Rencontres - Ville de Montreuil
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LES FILMS<br />
Le Dernier Été<br />
<strong>de</strong> la Boyita<br />
<strong>de</strong> Julia Solomonoff<br />
(France, Espagne, Argentine - 2009 - 1h30)<br />
avec Guadalupe Alonso, Nicolas Treise,<br />
Mirella Pascual<br />
du 8 au 14 septembre<br />
Ne partageant plus les jeux <strong>de</strong> sa soeur aînée<br />
<strong>de</strong>venue adolescente, Jorgelina part en<br />
vacances avec son père dans un ranch. Elle<br />
retrouve le jeune Mario, qui a peu <strong>de</strong> temps à<br />
lui consacrer tant il est sollicité par les tâches<br />
du ranch. Une complicité les conduit à<br />
échanger leurs secrets... A partir du point <strong>de</strong><br />
vue d'une petite fille qui découvre<br />
l'adolescence et ses mystères, le film raconte<br />
un été pas comme les autres , où les jeux <strong>de</strong><br />
l'enfance se terminent et une i<strong>de</strong>ntité sexuelle<br />
commence.<br />
Solomonoff filme la puberté, le passage d'un<br />
âge à un autre non pas comme une anecdote<br />
<strong>de</strong> vacances, mais comme une véritable<br />
métamorphose. L'été s'achève, et rien ne sera<br />
vraiment comme avant. Avec grâce (la lumière<br />
sur le visage défait <strong>de</strong> la mère, apprenant la<br />
vérité) et sens <strong>de</strong> l'ellipse (le dénouement<br />
entre Jorgelina et Mario, comme fantasmé), Le<br />
Dernier Eté <strong>de</strong> la Boyita se distingue<br />
nettement et fait <strong>de</strong> sa réalisatrice un nom à<br />
suivre <strong>de</strong> très près.<br />
Nicolas Bardot, FilmDeCulte.com<br />
RENCONTRE<br />
AVEC LA RÉALISATRICE<br />
ARGENTINE JULIA<br />
SOLOMONOFF<br />
VENDREDI 10 SEPTEMBRE<br />
LE FILM DU MOIS<br />
Des hommes<br />
et <strong>de</strong>s dieux<br />
<strong>de</strong> Xavier Beauvois<br />
(France - 2010 - 2h)<br />
avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale<br />
Grand prix du Jury – Cannes 2010<br />
du 8 au 21 septembre<br />
sortie nationale<br />
Un monastère perché dans les montagnes du<br />
Maghreb, dans les années 1990. Huit moines<br />
chrétiens français vivent en harmonie avec<br />
leurs frères musulmans. Quand une équipe <strong>de</strong><br />
travailleurs étrangers est massacrée par un<br />
groupe islamiste, la terreur s’installe dans la<br />
région. L'armée propose une protection aux<br />
moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils<br />
partir ?<br />
« 26 mars 1996, durant le conflit qui oppose<br />
l'Etat algérien à la guérilla islamiste, sept<br />
moines français installés dans le monastère <strong>de</strong><br />
Tibéhirine, dans les montagnes <strong>de</strong> l'Atlas, sont<br />
enlevés par un groupe armé. Deux mois plus<br />
tard, le Groupe islamique armé (GIA), après<br />
d'infructueuses négociations avec l'Etat<br />
français, annonce leur assassinat. L'affaire eut<br />
un énorme retentissement. En 2009,<br />
l'hypothèse d'une implication <strong>de</strong> l'armée<br />
algérienne est avancée. On en est là,<br />
aujourd'hui, du fait divers atroce qui inspire un<br />
film au réalisateur français Xavier Beauvois.<br />
Très attendu pour toutes ces raisons, le film<br />
surprend, au sens où il défie les attentes. On<br />
pouvait imaginer un état <strong>de</strong>s lieux du postcolonialisme,<br />
une évocation <strong>de</strong> la montée <strong>de</strong>s<br />
intégrismes, une charge politique sur les<br />
<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la guerre. Or Xavier Beauvois nous<br />
emmène ailleurs, et signe un film en tous<br />
points admirable. Cinquième long métrage, en<br />
dix-huit ans, Des hommes et <strong>de</strong>s dieux est<br />
d'abord un film sur une communauté humaine<br />
mise au défi <strong>de</strong> son idéal par la réalité. Le film<br />
est tourné <strong>de</strong> leur point <strong>de</strong> vue, et partant, <strong>de</strong><br />
celui d'un ordre cistercien qui privilégie le<br />
silence et la contemplation, mais aussi le<br />
travail <strong>de</strong> la terre, la communion par le chant,<br />
l'ai<strong>de</strong> aux démunis, les soins prodigués aux<br />
mala<strong>de</strong>s, la fraternité avec les hommes. C'est<br />
<strong>de</strong> cette exigence spirituelle que le film veut<br />
rendre compte, <strong>de</strong> ce sentiment pascalien <strong>de</strong> la<br />
finitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'homme, <strong>de</strong> l'ouverture à autrui<br />
qu'il implique. Sa lenteur, son dépouillement,<br />
sa fidélité au rituel <strong>de</strong> la communauté, la<br />
connivence partagée avec leurs frères<br />
musulmans, la beauté déconcertante du<br />
paysage (le monastère a été reconstitué au<br />
Maroc), sont pour beaucoup dans la réussite<br />
<strong>de</strong> cette ambition. La troupe d'acteurs, d'une<br />
remarquable justesse (parmi lesquels Lambert<br />
Wilson et Michael Lonsdale), donne corps à<br />
ces antihéros refusant <strong>de</strong> se rendre à la raison<br />
du mon<strong>de</strong> tel qu'il est. Mais il fallait oser ces<br />
plans dignes <strong>de</strong> Dreyer et <strong>de</strong> Pasolini, au<br />
risque <strong>de</strong> la boursouflure. Beauvois a osé, et il<br />
a bien fait. C'est bien le diable si ce très beau<br />
film ne remporte pas à Cannes quelque chose<br />
<strong>de</strong> grand à l'heure du jugement suprême... »<br />
Jacques Man<strong>de</strong>lbaum, Le Mon<strong>de</strong><br />
AVANT-PREMIÈRE<br />
EN PRÉSENCE<br />
DE L’ÉQUIPE<br />
SAMEDI 4 SEPTEMBRE<br />
19H45<br />
Mammuth<br />
<strong>de</strong> Gustave <strong>de</strong> Kervern<br />
et Benoît Delepine<br />
(France - 2010 - 1h35)<br />
avec Gérard Depardieu, Yolan<strong>de</strong> Moreau,<br />
Isabelle Adjani<br />
du 8 au 13 septembre<br />
Serge Pilardosse vient d'avoir 60 ans. Il travaille<br />
<strong>de</strong>puis l'âge <strong>de</strong> 16 ans, jamais au chômage,<br />
jamais mala<strong>de</strong>. Mais l'heure <strong>de</strong> la retraite a<br />
sonné, et c'est la désillusion : il lui manque <strong>de</strong>s<br />
points, certains employeurs ayant oublié <strong>de</strong> le<br />
déclarer ! Poussé par Catherine, sa femme, il<br />
enfourche sa vieille moto <strong>de</strong>s années 70, une<br />
"Mammuth" qui lui vaut son surnom, et part à<br />
la recherche <strong>de</strong> ses bulletins <strong>de</strong> salaires.<br />
Quatrième long métrage du duo après Aaltra<br />
(2004), Avida (2006) et Louise Michel (2008),<br />
Mammuth est porté par l'humour noir et le ton<br />
décalé, loufoque et poétique, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
compères popularisés en France par l'émission<br />
comique Groland, diffusée sur Canal+. AFP<br />
Making Fuck Off<br />
<strong>de</strong> Fred Poulet<br />
(France - 2010 - 52mn)<br />
Sélection officielle, Cannes 2010<br />
Mercredi 8 septembre<br />
Ce making-of tourné en Super 8 a été produit<br />
à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s réalisateurs <strong>de</strong> Mammuth.<br />
Inspirés par le fameux documentaire Lost in la<br />
Mancha, relatant le tournage infernal <strong>de</strong> The<br />
Man Who Killed Don Quixote, le projet avorté <strong>de</strong><br />
Terry Gilliam, ils contactent le musicien Fred<br />
Poulet. Au final, le tournage <strong>de</strong> Mammuth s’est<br />
déroulé sans encombres, bien loin du projet<br />
maudit auquel s’attendaient les cinéastes.<br />
Depuis sa sortie en France en avril, le long<br />
métrage a attiré plus <strong>de</strong> 600 000 spectateurs.<br />
Un accueil qui pour Gustave Kervern et Benoit<br />
Delépine rend le film <strong>de</strong> Fred Poulet « encore<br />
plus beau que si Mammuth avait été la<br />
catastrophe annoncée ».<br />
RENCONTRE<br />
AVEC FRED POULET ET SOUS<br />
RÉSERVES, AVEC LES RÉALISA-<br />
TEURS DE MAMMUTH<br />
MERCREDI 8 SEPTEMBRE<br />
19H30 MAMMUTH<br />
21H30 MAKING FUCK OFF<br />
(MAMMUTH)<br />
UNIVERSITE POPULAIRE DU CINEMA<br />
VENDREDI 17 SEPTEMBRE 20H30 + ANALYSE<br />
L’Inconnu du<br />
Nord-Express<br />
<strong>de</strong> Alfred Hitchcock<br />
(USA - 1951 - 1h40 - VO)<br />
avec Farley Granger, Ruth Roman, Robert<br />
Walker, Patricia Hitchcock<br />
Dans un train, le tennisman Guy Haines<br />
rencontre un inconnu nommé Bruno Anthony.<br />
Ce riche héritier rêve à voix haute <strong>de</strong> mettre<br />
fin aux jours <strong>de</strong> son père qu’il déteste. Pour ne<br />
pas être pris, il propose à Guy <strong>de</strong> tuer à sa<br />
place son paternel, en échange d’un étrange<br />
service : assassiner sa femme.<br />
Ce film à la mécanique parfaite, chéri par<br />
Truffaut, Chabrol, Godard et Rohmer, peut être<br />
apprécié au premier <strong>de</strong>gré. Son efficacité<br />
entraîne toujours la majorité <strong>de</strong>s spectateurs<br />
dans un suspense haletant qui nous conduit du<br />
fameux plan sur les rails qui défilent au<br />
manège fou <strong>de</strong> la fin. Mais il peut également<br />
être vu comme un modèle <strong>de</strong> mise en scène,<br />
comme un grand film sur la nature humaine,<br />
comme une réflexion aci<strong>de</strong> sur la démocratie<br />
américaine, ce que nous essayerons <strong>de</strong><br />
démontrer images à l’appui...<br />
UNIVERSITÉ<br />
POPULAIRE DU CINÉMA<br />
CINÉ-CONFÉRENCE<br />
DE STÉPHANE GOUDET<br />
(Paris 1).<br />
La projection sera suivie d’une<br />
heure trente d’introduction à<br />
l’analyse <strong>de</strong> film, dont trois quarts<br />
d’heure seront consacrés au 8<br />
premières minutes...<br />
Happy Few<br />
<strong>de</strong> Antony Cordier<br />
(France - 2009 - 1h43)<br />
avec Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle,<br />
Roschdy Zem, Elodie Bouchez<br />
du 15 au 28 septembre<br />
Rachel travaille dans une boutique <strong>de</strong> bijoux.<br />
Lorsqu’elle rencontre Vincent à l’atelier, elle<br />
est séduite par son franc-parler et déci<strong>de</strong><br />
d’organiser un dîner avec leurs conjoints<br />
respectifs, Franck et Teri. Les <strong>de</strong>ux couples ont<br />
à peine le temps <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir amis qu’ils<br />
tombent presque aussitôt amoureux. Sans<br />
l’avoir cherché, spontanément, les nouveaux<br />
amants <strong>de</strong>viennent inséparables. Ils avancent<br />
à l’aveugle dans leur passion, sans règles et<br />
sans mensonges. Ils gar<strong>de</strong>nt le secret <strong>de</strong>vant<br />
les enfants et tout continue, presque comme<br />
avant. Mais ce qui les lie les uns aux autres est<br />
tellement fort que la confusion s’installe. Les<br />
sentiments s’emmêlent et les questions sont<br />
<strong>de</strong> plus en plus cruelles.<br />
Le nouveau film (en partie tourné à <strong>Montreuil</strong>)<br />
du jeune réalisateur <strong>de</strong> Douches froi<strong>de</strong>s. Un<br />
film libre et généreux sur les rapports aux<br />
sentiments et à la sexualité.<br />
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