Rencontres - Ville de Montreuil
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LES FILMS<br />
L’Autre Mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Gilles Marchand<br />
(France - 2008 - 1h40)<br />
avec Grégoire Leprince-Ringuet, Louise<br />
Bourgoin, Melvil Poupaud<br />
du 1 er au 7 septembre<br />
C’est l’été dans le Sud <strong>de</strong> la France. Gaspard est<br />
un adolescent heureux qui partage son temps<br />
entre ses amis et sa copine, Marion. Mais<br />
Gaspard va rencontrer Audrey et sa vie va<br />
basculer. Car Audrey est belle, sombre et<br />
double. Sur un jeu en réseau elle se fait<br />
appeler Sam et cherche un partenaire pour<br />
mourir. Pour tenter <strong>de</strong> l’approcher Gaspard se<br />
crée lui aussi un avatar, Gordon, et part la<br />
retrouver dans Black Hole.<br />
« Les paysages ensoleillés du Sud <strong>de</strong> la France<br />
laissent très vite place à l'opacité <strong>de</strong> Black<br />
Hole, jeu en réseau baigné d'ambiance bleu<br />
turquoise et déshumanisé au possible. Gilles<br />
Marchand propose un voyage aux pays <strong>de</strong>s<br />
Freaks, où les avatars souvent monstrueux<br />
permettent au joueur <strong>de</strong> s'immerger dans<br />
l'histoire jusqu'à s'y perdre au bout <strong>de</strong> la nuit.<br />
Empruntant plutôt habilement à Hitchcock<br />
pour la dramaturgie et à Lynch pour la mise en<br />
image arty, le réalisateur n'est jamais meilleur<br />
que lorsqu'il filme l'invisible. Ces premières<br />
minutes oscillant entre risible et efficacité<br />
spectrale permettent au cinéaste <strong>de</strong> jouer avec<br />
les peurs du public. »<br />
Excessif.com<br />
Cleveland contre<br />
Wall Street<br />
<strong>de</strong> Jean-Stéphane Bron<br />
(France - Suisse - 2010 - 1h38)<br />
avec Barbara An<strong>de</strong>rson, Keith Taylor,<br />
Michael Osinski<br />
du 1 er au 7 septembre<br />
Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses<br />
associés, avocats <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Cleveland,<br />
assignent en justice les 21 banques qu’ils<br />
jugent responsables <strong>de</strong>s saisies immobilières<br />
qui dévastent leur ville. Mais les banques <strong>de</strong><br />
Wall Street qu’ils attaquent s’opposent par<br />
tous les moyens à l’ouverture d’une procédure.<br />
Cleveland vs Wall Street raconte l’histoire d’un<br />
procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès <strong>de</strong><br />
cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et<br />
leurs témoignages sont bien réels.<br />
« A l'automne 2008, le mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal<br />
découvrait le mot "subprime" sans toutefois<br />
toujours en maîtriser le sens. Jean-Stéphane<br />
Bron propose d'en apercevoir la réalité.<br />
Puisque l'histoire <strong>de</strong>s Etats-Unis (et donc<br />
l'histoire du cinéma américain) est faite <strong>de</strong><br />
procès "fondateurs", le réalisateur organise<br />
lui-même le vrai-faux procès <strong>de</strong> Wall Street.<br />
Entre documentaire et mise en scène<br />
artificielle, le procédé <strong>de</strong> Cleveland vs. Wall<br />
Street déroute par son ambivalence. Orchestré<br />
pour les besoins du film, l'issue <strong>de</strong> l'audience<br />
est sans enjeu. Elle est pourtant administrée<br />
par un juge en exercice, plaidée par <strong>de</strong>s<br />
avocats à la cour et fait intervenir <strong>de</strong> réels<br />
témoins. Faisant régulièrement appel à <strong>de</strong><br />
longs travellings dans les quartiers dévastés <strong>de</strong><br />
Cleveland, Jean-Stéphane Bron donne du poids<br />
aux récits. Une touche <strong>de</strong> réel sur cette crise<br />
qui fait tant parler. Le réalisateur voulait<br />
"filmer le capitalisme en action". »<br />
Marion Hau<strong>de</strong>bourg, Evène.fr<br />
Dog Pound<br />
<strong>de</strong> Kim Chapiron<br />
(USA - 2010 - 1h31)<br />
avec Adam Butcher, Shane Kippel, Mateo<br />
Morales<br />
du 1 er au 7 septembre<br />
Davis, 16 ans, trafic <strong>de</strong> stupéfiants. Angel,<br />
15 ans, vol <strong>de</strong> voiture avec violence. Butch,<br />
17 ans, agression sur un officier <strong>de</strong> probation.<br />
Une même sentence : la prison pour<br />
délinquants juvéniles d'Enola Vale. Arrivés au<br />
centre <strong>de</strong> détention, ils <strong>de</strong>vront choisir leur<br />
camp, victime ou bourreau.<br />
« Dog Pound sonne juste, c’est-à-dire qu’il<br />
prête attention aux corps et se sait précis à<br />
l’oreille. Mais cette culture <strong>de</strong> la délinquance,<br />
cette attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> gang, il en fait un socle à<br />
partir duquel il pourra aller chercher l’individu<br />
seul, repoussant l’idée d’un film qui ne serait<br />
que folklore. Ce qu’Adam Butcher, <strong>de</strong> plus en<br />
plus aiguisé et blême au fur et à mesure que le<br />
récit avance, apporte à Dog Pound et que nous,<br />
spectateur, recevons <strong>de</strong> plein fouet, s’appelle<br />
la contagion. Il est à lui seul l’étincelle d’une<br />
révolte contemporaine qui tar<strong>de</strong> à<br />
définitivement exploser et tout emporter sur<br />
son passage. »<br />
Philippe Azoury, Libération<br />
Les Miettes<br />
<strong>de</strong> Pierre Pinaud<br />
(France - 2008 - 31 mn)<br />
avec Roger-Patrice Bernard,<br />
Xavier Boulanger, Hervé Colin<br />
César, meilleur court métrage 2009.<br />
Une ouvrière vit dans sa petite<br />
maison, travaille dans une usine,<br />
fait ses courses dans un commerce.<br />
Un matin, l'usine se déplace et sort<br />
du champ...<br />
« Au cœur du film du <strong>Montreuil</strong>lois<br />
Pierre Pinaud, une femme, une<br />
actrice : Serpentine Teyssier.<br />
Visage fragile (Lillian Gish chez<br />
Griffith), gestes mécaniques<br />
(Chaplin et ses Temps mo<strong>de</strong>rnes),<br />
mais toujours la volonté farouche<br />
<strong>de</strong> rester digne. Au cœur du film,<br />
un constat : que le cinéma, muet,<br />
est le moyen ultime pour donner<br />
la parole aux sans-voix, aux “sans<br />
bruit”, parce que son langage,<br />
l’image, est universel.<br />
Au cœur du film, une vérité : pour<br />
quelques miettes <strong>de</strong> reconnaissance,<br />
beaucoup <strong>de</strong> sacrifices.»<br />
Francis Gavelle<br />
2 jours “ Festival “<br />
Renc’art au Méliès<br />
vendredi 3 septembre En effet, les réalisateurs-produc-<br />
18h + Rencontre avec les réalisateurs<br />
Kapital<br />
(Montrer<br />
<strong>Montreuil</strong>)<br />
<strong>de</strong> Pier Emanuel Petit<br />
(France - 2008 - 1h30)<br />
Plonger dans la ville à la rencontre<br />
<strong>de</strong>s histoires <strong>de</strong> ses habitants <strong>de</strong><br />
toutes origines. Frôler l’Histoire la<br />
gran<strong>de</strong>, sociale et politique, et <strong>de</strong><br />
manière subjective, associer <strong>de</strong>s<br />
paroles, <strong>de</strong>s lieux pour tisser le<br />
portrait d’une ville-capitale,<br />
vivante et diverse.<br />
Un film documentaire pour<br />
témoigner au présent <strong>de</strong> cette<br />
mosaïque humaine, construire le<br />
lien entre les situations et les<br />
personnages par un marabout<br />
d’ficelle <strong>de</strong>s lieux, par l’association<br />
poétique <strong>de</strong> mots, d’ambiances et<br />
<strong>de</strong> décors.<br />
Aujourd’hui PARIS est enceint d’une<br />
boucle dont MONTREUIL est<br />
l’insigne multicolore.<br />
PARIS jacte fort mais ne dit<br />
presque plus rien.<br />
MONTREUIL cause. Et parle toutes<br />
les langues.<br />
Si les mots éloignent, les sons<br />
rapprochent.<br />
Le verbe n’a pas besoin d’épithète.<br />
21h Avant-première<br />
+ Rencontre et<br />
du 8 au 21 septembre<br />
Benda Bilili !<br />
<strong>de</strong> Renaud Narret et<br />
Florent <strong>de</strong> La Tullaye<br />
(France, Congo – 2010 – 1h25)<br />
documentaire<br />
Quinzaine <strong>de</strong>s Réalisateurs,<br />
Cannes 2010<br />
sortie nationale<br />
Ricky avait un rêve : faire <strong>de</strong> Staff<br />
Benda Bilili le meilleur orchestre du<br />
Congo. Roger, enfant <strong>de</strong>s rues, désirait<br />
plus que tout rejoindre ces stars<br />
du ghetto kinois qui écument la<br />
ville sur <strong>de</strong>s fauteuils roulants customisés<br />
façon Mad Max. Mais avant<br />
tout il faut survivre, déjouer les<br />
pièges <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Kinshasa, chanter<br />
et danser pour s'éva<strong>de</strong>r. Pendant<br />
cinq ans, <strong>de</strong>s premières chansons à<br />
leur triomphe dans les festivals du<br />
mon<strong>de</strong> entier, Benda Billili nous<br />
raconte ce rêve <strong>de</strong>venu réalité.<br />
« Traduit, le titre « Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />
apparences » confirme la conviction<br />
formelle et humaniste, habilement<br />
opportuniste, du duo <strong>de</strong> jeunes réalisateurs.<br />
Inscrire l’ascension <strong>de</strong><br />
mendiants musiciens paraplégiques<br />
<strong>de</strong>s rues <strong>de</strong> Kinshasa dans une écriture<br />
cinématographique quasi fictionnelle.<br />
Sans que l’on parvienne<br />
immédiatement à démêler le tissage<br />
étroit qui s’opère ici entre le<br />
documentaire d’une production<br />
musicale édifiante et la construction<br />
d’une légen<strong>de</strong> – à la manière<br />
d’un biopic par anticipation – ils<br />
nous entraînent, par empathie, <strong>de</strong><br />
la mendicité musicale au succès<br />
discographique annoncé.<br />
teurs n’ont-ils pas témoigné à l’issue<br />
<strong>de</strong> la projection <strong>de</strong> la nécessité<br />
qu’ils avaient ressentie d’utiliser la<br />
forme documentaire pour « donner<br />
une chance à la production musicale<br />
<strong>de</strong> s’accomplir dans un univers commercial<br />
si fermé aux nouveautés » ?<br />
Et l’on comprend, sans mépris, la<br />
teneur <strong>de</strong> la difficulté pour <strong>de</strong>s<br />
artistes, au premier regard, misérables<br />
et cabossés. A priori bien illusoire,<br />
car « au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s apparences »,<br />
un « miracle » s’accomplit. C’est tout<br />
d’abord par internet, en scopitone,<br />
que leur talent a été révélé au public<br />
et que les financements <strong>de</strong> la production<br />
ont été recrutés. C’est par ce<br />
« film musical qui n’en est pas un »,<br />
« un film sur <strong>de</strong>s outsi<strong>de</strong>rs qui<br />
défient un système qui les définit<br />
comme tel » (production) que l’objectif<br />
promotionnel est atteint bien<br />
que les chansons ne soient utilisées<br />
que comme <strong>de</strong>s compléments narratifs,<br />
intimement liées à la condition<br />
<strong>de</strong> mendiant musicien. Si l’émotion<br />
peut éclore, la « musique ouvre le<br />
ciel » (Bau<strong>de</strong>laire) se plaît alors à<br />
commenter le comité <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong><br />
la Quinzaine. Aucun doute, cependant,<br />
la force du discours filmique<br />
est au service d’une démarche honorable<br />
: montrer la misère congolaise<br />
sans détour, l’immense consolation<br />
et l’irrésistible espoir dont témoigne<br />
la rumba-funk-blues du groupe Staff<br />
Benda Bilili, par l’alliance fraternelle<br />
<strong>de</strong>s talents unifiés <strong>de</strong> réalisateursproducteurs<br />
européens et <strong>de</strong>s<br />
prouesses créatives, organologiques<br />
et musicales <strong>de</strong>s bas-fonds <strong>de</strong><br />
Kinshasa : histoire filmée, histoire<br />
d’un film, réciproque influence du<br />
réel capté par le cinéma, et du<br />
cinéma forgé par le réel. »<br />
Fabrice Bauvais<br />
“ L’ Afrique a trouvé son Buena Vista<br />
Social Club “,<br />
Michel Ciment, Positif.<br />
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