Rencontres - Ville de Montreuil
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LES FILMS<br />
L’Agence<br />
tous risques<br />
<strong>de</strong> Joe Carnahan<br />
(USA - 2010 - 1h55 - VO)<br />
avec Liam Neesom, Bradley Cooper,<br />
Jessica Biel<br />
du 25 au 31 août<br />
Aucune équipe ne ressemble à celle <strong>de</strong><br />
L’Agence tous risques. Quatre hommes, hyper<br />
qualifiés et autrefois membres respectés d’une<br />
unité d’élite <strong>de</strong> l’armée, sont chargés d’une<br />
mission classée top-secret <strong>de</strong>stinée à les<br />
piéger, et qui les conduit en prison pour un<br />
crime qu’ils n’ont pas commis. Mais la somme<br />
<strong>de</strong> leurs talents leur permet une évasion sans<br />
accroc. Devenus <strong>de</strong>s rebelles, ils déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
blanchir leurs noms et <strong>de</strong> retrouver les vrais<br />
coupables.<br />
« Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces scènes spectaculaires, c'est<br />
l'alchimie entre les personnages qui emporte<br />
l'adhésion. La complicité unissant Hannibal,<br />
Futé, Looping et Barracuda donne envie <strong>de</strong><br />
leur voir confier une nouvelle mission. Si<br />
l'humour <strong>de</strong> la série et son côté système D ont<br />
été gommés, ce n'est pas au détriment <strong>de</strong><br />
protagonistes charismatiques. Le quatuor<br />
transforme ce qui n'aurait pu être qu'une<br />
énième grosse machine en vraie partie <strong>de</strong><br />
plaisir. »<br />
Caroline Vié, 20mn<br />
Dirty Diaries<br />
Produit par Mia Engberg<br />
(film collectif - Suè<strong>de</strong> - 1h36 - vo)<br />
interdit aux moins <strong>de</strong> 18 ans<br />
du 27 au 30 août<br />
Produit par une cinéaste suédoise, Mia<br />
Engberg, qui revendique son i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong><br />
militante féministe, Dirty Diaries se présente<br />
comme une collection <strong>de</strong> "douze propositions<br />
pour repenser la pornographie". Ce manifeste<br />
se double donc d'une invitation à renouer<br />
avec une pratique aussi désuète que l'élection<br />
<strong>de</strong>s rosières - aller dans une salle voir sur un<br />
écran <strong>de</strong>s gens faire l'amour.<br />
Cet essai X vaut d'abord par son pouvoir <strong>de</strong><br />
dénonciation. On prend mieux conscience, à<br />
regar<strong>de</strong>r ces ébats filmés en vidéo digitale, <strong>de</strong><br />
l'horreur normative <strong>de</strong> la pornographie<br />
ordinaire. Au moins, au début <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong><br />
ces courts métrages, on n'est pas tout à fait<br />
sûr <strong>de</strong> ce qui va se passer.<br />
Contrairement à d'autres tentatives récentes<br />
(les collections "X Femmes", diffusées sur<br />
Canal+), les réalisatrices <strong>de</strong> Dirty Diaries<br />
s'abandonnent sans interrogations ni scrupules<br />
à l'occasion qui leur est donnée <strong>de</strong> filmer <strong>de</strong>s<br />
gestes sexuels non simulés.<br />
En 2010, ce geste cinématographique<br />
n'implique plus guère <strong>de</strong> transgression, et ne<br />
suscitera donc pas beaucoup <strong>de</strong> hurlements. Il<br />
<strong>de</strong>vrait au moins éveiller la curiosité, et -<br />
selon les goûts <strong>de</strong> chacune et chacun -<br />
satisfaire ou susciter quelques envies.<br />
Thomas Sotinel, Le Mon<strong>de</strong><br />
Un film pornographique collectif entièrement<br />
réalisé par <strong>de</strong>s femmes, certes inégal, mais<br />
également varié et parfois très inspiré.<br />
PRÉSENTATION<br />
DU FILM<br />
PAR STÉPHANE GOUDET<br />
VENDREDI 30 AOÛT<br />
17H<br />
Tout ce qui brille<br />
<strong>de</strong> Géraldine Nakache<br />
et Hervé Mimran<br />
(France - 2009 - 1h40)<br />
avec Leïla Bekhti, Géraldine Nakache,<br />
Audrey Lamy<br />
du 25 au 31 août<br />
Ely et Lila sont comme <strong>de</strong>ux sœurs. Elles se<br />
connaissent <strong>de</strong>puis l'enfance, partagent tout<br />
et rêvent ensemble d'une autre vie. Elles<br />
vivent dans la même banlieue, à dix minutes<br />
<strong>de</strong> Paris. Aujourd'hui, Ely et Lila ne veulent<br />
plus être à dix minutes <strong>de</strong> leurs vies. De<br />
petites embrouilles en gros mensonges, elles<br />
vont tout faire pour essayer <strong>de</strong> pénétrer un<br />
mon<strong>de</strong> qui n'est pas le leur, où tout leur<br />
semble possible. Mais tout ce qui brille...<br />
« Le film emballe, d'emblée, par son regard,<br />
finalement assez inédit dans le cinéma<br />
français d'aujourd'hui, sur la banlieue : ni<br />
violente ni sinistre. Juste morose. Tout<br />
fonctionne : tchatche « <strong>de</strong> ouf », saillies sur la<br />
branchitu<strong>de</strong> ridicule et BO qui mêle hip-hop<br />
très mo<strong>de</strong> et vieux tube antidépresseur <strong>de</strong><br />
Véronique Sanson. Face à Géraldine Nakache,<br />
délectable pitre, Leïla Bekhti (Un prophète)<br />
irradie en minette survoltée, un peu<br />
mythomane. Mais, dans le second rôle<br />
hilarant <strong>de</strong> la copine prof <strong>de</strong> gym relou,<br />
Audrey Lamy leur pique presque la ve<strong>de</strong>tte. »<br />
Guillemette Odicino, Télérama<br />
Poetry<br />
<strong>de</strong> Lee Chang-Dong<br />
(Corée - 2010 - 2h20 - VO)<br />
avec Yun Junghee, Lee David<br />
Prix du scénario, Cannes 2010<br />
du 25 août au 14 septembre<br />
sortie nationale<br />
Dans une petite ville <strong>de</strong> la province du<br />
Gyeonggi traversée par le fleuve Han, Mija vit<br />
avec son petit-fils, qui est collégien. C’est une<br />
femme excentrique, pleine <strong>de</strong> curiosité, qui<br />
aime soigner son apparence, arborant <strong>de</strong>s<br />
chapeaux à motifs floraux et <strong>de</strong>s tenues aux<br />
couleurs vives. Le hasard l’amène à suivre <strong>de</strong>s<br />
COUP-DE-CŒUR DU MÉLIÈS<br />
LES FILMS<br />
cours <strong>de</strong> poésie à la maison <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> son<br />
quartier et, pour la première fois dans sa vie, à<br />
écrire un poème. Elle cherche la beauté dans<br />
son environnement habituel auquel elle n’a pas<br />
prêté une attention particulière jusque-là. Elle<br />
a l’impression <strong>de</strong> découvrir pour la première fois<br />
les choses qu’elle a toujours vues, et cela la<br />
stimule. Cependant, survient un événement<br />
inattendu qui lui fait réaliser que la vie n’est<br />
pas aussi belle qu’elle le pensait.<br />
« C’est à un nouveau portrait <strong>de</strong> femme que<br />
nous convie Lee Chang-dong, qui a notamment<br />
déjà réalisé le magnifique Secret Sunshine.<br />
L’actrice Yoon Jung-hee semble accomplir avec<br />
facilité ce qui paraît impossible, incarner cette<br />
femme qui réverbère la beauté <strong>de</strong>s choses les<br />
plus simples en même temps que les<br />
fléchissements <strong>de</strong> ses désarrois, sa générosité<br />
sans abnégation, voire une dureté souhaitable.<br />
Et l’on épouse, pour entendre les poèmes que<br />
disent les élèves <strong>de</strong> son cours, son oreille sans<br />
apprêt. Lee Chang-dong nous emporte au fil <strong>de</strong><br />
l’eau, abor<strong>de</strong> aux rives, s’amarre un temps à <strong>de</strong>s<br />
antres sombres ou lumineuses dont le<br />
spectateur reçoit les échos. Ici, dans la<br />
campagne où elle rend visite à la mère <strong>de</strong> la<br />
jeune fille morte, Mija perd <strong>de</strong> vue son objectif<br />
parmi les abricots tombés au sol, les fleurs dont<br />
elle imagine un excès sans que l’on sache la<br />
part <strong>de</strong> son égarement. Là, elle se dégoûte sans<br />
le toiser <strong>de</strong> la lubricité du vieux qu’elle soigne,<br />
qu’elle nomme « Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt ». La<br />
mort trop souvent proclamée <strong>de</strong> l’art, celle <strong>de</strong>s<br />
humains et l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s empreintes qu’elle<br />
laisse ne sont pas ici intellectualisées mais<br />
traitées par l’art même, par la présence<br />
poignante d’une poésie physique. »<br />
Dominique Wi<strong>de</strong>mann, L’Humanité<br />
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