1h40)
animation
à voir dès 4 ans
du 25 août au 7 septembre
Alors qu'il se hisse hors de son nid sur une
plage de Californie, Samy, petite tortue des
mers, trouve et perd dans la foulée l'amour de
sa vie : la jeune Shelly. Au cours de son périple
à travers les océans qu'accomplissent toutes
les tortues de mer avant de retrouver la plage
qui les a vus naitre, Samy n'a de cesse de faire
face à tous les dangers afin de retrouver Shelly.
Accompagné de son meilleur ami Ray, ils sont
des observateurs privilégiés de la façon dont
l'homme affecte la planète. Mais il est alors
secouru par ces mêmes humains. il combat des
piranhas, échappe à un aigle et part à la
recherche d'un mystérieux passage secret. Un
jour, enfin, après toutes ces aventures, Samy
retrouve Shelly. Elle non plus ne l'a pas
oublié...
Une fable pour toute la famille. Les aventures
rocambolesques de la petite tortue verte
amusent et émerveillent les plus jeunes, et le
contexte écologique intéressera et alertera les
plus grands.
Oncle Boonmee
(Celui qui se souvient
de ses vies antérieures)
de Apichatpong
Weerasethakul
(Thaïlande - 2010 - 1h55 - VO)
avec Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas
Palme d’Or, Cannes 2010
du 1er au 21 septembre
sortie nationale
Les apparitions magiques de sa femme
défunte et de son fils disparu depuis des
années confirment à Oncle Boonmee que sa fin
est proche. Dans son domaine apicole, entouré
des siens, il se souvient alors de ses vies
antérieures. Accompagné de sa famille, il
traverse la jungle jusqu’à une grotte au
sommet d’une colline, lieu de naissance de sa
première vie. De cette première vie, Oncle
Boonmee ne se souvient de rien, s’il était
animal ou végétal, homme ou femme ; mais il
sait à présent qu’il est prêt à aborder la mort
avec apaisement.
Cinéaste et artiste plasticien, Weerasethakul
occupe sur la carte du cinéma la zone
des confins. Un endroit où la magie, le
dépaysement, la promesse ou le retour
de l'au-delà reprennent leurs droits. Voilà
un artiste qui, à tous les sens du terme, ne fait
pas d'histoires, mais qui invente des mondes,
ouvre la porte avec naturel au surnaturel. Oncle
Boonmee... ne fait pas exception à cette règle.
LES FILMS
Boonmee est un homme atteint d'insuffisance
rénale qui se retire à la campagne pour y
passer ses derniers jours. Entouré de sa bellesœur,
de son fils et d'un immigré laotien qui
s'occupe de lui, il est en proie au retour amical
de fantômes familiers : sa femme, incrustation
pâle qui vient se greffer dans la profondeur de
la nuit, son fils, devenu grand singe noir et
velu aux yeux rouges phosphorescents. En
compagnie de ce petit monde, plus tendre
qu'inquiétant, oncle Boonmee décide de
délaisser ses travaux d'apiculteur pour faire à
travers la jungle l'ultime voyage jusqu'au lieu
de sa naissance. En chemin, dans la
stridulation entêtante de la nuit tropicale et
dans les plans infinis qui la scrutent, ses vies
antérieures reprennent forme.
Est-ce lui, ce buffle gracieux détaché sur le
vert sombre du crépuscule, dont les
gémissements nous semblent une langue
connue ? Est-ce lui encore, cette princesse
dépouillée de son or et fécondée dans un lac
par un poisson-chat ?
Epopée animiste
C'est au spectateur à en décider, face à cette
splendide épopée animiste qui lui fait
rudement éprouver le prix de sa liberté. Car
c'est bien de cela qu'il s'agit. Oncle Boonmee...
fait partie d'un projet au long cours sur la
région natale du réalisateur, l'Isan, foyer de
l'insurrection qui déchire aujourd'hui la
Thaïlande. Il comporte d'autres travaux,
notamment une installation (photos et films)
qui a été montrée récemment au Musée d'art
moderne de la Ville de Paris.
Jacques Mandelbaum, Le Monde
AVANT-PREMIÈRE JEUDI 26 AOÛT 20H30
+ RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR !
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20
LES FILMS
L’Agence
tous risques
de Joe Carnahan
(USA - 2010 - 1h55 - VO)
avec Liam Neesom, Bradley Cooper,
Jessica Biel
du 25 au 31 août
Aucune équipe ne ressemble à celle de
L’Agence tous risques. Quatre hommes, hyper
qualifiés et autrefois membres respectés d’une
unité d’élite de l’armée, sont chargés d’une
mission classée top-secret destinée à les
piéger, et qui les conduit en prison pour un
crime qu’ils n’ont pas commis. Mais la somme
de leurs talents leur permet une évasion sans
accroc. Devenus des rebelles, ils décident de
blanchir leurs noms et de retrouver les vrais
coupables.
« Au-delà de ces scènes spectaculaires, c'est
l'alchimie entre les personnages qui emporte
l'adhésion. La complicité unissant Hannibal,
Futé, Looping et Barracuda donne envie de
leur voir confier une nouvelle mission. Si
l'humour de la série et son côté système D ont
été gommés, ce n'est pas au détriment de
protagonistes charismatiques. Le quatuor
transforme ce qui n'aurait pu être qu'une
énième grosse machine en vraie partie de
plaisir. »
Caroline Vié, 20mn
Dirty Diaries
Produit par Mia Engberg
(film collectif - Suède - 1h36 - vo)
interdit aux moins de 18 ans
du 27 au 30 août
Produit par une cinéaste suédoise, Mia
Engberg, qui revendique son identité de
militante féministe, Dirty Diaries se présente
comme une collection de "douze propositions
pour repenser la pornographie". Ce manifeste
se double donc d'une invitation à renouer
avec une pratique aussi désuète que l'élection
des rosières - aller dans une salle voir sur un
écran des gens faire l'amour.
Cet essai X vaut d'abord par son pouvoir de
dénonciation. On prend mieux conscience, à
regarder ces ébats filmés en vidéo digitale, de
l'horreur normative de la pornographie
ordinaire. Au moins, au début de chacun de
ces courts métrages, on n'est pas tout à fait
sûr de ce qui va se passer.
Contrairement à d'autres tentatives récentes
(les collections "X Femmes", diffusées sur
Canal+), les réalisatrices de Dirty Diaries
s'abandonnent sans interrogations ni scrupules
à l'occasion qui leur est donnée de filmer des
gestes sexuels non simulés.
En 2010, ce geste cinématographique
n'implique plus guère de transgression, et ne
suscitera donc pas beaucoup de hurlements. Il
devrait au moins éveiller la curiosité, et -
selon les goûts de chacune et chacun -
satisfaire ou susciter quelques envies.
Thomas Sotinel, Le Monde
Un film pornographique collectif entièrement
réalisé par des femmes, certes inégal, mais
également varié et parfois très inspiré.
PRÉSENTATION
DU FILM
PAR STÉPHANE GOUDET
VENDREDI 30 AOÛT
17H
Tout ce qui brille
de Géraldine Nakache
et Hervé Mimran
(France - 2009 - 1h40)
avec Leïla Bekhti, Géraldine Nakache,
Audrey Lamy
du 25 au 31 août
Ely et Lila sont comme deux sœurs. Elles se
connaissent depuis l'enfance, partagent tout
et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles
vivent dans la même banlieue, à dix minutes
de Paris. Aujourd'hui, Ely et Lila ne veulent
plus être à dix minutes de leurs vies. De
petites embrouilles en gros mensonges, elles
vont tout faire pour essayer de pénétrer un
monde qui n'est pas le leur, où tout leur
semble possible. Mais tout ce qui brille...
« Le film emballe, d'emblée, par son regard,
finalement assez inédit dans le cinéma
français d'aujourd'hui, sur la banlieue : ni
violente ni sinistre. Juste morose. Tout
fonctionne : tchatche « de ouf », saillies sur la
branchitude ridicule et BO qui mêle hip-hop
très mode et vieux tube antidépresseur de
Véronique Sanson. Face à Géraldine Nakache,
délectable pitre, Leïla Bekhti (Un prophète)
irradie en minette survoltée, un peu
mythomane. Mais, dans le second rôle
hilarant de la copine prof de gym relou,
Audrey Lamy leur pique presque la vedette. »
Guillemette Odicino, Télérama
Poetry
de Lee Chang-Dong
(Corée - 2010 - 2h20 - VO)
avec Yun Junghee, Lee David
Prix du scénario, Cannes 2010
du 25 août au 14 septembre
sortie nationale
Dans une petite ville de la province du
Gyeonggi traversée par le fleuve Han, Mija vit
avec son petit-fils, qui est collégien. C’est une
femme excentrique, pleine de curiosité, qui
aime soigner son apparence, arborant des
chapeaux à motifs floraux et des tenues aux
couleurs vives. Le hasard l’amène à suivre des
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS
LES FILMS
cours de poésie à la maison de la culture de son
quartier et, pour la première fois dans sa vie, à
écrire un poème. Elle cherche la beauté dans
son environnement habituel auquel elle n’a pas
prêté une attention particulière jusque-là. Elle
a l’impression de découvrir pour la première fois
les choses qu’elle a toujours vues, et cela la
stimule. Cependant, survient un événement
inattendu qui lui fait réaliser que la vie n’est
pas aussi belle qu’elle le pensait.
« C’est à un nouveau portrait de femme que
nous convie Lee Chang-dong, qui a notamment
déjà réalisé le magnifique Secret Sunshine.
L’actrice Yoon Jung-hee semble accomplir avec
facilité ce qui paraît impossible, incarner cette
femme qui réverbère la beauté des choses les
plus simples en même temps que les
fléchissements de ses désarrois, sa générosité
sans abnégation, voire une dureté souhaitable.
Et l’on épouse, pour entendre les poèmes que
disent les élèves de son cours, son oreille sans
apprêt. Lee Chang-dong nous emporte au fil de
l’eau, aborde aux rives, s’amarre un temps à des
antres sombres ou lumineuses dont le
spectateur reçoit les échos. Ici, dans la
campagne où elle rend visite à la mère de la
jeune fille morte, Mija perd de vue son objectif
parmi les abricots tombés au sol, les fleurs dont
elle imagine un excès sans que l’on sache la
part de son égarement. Là, elle se dégoûte sans
le toiser de la lubricité du vieux qu’elle soigne,
qu’elle nomme « Monsieur le Président ». La
mort trop souvent proclamée de l’art, celle des
humains et l’incertitude des empreintes qu’elle
laisse ne sont pas ici intellectualisées mais
traitées par l’art même, par la présence
poignante d’une poésie physique. »
Dominique Widemann, L’Humanité
21

22
LES FILMS
Huit fois debout
de Xabi Molia
(France - 2009 - 1h43)
avec Julie Gayet, Denis Podalydès,
Constance Dollé
du 1 er au 7 septembre
Elsa vit de petits boulots et essaie de
décrocher un véritable emploi, afin de
pouvoir assumer la garde de son fils. Mathieu,
son voisin de palier, enchaîne, lui aussi, les
entretiens d'embauche avec un art consommé
du ratage. Bien qu'étant dans une situation de
plus en plus précaire, tous deux cherchent à
rebondir dans un monde qui ne semble pas
fait pour eux. " Sept fois à terre, huit fois
debout " ?
« On est séduit par le ton du premier long
métrage de Xabi Molia jusque-là écrivain. Plus
doux qu'amer, ce constat cruel sur la précarité
a la légèreté d'un conte. Même dans ses
aspects sombres, le film est une ode aux
boiteux de la vie, pas si désireux de marcher
droit, pas si pressés d'être recadrés. C'est que,
pour le jeune réalisateur, l'accomplissement
n'est pas dans la réussite sociale, mais dans
l'acceptation de soi et des autres. Au-delà des
épreuves, l'instable et le loser (Julie Gayet et
Denis Podalydès, magnifiques) resteront
fidèles à l'autre maxime qui régit cette
comédie mélancolique sur le refus de gagner à
tout prix : “Atteindre le but, c'est louper tout
le reste.” »
Guillemette Odicino, Télérama
Ce que je veux
de plus
de Silvio Soldini
(Italie - 2009 - 2h - vo)
avec Alba Rohrwacher, Pierfrancesco
Favino, Giuseppe Battiston
du 1 er au 7 septembre
Anna a toujours fait ce que l’on attendait
d’elle. Son métier de comptable lui garantit
une sécurité de l’emploi. Son quotidien se
résume à son lieu de travail, un train de
banlieue, une relation rassurante avec Alessio
dont elle espère un enfant, sa famille et ses
amis pour qui Anna déborde d’attention et
d’énergie. Lorsque Domenico entre dans sa vie,
tous ses repères vacillent. Pour la première fois,
sous l’emprise de l’amour, Anna va connaître le
désir et la passion charnelle. Mais, Domenico
est marié et père de deux enfants. Leur histoire
d’amour, comme leur vie, repose dès lors sur un
équilibre précaire fait de rendez-vous furtifs et
clandestins à la pause déjeuner, d’étreintes
passionnées dans un hôtel, de mensonges au
quotidien. Et à chaque jour qui passe, Anna et
Domenico en demandent un peu plus.
Silvio Soldini est certainement l’un des
cinéastes italiens les plus connus depuis le
succès international considérable de Pane e
tulipani- Pain, tulipes et comédie, en 2000.
Pourtant aucun de ses films suivants n’est sorti
en France : ni Brucio nel vento, ni Agata e la
tempesta, ni Giorni e nuvole. Ce que je veux de
plus s’intéresse à une histoire assez classique
d’adultère mais en la situant dans un milieu de
petits employés et témoigne de l’acuité du
regard documentaire du cinéaste.
C’est surtout une vision inhabituelle de Milan,
une ville qui a bien changée depuis Il posto,
que l’on retiendra : nombre de scènes se
déroulant dans les rames de métro ou les trains
que les personnages empruntent pour aller de
leur HLM de banlieue à leur lieu de travail en
centre ville, ou encore dans d’immenses centres
commerciaux. Le monde du travail est décrit
avec précision : elle est comptable dans une
société d’assurances, lui est employé dans
l’hôtellerie, et l’interaction entre leur travail et
leur relation amoureuse est au cœur du film, les
deux amants ne cessant d’inventer des
stratagèmes pour se retrouver à l’insu de leur
entourage familial et professionnel.
Année Bissextile
de Michael Rowe
(Mexique - 2010 - 1h34)
avec Monica del Carmen, Gustavo Sanchez
Parra, Armando Hernandez
Caméra d’or Festival de Cannes
2010
du 1 er au 7 septembre
Laura a 25 ans. Elle est journaliste, célibataire
et habite un petit appartement à Mexico.
Après une longue série d'aventures sans
lendemain, Laura rencontre Arturo. La
première fois qu'ils font l'amour, Arturo a pour
Laura des gestes qui la bouleversent. Ils
débutent une relation intense, passionnelle et
sexuelle, où plaisir, douleur et amour se
mêlent. Au fil des jours, qu'elle raye
consciencieusement sur son calendrier, le
passé secret de Laura refait surface, poussant
Arturo à l'extrême.
« Pour sa première réalisation, l’Australien
Michael Rowe n’y va pas par quatre chemins :
huis clos et plans fixes. Une mise en scène
radicale pour le moins foudroyante. Car avec le
temps, les silences et l’incroyable charisme de
l’actrice, on est happé par cette jeune femme
énigmatique dont chaque émotion, pourtant
infime et ténue, bouleverse. Peu à peu, le film
se tend tel un élastique dont on redoute qu’il
lâche… Année bissextile n’est assurément pas
un film "confortable". Il remue et dérange.
Longtemps, profondément. Ce qui n’a pas
échappé aux jurés du Festival de Cannes qui lui
ont décerné la Caméra d’or. »
Lucie Calet, TéléCinéObs
Nannerl, la sœur
de Mozart
de René Féret
(France - 2010 - 1h50)
avec Marie Féret, Marc Barbé, Delphine
Chuillot
du 1 er au 7 septembre
Mozart avait une sœur aînée surnommée
Nannerl. Enfant prodige, elle est présentée
avec son frère à toutes les cours européennes.
A l’issue d’un voyage familial de trois années,
elle rencontre à Versailles le fils de Louis XV
qui l’incite à écrire de la musique. Mais
Nannerl est une fille et une fille n'a pas le
droit de composer.
LES FILMS
« Il flotte, dans le champ du cinéma français,
une "petite musique" reconnaissable, propre
aux films de René Féret. Discrète, sensible,
charmante par touches, toujours à la limite de
l’évanouissement, d’une politesse indécise,
prise quelque part entre audaces ponctuelles et
général souci de bien faire. Chaque film de René
Féret semble le résultat d’un tiraillement entre
une pente académique et tous les sursauts qui
permettent de ne pas y glisser, comme par
exemple ce goût prégnant de l’écriture. Là où
l’on pouvait craindre les crispations muséales
d’une reconstitution historique, Nannerl fait
preuve d’une saisissante énergie romanesque. »
Mathieu Macheret, Critikat.com
RENCONTRE
AVEC RENÉ FÉRET
MERCREDI 1ER SEPTEMBRE
21H
23

24
LES FILMS
L’Autre Monde
de Gilles Marchand
(France - 2008 - 1h40)
avec Grégoire Leprince-Ringuet, Louise
Bourgoin, Melvil Poupaud
du 1 er au 7 septembre
C’est l’été dans le Sud de la France. Gaspard est
un adolescent heureux qui partage son temps
entre ses amis et sa copine, Marion. Mais
Gaspard va rencontrer Audrey et sa vie va
basculer. Car Audrey est belle, sombre et
double. Sur un jeu en réseau elle se fait
appeler Sam et cherche un partenaire pour
mourir. Pour tenter de l’approcher Gaspard se
crée lui aussi un avatar, Gordon, et part la
retrouver dans Black Hole.
« Les paysages ensoleillés du Sud de la France
laissent très vite place à l'opacité de Black
Hole, jeu en réseau baigné d'ambiance bleu
turquoise et déshumanisé au possible. Gilles
Marchand propose un voyage aux pays des
Freaks, où les avatars souvent monstrueux
permettent au joueur de s'immerger dans
l'histoire jusqu'à s'y perdre au bout de la nuit.
Empruntant plutôt habilement à Hitchcock
pour la dramaturgie et à Lynch pour la mise en
image arty, le réalisateur n'est jamais meilleur
que lorsqu'il filme l'invisible. Ces premières
minutes oscillant entre risible et efficacité
spectrale permettent au cinéaste de jouer avec
les peurs du public. »
Excessif.com
Cleveland contre
Wall Street
de Jean-Stéphane Bron
(France - Suisse - 2010 - 1h38)
avec Barbara Anderson, Keith Taylor,
Michael Osinski
du 1 er au 7 septembre
Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses
associés, avocats de la ville de Cleveland,
assignent en justice les 21 banques qu’ils
jugent responsables des saisies immobilières
qui dévastent leur ville. Mais les banques de
Wall Street qu’ils attaquent s’opposent par
tous les moyens à l’ouverture d’une procédure.
Cleveland vs Wall Street raconte l’histoire d’un
procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès de
cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et
leurs témoignages sont bien réels.
« A l'automne 2008, le monde occidental
découvrait le mot "subprime" sans toutefois
toujours en maîtriser le sens. Jean-Stéphane
Bron propose d'en apercevoir la réalité.
Puisque l'histoire des Etats-Unis (et donc
l'histoire du cinéma américain) est faite de
procès "fondateurs", le réalisateur organise
lui-même le vrai-faux procès de Wall Street.
Entre documentaire et mise en scène
artificielle, le procédé de Cleveland vs. Wall
Street déroute par son ambivalence. Orchestré
pour les besoins du film, l'issue de l'audience
est sans enjeu. Elle est pourtant administrée
par un juge en exercice, plaidée par des
avocats à la cour et fait intervenir de réels
témoins. Faisant régulièrement appel à de
longs travellings dans les quartiers dévastés de
Cleveland, Jean-Stéphane Bron donne du poids
aux récits. Une touche de réel sur cette crise
qui fait tant parler. Le réalisateur voulait
"filmer le capitalisme en action". »
Marion Haudebourg, Evène.fr
Dog Pound
de Kim Chapiron
(USA - 2010 - 1h31)
avec Adam Butcher, Shane Kippel, Mateo
Morales
du 1 er au 7 septembre
Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants. Angel,
15 ans, vol de voiture avec violence. Butch,
17 ans, agression sur un officier de probation.
Une même sentence : la prison pour
délinquants juvéniles d'Enola Vale. Arrivés au
centre de détention, ils devront choisir leur
camp, victime ou bourreau.
« Dog Pound sonne juste, c’est-à-dire qu’il
prête attention aux corps et se sait précis à
l’oreille. Mais cette culture de la délinquance,
cette attitude de gang, il en fait un socle à
partir duquel il pourra aller chercher l’individu
seul, repoussant l’idée d’un film qui ne serait
que folklore. Ce qu’Adam Butcher, de plus en
plus aiguisé et blême au fur et à mesure que le
récit avance, apporte à Dog Pound et que nous,
spectateur, recevons de plein fouet, s’appelle
la contagion. Il est à lui seul l’étincelle d’une
révolte contemporaine qui tarde à
définitivement exploser et tout emporter sur
son passage. »
Philippe Azoury, Libération
Les Miettes
de Pierre Pinaud
(France - 2008 - 31 mn)
avec Roger-Patrice Bernard,
Xavier Boulanger, Hervé Colin
César, meilleur court métrage 2009.
Une ouvrière vit dans sa petite
maison, travaille dans une usine,
fait ses courses dans un commerce.
Un matin, l'usine se déplace et sort
du champ...
« Au cœur du film du Montreuillois
Pierre Pinaud, une femme, une
actrice : Serpentine Teyssier.
Visage fragile (Lillian Gish chez
Griffith), gestes mécaniques
(Chaplin et ses Temps modernes),
mais toujours la volonté farouche
de rester digne. Au cœur du film,
un constat : que le cinéma, muet,
est le moyen ultime pour donner
la parole aux sans-voix, aux “sans
bruit”, parce que son langage,
l’image, est universel.
Au cœur du film, une vérité : pour
quelques miettes de reconnaissance,
beaucoup de sacrifices.»
Francis Gavelle
2 jours “ Festival “
Renc’art au Méliès
vendredi 3 septembre En effet, les réalisateurs-produc-
18h + Rencontre avec les réalisateurs
Kapital
(Montrer
Montreuil)
de Pier Emanuel Petit
(France - 2008 - 1h30)
Plonger dans la ville à la rencontre
des histoires de ses habitants de
toutes origines. Frôler l’Histoire la
grande, sociale et politique, et de
manière subjective, associer des
paroles, des lieux pour tisser le
portrait d’une ville-capitale,
vivante et diverse.
Un film documentaire pour
témoigner au présent de cette
mosaïque humaine, construire le
lien entre les situations et les
personnages par un marabout
d’ficelle des lieux, par l’association
poétique de mots, d’ambiances et
de décors.
Aujourd’hui PARIS est enceint d’une
boucle dont MONTREUIL est
l’insigne multicolore.
PARIS jacte fort mais ne dit
presque plus rien.
MONTREUIL cause. Et parle toutes
les langues.
Si les mots éloignent, les sons
rapprochent.
Le verbe n’a pas besoin d’épithète.
21h Avant-première
+ Rencontre et
du 8 au 21 septembre
Benda Bilili !
de Renaud Narret et
Florent de La Tullaye
(France, Congo – 2010 – 1h25)
documentaire
Quinzaine des Réalisateurs,
Cannes 2010
sortie nationale
Ricky avait un rêve : faire de Staff
Benda Bilili le meilleur orchestre du
Congo. Roger, enfant des rues, désirait
plus que tout rejoindre ces stars
du ghetto kinois qui écument la
ville sur des fauteuils roulants customisés
façon Mad Max. Mais avant
tout il faut survivre, déjouer les
pièges de la rue de Kinshasa, chanter
et danser pour s'évader. Pendant
cinq ans, des premières chansons à
leur triomphe dans les festivals du
monde entier, Benda Billili nous
raconte ce rêve devenu réalité.
« Traduit, le titre « Au delà des
apparences » confirme la conviction
formelle et humaniste, habilement
opportuniste, du duo de jeunes réalisateurs.
Inscrire l’ascension de
mendiants musiciens paraplégiques
des rues de Kinshasa dans une écriture
cinématographique quasi fictionnelle.
Sans que l’on parvienne
immédiatement à démêler le tissage
étroit qui s’opère ici entre le
documentaire d’une production
musicale édifiante et la construction
d’une légende – à la manière
d’un biopic par anticipation – ils
nous entraînent, par empathie, de
la mendicité musicale au succès
discographique annoncé.
teurs n’ont-ils pas témoigné à l’issue
de la projection de la nécessité
qu’ils avaient ressentie d’utiliser la
forme documentaire pour « donner
une chance à la production musicale
de s’accomplir dans un univers commercial
si fermé aux nouveautés » ?
Et l’on comprend, sans mépris, la
teneur de la difficulté pour des
artistes, au premier regard, misérables
et cabossés. A priori bien illusoire,
car « au delà des apparences »,
un « miracle » s’accomplit. C’est tout
d’abord par internet, en scopitone,
que leur talent a été révélé au public
et que les financements de la production
ont été recrutés. C’est par ce
« film musical qui n’en est pas un »,
« un film sur des outsiders qui
défient un système qui les définit
comme tel » (production) que l’objectif
promotionnel est atteint bien
que les chansons ne soient utilisées
que comme des compléments narratifs,
intimement liées à la condition
de mendiant musicien. Si l’émotion
peut éclore, la « musique ouvre le
ciel » (Baudelaire) se plaît alors à
commenter le comité de sélection de
la Quinzaine. Aucun doute, cependant,
la force du discours filmique
est au service d’une démarche honorable
: montrer la misère congolaise
sans détour, l’immense consolation
et l’irrésistible espoir dont témoigne
la rumba-funk-blues du groupe Staff
Benda Bilili, par l’alliance fraternelle
des talents unifiés de réalisateursproducteurs
européens et des
prouesses créatives, organologiques
et musicales des bas-fonds de
Kinshasa : histoire filmée, histoire
d’un film, réciproque influence du
réel capté par le cinéma, et du
cinéma forgé par le réel. »
Fabrice Bauvais
“ L’ Afrique a trouvé son Buena Vista
Social Club “,
Michel Ciment, Positif.
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Samedi 4 septembre
13h45
Another Year
de Mike Leigh
(Grande-Bretagne - 2010 - 2h09)
avec Michele Austin, David
Bradley, Jim Broadbent
Printemps, été, automne et hiver.
La famille et l'amitié. Amour et
réconfort. Joie et peine. Espoir et
découragement. La fraternité. La
solitude. Une naissance. Une mort.
Le temps passe...
« Chez Mike Leigh, le monde n’est
ni tout blanc ni tout noir et les
héros ne sont pas ceux que vous
croyez. Les meilleures scènes se
trouvent dans le potager où toute
idée d’attente, de communion
avec la vie et le temps se
retrouvent. Les vieilles âmes
déboussolées ne peuvent connaître
cet éloge du temps qui passe,
ils courent après au lieu de
l’apprécier ou le travailler,
puisqu’ils sont bien plus en âge de
penser à la mort que d’espérer en
la vie. La dernière saison, l’hiver,
s’avère la période la plus froide
(les nuances bleutées renchérissent
la tiédeur des décors et
s’ajoutent au drame) et donnent
une densité au film à l’approche de
la perfection. Comment ne pas
ressentir dans ce passage, la
réflexion d’un vieil homme penché
sur la mort ? Avant d’arriver à ce
point, Mike Leigh n’oublie pas d’en
rire. »
Bélinda Saligot, Critikat.com
Avant-première
16h30
En promenade
PROGRAMME DE COURTS
MÉTRAGES D’ANIMATION
EUROPÉENS
Durée totale : 36 mn
à voir dès 3 ans
Le moineau qui
ne sait pas siffler
de Siri Melchior
Décrocher la lune
de Jutta Schünemann
Gros Pois et Petit Point dans
la tempête de neige
de Uzi et Lotta Geffenblad
Roulent les pommes
de Reinis Kalnaellis
Le Petit Corbeau
de Raimke Groothuizen
Booo
de Alicja Jaworski
« Tendresse, rire et douceur pour
les plus petits spectateurs. ».
Une merveille du cinéma d’animation
contemporain.
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS
Avant-première
17h30
Potiche
de François Ozon
(France - 2010 - 1h40)
avec Catherine Deneuve, Gérard
Depardieu, Fabrice Luchini,
Karin Viard, Judith Godrèche
1977, dans une province de la
bourgeoisie française. Suzanne
Pujol est l'épouse popote et
soumise du riche industriel Robert
Pujol. Il dirige son usine de
parapluies d'une main de fer et se
montre aussi désagréable et
despote avec ses ouvriers qu'avec
ses enfants et sa femme qu'il
prend pour une potiche. A la suite
d'une grève très dure, Robert part
se reposer. Suzanne se retrouve à
la tête de l'usine, qu'elle remet en
marche. Elle y améliore les
conditions de travail des ouvriers.
Tout se complique lorsque Robert
veut reprendre sa place... Ce film
est en compétition à Venise.
2 jours “ Festival “
Renc’art au Méliès
Avant-première
19h45
+ RENCONTRE AVEC
LE CO-SCÉNARISTE ET
PRODUCTEUR ETIENNE COMAR
ET UN DES ACTEURS...
et du 8 au 30 septembre
Des hommes
et des dieux
de Xavier Beauvois
(France - 2010 - 2h)
avec Lambert Wilson, Michael
Lonsdale, Philippe Laudenbach
Grand prix du Jury –
Cannes 2010
voir fiche du film page 29
Samedi 4 septembre
2 jours “ Festival ”
Renc’art au Méliès
Avant-première
23h et
du 15 au 21 septembre
The Housemaid
de Im Sangsoo
(Corée du Sud - 2010 - 1h47 - VO)
avec Jeon Do-Yeon
Avant d’entrer dans le vif de son
sujet, Im Sang-soo a ouvert son
film d’un préambule documentaire
saisissant. Une scène de rue
nocturne à Séoul où une armée de
femmes s’affaire autour d’étals,
dépiautant du poisson ou faisant
cuire des beignets. Tandis que ce
petit peuple condamné à perpète
aux travaux forcés s’abrutit à ses
tâches, l’esthétique réaliste
s’évanouit derrière l’image d’une
jeune fille élégante qui s’apprête à
se balancer du toit d’un immeuble.
Personne ne la voit, tout le monde
s’en fout. Personne ne veut la voir.
Sauf, peut-être, cette jeune
bouchère qui, sans comprendre
pourquoi, ne parvient pas à
dégager son regard du corps qui gît
sur le sol.
Droit de cuissage. Changement de
décor, changement de cinéma. Tout
le film se déroule ensuite dans le
huis-clos opulent d’une maison de
la très haute bourgeoisie, indécente
de propreté et de couleurs
concordantes. Ici, vivent la jeune
maîtresse de maison enceinte de
jumeaux, son mari que l’on devine
gavé depuis l’enfance à tout ce que
l’argent peut offrir, leur fille de 7
ans et une vieille gouvernante qui
tient la baraque avec la souplesse
d’un adjudant de la Légion. Entre en
piste la jolie bouchère qui se met au
service de la famille idéale, sans
l’ombre d’une illusion sur la vie
d’esclave moderne qui l’attend.
Y compris, évidemment, le passage
obligatoire par la case droit
de cuissage, avec pourboire
confortable à la clé.
The Housemaid est le remake d’un
film réalisé en 1960 par Kim Kiyoung,
le roi du mélo coréen auquel
la Cinémathèque française avait
rendu hommage voici cinq ans.
Dans la plupart de ses films, Kim Kiyoung
reprenait le schéma de
l’allumeuse sans vergogne qui
venait briser la douce harmonie
familiale en profitant de la faiblesse
des hommes. Contrairement à son
aîné, Im Sang-soo n’a pas calé son
film sur la violente pulsion érotique
qui traversait son époque. Tout ici,
est affaire de violence sociale et du
machisme destructeur d’une société
qui n’apprend rien de son passé.
Sans faire l’impasse sur une
sensualité amenée à haute
température, le cinéaste ne traite la
question sexuelle que sous l’angle
d’un pouvoir sans limite imposé par
les maîtres à leurs domestiques.
En dépit de cette représentation
puissamment dépressive d’une lutte
des classes plus que jamais
d’actualité, Im Sang-soo reste
toujours dans les codes du
mélodrame le plus classique. Oui, la
bonne tombe enceinte, oui, la jeune
épouse s’étrangle de jalousie et oui,
la vieille gouvernante ne peut
s’empêcher de trahir sa condition.
L’épatant travail de mise en scène
d’Im Sang-soo consiste alors à
dégoupiller un à un les ressorts
dramatiques du mélo, soulignant le
caractère désespéré de ce combat
perdu d’avance.
Mépris. A ce titre, les personnages
de la vieille gouvernante et du
maître de maison sont, en figures
inversées, parfaits de complémentarité.
Elle est un parangon
d’austérité qui, une fois seule dans
la maison, danse comme une
gamine que ses parents auraient
laissée un instant. Lui n’est pas
seulement ce type horripilant
d’aisance en toutes circonstances
qui pousse le mépris jusqu’à rester
toujours poli avec son personnel
pour montrer qu’il lui est supérieur.
Il est aussi celui qui s’offre avec la
même froideur hautaine des
bouteilles de vin hors de prix ou
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS
une fellation de sa petite bonne.
Parce que c’est pour lui, pour la race
de seigneurs à laquelle il est sûr
d’appartenir, que les meilleures
choses du monde ont été créées.
Sinon, pour qui d’autre ?
Dans ce formidable ballet de fauxcul
qui rappelle parfois la dureté
d’un Buñuel, Im Sang-soo n’a pas
résisté à conclure son film sur une
image forte, un brin trop
spectaculaire, un peu trop «belle»,
trop symbolique. Une scène qui,
pourtant, n’enlève rien à
l’impeccable clairvoyance de son
regard sur une société malade qui
ne voit dans la régression sociale
que sa plus pertinente forme
d’évolution.
Bruno Icher,Libération
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LES FILMS
Le Dernier Été
de la Boyita
de Julia Solomonoff
(France, Espagne, Argentine - 2009 - 1h30)
avec Guadalupe Alonso, Nicolas Treise,
Mirella Pascual
du 8 au 14 septembre
Ne partageant plus les jeux de sa soeur aînée
devenue adolescente, Jorgelina part en
vacances avec son père dans un ranch. Elle
retrouve le jeune Mario, qui a peu de temps à
lui consacrer tant il est sollicité par les tâches
du ranch. Une complicité les conduit à
échanger leurs secrets... A partir du point de
vue d'une petite fille qui découvre
l'adolescence et ses mystères, le film raconte
un été pas comme les autres , où les jeux de
l'enfance se terminent et une identité sexuelle
commence.
Solomonoff filme la puberté, le passage d'un
âge à un autre non pas comme une anecdote
de vacances, mais comme une véritable
métamorphose. L'été s'achève, et rien ne sera
vraiment comme avant. Avec grâce (la lumière
sur le visage défait de la mère, apprenant la
vérité) et sens de l'ellipse (le dénouement
entre Jorgelina et Mario, comme fantasmé), Le
Dernier Eté de la Boyita se distingue
nettement et fait de sa réalisatrice un nom à
suivre de très près.
Nicolas Bardot, FilmDeCulte.com
RENCONTRE
AVEC LA RÉALISATRICE
ARGENTINE JULIA
SOLOMONOFF
VENDREDI 10 SEPTEMBRE
LE FILM DU MOIS
Des hommes
et des dieux
de Xavier Beauvois
(France - 2010 - 2h)
avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale
Grand prix du Jury – Cannes 2010
du 8 au 21 septembre
sortie nationale
Un monastère perché dans les montagnes du
Maghreb, dans les années 1990. Huit moines
chrétiens français vivent en harmonie avec
leurs frères musulmans. Quand une équipe de
travailleurs étrangers est massacrée par un
groupe islamiste, la terreur s’installe dans la
région. L'armée propose une protection aux
moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils
partir ?
« 26 mars 1996, durant le conflit qui oppose
l'Etat algérien à la guérilla islamiste, sept
moines français installés dans le monastère de
Tibéhirine, dans les montagnes de l'Atlas, sont
enlevés par un groupe armé. Deux mois plus
tard, le Groupe islamique armé (GIA), après
d'infructueuses négociations avec l'Etat
français, annonce leur assassinat. L'affaire eut
un énorme retentissement. En 2009,
l'hypothèse d'une implication de l'armée
algérienne est avancée. On en est là,
aujourd'hui, du fait divers atroce qui inspire un
film au réalisateur français Xavier Beauvois.
Très attendu pour toutes ces raisons, le film
surprend, au sens où il défie les attentes. On
pouvait imaginer un état des lieux du postcolonialisme,
une évocation de la montée des
intégrismes, une charge politique sur les
dessous de la guerre. Or Xavier Beauvois nous
emmène ailleurs, et signe un film en tous
points admirable. Cinquième long métrage, en
dix-huit ans, Des hommes et des dieux est
d'abord un film sur une communauté humaine
mise au défi de son idéal par la réalité. Le film
est tourné de leur point de vue, et partant, de
celui d'un ordre cistercien qui privilégie le
silence et la contemplation, mais aussi le
travail de la terre, la communion par le chant,
l'aide aux démunis, les soins prodigués aux
malades, la fraternité avec les hommes. C'est
de cette exigence spirituelle que le film veut
rendre compte, de ce sentiment pascalien de la
finitude de l'homme, de l'ouverture à autrui
qu'il implique. Sa lenteur, son dépouillement,
sa fidélité au rituel de la communauté, la
connivence partagée avec leurs frères
musulmans, la beauté déconcertante du
paysage (le monastère a été reconstitué au
Maroc), sont pour beaucoup dans la réussite
de cette ambition. La troupe d'acteurs, d'une
remarquable justesse (parmi lesquels Lambert
Wilson et Michael Lonsdale), donne corps à
ces antihéros refusant de se rendre à la raison
du monde tel qu'il est. Mais il fallait oser ces
plans dignes de Dreyer et de Pasolini, au
risque de la boursouflure. Beauvois a osé, et il
a bien fait. C'est bien le diable si ce très beau
film ne remporte pas à Cannes quelque chose
de grand à l'heure du jugement suprême... »
Jacques Mandelbaum, Le Monde
AVANT-PREMIÈRE
EN PRÉSENCE
DE L’ÉQUIPE
SAMEDI 4 SEPTEMBRE
19H45
Mammuth
de Gustave de Kervern
et Benoît Delepine
(France - 2010 - 1h35)
avec Gérard Depardieu, Yolande Moreau,
Isabelle Adjani
du 8 au 13 septembre
Serge Pilardosse vient d'avoir 60 ans. Il travaille
depuis l'âge de 16 ans, jamais au chômage,
jamais malade. Mais l'heure de la retraite a
sonné, et c'est la désillusion : il lui manque des
points, certains employeurs ayant oublié de le
déclarer ! Poussé par Catherine, sa femme, il
enfourche sa vieille moto des années 70, une
"Mammuth" qui lui vaut son surnom, et part à
la recherche de ses bulletins de salaires.
Quatrième long métrage du duo après Aaltra
(2004), Avida (2006) et Louise Michel (2008),
Mammuth est porté par l'humour noir et le ton
décalé, loufoque et poétique, des deux
compères popularisés en France par l'émission
comique Groland, diffusée sur Canal+. AFP
Making Fuck Off
de Fred Poulet
(France - 2010 - 52mn)
Sélection officielle, Cannes 2010
Mercredi 8 septembre
Ce making-of tourné en Super 8 a été produit
à la demande des réalisateurs de Mammuth.
Inspirés par le fameux documentaire Lost in la
Mancha, relatant le tournage infernal de The
Man Who Killed Don Quixote, le projet avorté de
Terry Gilliam, ils contactent le musicien Fred
Poulet. Au final, le tournage de Mammuth s’est
déroulé sans encombres, bien loin du projet
maudit auquel s’attendaient les cinéastes.
Depuis sa sortie en France en avril, le long
métrage a attiré plus de 600 000 spectateurs.
Un accueil qui pour Gustave Kervern et Benoit
Delépine rend le film de Fred Poulet « encore
plus beau que si Mammuth avait été la
catastrophe annoncée ».
RENCONTRE
AVEC FRED POULET ET SOUS
RÉSERVES, AVEC LES RÉALISA-
TEURS DE MAMMUTH
MERCREDI 8 SEPTEMBRE
19H30 MAMMUTH
21H30 MAKING FUCK OFF
(MAMMUTH)
UNIVERSITE POPULAIRE DU CINEMA
VENDREDI 17 SEPTEMBRE 20H30 + ANALYSE
L’Inconnu du
Nord-Express
de Alfred Hitchcock
(USA - 1951 - 1h40 - VO)
avec Farley Granger, Ruth Roman, Robert
Walker, Patricia Hitchcock
Dans un train, le tennisman Guy Haines
rencontre un inconnu nommé Bruno Anthony.
Ce riche héritier rêve à voix haute de mettre
fin aux jours de son père qu’il déteste. Pour ne
pas être pris, il propose à Guy de tuer à sa
place son paternel, en échange d’un étrange
service : assassiner sa femme.
Ce film à la mécanique parfaite, chéri par
Truffaut, Chabrol, Godard et Rohmer, peut être
apprécié au premier degré. Son efficacité
entraîne toujours la majorité des spectateurs
dans un suspense haletant qui nous conduit du
fameux plan sur les rails qui défilent au
manège fou de la fin. Mais il peut également
être vu comme un modèle de mise en scène,
comme un grand film sur la nature humaine,
comme une réflexion acide sur la démocratie
américaine, ce que nous essayerons de
démontrer images à l’appui...
UNIVERSITÉ
POPULAIRE DU CINÉMA
CINÉ-CONFÉRENCE
DE STÉPHANE GOUDET
(Paris 1).
La projection sera suivie d’une
heure trente d’introduction à
l’analyse de film, dont trois quarts
d’heure seront consacrés au 8
premières minutes...
Happy Few
de Antony Cordier
(France - 2009 - 1h43)
avec Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle,
Roschdy Zem, Elodie Bouchez
du 15 au 28 septembre
Rachel travaille dans une boutique de bijoux.
Lorsqu’elle rencontre Vincent à l’atelier, elle
est séduite par son franc-parler et décide
d’organiser un dîner avec leurs conjoints
respectifs, Franck et Teri. Les deux couples ont
à peine le temps de devenir amis qu’ils
tombent presque aussitôt amoureux. Sans
l’avoir cherché, spontanément, les nouveaux
amants deviennent inséparables. Ils avancent
à l’aveugle dans leur passion, sans règles et
sans mensonges. Ils gardent le secret devant
les enfants et tout continue, presque comme
avant. Mais ce qui les lie les uns aux autres est
tellement fort que la confusion s’installe. Les
sentiments s’emmêlent et les questions sont
de plus en plus cruelles.
Le nouveau film (en partie tourné à Montreuil)
du jeune réalisateur de Douches froides. Un
film libre et généreux sur les rapports aux
sentiments et à la sexualité.
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