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Trait d'Union octobre 2009 - Secours populaire 66

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Septembre<br />

<strong>2009</strong><br />

Sommaire :<br />

TOUT CE QUI EST HUMAIN EST NÔTRE<br />

TOUT DE QUI EST COMMUNICATION DOIT LE DEVENIR !<br />

<strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> français ; Fédération des Pyrénées Orientales<br />

1 Rue Courteline<br />

<strong>66</strong>000 PERPIGNAN – Téléphone : 04 68 34 03 75 ; mailwww.spf<strong>66</strong>.org<br />

TRAIT D'UNION<br />

Incluant les informations pour le mois à venir<br />

Numéro du 30 septembre <strong>2009</strong> pour diffuser les informations pour le mois d'<strong>octobre</strong><br />

Lundi<br />

5<br />

12<br />

19<br />

26<br />

Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche<br />

6<br />

Réunion<br />

d'études de cas<br />

9h30<br />

1 2 3<br />

Comité<br />

départemental<br />

9h-13h<br />

7 8 9<br />

Collecte aux<br />

charriots (Toute la<br />

fédération)<br />

10<br />

Collecte aux<br />

charriots (Toute la<br />

fédération)<br />

13 14 15 16 17<br />

Congrès<br />

départemental<br />

statutaire 9h-<br />

16h30<br />

18<br />

20 21<br />

22 23 24 25<br />

27 28<br />

29 30 31<br />

Articles sur la vie du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> des Pyrénées Orientales<br />

Pour simplifier la lecture du <strong>Trait</strong> <strong>d'Union</strong> aux amis (es) pour qui sa densité représente un problème, le<br />

fond des pages qui traitent spécifiquement du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> est vert comme celui de ces lignes. Ils<br />

(elles) pourront ainsi aisément se limiter à la lecture de cette partie. Ce mois ci, au sommaire :<br />

- La réunion d'étude de cas<br />

- Les dates importantes pour le mois d'<strong>octobre</strong><br />

- La Permanence d'Accueil et de Solidarité se 'relooke'<br />

- La formation au sein de la Fédération<br />

- Une activité fédérale importante recherche des bénévoles pour <strong>octobre</strong><br />

- Commission Vacances : Bilan été <strong>2009</strong><br />

- Le <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> s'installe pour la première fois sur un campus<br />

La deuxième partie du <strong>Trait</strong> <strong>d'Union</strong> est un espace 'forum', ouverte à toutes et tous, destiné aussi<br />

à émettre des idées qui peuvent susciter le débat. Pour simplifier la lecture du <strong>Trait</strong> <strong>d'Union</strong> aux amis<br />

(es) pour qui son épaisseur représente un problème, le fond de cet espace forum est jaune paille<br />

comme celui de ces lignes. Ils (elles) pourront ainsi aisément éviter la lecture de cette partie s'ils pensent<br />

n'y point trouver quelque chose d'intéressant.<br />

Ce mois-ci, les rubriques en sont :<br />

- Ça vaut la peine de le savoir :<br />

o Contraception : EllaOne, la pilule du surlendemain débarque<br />

o Espagne : la vente d'organes pour payer son crédit !<br />

4<br />

11


o Le gouvernement veut interdire le jeu "Clodogame"<br />

o Le gaz hilarant, une menace pas drôle pour la couche d'ozone<br />

- Ça vaut la peine d'y réfléchir :<br />

o Trois avis de référents santé sur la manière d'aborder le problème de la grippe A<br />

o Nostalgie quand tu nous tiens<br />

o Et si l'on roulait à l'huile de friture ?<br />

- Un peu de culture à 3 sous : à Nîmes, des poèmes à tous les vents…<br />

- Il vaut mieux rire :<br />

o Conversation entre des Galiciens et des nord-américains.<br />

o Une question "bonus" de chimie donnée à l'Université de Nanterre<br />

o La fortune<br />

o Il fait sombre ici<br />

o Un petit service<br />

o Le réchauffement de la planète : la preuve est faite<br />

o Une promo douteuse<br />

o Big Mite<br />

- Le coin des poètes : Arthur Rimbaud a ses détracteurs<br />

- L'espace des Mélomanes. Dans ce numéro,<br />

- Pour jouer un peu (par Régis DECLERCK)<br />

La réunion d'étude de cas de la P.A.S. aura lieu le mardi 6 <strong>octobre</strong> à 9h30 rue du Petit<br />

Saint Christophe. Il y sera expliqué ce que représente la fonction de référent (e) PAS dont la création a<br />

été décidée en fin juin. Un peu plus loin dans cette 'newsletter', vous trouverez un article intitulé 'la PAS<br />

se relooke' et son mode de fonctionnement y est clairement expliqué.<br />

Comme toujours, la présence de ceux qui œuvrent à la distribution alimentaire est souhaitée. Et<br />

puis pour rappel cette réunion concerne aussi tous les bénévoles des P.A.S. des antennes et des<br />

comités du <strong>66</strong>, afin de mettre en commun nos émotions, nos méthodes de travail, nos attitudes, nos<br />

interrogations. C'est dire à quel point elle est importante ; c'est par passage par ces sessions que<br />

doivent remonter les informations qui ont pour projet d'améliorer notre savoir faire et éventuellement<br />

d'aborder nos désaccords afin d'y trouver une ou des solutions.<br />

Pour mémoire, cette réunion est partagée en 1/5 du temps destiné à aborder les affaires<br />

courantes et les solutions et répartition des tâches qui en découlent, et 4/5 du temps en études de cas,<br />

c'est-à-dire l'examen de dossiers difficiles ("techniquement", émotionnellement) ; la "mutualisation" des<br />

sentiments et des opinions, permet une analyse plus circonstanciée du fait et des solutions qu'on y a<br />

apportées, ainsi que de celles qu'on aurait pu y apporter.<br />

Et puis cette réunion entre dans le cadre de la "Formation continue" telle que notre fédération le défend<br />

et avec elle le Secrétariat Régional de la Région Languedoc Roussillon. Il faut donc rappeler que cette<br />

réunion est pour les accueillants de la P.A.S. de l'antenne de Perpignan, quasiment obligatoire ; il a de<br />

fait été dit que l'accueil d'un public si chargé de problèmes est un métier difficile, qui ne peut<br />

s'accommoder d'approximatif, et qui nécessite une remise en question permanente de nos attitudes. Il<br />

est donc naturel et nécessaire de venir entendre et parler de ce qui se passe dans nos permanences. La<br />

règle du jeu est que durant l'année, de septembre à septembre, se déroulent dix réunions, les mois de<br />

juillet et d'août ne comportant pas les effectifs suffisants pour qu'elles aient lieu ; c'est donc au delà de<br />

deux absences non convenablement justifiées (par un problème de santé ou un impératif majeur,<br />

professionnel ou familial) que les accueillants P.A.S. devront choisir une autre fonction au sein de<br />

l'association.<br />

Les dates importantes du mois d'<strong>octobre</strong> :<br />

Vendredi 9 et samedi 10 <strong>octobre</strong> : collecte aux charriots : une activité fédérale<br />

Compte tenu du succès de la collecte de l’année passée dû en particulier à la participation active de<br />

chacun d’entre vous et qui nous a permis d’engranger des produits de toute nature pour une valeur


marchande de 17 000 €, nous avons programmé une collecte dans plusieurs supermarchés de<br />

Perpignan, les vendredi 9 et samedi 10 <strong>octobre</strong>.<br />

Nous avons besoin de vous pour solliciter les clients, ranger, transporter les denrées collectées.<br />

Votre présence est souhaitée pour une tranche d’environ trois heures (ou plus) que nous vous<br />

remercions de signaler à l’aide du tableau ci-joint en indiquant votre nom et numéro de téléphone ainsi<br />

qu’une croix dans la case correspondante à vos disponibilités.<br />

On peut prévoir un covoiturage au départ du <strong>Secours</strong> Populaire<br />

Merci de retourner le coupon avant le 5 <strong>octobre</strong> <strong>2009</strong> (en imprimant cette page seulement)<br />

Cette collecte est une action fédérale, c’est pourquoi nous faisons appel à TOUS les bénévoles des<br />

Pyrénées Orientales, les produits seront redistribués dans les antennes ou comités au prorata du<br />

nombre des personnes secourues.<br />

Nom, prénom ………………………………………………………..<br />

Téléphone……………………………………………………………..<br />

VENDREDI 16 h-20 h<br />

Carrefour Canet<br />

Carrefour Claira<br />

Leclerc Nord<br />

Leclerc Sud<br />

Chauffeur<br />

Manutentionnaire<br />

Collecte en magasin<br />

POSTES<br />

SAMEDI 8 h 30-11 h 11 h-14 h 14 h-17 h 17 h-19 h<br />

Auchan<br />

Carrefour Canet<br />

Carrefour Claira<br />

Leclerc Nord<br />

Leclerc Sud<br />

Dans l'état actuel des choses, si une mobilisation importante n'a pas lieu, nous ne pourrons pas honorer<br />

notre engagement auprès des quatre supermarchés, ce qui serait très dommageable dans le contexte<br />

de pénurie que nous vivons mais aussi pour notre image de marque et le comportement futur des<br />

supermarchés vis à vis du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> !<br />

Congrès Départemental du <strong>Secours</strong> Populaire Français des Pyrénées Orientales<br />

Il se tiendra le 17 <strong>octobre</strong> <strong>2009</strong> à Perpignan, 16 rue du petit Saint Christophe<br />

Programme de la journée :<br />

9 h : Accueil et répartition dans les différents ateliers<br />

9 h 30 : Rapports moral et d’activités<br />

9 h 45 : Rapport de gestion financière<br />

10 h 15 : Discussion et vote<br />

10 h 45 : Présentation du thème du congrès : 20 e anniversaire de la convention internationale des<br />

droits de l’enfant<br />

11 h 00 : Ateliers de travail<br />

12 h 30 : Repas<br />

14 h 00 : Synthèse des ateliers de travail<br />

15 h 00 : Rapport d'orientation des activités<br />

15 h 30 : Budget d’orientation financier<br />

16 h : Discussion et vote<br />

16 h 30 : Présentation des candidatures.


Election du comité départemental et de la commission financière.<br />

Séance du comité départemental, élection du secrétariat départemental, du trésorier, du<br />

secrétaire général, des délégués au congrès national.<br />

17 h : Présentation des équipes aux congressistes suivie du pot de la solidarité.<br />

le thème de réflexion sera "le 20e anniversaire de la convention internationale des droits de l'enfant" ou<br />

encore "que faisons nous pour sensibiliser les jeunes aux dix droits que nous avions identifiés lors du<br />

comité départemental du 18 avril dernier et comment promouvoir la pratique de la solidarité auprès des<br />

plus jeunes" ?<br />

Ce numéro du '<strong>Trait</strong> <strong>d'Union</strong>' reprend, pour celles et ceux, nouvelles et nouveaux bénévoles, qui n'ont<br />

pas lu le numéro spécial à la mi-septembre, les définitions des structures et instances dirigeantes<br />

fédérales pour lesquelles ils vont voter, structures sur laquelle se calque sensiblement celles des<br />

comités, mais aussi celles de l'échelon national du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong>.<br />

La composition des instances départementales doit, en respectant les orientations du <strong>Secours</strong><br />

Populaire, permettre à celui-ci de se développer, de se renforcer dans le but de la pratique d'une<br />

solidarité de qualité. Participent aux votes tous les bénévoles de la fédération en possession d'une carte<br />

d'animateur collecteur bénévole.<br />

Le Comité Départemental (CD) :<br />

Rôle du Comité Départemental :<br />

C'est l'organe de direction du département. Le C.D. administre la fédération (siège départemental,<br />

comités et antennes), veille au respect des orientations nationales et à l'application des décisions.<br />

Elu tous les deux ans à l'issu du Congrès Départemental, son rôle est prépondérant dans l'activité de la<br />

fédération puisqu'une décision prise dans un comité départemental doit être appliquée dans l'ensemble<br />

du département.<br />

Missions essentielles du Comité Départemental :<br />

Elire le secrétariat département, le secrétaire général et le trésorier (le jour du Congrès).<br />

Faire vivre dans le département les décisions et orientations prises lors du Congrès Départemental et<br />

lors du Congrès National.<br />

Développer l'audience, les structures et les finances de l'association dans le département.<br />

Impulser toutes les activités, campagnes et initiatives contribuant à développer la solidarité.<br />

Transmettre à l'ensemble du département les décisions et informations nationales.<br />

Le comité Départemental se réunit au moins une fois par trimestre.<br />

Le Secrétariat Départemental (ou Bureau):<br />

Rôle du Secrétariat Départemental :<br />

Le Secrétariat Départemental est l'organe exécutif de l'association départementale.<br />

Missions essentielles du Secrétariat Départemental :<br />

- Dans le respect des statuts, des orientations définies par le Congrès National et relayées par le Comité<br />

Départemental, le Secrétariat Départemental met en place coordonne et développe les axes de travail<br />

de l'association sur le département.<br />

- Il prépare les réunions des différentes instances départementales.<br />

- Il coordonne l'activité des différentes commissions, groupes de travail ainsi que des moyens humains<br />

(bénévoles ou salariés) contribuant à l'activité départementale de l'association.<br />

- Il organise et met en œuvre le soutien vers les comités et les antennes (activités de solidarité, collecte<br />

de fonds, vie des instances statutaires, etc …).<br />

Fonctionnement du Secrétariat Départemental :<br />

Il se réunit généralement une fois tous les quinze jours à des jours et heures permettant à ceux en<br />

activité professionnelle ou en études d'être présents.


Chaque secrétaire départemental a un secteur de responsabilité (vie et développement de l'association,<br />

pauvreté précarité, pères noël verts, vacances, communication, jeunes, copains du monde, solidarité<br />

mondiale, formation …) qu'il fait souvent vivre grâce aux travaux d'une commission ou d'un groupe de<br />

travail qu'il crée autour du thème concerné.<br />

Souvent, chaque secrétaire départemental est responsable du suivi (parrainage) d'une ou plusieurs<br />

structures locales (comité ou antenne).<br />

La mission des deux années à venir sera de tendre à la réalisation des objectifs qualitatifs et quantitatifs<br />

que nous nous sommes fixés. Ainsi, campagne après campagne, en fonction des ressources et des<br />

dépenses, nous avons établi un bilan et identifié des actions à entreprendre.<br />

Chaque membre du secrétariat aura en charge l'animation et la coordination d'un secteur d'activité : Ses<br />

tâches : impulser, coordonner, assurer le suivi et rendre compte des résultats obtenus.<br />

Commission Financière Départementale (CFD) :<br />

Composition et rôle de la Commission Financière Départementale :<br />

Seule commission élue par le Congrès Départemental, elle a pour objectif de veiller au respect des<br />

règles financières de l'association et à la bonne gestion de celle-ci au sein du département.<br />

Missions de la Commission Financière Départementale :<br />

S'assurer de la bonne réalisation de la comptabilité dans l'ensemble du département.<br />

Fournir au secrétariat départemental et au comité départemental les éléments et indicateurs leur<br />

permettant des prises de décisions éclairées.<br />

Veiller à la bonne et saine gestion de l'association dans le département.<br />

Alerter en cas de risque financier.<br />

Etre moteur dans la recherche de financements (pour une mission, elle peut s'appuyer sur un groupe de<br />

travail spécifique).<br />

Fonctionnement de la Commission Financière Départementale<br />

Elle peut être composée d'une dizaine de membres et elle est animée par le Trésorier départemental.<br />

Idéalement, la C.F.D. se réunit mensuellement pour faire le point sur la situation économique et<br />

financière de la fédération et transmettre des informations au Secrétariat Départemental. La C.F.D.<br />

appuie notamment ses travaux sur la comptabilité.<br />

Le trésorier :<br />

1) Responsabilité :<br />

Garant du fonctionnement de la fédération.<br />

Garant de la gestion de la fédération.<br />

Garant de la gestion financière de l'association et du respect de ses règles.<br />

Président de la commission financière de l'association.<br />

Responsable de la bonne tenue des comptes.<br />

Rend compte de la situation financière de la fédération lors des assemblées générales et congrès.<br />

2) Missions :<br />

Anime les réunions de la commission financière.<br />

Rend régulièrement compte de la situation financière de la fédération au secrétariat départemental.<br />

Rend régulièrement compte de la situation financière de la fédération au comité départemental.<br />

Coordonne l'établissement du budget prévisionnel départemental.<br />

Organise le soutien des comités dans l'approche de la question financière.<br />

Le (la) secrétaire général (e) :<br />

1) Responsabilités définies par les statuts :<br />

Garant du respect statutaire de l'association.<br />

Garant du fonctionnement de la fédération.


Garant de la gestion de la fédération.<br />

Garant du respect des orientations de l'association au sein du département.<br />

Garant de la mise en œuvre des décisions prises par le Comité Départemental.<br />

Représentant interne et externe de l'association.<br />

Rend compte de la situation morale de la fédération lors des assemblées générales et congrès.<br />

2) Missions<br />

Anime les réunions de secrétariat départemental.<br />

Anime les réunions de Comité Départemental.<br />

Met en place les commissions de travail nécessaires.<br />

Coordonne les moyens nécessaires à la fédération pour la réalisation de ses missions.<br />

Organise le soutien des comités.<br />

La foire de la Saint Martin s'installera fin <strong>octobre</strong> et pour une durée d'un mois ; les forains invitent les<br />

enfants accompagnés par le secours <strong>populaire</strong> à passer une après midi entier sur les manèges ; vous<br />

pouvez d'ores et déjà les inscrire auprès de Fabienne.<br />

Enfin, <strong>octobre</strong>, c'est le retour dans son bureau de notre Sandrine : gageons qu'elle aura du mal à<br />

se séparer le matin de son petit bonhomme et que toute notre sollicitude lui sera utile pour supporter les<br />

séparations quotidiennes…<br />

La Permanence d'Accueil et de Solidarité se 'relooke'<br />

Les bénévoles authentifiés P.A.S. de l'antenne de Perpignan, c'est-à-dire celles et ceux qui ont suivi la<br />

totalité du cursus de formation (stage découverte et / ou formation 'optimiser les Connaissances du<br />

<strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong>' et enfin la formation 'Rôles et missions des Permanences d’Accueil et de Solidarité'<br />

se sont réunis le 23 septembre pour exprimer leur ressenti de difficultés rémanentes dans le<br />

fonctionnement, en faire l'analyse, puis tenter d'y trouver des solutions. Il est vrai qu'une partie de ses<br />

difficultés avait été évoquée lors de la réunion du premier mardi de septembre, mais il est vrai aussi que<br />

sur toutes les voix qui se sont exprimées, peu appartenaient à des bénévoles formés duement<br />

'estampillés' Permanents d'Accueil sur Perpignan.<br />

Il leur a semblé que l'exemple du fonctionnement du pôle pédagogique est intéressant : cela fonctionne<br />

bien et ils ont pensé que l'autonomie de cette activité n'y est pas pour rien, mais aussi la qualité des<br />

conditions de travail.<br />

• Il leur a paru nécessaire de repérer un (e) référent (e) qui assurera le lien entre l'activité et la<br />

directrice, comme cela fonctionne dans plusieurs fédérations où il sera intéressant de puiser des idées<br />

(le Gard par exemple, avec la prise en charge depuis 23 ans de la logistique et de l'éthique de la PAS<br />

par une même bénévole, avec pour résultat un fonctionnement quasi quotidien de 12 accueillants et un<br />

professionnalisme impressionnant. Pour assurer cette fonction, ils ont donc à l'unanimité choisi André<br />

CROS, qui maîtrise au mieux l'esprit de ce que doit être la PAS. Voici selon leur avis ce que les rôles<br />

d'André pourraient être :<br />

1/ Recevoir et transmettre à l'équipe toutes les éventuelles doléances de la directrice sur les activités de<br />

la PAS.<br />

2/ Recevoir et transmettre à la directrice toutes les éventuelles doléances de l'équipe sur ses éventuelles<br />

difficultés par rapport à elle.<br />

3/ Réfléchir aux actions qui pourraient fortifier les relations au sein de l'équipe, les susciter, et les<br />

organiser ou les faire organiser. Bref développer au mieux la dynamique du groupe (création<br />

d'évènements suscitant la réflexion collective comme la projection de films thématiques avec débats par<br />

exemple ; également, programmer des moments festifs et conviviaux, qui deviendront des temps<br />

informels de relations.<br />

4/ Accueillir les éventuels futurs acteurs de la permanence d'accueil et la faire découvrir aux nouveaux<br />

bénévoles, au même titre qu'ils devraient découvrir toutes les activités fédérales. Discuter ensuite avec


la directrice de la faisabilité ou non d'exercer des fonctions d'accueillants (es) de ce nouveau bénévole<br />

après un temps d'observation (temps fonction du comportement).<br />

5/ Vérifier le niveau de formation des acteurs PAS et mettre en place l'obligation de formation selon les<br />

critères de l'Institut de formation (ne seront accueillants 'titulaires' que les bénévoles formés, quel que<br />

soit leur niveau de compétences préalable (professionnel et/ou universitaires entre autres), les autres<br />

étant conduits vers d'autres activités du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong>. Le référent se tiendra au courant des<br />

sessions de formations programmées, tant au niveau local (découverte) que régional (connaissance,<br />

PAS), ou national (formations non généralistes). Le groupe à pensé que pour aider André CROS dans<br />

cette fonction, Régina MERCIER pourrait avoir la mission de connaître donc les suivis de formations de<br />

chaque bénévole et les mettre en relation avec l'Institut de Formation pour une mise à jour éventuelle.<br />

6/ Evaluer l'aptitude des nouveaux accueillants à utiliser un ordinateur, cet appareil étant maintenant le<br />

maître outil de saisie des dossiers. L'inaptitude doit conduire à leur proposer une formation en<br />

conséquence (organisation fédérale, à mettre en place) ou à les éconduire de la PAS.<br />

6/ Organiser la fréquence des permanences en fonction de ces impératifs, de la densité de la demande,<br />

et des moyens en bénévoles dont il disposera.<br />

7/ Inciter l'équipe à prendre collectivement toutes les décisions visant à améliorer l'accueil (conditions<br />

matérielles en particulier) et faire en sorte que ces décisions soient suivies d'effet au plus vite.<br />

8/ Être garant du bon déroulement de la réunion PAS du 1 er mardi du mois, et en particulier de<br />

l'application du fractionnement du temps qui avait été choisi (au maximum 1/5 du temps pour les affaires<br />

courantes, en s'assurant qu'elles concernent aussi les participants (es) des autres antennes ou comités,<br />

et 4/5 pour l'étude de situations rencontrées 'administrativement' ou émotionnellement difficiles).<br />

• Le groupe a aussi abordé la question du lieu où doit se dérouler la PAS, car il constatait que le<br />

choix de la réaliser à Courteline n'était peut être pas le bon, essentiellement à cause de l'inconfort de cet<br />

espace, lequel leur a semblé totalement dépourvu de la confidentialité, de la sérénité, du confort, de<br />

l'intimité qu'il y faut espérer et créer pour réaliser des accueils de qualité... Malgré donc la décision de<br />

demeurer à Courteline qui avait été prise le mardi 1 er septembre (mais encore une fois participaient aux<br />

choix des bénévoles peu concernés (es) par ces réalités), la réinstallation des locaux de la rue du Petit<br />

Saint Christophe se fera le 1 er <strong>octobre</strong> et la reprise des activités dans ces locaux le 5 <strong>octobre</strong>.<br />

La formation au sein de la fédération :<br />

Formation P.A.S Le premier module de la formation intitulée "Rôles et missions des Permanences<br />

d’Accueil et de Solidarité", c'est-à-dire la formation P.A.S., se déroulera à Montpellier pour les bénévoles<br />

qui auront des fonctions d'accueillants et qui auront au moins suivi la formation 'Connaissance du<br />

<strong>Secours</strong>', les mercredi 14 et jeudi 15 <strong>octobre</strong> prochains, et le second module les jeudi 19 et vendredi 20<br />

novembre. Il faut rappeler que cette formation est indispensable pour exercer les fonctions d'accueil en<br />

Permanences d'Accueil de Solidarité et, tout au moins pour ce qui concerne la Fédération des Pyrénées<br />

Orientales, il sera impossible d'exercer cette fonction si l'on n'est pas passé par cette étape. Pour<br />

participer à la prochaine session, il faudra donc avoir suivi les formations 'Découverte du <strong>Secours</strong><br />

<strong>populaire</strong>' (Une journée) et / ou 'Connaissance du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong>' (deux journées). A noter que vos<br />

responsables d'antennes ou de comités ont reçu il y a un mois l'information pour cette session ainsi<br />

qu'un document-réponse qu'ils ont pour mission de remplir et renvoyer rapidement au secrétariat<br />

régional avec vos noms, vos adresses postales et mail. C'est après que vous recevrez une lettre<br />

personnelle vous indiquant les horaires, les modalités de transport et d'hébergement, etc. D'ores et déjà,<br />

il vous faut savoir que votre séjour sera entièrement pris en charge par l'Institut National de Formation,<br />

tans du point de vue transports qu'éventuellement l'hébergement en hôtel si vous habitez loin de<br />

Montpellier. Vous n'aurez à charge qu'une participation de 5 Euros pour les éventuels repas en<br />

restaurants que vous auriez à prendre. Les Formateurs sont Myriam FABRE (Gard), Annie DAMAYE<br />

(Hérault) et Jean-Pierre CAILLON (Pyrénées Orientales). Si vous êtes concerné(e), il vous faut donc au<br />

plus vite vous inscrire auprès du ou de la responsable de votre antenne ou de votre comité, ou bien<br />

encore compte tenu de l'urgence et du nombre de places limité (12 stagiaires, au pire 14, et ce pour<br />

toute la région languedoc-Roussillon) auprès de la directrice fédérale Geneviève MEJEAN-SEGARRA.<br />

Formation 'Optimiser les Connaissances du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong>'


Il y a beaucoup de bénévoles dans les Pyrénées Orientales qui n'ont pas entamé le cursus de formation<br />

et donc qui n'ont même pas suivi à ce jour formation découverte, pourtant obligatoire ! Une session<br />

spéciale se déroulera donc pour tous ceux-là les jeudi 19 et vendredi 20 novembre dans les locaux du<br />

<strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> de Perpignan. Cette formation cumulera le programme de la formation "découverte"<br />

et celui de la formation "connaissance". Cette session intéressera tout le monde mais tout<br />

particulièrement celles et ceux qui ont ou auront une fonction d'élus des antennes, comités et dans la<br />

fédération, mais aussi celles et ceux qui souhaiteraient bénéficier ultérieurement de la formation<br />

d'accueillant (e) en Permanence d'Accueil et de Solidarité (P.A.S).<br />

Cette formation est donc constituée d'un module de deux jours ; Si vous souhaitez y participer, il est<br />

nécessaire de vous inscrire auprès de Geneviève MEJEAN-SEGARRA. La session ultérieure de cette<br />

formation "Connaissance" se déroulera dans trois mois à une date non encore fixée. Nous vous<br />

conseillons de ne pas tarder à le faire car seuls les 20 premiers inscrits seront pris en charge, pour des<br />

raisons évidentes de pédagogie.<br />

Les formateurs prévus sont Geneviève MEJEAN-SEGARRA et Jean-Pierre CAILLON, tous deux<br />

habilités par l'Institut de Formation.<br />

Pour mémoire, il a été décidé dans les P.O. que tous les bénévoles qui seront à ce niveau de<br />

connaissance pourront bénéficier, s'ils ne disposent pas de l'outil internet, de l'attribution d'une adresse<br />

Mail de type @secours<strong>populaire</strong>.fr, ainsi que d'une formation pour apprendre à l'utiliser.<br />

Ils pourront ainsi recevoir outre le '<strong>Trait</strong> <strong>d'Union</strong>' des courriers liés à leurs actions au sein du <strong>Secours</strong><br />

<strong>populaire</strong>, en émettre, mais aussi bien entendu utiliser cette connexion pour leur usage personnel (sauf<br />

téléchargements illégaux, piratages, et activités répréhensibles légalement).<br />

Une activité fédérale importante recherche des bénévoles pour <strong>octobre</strong> :<br />

Nous avons de nouveau signé une convention avec El Médiator, prévoyant la tenue du vestiaire durant<br />

les concerts, en soirée. Il est bon de rappeler que le secours <strong>populaire</strong> encaisse 1€ par pièces de<br />

vestiaire confie ce qui fait de coquettes sommes lorsqu'il fait froid et que le public est nombreux.<br />

5 dates en <strong>octobre</strong> : premier, 16, 23, 29 et 31. Nous recherchons des volontaires pour assurer le<br />

vestiaire en compagnie de Cristian Sanhueza (Qui plus est, on peut assister à une bonne partie du<br />

concert, ce qui est loin d'être désagréable !)<br />

Vendredi 16 <strong>octobre</strong><br />

à 21h<br />

Vendredi 23 <strong>octobre</strong><br />

à 21h<br />

Jeudi 29 <strong>octobre</strong><br />

à 21h<br />

Samedi 31<strong>octobre</strong><br />

à 21h<br />

Jazzèbre :<br />

Nils Petter Molvaer<br />

+ The Unknown Project<br />

Mick Taylor + Joël Daydé<br />

Les Tambours Du Bronx:<br />

Nouveau Spectacle<br />

Shaka Ponk + Civil War<br />

La journée des nouveaux catalans vient de se dérouler au Palais des Rois de Majorque


Le samedi 3 <strong>octobre</strong>, organisée par le Conseil Général. Françoise CÔTÉ y représentait le <strong>Secours</strong><br />

<strong>populaire</strong> des Pyrénées Orientales. Elle a reçu environ dix personnes, cinq pour une demande d'aide,<br />

quatre pour proposer des dons d'objets, de vêtements, et une pour éventuellement assurer des<br />

fonctions bénévoles. Beaucoup d'energie de la part de Françoise pour un rendement … médiocre pour<br />

le moins !<br />

Commission Vacances : Bilan été <strong>2009</strong><br />

Article proposé par Christine Ribas<br />

‘‘Dans la pleine période des inscriptions (mai/juin) de nombreux rendez-vous n’ont pu aboutir car nous<br />

avions très peu de places en colonie à proposer et à des tarifs prohibitifs de même les tranches d’âge ou<br />

les conditions de ressources ne correspondaient pas aux seules places dont nous disposions (EDF<br />

6/8ans et 9/11) et Espira (6/13 ans et réservé aux familles ayant de très faibles ressources).<br />

Malheureusement, nous n’avons pas pu collaborer avec l’association 'Les Francas' avec qui nous avons<br />

travaillé au printemps lors des journées à Sigean et à Millas (Pêche). Leur centre de vacances n’a pas<br />

pu ouvrir cet été.<br />

Parmi les enfants en préinscriptions à qui nous n’avons pas pu proposer de séjour, au moins 7 enfants à<br />

notre connaissance ont été inscrits par leur maman à Zyva’Ados (séjours à très bas prix réservés aux<br />

habitants de Perpignan) grâce à nos conseils et démarches (info. papier et communications<br />

téléphoniques).<br />

Fin juin, le directeur de l’ADPEP a pris contact avec nous pour nous proposer un partenariat (beaucoup<br />

de places vacantes pour août). Ce partenariat a consisté à consentir au SPF<strong>66</strong> une réduction de 30 %<br />

sur le prix du séjour, aux enfants inscrits par notre intermédiaire et bénéficiant d’une prise en charge<br />

CAF de 50 % et 40 %. La part du SPF était ainsi réduite à une centaine d’euros pour les séjours de 14 j<br />

(exemple : séjour de 616 € : part SPF 145 €……..) sachant que la participation demandée par nous aux<br />

familles restait de 20 € par semaine et par enfant. Seul bémol, la période plus favorable aux<br />

recrutements étant passée, il a été difficile, en juillet, de trouver des candidats au départ pour août (7<br />

enfants sont tout de même partis dans cette colonie à St Laurent de Cerdans au Noell).<br />

Le responsable de l’ADPEP, nous a proposé de poursuivre cette collaboration en été 2010, et nous<br />

allons le rencontrer très prochainement.<br />

Il est à noter une très bonne entente entre les bénévoles ayant participé à la Campagne vacances et<br />

beaucoup de disponibilité ainsi qu’à tous ceux qui ont été sollicités pour les inscriptions au domicile, les<br />

accompagnements, les présences aux départs et arrivées, les visites chez les familles de vacances.<br />

Beaucoup de documents administratifs (bulletins d’inscriptions, lettres..), de destinations et de dates de<br />

séjour différentes à planifier pour les convocations des enfants et des familles, nous a amené à créer un<br />

tableau chronologique pour un visuel facilité et éviter les oublis.<br />

Du coté des incidents,<br />

une enfant a dû être rapatriée 3 jours avant la fin du séjour,<br />

une enfant a changé de famille de vacances dans l’Aude,<br />

un enfant en colonie EDF à Bolquère a été malade et bien soigné sans incidence sur ses vacances.<br />

Le trajet Perpignan Tarbes en train étant assez long (plus de 5 h) certains enfants se sont révélés très<br />

turbulents. Mais la patience des accompagnateurs suffit à ce que tout se passe au mieux.<br />

Nous entretenons de très bonnes relations avec nos partenaires (Centres de colonies) ainsi que la CAF<br />

toujours disponibles pour les informations administratives sur les familles suivies ainsi qu’avec les<br />

fédérations des SPF avec lesquelles nous travaillons (départements 65 – 93 – 13 et 11 cette année). La<br />

FD des Hautes Pyrénées nous a proposé une rencontre.<br />

Bilan en chiffres :<br />

* Juillet : 3 enfants en Colonie (St Estève - ADPEP- EDF)<br />

10 enfants en Famille (1 vers dépt.13 - 2 dépt.65 – 7 dépt.11)<br />

11 enfants reçus (3 du dépt.93 – 8 du dépt.65)<br />

* Août : 9 enfants en Colonie (1 St Estève -6 ADPEP-2 EDF)<br />

3 enfants en Famille (vers dépt.65)<br />

5 enfants reçus (du dépt.65)<br />

Soit 25 enfants du département et 16 enfants reçus.


Cela peu paraître peu, de même que beaucoup de travail, pour un nombre réduit d’enfants ayant pu<br />

partir mais l’objectif n’est pas toujours la quantité : la joie des retours de ces enfants récompense toute<br />

l’équipe qui s’y est investi.<br />

Il suffit d’avoir participé à ces bons souvenirs de vacances, même pour un petit nombre, pour que ce<br />

bilan soit vu de façon positive.<br />

Et si ces séjours ont servi à révéler un souci de santé ou à déceler un problème familial délicat, (ce qui a<br />

été le cas) cela devient alors très important.’’<br />

Après cette lecture, nous discutons de l’avenir de la commission vacances. Thérèse demande si toutes<br />

les familles de vacances visitées ont reçu un enfant : une famille n’a pas pu avoir le petit garçon<br />

demandé. La raison principale étant la difficulté à trouver l’enfant. Mais il y a un point important à<br />

éclaircir avec cette famille quant au choix de l’enfant souhaité (‘‘un petit français’’). Nous en discutons<br />

tous ‘‘à bâton rompu’’ et en concluons que cela nécessiterait un nouvel entretien avec cette famille.<br />

Suite au compte rendu d’une famille de vacances du 65, évoquant le cas délicat de la petite fille<br />

accueillie. Nous allons contacter Nicole Rius et Christine Douhairet qui sont professionnellement<br />

qualifiées pour, tout en faisant le bilan, approfondir la situation familiale et envisager des suites à donner<br />

à ce dossier.<br />

Geneviève suggère qu’étant donné la masse de travail que représentent les vacances dans les familles,<br />

de même que la réticence des parents pour ce genre de séjour, nous pourrions envisager d’arrêter cette<br />

catégorie de séjour pour ne nous consacrer qu’aux colonies. Beaucoup d’hésitations, car il y a des<br />

échanges entre les Fédérations ainsi que des liens acquis aux fils des réinvitations qu’il serait dommage<br />

d’interrompre. Il nous est demandé de trancher, mais personne ne souhaite prendre de décision<br />

définitive à ce sujet.<br />

La FD de Tarbes souhaite nous rencontrer et nous discutons donc de la nécessité de ce déplacement.<br />

Geneviève pense qu’il est opportun d’échanger nos points de vue, notre façon de travailler entre FD.<br />

Etant donné les horaires de trains et la longueur du trajet Perpignan-Tarbes, Catherine propose que<br />

cette rencontre se tienne à mi-chemin. Cela pourrait avoir lieu avec la FD de l’Aude si Tarbes et<br />

Carcassonne sont d’accord.<br />

Madeleine expose son travail concernant les départs collectifs des familles :<br />

- Les chiffres :<br />

Juillet : 8 familles – 22 enfants<br />

Août : 7 familles – 12 enfants<br />

- les destinations en mobil home dans l’Hérault ou en centre de vacances à la montagne.<br />

- la satisfaction d’avoir rendu des gens heureux (jolie lettre de bénéficiaires lue par Thérèse).<br />

Son bilan est très positif et elle souhaite continuer.<br />

Christine confirme son intention de cesser l’activité vacances à son grand regret car le travail est très<br />

intéressant mais demande beaucoup trop de disponibilité. Elle reste prête à passer le relais. Personne<br />

ne souhaite reprendre ce travail, ni même le bilan post vacances (même si nous pourrions limiter ce<br />

bilan seulement aux enfants partis en famille).<br />

Nous nous quittons sur ce constat d’un manque de bénévoles pour la commission vacances 2010.<br />

Le <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> s'installe pour la première fois sur un campus<br />

Lille AFP 24/09/<strong>2009</strong> – 17h54<br />

Le <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> a ouvert une antenne sur le campus de<br />

l'université de Lille I pour accueillir les étudiants en difficulté sociale<br />

ou économique, a-t-on appris jeudi auprès d'un responsable de<br />

l'association qui parle d'une "première en France".<br />

photo : Mychèle Daniau , AFP<br />

"Depuis un an, on a vu venir de plus en plus de personnes en


difficulté à la banque alimentaire. On est passé de 2.000 à 3.300 personnes et on s'est rendu compte<br />

que parmi ces personnes, il y avait 300 étudiants", a expliqué à l'AFP le secrétaire général de la<br />

Fédération du Nord du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong>, Jean-Louis Callens.<br />

Selon lui, il existe une "précarisation croissante" des étudiants qui "pour certains ne mangent qu'une fois<br />

par jour et ont de plus en plus de mal à régler leur factures de mutuelle, d'inscription à la fac ou de<br />

loyer".<br />

En retour d'une aide alimentaire ou financière, le <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> demande à l'étudiant en difficulté de<br />

s'engager dans des actions de solidarité.<br />

"On voulait trouver un système qui ne soit pas celui de la mendicité. Alors on a mis en place un fond de<br />

solidarité pour les étudiants qui va s'appeler +micro-crédit solidaire+", a indiqué M. Callens.<br />

"L'étudiant ne doit pas seulement être demandeur, mais aussi donneur, pour qu'il y ait une réelle<br />

émulation autour des problèmes de solidarité", a-t-il précisé.<br />

Au ministère de l'Enseignement supérieur, on explique qu'en marge de sa visite lundi à l'Institut Pasteur<br />

de Lille, la ministre Valérie Pécresse a demandé au recteur et au Crous "d'étudier la situation des<br />

étudiants en difficulté, pour voir comment ils peuvent être aidés dans le cadre des mesures d'aide<br />

sociale qui ont été prévues avec la réforme des bourses", et en particulier via "le fonds d'aide<br />

d'urgence".<br />

Le 31 août dernier, en dévoilant une revalorisation des bourses de 1,5% à 3% en cette rentrée, Mme<br />

Pécresse avait aussi annoncé une hausse de 10% du fonds d'aide d'urgence "pour tenir compte des<br />

effets de la crise".<br />

Créé en 2007, ce fonds vise à venir en aide aux étudiants faisant face à une situation exceptionnelle et<br />

ne pouvant prétendre à une bourse sur critères sociaux.<br />

Dans un local, une équipe y reçoit, une fois par semaine, lors d'une permanence, les étudiants en<br />

galère, ceux qui oseront se présenter. Elle fera le point.<br />

Évaluera leurs besoins. Inscrira les demandeurs d'aide alimentaire. Ceux qui ont faim repartiront avec un<br />

dépannage d'urgence.<br />

Puis, à l'automne, des distributions de colis alimentaires seront effectuées selon le principe du "libre<br />

service de la solidarité". Comprendre : les étudiants inscrits pourront retirer un chéquier de la solidarité<br />

moyennant une participation modique et se présenter au local pour chercher des colis.<br />

Sandrine Rousseau, vice-présidente à la vie étudiante de Lille 1, est à l'initiative de ce projet qui illustre<br />

la précarisation croissante des étudiants. "Je suis partie du bilan de santé du Centre universitaire pour la<br />

promotion santé (CUPS) où il apparaissait que certains étudiants avaient un souci d'alimentation. Soit ils<br />

ne mangeaient pas deux fois par jour, soit ils ne se nourrissaient que de pâtes et de frites, soit ils<br />

n'avalaient que des chips, faute d'argent. Dans ces conditions, comment étudier correctement ? Je me<br />

suis dit qu'il fallait améliorer les choses..." Un jour, l'universitaire rencontre Émilie Lafdal, l'une des<br />

secrétaires départementales du <strong>Secours</strong> <strong>populaire</strong> du Nord, structure avec, dixit Mme Rousseau, "un<br />

savoir-faire et une habitude de la gestion psychologique de ce genre de cas". Les deux femmes montent<br />

le projet. Émilie Lafdal ne découvre pas l'affaire : "On a une bonne centaine d'étudiants dans nos<br />

permanences lilloises, issus essentiellement de Lille 1." Monique Marquilly et Françoise Halle<br />

connaissent bien ces étudiants en détresse. Et pour cause : assistantes sociales au CUPS de Lille I,<br />

elles en voient de plus en plus souvent débarquer dans leurs bureaux. "Les consultations augmentent.<br />

Ils mangent mal ou pas assez. Ils viennent nous voir aussi pour payer leur loyer." Qui sont-ils ?<br />

"Beaucoup de jeunes en rupture familiale à qui, dès 18 ans, on dit : "Débrouille-toi." On les oriente de<br />

plus en plus vers des demandes de pensions alimentaires." Selon le duo, les étudiants étrangers,<br />

nombreux à Lille 1 - ils représentent 20 % des 18 000 étudiants - sont les plus susceptibles de devoir<br />

frapper à la porte de l'association.<br />

Sandrine Rousseau distingue d'autres étudiants touchés par cette grande précarité : "Ceux qui ont perdu<br />

la bourse du CROUS, de plus en plus nombreux depuis le passage au LMD car le fait d'avoir deux fois<br />

un semestre à rattraper équivaut à un redoublement. "<br />

Anonymat<br />

Responsable de l'UNEF (principal syndicat étudiant) à Lille, Marion Oderda qui ignorait cette ouverture<br />

d'un accueil "<strong>Secours</strong> pop" : une nouvelle qui ne l'étonne guère. "Quand on dit en souriant que les


étudiants mangent des pâtes tous les soirs, c'est une réalité subie pour beaucoup." Sandrine Rousseau<br />

espère que cette permanence incitera les étudiants à sortir de l'ombre. "Ils rechignent à venir frapper à<br />

la porte des services de l'université, parce qu'ils éprouvent un sentiment de culpabilité ou alors, dans le<br />

cas des étrangers, il peut exister aussi un sentiment de peur, vu le climat politique actuel." Et d'ajouter :<br />

"Bien sûr, l'anonymat sera garanti." Ne redoute-t-elle pas que Lille 1 soit estampillée "fac de pauvres" ?<br />

Soupir. "Il ne faut pas se voiler la face. Ce n'est pas facile d'être étudiant. L'université accueille tout le<br />

monde et j'en suis fière. Dans ce flux, il est logique de trouver des étudiants en difficulté à un moment."<br />

Ça vaut la peine de le savoir :<br />

Contraception : EllaOne, la pilule du surlendemain débarque<br />

Par Blandine Grosjean | Journaliste | 03/09/<strong>2009</strong> | 23H36<br />

Grand pas dans la vie des femmes après l'amour, EllaOne, la<br />

pilule du "surlendemain" sera fin septembre dans nos<br />

pharmacies.<br />

Selon nos informations, le laboratoire français HRA Pharma<br />

présenteEllaOne prochainnement à Rome en exclusivité<br />

mondiale : un nouveau contraceptif d'urgence, efficace à plus<br />

de 95% jusqu'au cinquième jour suivant le(s) rapport(s)<br />

sexuel(s). L'autorisation de mise sur le marché a été obtenue<br />

fin mai, ne reste plus qu'à attendre le denier feu vert de<br />

l'Agence européenne qui devrait arriver le 24 septembre.<br />

Les boîtes contenant un unique petit cachet blanc seront alors<br />

immédiatement commercialisés. "Sauf si un pays européen<br />

qui ne se serait pas encore manifesté pose une nouvelle<br />

question, ce qui repousserait la mise en vente d'un mois",<br />

Illustration : image détournée par Yann Guégan.<br />

explique HRA Pharma. Prochaine étape : la vente libre.<br />

Gros point noir pour le laboratoire et les professionnels de la contraception, il faudra en passer par une<br />

ordonnance. Les responsables de HRA Pharma ont bataillé au ministère de la Santé, en vain : "C'est un<br />

vrai retour en arrière par rapport au Norlevo [pilule du lendemain déjà commercialisée par ce laboratoire,<br />

ndlr] qui était en vente libre dès sa mise sur le marché" :<br />

"Mais EllaOne est fabriquée avec une molécule complètement inédite, jamais utilisée pour aucune<br />

indication -l'Ulipristal- beaucoup plus efficace que le levonorgestrel que l'on trouve dans le Norlevo. Nos<br />

études cliniques -menées sur 4 000 femmes- montrent que c'est un produit génial, extrêmement<br />

efficace, aussi bien toléré que le Norlevo. Nous nous battrons pour qu'il soit en vente libre le plus vite<br />

possible."<br />

En revanche la procédure permettant le remboursement par la sécurité sociale « est en bonne voie ». Il<br />

vaut mieux pour tout le monde, car le prix d'EllaOne sera, selon nos informations, bien plus élevé que<br />

celui du Norlevo vendu à 7,60 euros et remboursé. Le laboratoire, qui n'a pas bouclé les négociations,<br />

assure tout de même que ça sera "en dessous de 50 euros".<br />

EllaOne peut être prise pendant les cinq jours suivant le(s) rapport(s) sexuel(s), contre trois jours pour le<br />

Norlevo. Elle semble beaucoup plus performante que le Norlevo, dont l'efficacité passait de 95% durant<br />

les premières 24 heures à 58% au bout de deux jours. Les essais menés avec EllaOne montrent une<br />

efficacité constante de 95% pendant 120 heures (soit la durée de vie des spermatozoïdes). De quoi se<br />

retourner et affronter plus sereinement tous les ponts (ascension, 15 août, jour de l'an, etc) de l'année.<br />

De quoi réjouir les anti-IVG<br />

Elisabeth Aubeny, gynécologue et présidente de l'association française pour la contraception, se réjouit<br />

de l'arrivée de ce produit et regrette, elle aussi, qu'il soit délivré uniquement sur ordonnance :<br />

"Il s'agit plus d'un principe de précaution que d'une volonté de limiter son usage. Le temps des<br />

polémiques est révolu. Très franchement, les pouvoirs publics français sont au clair avec ces questions.<br />

Tout ce qui peut faire diminuer le nombre d'IVG est bon à prendre. Les anti-IVG devraient donc être les


premiers à se réjouir de l'arrivée de ce produit dont on sait qu'il sera surtout utilisé par les femmes qui<br />

ont eu une relation occasionnelle."<br />

La question de la prescription médicale est centrale. Nathalie Bajos, spécialiste de la sexualité et de la<br />

contraception à L'Inserm (institut national scientifique de la santé et de la recherche médicale) estime<br />

que l'un des intérêts majeur de la contraception réside dans sa "démédicalisation".<br />

Très concrètement, EllaOne est à avaler en cas de risque de grossesse franc et massif, mais aussi en<br />

cas de gros doutes : pilule oubliée ou vomie, capote de travers, nuit d'ivresse amnésique. Pour toutes<br />

les femmes qui pratiquent la pilule du lendemain de façon répétée et délibérée, elle apportera encore un<br />

peu plus de souplesse. L'Inserm range ces dernières dans la catégorie des personnes ayant une<br />

"sexualité occasionnelle ou irrégulière" qui ne veulent pas s'imposer une contraception régulière<br />

(hormonale ou stérilet) et qui "se débrouillent".<br />

Dans une étude publiée par l'American journal of public health en <strong>2009</strong>, Nathalie Bajos et Caroline<br />

Moreau, spécialistes de la sexualité et de la contraception à l'Inserm, montrent que la pilule du<br />

lendemain<br />

correspond aux besoins d'une sexualité différente, irrégulière, non prévue, parfois imposée ou menée en<br />

dépit d'un fort contrôle social et religieux. Elle pousserait 8,4% des femmes adoptant un moyen de<br />

contraception à relâcher leurs habitudes.<br />

A l'instar du Norlevo et de toutes les pilules, EllaOne ne protège pas des maladies sexuellement<br />

transmissibles, rappellent instamment les gynécologues. Trop évoquer les bienfaits de la contraception<br />

d'urgence pourrait remettre en cause ces deux acquis formidables que sont sa délivrance sans<br />

ordonnance et la gratuité pour les mineurs, ajoutent-ils. "Il suffit juste de répèter que les rapports sexuels<br />

avec des partenaires épisodiques sont les plus à risque, rappelle Elisabeth Aubeny. En terme de<br />

maladie et en terme de grossesse" :<br />

"C'est typiquement le genre de grossesse où les patientes nous disent : je ne l'aimais pas, je n'imaginais<br />

pas que je pouvais me retrouver enceinte."<br />

La plus grande efficacité de EllaOne tient à son principe actif l'ulipristal acétate. Le Norlevo, lui, est à<br />

base de levonorgestrel. Tous deux ont été mis au point et commercialisés par HRA Pharma, pionnier<br />

dans la contraception d'urgence. André Ulman, son directeur général (et féministe) a bataillé à la fin des<br />

années 90 pour que le Norlevo soit mis en vente, puis en vente libre sans ordonnance. En juin 1999, la<br />

France a été le premier pays au monde à offrir cette liberté, sous l'impulsion de Martine Aubry et<br />

Bernard Kouchner. Entre 1,2 et 1,3 millions de comprimés de levonorgestrel sont vendus chaque année<br />

dans l'Hexagone, alors que les besoins en contraception d'urgence sont évalués à 25 millions.<br />

Réhabiliter les déviantes et les débridées<br />

Il existerait encore de rares pharmaciens et quelques médecins pour raconter aux trop bonnes clientes<br />

que la contraception hormonale d'urgence rend stérile (menace mensongère numéro un), qu'elle<br />

favorise ultérieurement les grossesses extra-utérines, donne des boutons, fait grossir.<br />

La littérature médicale est formelle : il n'existe aucune complication ni contre-indication à la prise de<br />

EllaOne -sauf allergie à l'ulipristal- moins nocif aux yeux des spécialistes des maladies cardiovasculaires,<br />

que la prise d'hormones à long terme avec la pilule classique. Nathalie Bajos expliquait<br />

dans l'hebdomadaire Elle les raisons de ces réticences :<br />

"Il existe en France une norme extrêmement prégnante : une femme doit planifier, contrôler sa<br />

contraception et sa sexualité, ne pas se laisser déborder. Celle qui vient chercher la pilule du lendemain<br />

est déviante, car elle a failli dans cette gestion raisonnable. Celle qui la prend plusieurs fois de suite, elle<br />

est déviante de chez déviante, elle est débridée."<br />

Pour les "débridées" comme pour les victimes de rupture de capote, le prochain combat sera donc celui<br />

de la vente libre de EllaOne. En attendant qu'arrive sur nos étals la Rolls des pilules, ainsi décrite par le<br />

docteur Elisabeth Aubeny :<br />

"Un produit extrêmement efficace à prendre juste avant ou après le rapport sexuel."<br />

HRA Pharma travaille actuellement sur ce bijou avec l'aide d'un institut de développement américain.<br />

Espagne : la vente d'organes pour payer son crédit !<br />

Article de Diane Cambon, correspondante de l'hebdomadaire Marianne en Espagne, et publié dans le n°629 du 09 au 15 mai<br />

<strong>2009</strong><br />

Un phénomène en pleine expansion qui illustre la détresse économique :


Il est chômeur depuis un an et accumule les petits boulots qui lui permettent tout juste de survivre.<br />

Alfonso, un ancien soudeur, est prêt à tout pour sortir sa famille de la crise qui frappe si durement les<br />

classes moyennes espagnoles. Et il va commettre un acte désespéré. Dans un mois, ii se rendra en<br />

Allemagne pour vendre un de ses reins. Il touchera 180 000 €, ce qui lui permettra d’éponger son crédit<br />

immobilier et d’assurer la scolarité de son fils. Comme lui, ils sont une trentaine d’Espagnols, victimes de<br />

la crise économique, à avoir passé une petite annonce sur Internet pour vendre un rein, un poumon ou<br />

de la moelle épinière, moyennant des sommes allant de 150 000 à 1 million d’euros. La vente d’organes<br />

est un phénomène en pleine expansion, selon la police, qui fait la chasse à ce commerce illégal.<br />

Le cas d’Alfonso est, certes, extrême, mais il illustre la détresse économique qui hante une grande partie<br />

de la société espagnole, dopée cette dernière décennie à la consommation et aux crédits faciles.<br />

Rappelons que l’Espagne fut l’un des eldorados économiques de I’Europe depuis le milieu des années<br />

90 : entre 1996 et 2004, le pays avait créé davantage d’emplois (plus de 6 millions) que dans tout le<br />

reste de l’Union européenne. Aujourd’hui, elle affiche le taux record de chômage de la zone euro, avec 4<br />

millions de personnes sans emploi, soit 17 % de la population active. Le pays subit la crise financière<br />

mondiale, bien sûr, mais aussi la chute du secteur de la construction, pilier de son économie. Du coup,<br />

c’est la dégringolade : les entreprises font faillite, les banques ne font plus crédit et les plans sociaux se<br />

succèdent, d’abord dans le bâtiment, mais aussi dans les services et l’industrie. Un million de nouveaux<br />

chômeurs en 2008, 1 million de plus attendus cette année. Les premières victimes sont les immigrés<br />

arrives pendant les années de prospérité. Ces derniers ne peuvent, eux, compter sur la solidarité<br />

familale. Ils sont d’ailleurs un petit millier à avoir accepté le plan de départ volontaire proposé en<br />

septembre 2008 par le ministère du Travail.<br />

Quant au million d’Espagnols qui ne touchent plus aucune allocation chômage, on les retrouve dans les<br />

queues des soupes <strong>populaire</strong>s qui se multiplient un peu partout dans les grandes villes du pays. Une<br />

situation qui risque de perdurer. Le FMI pronostique deux années de récession supplémentaires et un<br />

taux de chômage de près de 20 % pour l’an prochain. Un record parmi les pays développés. Il fait<br />

craindre de violents conflits sociaux.<br />

Le gouvernement veut interdire le jeu "Clodogame"<br />

Nouvelobs.com | 31.08.<strong>2009</strong> | 17:59<br />

Ce jeu en ligne gratuit propose aux internautes d'incarner la vie d'un SDF en mendiant, surveillant sa<br />

propreté, sa consommation d'alcool ou en commettant des délits.<br />

Une capture d'écran du jeu (DR)<br />

Le secrétaire d’Etat chargé du logement, Benoît<br />

Apparu, a annoncé, lundi 31 août, avoir l’intention<br />

de faire retirer un jeu vidéo en ligne proposant<br />

internautes d’incarner un SDF pour devenir "le<br />

clochard le plus talentueux de Paris".<br />

"Clodogame" est un jeu de rôle gratuit dans lequel<br />

le joueur se met dans la peau d’un SDF de la<br />

capitale. Chaque jour, l’internaute doit gérer sa "vie"<br />

de sans-domicile fixe avec bien souvent un humour<br />

décalé qui a suscité l’indignation de plusieurs<br />

associations.<br />

Ainsi, le joueur doit trouver un quartier où s’installer,<br />

faire la manche, s’éduquer, développer son réseau social ou encore surveiller son niveau de propreté.<br />

Mais il peut également commettre des délits comme le vol à la tire, s’équiper d’armes pour se battre<br />

contre d’autres SDF. Il doit également surveiller sa consommation d’alcool.<br />

Des clichés qui ont fait bondir les associations d’aides aux SDF. "C’est lamentable! Ce site va<br />

malheureusement confirmer le grand public dans les clichés qu’il a du monde de la rue. C’est comme ça<br />

que les gens voient mes potes, ils ne les connaissent pas", a ainsi déclaré au Parisien Jacques Deroo,<br />

ex-SDF et président du collectif Salauds de pauvres. Jean-François Riffaud, porte-parole de la Croix-<br />

Rouge, a de son côté qualifié "Clodogame" de "honte": " C’est dégradant, c’est humiliant de faire du


sans-logis un objet de dérision. L’image véhiculée est exactement celle contre laquelle on essaie de<br />

lutter".<br />

"Deuxième degré"<br />

Les créateurs du jeu, l’éditeur allemand Farbflut, dénoncent de leur côté un mauvais procès et mettent<br />

en avant son "deuxième degré". "Il ne s'agit aucunement de se moquer de ces personnes. On est plutôt<br />

dans le pur deuxième degré, sans méchanceté. Nous sommes conscients du côté polémique de notre<br />

jeu, mais, après tout, il y a bien des jeux où le but est de “dégommer” des gens tous azimuts. Nous, ce<br />

n'est pas le cas, et on donne de la visibilité à un problème de société", a ainsi expliqué au site 01net<br />

Jean-Baptiste Bertrand, porte-parole de l'éditeur pour la France. Celui-ci promet également de reverser<br />

à des associations une partie des sommes gagnées grâce à la publicité si le jeu "trouve son public",<br />

comme c'est le cas pour la version allemande qui collabore avec un journal pour SDF de Berlin.<br />

De son côté, le secrétaire d’Etat chargé du logement, Benoît Apparu, a condamné "avec force les<br />

créateurs de jeux qui utilisent la souffrance humaine pour se faire un coup de pub. Tous les clichés les<br />

plus sordides sont utilisés dans ce logiciel, au mépris de la dignité des personnes sans-abri, du travail<br />

remarquable des associations et de l’engagement du Gouvernement". Le secrétaire d’Etat précise avoir<br />

demandé "aux services juridiques du ministère d’étudier les différentes possibilités d’intervention contre<br />

ce jeu en ligne".<br />

(Jérôme Hourdeaux - Nouvelobs.com)<br />

Je peux dire que Clodogame est répugnant, j'y ai joué<br />

Par koz | Blogueur | 02/09/<strong>2009</strong> | 11H52<br />

Les animateurs de Clodogame, ce jeu vidéo qui propose d'incarner un SDF et a déclenché l'ire du<br />

gouvernement, ont nécessairement affûté leur discours.<br />

Parmi les meilleurs arguments de ce genre d'initiatives commerciales, il y a le fameux : "Vous ne pouvez<br />

pas critiquer sans avoir joué." L'argument a beau être rebattu, il est d'une habileté jouissive :<br />

- il cloue le bec de ceux auxquels leur répugnance ou leur désapprobation interdit de participer<br />

- il a cette vertu incroyable d'inciter vos détracteurs à accroître votre chiffre d'affaires.<br />

C'est donc sans surprise que Jean-Baptiste Bertrand, rédacteur (un titre qui laisse songeur) chez<br />

FlarbFlut, société éditrice du jeu, utilise d'emblée cet argument dans une interview au Post :<br />

"C'est sur, on ne va pas mentir, ça fait de la com'. Mais la plupart des gens critiquent sans avoir joué. Je<br />

me suis même fait insulter ! On entend tout et n'importe quoi… Le plus simple c'est d'aller sur le site et<br />

d'essayer."<br />

Vous aurez noté que le pauvre JB "s'est même fait insulter". C'est vraiment pas cool, alors que le mec<br />

propose une initiative innocente.<br />

"Deviens un pickpocket hors pair et chaparde montres, portefeuilles et bijoux"<br />

Pour vous épargner la peine de tomber dans le piège du "t'as pas joué, alors camembert ", je me suis<br />

inscrit.<br />

Et ça commence assez fort. Le programme est le suivant :<br />

"Salut, Koz ! T'as bien fait de te pointer ici. Tu vas faire tes premiers pas dans la dure réalité de la jungle<br />

des rues parisiennes. Tu es un clochard sans talent à la gare Montparnasse. Depuis ton arrivée sur le<br />

trottoir, des années se sont écoulées et tu as oublié la personne que tu étais autrefois.<br />

Mais tu as un objectif : devenir enfin riche. Réapprends à écrire des textes inspirés afin de pouvoir attirer<br />

l'attention ! Apprends à jouer de la guitare pour impressionner les passants, achète-toi des animaux de<br />

compagnie pour apitoyer les gens.<br />

Procure-toi un sac à dos pour accumuler tes trouvailles, deviens un pickpocket hors pair et chaparde<br />

montres, portefeuilles et bijoux. Deviens le clochard le plus talentueux de Paris et installe-toi à<br />

Versailles !"<br />

Pour le moment, j'ai cliqué sur une case qui me dit que j'ai un lieu de manche dans le VIIIe. J'ai acheté<br />

un poisson rouge pour apitoyer les passants. Je ne peux pas encore attaquer les autres clodos, parce<br />

que je n'ai pas assez de points. Mais dès que j'aurai des points, comme je suis un clodo, je leur éclaterai<br />

la gueule pour leur piquer leur blé.<br />

C'est un jeu où il faut beaucoup cliquer.


Le site est bien bugué. Le message d'accueil est en allemand et le mail d'inscription en blanc sur fond<br />

blanc. Pour ce qui est de trouver un lieu pour mendier, vous accédez une carte. Là, j'ai cliqué sur les<br />

arrondissements de choix (VIIIe, VIIe, XVIe) qui, par bonheur, semblaient à vendre pour 0 euro.<br />

J'ai mis un peu de temps pour comprendre qu'il y avait un filtre, pour afficher les "domiciles" et les "coins<br />

pour mendier", ensemble ou séparément. Ce n'est qu'en cliquant frénétiquement sur l'intitulé de ces<br />

derniers que j'ai entr'aperçu des images qui devaient probablement être des monuments.<br />

J'ai ensuite voulu faire des "entraînements". J'ai cliqué sur "se perfectionner" à l'"attaque", parce que<br />

c'est le premier choix. Pour apprendre à jouer de la musique, c'est tout en bas de page. Pareil pour<br />

apprendre à parler (les rubriques sont divinement intitulées) : c'est plus bas, aussi.<br />

Mais toutes fonctionnent sur le même mode. Donc, j'ai cliqué. S'est ouverte une fenêtre qui ressemble à<br />

un gros captcha ou au résultat d'une observation de gamètes mâles au microscope, et qui me dit "bitte<br />

klicke auf die Zahl". C'est pas que je comprenne l'allemand, mais comme il n'y a rien d'autre à faire, j'ai<br />

cliqué sur les gamètes.<br />

C'est un jeu où on clique beaucoup. Pour ceux qui ne savent pas cliquer, ça doit être assez marrant.<br />

Après avoir cliqué "aouf dizalle" la première fois, une barre de progression s'est affichée. Rien d'autre.<br />

Juste une barre de progression. Et j'ai gagné un point. Un point seulement parce que, comme j'ai pas<br />

toute l'après-midi et que ça commençait à me gonfler sévère, j'ai essayé de voir si je pouvais pas<br />

m'entraîner aussi à la défense, mais non apparemment.<br />

Il faut être des billes pour lancer un site aussi mauvais.<br />

Après, quand j'ai voulu apprendre à jouer de la musique, les gamètes sont revenues. J'ai cliqué "aouf<br />

dizalle" et là, y'avait quelque chose de changé sur l'écran. Une barre rouge, avec marqué dessus :<br />

"cliques (sic, mais on va pas commencer à chipoter sur l'orthographe) sur le cercle ouvert." Sauf qu'il n'y<br />

a pas de "cercle ouvert". Pas plus que de cercle fermé, d'ailleurs.<br />

On est d'accord : il faut vraiment être des billes pour lancer un site commercial polémique aussi mauvais<br />

et pas fini (pourtant le site a déjà un mois). Mais attention, il ne faudrait pas y attacher trop d'importance.<br />

Les CGU, non actualisées depuis que le site est public, nous préviennent, en mauvais français :<br />

"Il est important de noter que cette version n'est pas seulement là pour le plaisir, mais pour des tests<br />

stricts et réparation des erreurs de programmation, inexactitudes, et. [sic, mais on va pas chipoter pour<br />

une lettre qui manque]".<br />

C'est donc très certainement le seul intérêt du site : trouver des erreurs de programmation et des<br />

inexactitudes. Parce que "pour le plaisir", c'est pas ça. Remarquez, pendant qu'on s'emm… à regarder<br />

défiler la barre verte, on peut toujours se faire une pub.<br />

Parce que c'est bien là l'intérêt du truc : gagner de l'argent grâce à la pub, avec un concept un plus<br />

évolué mais à peine plus excitant que le domain parking.<br />

Maintenant je peux le dire : le principe est répugnant et le jeu est nul<br />

Pour le reste, maintenant vous savez : vous pouvez critiquer le principe même, parce que moi, j'ai<br />

"joué". D'ailleurs, sur le concept, Jean-Baptiste Bertrand nous dit que c'est un "jeu de gestion". Ou<br />

comment faire passer ce jeu pour un truc intellectuel…<br />

Un autre argument de notre "rédacteur" est qu'il ne faudrait pas prendre tout ça au premier degré : "Et<br />

puis le jeu est un peu déjanté, le SDF peut partir sur la Lune…".<br />

Ah, ah, on est bidonnés, là. Super concept ! Il peut aussi posséder une girafe, ou un hippopotame. Ouh,<br />

mais dîtes-moi, Jean-Baptiste, vous ne seriez pas un petit coquin "un peu déjanté". Hein ? Groβ Rigolad,<br />

c'est ça ?<br />

Donc voilà, maintenant, on peut le dire : le principe est répugnant et le jeu est nul. Son but est de<br />

maintenir des visiteurs captifs pendant les minutes nécessaires à ce qu'ils cliquent sur les publicités.<br />

L'utilisation du "'clodo" n'est destiné qu'à générer le buzz nécessaire4 pour susciter des inscriptions.<br />

Certains de ses partisans (on aimerait vérifier leurs IP, ceux-là, pour être sûr qu'ils existent vraiment),<br />

Bisounours sans le savoir, y vont du couplet : "Le vrai problème, c'est pas le jeu, le vrai problème, c'est<br />

qu'il y ait des SDF dans la rue. " Eh ben, non, Dugenou, devine quoi : il y a deux problèmes. Eh si.<br />

Faut-il alors vraiment s'indigner ? Probablement pas<br />

Benoît Apparu, secrétaire d'Etat au logement, a réagi. Christine Boutin aussi. C'est toujours difficile de<br />

savoir comment réagir et si on doit le faire. Les concepteurs lancent le jeu en comptant sur les réactions<br />

outragées, et les outragés s'outragent à leur tour.


Faut-il alors vraiment s'indigner ? Probablement pas. Et j'espère que vous ne vous serez pas mépris sur<br />

mon sentiment : c'est du mépris, non de l'indignation. Clodogame, c'est un jeu pourri, sur une motivation<br />

minable.<br />

Pour la bonne bouche, l'interview du Post, singulièrement peu accrocheur, termine sur un burlesque :<br />

"En fait, vous êtes du côté des sans-logis ?". On en hoquette de rire. Parce qu'en plus, ils nous la jouent<br />

philanthropes.<br />

Voilà. Ce billet devait être un paragraphe d'introduction sur la tribune de Martine Aubry et sa “civilisation<br />

de la dignité”. Ce sera pour plus tard.<br />

Sale temps pour la dignité.<br />

Le gaz hilarant, une menace pas drôle pour la couche d'ozone<br />

Par Hélène Crié-Wiesner | Ecrivain, spécialisée en environnem... | 31/08/<strong>2009</strong> | 14H21<br />

Le protoxyde d'azote généré par l'utilisation d'engrais menace la couche de l'atmosphère qui protège la<br />

terre des rayons UV.<br />

On croyait la couche d'ozone plus ou moins<br />

sauvée depuis l'interdiction mondiale en<br />

1987 des gaz CFC, responsables du<br />

fameux "trou". Voilà que des scientifiques<br />

américains viennent d'identifier un nouveau<br />

gaz tueur, impossible à bannir puisqu'il<br />

provient de l'agriculture.<br />

L'information est parue le 27 août dans<br />

l'édition en ligne du prestigieux magazine<br />

Science. La surprise est da taille, et ses<br />

conséquences sont très embêtantes.<br />

Un gaz banal naturellement produit par des<br />

bactéries du sol, le protoxyde d'azote (ou<br />

oxyde nitreux, "nitrous oxyde" en anglais),<br />

déjà connu pour ses propriétés de gaz à<br />

effet de serre, a un effet nocif sur la couche<br />

d'ozone plus important que les produits chimiques synthétiques, tels que les chlorofluorocarbures (CFC).<br />

Ce gaz est plus connu chez les dentistes sous son nom de gaz hilarant. Sauf que dans la stratosphère, il<br />

ne fait rigoler personne.<br />

On a banni les CFC des sprays et de l'air conditionné<br />

La terre est protégée des puissants ultraviolets solaires par une couche d'ozone située dans la<br />

stratosphère. Cette couche avait été sérieusement endommagée par les produits de synthèse utilisés<br />

dans les sprays, les frigos et les installations d'air conditionné.<br />

La communauté internationale a enrayé ce désastre en élaborant un traité connu sous le nom de<br />

protocole de Montréal, signé en 1887, enrichi depuis par de nombreux ajouts, qui interdit ou réglemente<br />

sévèrement la fabrication des CFC. Or, si le protocole de Kyoto qui réglemente les émissions de gaz à<br />

effet de serre se préoccupe bien du protoxyde d'azote, celui de Montréal ne le mentionne même pas.<br />

Le professeur Ravishankara, de la National Oceanic and Admospheric Administration, se demande dans<br />

Science si certains gaz ne représenteraient pas, sans qu'on s'en soit jusqu'alors aperçu, une autre<br />

menace pour l'environnement. Notamment ce protoxyde d'azote, un sous-produit de l'agriculture, qui<br />

pose un problème grave à notre planète.<br />

"L'agriculture mondiale en émet une telle quantité qu'aujourd'hui ce gaz est en train de venir le principal<br />

responsable de la destruction de la couche d'ozone. Et ça va aller de pire en pire."<br />

Le trou se comble au dessus de l'Antarctique<br />

Dans leur œuvre de destruction, les protoxydes d'azote n'opèrent pas de la même manière que les<br />

composants chimiques synthétiques. Mais ils érodent tout aussi sûrement le bouclier planétaire antirayonnement,<br />

accroissant ainsi les risques de cancer de la peau, entre autres conséquences.<br />

C'est au dessus de l'Antarctique que la couche d'ozone est la plus abîmée. Là-bas, l'ozone est si mince<br />

au moment de l'automne que les scientifiques parlent de "trou" dans la couche. Ce trou semble


cependant se réparer peu à peu, et Ravishankara estime que cette amélioration se poursuivra au cours<br />

des prochaines décades.<br />

"Les protoxydes d'azote n'ont pas d'effet délétère sur le trou d'ozone. En revanche, ils ont un impact sur<br />

la couche dans son ensemble."<br />

Ce paradoxe provient du fait que le trou dans la couche d'ozone est influencé par la présence des<br />

nuages extrêmement froids présents aux pôles. Ces nuages relâchent du chlore, destructeur de l'ozone,<br />

mais le chlore neutralise le protoxyde d'azote. Ça, c'est la bonne nouvelle.<br />

Plus facile de surveiller des usines que les microbes terrestres<br />

La mauvaise, c'est qu'il est bien difficile de diminuer la production humaine de protoxyde d'azote. La<br />

chercheuse Cindy Nevison, de l'université de Boulder au Colorado, explique qu'il a été relativement<br />

facile de contrôler les chloro-fluorocarbures (CFC) pour une raison simple : seul un nombre limité<br />

d'usines en produisaient.<br />

"Le protoxyde d'azote, lui, est produit par des microbes présents dans les sols. Or les humains ont<br />

considérablement accru les quantités d'azote dont sont friands ces microbes."<br />

Lorsqu'on épand des engrais azotés sur les sols, on nourrit ces bactéries par la même occasion.<br />

Lesquelles produisent davantage de protoxyde d'azote. Les bactéries contenues dans les algues<br />

produisent aussi ce gaz quand les engrais se retrouvent dans les rivières et ensuite dans la mer.<br />

Une guerre encore plus rude que celle contre le CO2<br />

Cindy Nevison ajoute que les usines et les pots d'échappement des voitures produisent aussi des<br />

protoxydes d'azote, mais en quantité bien moindre que l'agriculture.<br />

"Je pense qu'il va être nettement plus difficile de limiter la production de ces protoxydes que celle du<br />

dioxyde de carbone. Et pourtant, on sait à quel point ça, c'est déjà difficile."<br />

A défaut d'avoir résolu les obstacles économiques et politiques, on connaît au moins les solutions<br />

techniques permettant d'obtenir de l'énergie à partir d'autres sources que le charbon et le pétrole. Mais<br />

comment se nourrir sans faire appel à l'azote ?<br />

On peut certes maîtriser l'emploi des engrais azotés. Mais la différence sera-t-elle considérable ? Pas si<br />

la population continue de croître sur la terre. Même si l'humanité entière décidait de se nourrir d'aliments<br />

bios, le problème ne serait pas résolu pour autant.<br />

Et la couche d'ozone n'est le seul enjeu dans cette histoire : le protoxyde d'azote contribue également<br />

aux changements climatiques. On n'est pas sorti de l'auberge…<br />

Photo : Pierre Ethier/Flickr<br />

Ça vaut la peine d'y réfléchir<br />

Trois avis de référents santé sur la manière actuelle d'aborder le problème de la grippe A<br />

Vaccination H1N1 : méfiance des infirmières<br />

Notre devoir d’infirmières est d’informer correctement la population, pour que chacun prenne sa<br />

décision en toute connaissance de cause, par un consentement libre et éclairé, et non par une<br />

campagne de publicité et des discours alarmistes<br />

1er septembre <strong>2009</strong><br />

Le syndicat des infirmières SNPI CFE-CGC estime qu’une vaccination massive contre un virus<br />

grippal relativement bénin, présente des risques, du fait d’un vaccin développé trop rapidement, et d’un<br />

adjuvant susceptible de déclencher des maladies auto-immunes.<br />

Nous invitons la population à se vacciner contre la grippe saisonnière : ce vaccin (réalisé dans des<br />

conditions normales) sera disponible dès la quatrième semaine de septembre. Cela permettra de<br />

réaliser rapidement un diagnostic différentiel en cas de syndrome grippal. Par contre, chacun doit bien<br />

mesurer le rapport bénéfice/risques du vaccin H1N1 : d’un côté une semaine de grippe, de l’autre une<br />

probabilité, faible mais définitive, d’avoir une maladie neurologique (Syndrome Guillain-Barré) ou autoimmune.


Comme nos collègues infirmières de Grande Bretagne et de Hong Kong, nous craignons que le<br />

remède risque d’être pire que le mal, et nous pensons qu’il faut savoir "raison garder". La pandémie peut<br />

causer une crise économique, et l’Etat s’est très bien organisé pour y faire face (conseils d’hygiène,<br />

masques, Tamiflu). "Mais injecter 94 millions de doses d’un produit sur lequel nous n’avons aucun recul<br />

peut poser un problème de santé publique, et il est de notre devoir d’infirmières d’informer correctement<br />

la population, pour que chacun prenne sa décision en toute connaissance de cause, par un<br />

consentement libre et éclairé, et non par une campagne de publicité et des discours alarmistes" souligne<br />

Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers.<br />

Le virus H5N1, responsable de la grippe aviaire, possédait une virulence très élevée (le taux de<br />

mortalité a atteint 60 %) couplée à une contagiosité chez les humains très faible (quelques milliers de<br />

cas sur l’ensemble de la planète). Le H1N1 est pratiquement l’inverse : il est très contagieux mais<br />

faiblement agressif : en France, 2 décès de malades atteints de maladies chroniques graves et porteurs<br />

du virus A (H1N1), et 11 cas graves contre environ 2.000 morts français de la grippe saisonnière par an !<br />

Selon l’INVS, au 25.08.09, 85 décès ont été rapportés en Europe depuis le début de l’épidémie dont 59<br />

au Royaume-Uni et 16 en Espagne. Source : http://www.invs.sante.fr/surveillan...<br />

Selon le comité interministériel de crise réuni jeudi 27 août <strong>2009</strong>, pour faire le point sur l’épidémie de<br />

Grippe A : "Les inconnues subsistant encore concernent : la date de livraison des vaccins par les<br />

industriels, la date d’AMM ainsi que son périmètre (adultes, enfants, femmes enceintes…), la définition<br />

précise des personnes à risques et le taux de létalité du virus de la grippe A(H1N1)."<br />

Les décès lors d’une grippe saisonnière sont généralement liés à des décompensations de pathologies<br />

chroniques et des surinfections bactériennes, or rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que ces<br />

complications indirectes seront plus fréquentes avec la grippe A (H1N1).<br />

Risque de Syndrome Guillain-Barré SGB :<br />

Le syndrome de Guillain et Barré est une sorte de paralysie ascendante qui débute aux membres<br />

inférieurs pour monter progressivement. Dans les formes graves elle peut se compliquer de paralysie<br />

des muscles respiratoires et la personne atteinte devra alors être placée sous respirateur artificiel. La<br />

paralysie peut être irréversible.<br />

Comment peut-on éviter une répétition des complications rencontrées en 1976 aux États-Unis<br />

d’Amérique avec le vaccin contre la grippe porcine ? 46 millions de personnes avaient été vaccinées, et<br />

environ 4.000 d’entre elles ont porté plainte par la suite pour effets secondaires graves. Selon l’OMS<br />

"Des études laissent à penser que la vaccination régulière contre la grippe saisonnière pourrait être<br />

associée à une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré de l’ordre d’un à deux cas par<br />

million de personnes vaccinées. Pendant la campagne de vaccination antigrippale de 1976, ce risque a<br />

augmenté pour atteindre environ dix cas par million de personnes vaccinées, ce qui a conduit à un retrait<br />

du vaccin." Source : http://www.who.int/csr/disease/swin...<br />

Un vaccin contre la grippe porcine a de nouveau été associé à une augmentation du risque de<br />

SGB en 1993-1994. Les Américains avaient alors enregistré 74 cas de SGB en 1994, en forte hausse<br />

sur 1993 (37 cas).<br />

"Nous sommes tout à fait conscients du risque lié à la survenue de cas de Guillain-Barré chez les sujets<br />

vaccinés contre la grippe, explique Carmen Kreft-Jaïs, responsable de la pharmacovigilance à l’Agence<br />

française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un article du Monde du 20.08.09.<br />

Nous suivrons attentivement l’évolution du nombre de Guillain-Barré en cas de pandémie et de<br />

vaccination massive." Détails : http://www.lemonde.fr/planete/artic...<br />

Des procédures réglementaires spécifiques ont été conçues pour accélérer l’homologation des vaccins<br />

contre la grippe pandémique. Selon l’OMS, "des questions spécifiques, à propos de l’innocuité des<br />

vaccins contre une grippe pandémique, se posent inévitablement quand on commence à les administrer<br />

à grande échelle. Par exemple, des événements indésirables, trop rares pour être mis en évidence<br />

même au cours d’essais cliniques de grande ampleur, peuvent apparaître lorsque la vaccination<br />

concerne des populations très nombreuses. Toujours selon l’OMS, "par manque de temps, les données<br />

cliniques seront inévitablement limitées au moment où on commencera à administrer les vaccins contre<br />

la grippe pandémique. Les tests d’innocuité et d’efficacité devront donc se poursuivre après avoir<br />

commencé à les administrer".


Pour toutes ces raisons, l’OMS conseille à tous les pays qui administreront des vaccins contre la grippe<br />

pandémique de surveiller attentivement leur innocuité et leur efficacité<br />

Détails : http://www.who.int/csr/disease/swin...<br />

Problèmes de l’adjuvant du vaccin H1N1<br />

Un adjuvant est une substance chimique qui est utilisée pour rendre le vaccin plus efficace et qui peut<br />

permettre d’utiliser une dose d’antigènes plus faible. La question est de savoir l’impact que pourrait avoir<br />

un nouvel adjuvant sur les maladies auto-immunes qui sont justement causées par un dérèglement du<br />

système immunitaire.<br />

Un adjuvant, le AS03 utilisé pour le vaccin préparé par GlaxoSmithKline (GSK), permet d’utiliser de très<br />

faibles doses d’antigène, multipliant ainsi le nombre de doses possibles. Le système de surveillance qui<br />

sera en place devra garantir que les personnes qui ont une maladie auto-immune (diabète,<br />

hypothyroidie, arthrite, sclérose en plaques, etc.) ne verront pas leur problèmes s’aggraver.<br />

Le vaccin H1N1 contient 10 fois moins d’antigène (pour accélérer la production, vu les quantités à<br />

produire rapidement) grâce à la présence de l’adjuvant AS03, un amplificateur d’effet qui consiste en un<br />

mélange de squalène et de polysorbate.<br />

Un tel adjuvant n’a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin commercialisé à large échelle, et peut<br />

donc déclencher des réactions immunitaires excessives et augmenter la probabilité et la fréquence<br />

d’effets secondaires rares, mais graves et dangereux, tels que le syndrome de Guillain-Barré.<br />

Les additifs et adjuvants peuvent influencer la sécurité des vaccins de façon complètement imprévisible,<br />

comme on l’a vu par exemple avec le vaccin anti-méningo-enchéphalite à tiques TICOVAC, qui a dû être<br />

retiré du marché en 2001, 14 mois à peine après son lancement, pour cause d’effets secondaires graves<br />

et fréquents. La composition du Ticovac ne différait de celle de son prédécesseur que par deux additifs<br />

qui ont été éliminés depuis : l’albumine et un conservateur contenant du mercure. En conséquence le<br />

produit est interdit en Allemagne, et en France la posologie a été réduite de moitié, et l’indication a été<br />

retirée chez les enfants de moins de 3 ans. (détails dans les conclusions de la Commission de la<br />

transparence de la Haute Autorité de Santé : http://www.has-sante.fr/portail/upl...)<br />

Pourquoi ne pas continuer à miser sur les méthodes de production conventionnelles et éprouvées par<br />

les décennies d’expérience des vaccins contre la grippe saisonnière ?<br />

Car, contrairement à ces vaccins classiques, l’utilisation massive de vaccins nouveaux contenant des<br />

substances qui renforcent la réponse immunitaire pose des problèmes :<br />

• Notre expérience et nos connaissances des adjuvants amplificateurs de la réponse immunitaire<br />

sont très faibles, et chaque firme pharmaceutique utilise ses propres mélanges, dont elle détient<br />

les brevets.<br />

• Le passage des essais cliniques à l’administration systématique est une phase particulièrement<br />

sensible dans l’utilisation des médicaments. S’il a des effets secondaires inattendus, ceux-ci peuvent<br />

affecter un nombre très important de personnes avant qu’on puisse faire marche arrière. La vaccination<br />

immédiate de dizaines de millions de personnes par un vaccin peu testé est inquiétante : c’est une<br />

expérimentation grandeur nature.<br />

• La stimulation du système immunitaire par trois doses de vaccin antigrippal en quelques<br />

semaines est une nouveauté : la grippe saisonnière en septembre, puis deux doses de vaccin antipandémique<br />

adjuvanté à trois semaines d’intervalle.<br />

Marc Gentilini, le dissident de la grippe A<br />

Par Jean-Claude Jaillette – Rubrique 'Coup de Cœur' de l'hebdomadaire Marianne n°647 du 12 au 18 septe mbre <strong>2009</strong><br />

Il dit, à propos de la grippe A : "Pandémie ? Une pandémie de l’indécence plutôt", faisant allusion aux<br />

maux de l’Afrique, au sida, au paludisme, à la rougeole qui tuent dans l’indifférence. II dit aussi : "On va<br />

vivre sous la menace terroriste du virus jusqu’au mois d’avril... pour ceux qui passeront l’hiver." L’ironie<br />

s’esquisse sur son visage de jeune homme de 80 ans, une vie passée au service de la santé publique,<br />

une partie au service de la Croix-Rouge, qu’il a présidée, une autre à organiser la lutte contre les<br />

maladies infectieuses et tropicales. Et encore : "Je suis pour l’alerte, pas pour l’alarme." Il ponctue son<br />

discours de : "Je n’ai rien contre cette chère Roselyne, je l’aime bien même, mais...."


Marc Gentilini, qui a le sens de la formule, trouve que décidément l’époque manque d’humour. Trop<br />

sérieuse, trop grave, trop catastrophiste. Alors il s’amuse en imaginant quelqu’un tentant d’ouvrir une<br />

porte avec son coude pour éviter le contact avec le virus après avoir éternué dans le pli du bras comme<br />

le recommande le gouvernement, se lavant les mains 10 fois par jour avant de s’essuyer dans un<br />

torchon... sale. "Même propre, un torchon est sale."<br />

Et puis il redevient sérieux : "L’erreur par défaut est une vraie faute, mais par excès, c’est aussi une<br />

faute. " Ce qu’ii reproche au ministère de la Santé, c’est de ne pas envisager un autre scénario que celui<br />

du chaos. Responsable, la ministre ? Non, plutôt les experts qui l’influencent. Au premier rang desquels<br />

il place l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui cherche à faire oublier ses errances à propos du<br />

développement du sida. On nous a déjà fait le coup en2005 avec la grippe aviaire. "On nous promettait<br />

500000 morts en France. Résultat : pas un." L’esprit taquin revient : "C’est quand même la première fois<br />

que les télés recensent au cas par cas les effets d’une maladie virale... qui se soigne en deux tours avec<br />

du paracétamol". Le Pr Marc Gentilini voudrait aider Roselyne Bachelot pour qu’elle ose dire la vérité<br />

aux Français : si le virus mute, ça peut être très grave, et tout ce qui est prévu n’y suffira pas ; mais<br />

l’épidémie peut être aussi très douce. "Dans ce cas, des comptes seront demandés alors qu’on<br />

augmente le forfait hospitalier, qu’on dé rembourse pour combler le déficit de la Sécu." Une dose de<br />

sérieux avant d’ajouter : "Je ne voudrais paraître ni suffisant ni agressif. Je suis un contrepoids aux<br />

experts.") Un dissident plutôt, tant il est seul à oser prendre la parole.<br />

Marc Gentilini né le 31 juillet 1929 à Compiègne (Oise) est un professeur de médecine français, spécialiste des maladies<br />

infectieu-ses et tropicales, membre de l'académie de médecine et membre du Conseil économique et social.<br />

Marc Gentilini a été le chef du service de médecine tropicale et parasitaire à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris, et titulaire de la<br />

chaire de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie. Puis à la retraite il a été élu Président de la Croix-Rouge Française,<br />

fonction qu'il a assumée de 1997 à 200 ; il a été également été membre de la Halde (la Haute autorité de lutte contre les<br />

discriminations et pour l'égalité) de sa création en 2005 jusqu'en 2007.<br />

Un point du vue sur les propositions préventives et curatives proposées par les pouvoirs publics<br />

par rapport à la grippe A (H1 N1) par un militant de Act Up ainsi qu'une revue médicale allemande<br />

indépendante :<br />

Mojo Guitou, militant de Act Up, écrit : de part mon activité au sein d'Act Up j'ai accès à des infos qui ne<br />

sont pas diffusées largement.<br />

Je fais suivre un mail que j'ai reçu concernant la grippe porcine A (H1N1) et qui je pense est très<br />

intéressant.....et qui nous donne le point de vue contre cette grippe vue par une revue médicale<br />

allemande indépendante, en l'occurrence 'Arznei-Telegramm', en réponse à la question "les éventuels<br />

problèmes de l'efficacité du Tamiflu en Allemagne peuvent-ils être de la même nature en France ?"<br />

Bonne lecture et bonne réflexion.....<br />

29.08.<strong>2009</strong><br />

Grippe A : un vaccin douteux aux adjuvants risqués sera expérimenté directement sur la population,<br />

déplore Arznei-Telegramm. La revue médicale allemande indépendante Arznei-Telegramm a envoyé le<br />

25 août à son réseau (blitz a-t) un texte qui revient sur le caractère bénin de la grippe A (H1N1) (appelée<br />

toujours "grippe porcine" en Allemagne), sur l’absence de preuves d’efficacité du Tamiflu et la<br />

résistance de souches virales de plus en plus nombreuses à cet antiviral.<br />

Le texte met l’accent surtout sur les particularités des nouveaux vaccins. La revue déconseille la<br />

vaccination, d’abord parce qu’elle n’a pas vraiment d’utilité en l’état, mais surtout parce que les<br />

vaccins que nous aurons en Europe seront différents de ceux utilisés aux Etats-Unis. En effet, l’agence<br />

américaine du médicament a tiré quelques leçons du fiasco de la grippe porcine de 1976 et se montre<br />

plus prudente que l’agence européenne du médicament (EMEA) et les autorités sanitaires européennes.<br />

Celles-ci sont prêtes à faire vacciner des centaines de millions d’Européens avec des vaccins fabriqués<br />

selon des technologies non éprouvées, à l’aide d’adjuvants amplificateurs de la réponse immunitaire<br />

dont les risques ne sont pas connus, faute d’essais cliniques d’envergure.<br />

Le directeur d’Arznei-Telegramm, Wolfgang Becker-Brüser, a déjà jeté un pavé dans la mare en parlant,<br />

dans un entretien accordé le 3 août au très sérieux hebdomadaire Der Spiegel, de cette vaccination<br />

massive comme d’une "expérimentation grandeur nature sur la population". Il persiste et signe, avec la


édaction entière, par exemple dans ce texte appelé "Schweinegrippe : Alles im Griff ?", dont<br />

Pharmacritique vous propose une traduction.<br />

Pour compléter ce texte, vous pouvez lire aussi les quelques notes réunies sur ce blog sous la catégorie<br />

"Grippe A H1N1, grippe porcine, Tamiflu". Les intertitres [entre parenthèses droites] sont de<br />

Pharmacritique.<br />

Illustration : le Dr Wolfgang Becker-Brüser dans un entretien accordé à la première chaîne allemande de<br />

télévision publique ARD (voir la note "La télé publique allemande critique le business de la grippe A,<br />

l'inefficacité du Tamiflu et les pressions de Roche sur les autorités ").<br />

• Grippe porcine : les mesures préconisées seront-elles efficaces ? ("Schweingrippe : Alles im<br />

Griff ?") [Une grippe légère et le scénario catastrophe des autorités sanitaires]<br />

"A peine quelques jours après le diagnostic des premiers cas au Mexique, Sir Roy ANDERSON, le<br />

conseiller du gouvernement britannique, s’est hâté de qualifier la grippe porcine de pandémique. Et ce<br />

out en insistant sur la disponibilité de "deux antiviraux efficaces" [1]. Ce qu’il n’a pas dit, par contre, c’est<br />

qu’il touche l’équivalent de 136.000 euros par an pour ses activités de lobbyiste sur le compte de<br />

GlaxoSmithKline [GSK] [2], le laboratoire pharmaceutique qui commercialise l’inhibiteur de la neuraminidase<br />

zanamivir (RELENZA) et le vaccin PANDEMRIX [3].<br />

Le 11 juin <strong>2009</strong>, c’est-à-dire 45 jours après que les premières infections ont été rendues publiques,<br />

l’OMS a déclaré que la grippe porcine était une pandémie.<br />

Cette même affection est désignée aussi par les termes grippe mexicaine, nouvelle grippe ou encore<br />

grippe pandémique H1N1, influenza <strong>2009</strong>, grippe A H1N1 [Influenza A(H1N1)].<br />

Autour de 15.000 personnes seraient (ou auraient été) malades en Allemagne à ce jour. On estime que<br />

les chiffres réels devraient être plus importants. 80% des contaminations ont eu lieu à l’étranger. La<br />

plupart des cas allemands sont légers et sans complications. Aucun décès n’a été enregistré. Tout cela<br />

contraste avec la grippe "normale", saisonnière, à laquelle on attribue chaque année des milliers de<br />

morts ; mais la validité de ces chiffres n’est pas certaine, compte tenu de l’opacité de la base de<br />

données dont ils sont issus (Arznei-Telegramm a-t 2008 ; 39: 101-2).<br />

Alors que la grippe saisonnière menace surtout les personnes plus âgées, les données internationales<br />

semblent indiquer que la grippe porcine toucherait en particulier les moins de 25 ans. Selon l’OMS,<br />

elle aurait des conséquences graves et mortelles surtout chez les 30 à 50 ans [4].<br />

Lorsqu’il y a une menace de pandémie, les autorités ont le devoir de se préparer à faire face aux<br />

dangers éventuels, ce qui inclut la prise en compte des scénarios les plus pessimistes. Elles doivent<br />

s’assurer que des vaccins et des médicaments seront disponibles en quantité suffisante, au cas où il y<br />

en aurait besoin. Rien de plus normal, on en convient.<br />

Mais le devoir de protéger la population inclut aussi le choix minutieux de vaccins et de médicaments<br />

dont l’efficacité est bonne et dont la tolérance et le profil de sécurité sont les meilleurs<br />

possibles. Ce même devoir implique une information raisonnable de la population sur les dangers réels<br />

de la pandémie. Or lorsque le Paul-Ehrlich-Institut (PEI [responsable des vaccins et des biomédicaments,<br />

NdT]) pronostique pour l’automne l’arrivée d’une vague qui causera des cas graves et des<br />

décès [5], cela a pour principal résultat d’attiser les craintes. Les peurs et la panique résultent aussi des<br />

gros titres alarmistes que l’on voit depuis des semaines partout dans les media. Prenons l’exemple de<br />

Die Zeit [hebdomadaire allemand, NdT], qui pense savoir ce qui nous attend : "L’exemple de l’Argentine<br />

nous montre la capacité de nuisance de la grippe porcine en période hivernale"[6].<br />

D’autre part, les hommes politiques et les autorités sanitaires donnent l’impression de contrôler la<br />

situation, dans un pays bien préparé à faire face, notamment grâce aux expériences antérieures avec<br />

la grippe aviaire. Ils nous informent des plans d’action mis en place, ils autorisent des prototypes de<br />

vaccins anti-pandémiques [Pandemie-Vakzinen], ils passent commande de vaccins et d’inhibiteurs<br />

de la neuraminidase [mode d’action désignant les médicaments antiviraux Relenza et Tamiflu, NdT] pour<br />

les stocker en grande quantité.<br />

Le président du PEI explique la stratégie en disant qu’ "il ne serait pas logique de ne pas vacciner contre<br />

H1N1" [8]. A ce qu’on sait à l’heure actuelle, c’est le laboratoire GSK qui livrera les premières<br />

50 millions de doses d’un vaccin anti-grippe A semblable à celui autorisé contre la grippe aviaire sous le<br />

nom de PANDEMRIX [3].


• Vaccin : peu d’antigène et des amplificateurs d’effet très peu connus<br />

Le nouveau vaccin monovalent fragmenté inactivé est lui aussi cultivé sur des œufs, mais l’antigène<br />

analogue à la grippe porcine remplace celui de la grippe aviaire, et il ne contient que 3,75 µg<br />

[microgrammes] d’antigène, à la différence des vaccins trivalents contre la grippe saisonnière, qui en<br />

contiennent 45 µg, soit 3 x 15 µg. Une telle diminution de la quantité d’antigène est rendue possible<br />

par la présence de l’adjuvant AS03, un amplificateur d’effet qui consiste en un mélange de squalène, de<br />

polysorbate et de vitamine E. Un tel adjuvant n’a jamais été utilisé auparavant dans un vaccin<br />

commercialisé à large échelle [9]. Il faut savoir que de tels adjuvants ne renforcent pas seulement<br />

l’immunogénicité, mais aussi les éventuelles réactions immunitaires excessives indésirables. Cela peut<br />

se manifester par des réactions locales tels que gonflements et douleurs au site d’injection comme par<br />

des effets systémiques tels que maux de tête, fièvre, frissons, et ainsi de suite. Il n’est pas exclu que ce<br />

mélange qui sert d’adjuvant augmente la probabilité et la fréquence d’effets secondaires rares,<br />

mais graves et dangereux, tels que le syndrome de Guillain-Barré.<br />

Les additifs et adjuvants peuvent influencer la sécurité des vaccins de façon complètement imprévisi-ble,<br />

comme on l’a vu par exemple avec le vaccin anti-méningo-enchéphalitque TICOVAC [FSME-Impfstoff<br />

Frühsommer-Meningo-Enzephalitis, c’est-à-dire celle survenant au début de l’été, NdT]. Ce vaccin,<br />

présenté lors de son autorisation comme ayant une tolérance particulière-ent bonne, a dû être retiré du<br />

marché en 2001, 14 mois à peine après son lancement, pour cause d’effets secondaires graves et<br />

fréquents. La composition du Ticovac ne différait de celle de son prédécesseur que par deux additifs qui<br />

ont été éliminés : l’albumine et un conservateur contenant du mercure (a-t 2001; 32: 41-3).<br />

A ce jour, l’agence états-unienne du médicament FDA [Food and Drug Administration] a préféré se<br />

passer d’amplificateurs d’immunité et continuer à miser sur les méthodes de production conventionnelles<br />

et éprouvées, y compris dans le cas du vaccin anti-pandémique [10]. La raison ? Les<br />

décennies d’expérience que nous avons avec les vaccins contre la grippe saisonnière, qui sont produits<br />

chaque année de la même façon, en changeant simplement les antigènes. C’est ce type de vaccin qui<br />

devrait être le plus utilisé.<br />

Car, contrairement à ces vaccins classiques, l’utilisation massive de vaccins nouveaux contenant des<br />

substances qui renforcent la réponse immunitaire pose des problèmes :<br />

- Notre expérience et nos connaissances des adjuvants amplificateurs de la réponse immunitaire sont<br />

très faibles, et chaque firme pharmaceutique mise sur ses propres mélanges, c’est-à-dire ceux dont elle<br />

détient les brevets. Cependant, l’exemple des Etats-Unis montre que la technologie permettant de<br />

diminuer la teneur en antigène par l’ajout des amplificateurs d’effet n’est pas indispensable pour<br />

accélérer la production. Et puisque les vaccins anti-pandémiques ne contiennent qu’un seul antigène,<br />

leur production ne nécessite de toute façon qu’un tiers de la quantité nécessaire à la production des<br />

vaccins conventionnels contre la grippe.<br />

- Le passage des essais cliniques à l’administration systématique est une phase particulièrement<br />

sensible dans l’utilisation des médicaments. Si un médicament [ou vaccin] est implémenté massivement<br />

et qu’il a des effets secondaires inattendus, ceux-ci peuvent affecter un nombre très important de<br />

personnes avant qu’on puisse faire marche arrière. Et c’est pourquoi nous estimons que la vaccination<br />

immédiate de 25 millions d’Allemands par un vaccin à peine testé est inquiétante : c’est une<br />

expérimentation grandeur nature.<br />

- Il est question d’une immunisation par deux doses de vaccin anti-pandémique adjuvanté, mais leur<br />

justification et leur nécessité sont sujettes à caution. Qui plus est, une troisième vaccination -<br />

celle contre la grippe saisonnière – viendrait s’ajouter à cela. Il n’est pas sûr que les Allemands<br />

acceptent un tel schéma de vaccination, qui n’est par ailleurs pas celui préconise par la FDA.<br />

L’agence fera d’abord tester les vaccins avant de décider du dosage et du nombre de doses [10, 11].<br />

• Grippe A et vaccination des femmes enceintes. Adjuvants à risque :<br />

- Selon des données et des estimations états-uniennes, par rapport à la population générale, les<br />

femmes enceintes infectées auraient un risque quatre fois supérieur de faire des complications et d’être<br />

hospitalisées, et ce risque augmenterait en fonction de la durée de la grossesse [ein (…) mit Dauer der<br />

Schwangerschaft zunehmendes Risiko] [13]. Ces projections se basent sur un petit nombre<br />

d’événements (11 hospitalisations et 6 décès). Et pourtant, l’OMS recommande la vaccination des<br />

femmes enceintes. C’est plus rassurant de savoir que les Américaines peuvent avoir recours là-bas au


vaccin anti-pandémique non adjuvanté, qui est par ailleurs testé aussi chez les femmes<br />

enceintes [11]. Il n’en va pas de même en Allemagne, ou nous aurons les vaccins adjuvantés sans<br />

véritables données sur leur sécurité. Selon les informations données par la porte-parole du<br />

Paul-Ehrlich-Institut, les comités d’éthique n’accepteraient pas que l’on teste un vaccin adjuvanté sur<br />

cette population [9]. En Allemagne, les femmes enceintes et les citoyens dans leur ensemble ne<br />

pourront pas bénéficier d’un vaccin non adjuvanté, qui serait plus sûr, car produit selon les méthodes<br />

conventionnelles. Nous considérons que recommander aux femmes enceintes de se faire vacciner par<br />

le vaccin contentant des amplificateurs de la réponse immunitaire est contraire aux principes de<br />

précaution inscrits dans la [législation sur la] protection des consommateurs.<br />

• Rapport bénéfices-risques non vérifié. Les autorités suivent aveuglément les laboratoires]<br />

- Les vaccins adjuvantés seraient efficaces "non seulement contre la souche virale contenue dans les<br />

vaccins respectifs, mais aussi contre des variantes de cette souche" [7]. Or nous ne disposons d’aucune<br />

preuve clinique de ces allégations, et tout porte à croire que les vaccins n’auraient aucune efficacité face<br />

à un virus qui connaîtrait des mutations importantes.<br />

- Le vaccin anti-pandémique contient du thiomersal. Ce conservateur au mercure, actuellement<br />

largement interdit dans les vaccins, est censé diminuer les coûts du stockage et de la logistique [12].<br />

- La commande massive ne s’accompagne pas de critères de qualité, ni d’exigences de preuves de<br />

sécurité et d’efficacité des vaccins. Les tests de durée réduite ne suffiront que pour déterminer le taux<br />

d’anticorps, qui servira de critère de jugement substitutif. La commande passée par les autorités n’est<br />

malheureusement pas conditionnelle ; elle n’a pas exigé qu’une étude soit faite pour que les aspects<br />

relatifs aux bénéfices concrets apportés aux patients puissent être systématiquement évalués à l’aide de<br />

critères de jugement pertinents, portant par exemple sur la fréquence des crises d’asthme, des<br />

pneumonies ou des décès chez les vaccinés par rapport aux non vaccinés. Si cela avait été fait, nous<br />

aurions au moins pour les pandémies futures une base scientifique plus solide sur laquelle décider des<br />

stratégies de prophylaxie qu’il convient de mettre en place.<br />

- Alors même que des fonds publics ont été alloués aux laboratoires lors de la grippe aviaire, afin qu’ils<br />

"continuent leurs recherches en vue du développement de vaccins anti-pandémiques", le ministère<br />

fédéral de la santé et le comité des ministres de la santé des länder n’ont pas riposté lorsque ces<br />

mêmes laboratoires ont fait pression sur eux. Ainsi, GSK a formulé un avertissement resté certes poli,<br />

mais pas moins tranchant : "Compte tenu de la très forte demande mondiale [de vaccins], (…) veuillez<br />

confirmer immédiatement vos commandes, sans rétractation possible, conformément aux conditions<br />

prévues par contrat " [15].<br />

[Des détails sur les pressions proches du chantage exercées par Roche, fabricant du Tamiflu, sur les<br />

autorités allemandes, etc. sont exposés dans la note de Pharmacritique "La télé publique allemande<br />

critique le business de la grippe A...», NdT].<br />

[Une vaccination très coûteuse. Gaspillage des deniers publics, énormes profits pour les firmes]. La<br />

vaccination massive programmée en Allemagne devrait coûter la somme astronomique d’un milliard<br />

d’euros. C’est beaucoup d’argent pour un vaccin douteux. On espérait que la diminution de la teneur en<br />

antigènes – par rapport aux méthodes conventionnelles de production des vaccins contre la grippe –<br />

allait entraîner des baisses de prix. En vain. Le prix désormais fixé à 18 euros pour les deux doses –<br />

auquel s’ajoutent deux fois 5 euros pour la vaccination, donnant un forfait de 28 euros couvert par<br />

l’assurance-maladie – est même plus élevé que celui du vaccin contre la grippe saisonnière, qui coûte<br />

14 euros par vaccination […]. Le prix est plus élevé, bien que la vente en très grande quantité soit très<br />

peu coûteuse pour les laboratoires, qui ne livreront d’ailleurs que les flacons contenant plusieurs doses.<br />

Les firmes n’auront pas non plus de dépenses promotionnelles à faire, alors qu’elles investissent<br />

habituellement un quart de leurs chiffres de vente dans diverses formes de marketing et de publicité<br />

[16].<br />

• Une opacité favorisant les conflits d’intérêts<br />

Malgré l’importance de cette commande passée par les autorités, les conditions qui l’accompa-gnent<br />

n’ont pas été rendues publiques. Ce qui n’est pas sans poser problème, puisqu’il ne faut pas oublier qu’il<br />

peut y avoir des conflits d’intérêts des personnes chargées de négocier ces conditions, comme dans le<br />

cas des contrats fixant les rabais obtenus pour des achats en grande quantité (a-t 2008; 39: 1-3).


Tamiflu et Relenza : efficacité controversée dans les grippes saisonnières, peu probable dans la grippe<br />

A : A l’heure actuelle, les inhibiteurs de la neuraminidase oseltamivir (TAMIFLU) et zanamivir<br />

(RELENZA) sont les seuls moyens réellement disponibles utilisés dans la prophylaxie et le traitement de<br />

la grippe. Mais il n’existe aucune évaluation systématique de leur efficacité dans cette nouvelle forme de<br />

grippe. Leur efficacité et leur bénéfice clinique semble plutôt peu probables dans la grippe A, si on se<br />

rapporte aux enseignements tirés de l’utilisation de ces moyens dans la grippe saisonnière. Chez les<br />

adultes infectés par une grippe saisonnière, l’oseltamivir peut réduire d’un jour en moyenne la durée de<br />

la maladie, mais aucun impact significatif de ces médicaments sur les complications et les décès n’a pu<br />

être prouvé (a-t 2005; 36 : 62-3) [17].<br />

Il n’y a que peu de données sur l’effet de l’oseltamivir [Tamiflu] chez les femmes enceintes, mais au<br />

moins leur évaluation ne laisse pas présager des effets secondaires plus importants, et il n’y a pas<br />

d'indices d’effets tératogènes [18].<br />

Selon une méta-analyse actuelle sur l’efficacité des inhibiteurs de la neuraminidase chez les enfants<br />

touchés par la grippe saisonnière, les médicaments réduisent d’à peu près un jour la durée de la<br />

maladie – valeurs médianes allant d’une demi-journée à un jour et demi -, tout comme chez les adultes.<br />

Il n’y a pas de preuves d’un impact favorable significatif sur le taux de complications, incluant les crises<br />

d’asthme et les infections bactériennes [19]. De plus, les enfants ne tolèrent pas bien l’oseltamivir, qui a<br />

des effets secondaires fréquents tels des troubles gastro-intestinaux et des troubles<br />

neuropsychiatriques de type cauchemars, difficultés de concentration, fatigue ou troubles du sommeil<br />

[20, 21]. Un autre argument contre une utilisation large de l’oseltamivir chez les enfants est qu’il induit<br />

des risques imprévisibles, parmi lesquels figurent les troubles du comportement avec mise en danger de<br />

l’intégrité mentale et physique (a-t 2007; 38: 40) [des suicides ont été signalés au Japon, par exemple,<br />

NdT].<br />

• De plus en plus de virus H1N1 résistants au Tamiflu]<br />

Plus on utilise l’oseltamivir, plus le risque de résistance des souches virales augmente. Il a suffi de<br />

quelques mois pour que les virus saisonniers A H1N1 qui circulent actuellement aux Etats-Unis et<br />

se multiplient aussi en Allemagne deviennent presque tous résistants (a-t <strong>2009</strong>; 40: 21). L’année<br />

dernière, 19% des virus AH1N1 circulant en Europe se sont révélés résistants à l’oseltamivir [Tamiflu]<br />

[22]. Le développement des résistances a été décrit entre-temps aussi dans le traitement de la grippe<br />

porcine en Europe, en Asie et aux Etats-Unis [22, 23]. En général, les souches résistantes restent<br />

sensibles au zanamivir [Relenza]. L’antiviral plus ancien connu sous le nom générique amantandine<br />

[Mantadix] n’a aucun effet dans la grippe porcine [24].<br />

Conclusions : La grippe dite porcine a des formes cliniques légères dans la plupart des cas en<br />

Allemagne. Les autorités politiques et sanitaires ainsi que les laboratoires pharmaceutiques veulent<br />

donner l’impression trompeuse qu’une éventuelle pandémie serait maîtrisée grâce aux stocks<br />

d’inhibiteurs de neuraminidase et aux vaccinations prévues, et ce même si le virus devenait plus<br />

agressif.<br />

Le vaccin anti-pandémique de la firme GSK, que l’Allemagne compte utiliser pour vacciner en un<br />

premier temps 25 millions de personnes, contient un mélange d’adjuvants amplifiant la réponse<br />

immunitaire, qui n’a pas été utilisé auparavant dans des vaccins [à l’exception d’un vaccin peu prescrit,<br />

car réservé à une certaine catégorie de malades âgés, NdT]. Des vaccins adjuvantés de la sorte ont un<br />

profil de sécurité moins bon que les vaccins produits selon les méthodes classiques. Les risques liés à<br />

ces adjuvants - de voir apparaître des effets secondaires rares et sévères, par exemple, n’ont pas été<br />

suffisamment analysés et explicités. La FDA (l’agence américaine du médicament) est plus prudente :<br />

les vaccins anti-pandémiques utilisés aux Etats-Unis sont fabriqués selon les technologies éprouvées,<br />

sans amplificateurs de la réponse immunitaire.<br />

En Allemagne, nous ne disposerons pas des mêmes vaccins, produits de façon conventionnelle. Même<br />

les femmes enceintes n’y auront pas droit, alors qu’il n’existe aucune étude sur les effets des adjuvants<br />

amplificateurs d’immunité sur la grossesse, ce dont les recommandations officielles ne tiennent pas<br />

compte lorsqu’elles préconisent la vaccination.


Le coût de la vaccination par ce vaccin insuffisamment testé devrait s’élever à un milliard d’euros, ce qui<br />

constitue un gaspillage potentiellement dangereux des ressources.<br />

Compte tenu du caractère bénin de la grippe porcine dans son ensemble, nous nous prononçons contre<br />

les mesures préconisées consistant à implémenter une vaccination massive avec un vaccin adjuvanté<br />

insuffisamment testé.<br />

[Notes]<br />

1 BBC Radio 4 Today, 1. Mai <strong>2009</strong> ; http://news.bbc.co.uk/today/hi/today/newsid_8028000/80282...<br />

2 DERBYSHIRE, D.: MailOnline vom 27. Juli <strong>2009</strong> ; http://www.dailymail.co.uk/news/article1202389/<br />

Government-virus-expert-paid-116k-swine-flu-vaccine-manufacturers.html<br />

3 EMEA Europ. Beurteilungsbericht (EPAR) PANDEMRIX, Stand 18. Aug. <strong>2009</strong> :<br />

http://www.emea.europa.eu/humandocs/Humans/EPAR/pandemrix pandemrix.htm<br />

4 WHO : Pressemitteilung vom 11. Juni <strong>2009</strong> ;<br />

http://www.who.int/mediacentre/news/statements/<strong>2009</strong>/h1n1_...<br />

5 Zitiert nach Berliner Zeitung vom 7. August <strong>2009</strong><br />

6 Die Zeit vom 13. August <strong>2009</strong><br />

7 Paul-Ehrlich-Institut, Fragen und Antworten zu Impfstoffen gegen das pandemische (H1N1) <strong>2009</strong>-Virus<br />

(Schweinegrippe), Stand 22. Juli <strong>2009</strong><br />

8 Ärzte Zeitung vom 10. August <strong>2009</strong><br />

9 STÖCKER, S. (Paul-Ehrlich-Institut), persönl. Mitteilung vom 25. Aug. <strong>2009</strong><br />

10 Scrip <strong>2009</strong> ; Nr. 3456 : 22<br />

11 Centers for Disease Control: Press Briefing Transcripts, 21. Aug. <strong>2009</strong><br />

http://www.cdc.gov/media/transcripts/<strong>2009</strong>/t090821.htm<br />

12 Focus vom 24. Aug. <strong>2009</strong><br />

13 JAMIESON, D.J. et al.: Lancet <strong>2009</strong> ; 374 : 451-8<br />

14 Schutzkommission beim Bundesminister. des Inneren : Zwischenbericht vom 25. Sept. 2006, Schutz<br />

der Bevölkerung vor neu auftretenden Influenza-Viren<br />

15 apotheke adhoc : Hersteller setzte Länder unter Druck, 20. Aug. <strong>2009</strong><br />

16 Europäische Kommission: Zusammenfassung des Berichts über die Untersuchung des<br />

Arzneimittelsektors, 16. Juli 2008 ;<br />

http://ec.europa.eu/competition/sectors/pharmaceuticals/i...<br />

17 BURCH, J. et al.: Lancet Infect. Dis. <strong>2009</strong> ; 374, publiziert online, 8. Aug. <strong>2009</strong> ; DOI : 10.1016<br />

S1473-3099(09)70199-9<br />

18 TANAKA, T. et al.: Can. Med. Ass. J. <strong>2009</strong> ; 181: 55-8<br />

19 SHUN-SHIN, M. et al.: BMJ <strong>2009</strong> ; 339: b3127, published<br />

online ; DOI : 10.1136/bmj.b3172<br />

20 KITCHING, A. et al.: Eurosurveillance <strong>2009</strong> ; 14 (30), 4<br />

Seiten<br />

21 LLENSTEN, A. et al.: Eurosurveillance <strong>2009</strong> ; 14 (30), 4<br />

Seiten<br />

22 Scrip <strong>2009</strong> ; Nr. 2453 : 26<br />

23 MMWR <strong>2009</strong> ; 58 (32) : 893-6<br />

24 Deutsche Gesellschaft für Pädiatrische Infektiologie :<br />

Empfehlungen zur Therapie und Prophylaxe der Infektion mit<br />

dem Neuen Influenza A/H1N1-Virus bei Kindern und<br />

Jugendlichen, 14. Mai <strong>2009</strong><br />

Prudence, prenez vos précautions<br />

En cas d'épidémie de grippe A (H1N1), vous pouvez vous<br />

munir de ce masque ! Il est compatible avec le port de<br />

lunettes correctrices.<br />

A noter toutefois une recommandation importante : préférez<br />

un masque neuf n'ayant jamais servi, son port en sera<br />

facilité et n'entraînera aucune gène.<br />

Travailler en sécurité, c'est préserver sa santé !<br />

© <strong>2009</strong>, A.T.I. Arzneimittelinformation Berlin<br />

Pour lutter contre la grippe, il faut stimuler votre système<br />

immunitaire.<br />

Solution 1 : le vaccin (Peut-être efficace, nous l'avons vu, à<br />

condition qu'il corresponde au virus ).


Solution 2 : beaucoup plus agréable et efficace contre tous les virus : exemples :<br />

- Marcher au moins une demi-heure par jour<br />

- Prendre l’air<br />

- Eliminer le stress<br />

- Consommer des fruits ou jus de fruits (vitamines)<br />

- Activer la circulation sanguine<br />

- Boire une infusion tonifiante aux herbes aromatiques après les repas<br />

- Prendre du repos réparateur<br />

Quelques conseils de mise en application de la solution 2 :<br />

1 Je me promène jusqu’au bistro (je marche)<br />

2 Je m’installe à la terrasse (je prends l’air)<br />

3 Je mate la serveuse (ou le serveur) (j’élimine le stress)<br />

4 Je commande un verre de blanc puis un deuxième (j’absorbe les vitamines)<br />

5 Je prends le menu du jour arrosé d’une bouteille de Bordeaux (j’active ma circulation)<br />

6 Je termine le repas par un grog au rhum (infusion tonifiante)<br />

7 Je fume un joint (je respire des herbes aromatiques)<br />

8 Je rentre chez moi et je m’endors sur le canapé (repos réparateur)<br />

Et puis, comme auraient pu le dire nos grand-mères, un p'tit coup dans le nez vaut mieux qu'une grande<br />

piqûre dans l'c…<br />

Nostalgie quand tu nous tiens ...<br />

Scène 1 : Tu dois faire un voyage en avion<br />

- Année 1969 : Tu voyages dans un avion d'Air France, on te donne à manger et t'invite à boire ce que<br />

tu veux, le tout servi par de belles hôtesses de l'air et ton siège est tellement large qu'on peut s'asseoir à<br />

deux.<br />

- Année <strong>2009</strong> : Tu entres dans l'avion en continuant d'attacher le ceinturon qu'à la douane ils t'ont fait<br />

retirer pour passer le contrôle. Tu t'assois sur ton siège et si tu respires un peu trop fort tu mets un coup<br />

de coude à ton voisin, si tu as soif le steward t'apporte la carte et les prix sont ahurissants.<br />

Scène 2 : Michel doit aller dans la forêt après la classe, il montre son couteau à Jean avec lequel il<br />

pense se fabriquer un lance pierre<br />

- Année 1969 : Le directeur voit son couteau et lui demande où il l'a acheté pour aller s'en acheter un<br />

pareil.<br />

- Année <strong>2009</strong> : L'école ferme, on appelle la gendarmerie, on emmène Michel en préventive. TF1<br />

présente le cas aux informations en direct depuis la porte de l'école.<br />

Scène 3 : Discipline scolaire<br />

- Année 1969 : Tu fais une bêtise en classe. Le prof t'en colle deux. En arrivant chez toi, ton père t'en<br />

recolle deux autres.<br />

- Année <strong>2009</strong> : Tu fais une bêtise. Le prof te demande pardon. Ton père t'achète une moto et va casser<br />

la gueule au prof.<br />

Scène 4 : Franck et Marc se disputent et se flanquent quelques coups de poing après la classe<br />

- Année 1969 : Les autres les encouragent, Marc gagne. Ils se serrent la main et ils sont copains pour<br />

toute la vie.<br />

- Année <strong>2009</strong>: L'école ferme. TF1 proclame la violence scolaire, France Soir en fait sa première page et<br />

écrit 5 colonnes sur l'affaire.<br />

Scène 5 : Eric casse le pare brise d'une voiture du quartier, son père sort le ceinturon et lui fait<br />

comprendre la vie


- Année 1969 : Eric fera plus attention la prochaine fois, grandit normalement, fait des études, va à la fac<br />

et devient un excellent homme d'affaires.<br />

- Année <strong>2009</strong> : La police arrête le père d'Eric pour maltraitance sur un mineur. Eric rejoint une bande de<br />

délinquants. Le psy arrive à convaincre sa sœur que son père abusait d'elle et le fait mettre en prison.<br />

Scène 6 : Jean tombe en pleine course à pied, se blesse au genou et pleure. Sa prof Jocelyne le rejoint,<br />

le prend dans ses bras pour le réconforter<br />

- Année 1969 : En deux minutes Jean va beaucoup mieux et continue la course.<br />

- Année <strong>2009</strong> : Jocelyne est accusée de perversion sur mineur et se retrouve au chômage, elle écopera<br />

de 3 ans de prison avec sursis. Jean va de thérapie en thérapie pendant 5 ans. Ses parents demandent<br />

des dommages et intérêts à l'école pour négligence et à la prof pour traumatisme émotionnel. Ils<br />

gagnent les deux procès. La prof, au chômage et endettée, se suicide en se jetant d'en haut d'un<br />

immeuble. Plus tard, Jean succombera à une overdose au fond d’un squat.<br />

Scène 7 : Arrive le 28 <strong>octobre</strong><br />

- Année 1969 : Il ne se passe rien.<br />

- Année <strong>2009</strong> : C’est le jour du changement d'horaire : les gens souffrent d'insomnie et de dépression.<br />

Scène 8 : La fin des vacances<br />

- Année 1969 : Après avoir passé 15 jours de vacances en famille en Bretagne dans la caravane tractée<br />

par une 403 Peugeot, les vacances se terminent. Le lendemain tu repars au boulot, frais et dispos.<br />

- Année <strong>2009</strong> : Après 2 semaines aux Seychelles obtenues à peu de frais grâce aux bons vacances du<br />

Comité d’entreprise, tu rentres fatigué et excédé par 4 heures d’attente à l’aéroport suivies de 12 heures<br />

de vol. Au boulot il te faut 1 semaine pour te remettre du décalage horaire.<br />

Nostalgie quand tu nous tiens ...<br />

Et si on roulait à l'huile de friture ?<br />

Par Jeanne Beutter | Reporters d'espoir | 15/09/<strong>2009</strong> | 16H50<br />

Mangez frit, vous préserverez l'environnement ! Ce n'est pas une blague.<br />

L'huile qui sert à cuire nos frites et nos entrecôtes est capable de faire<br />

rouler une voiture. Un carburant bien moins polluant que le gazole, selon<br />

les écologistes. Et bien moins cher…<br />

• L'idée<br />

En cette fin <strong>2009</strong>, nous sommes bel et bien au beau milieu d'une vague<br />

verte ! Il est donc de bon augure, à l'heure où rouler au sans plomb<br />

devient un luxe désuet, de parler de biocarburant. Et celui issu des huiles<br />

de friture ou plus exactement des huiles alimentaires usagées (HAU) se<br />

révèle tout particulièrement savoureux.<br />

Il s'agit tout d'abord d'un biodiesel (carburant à base de matières organiques comme l'huile végétale de<br />

colza, par exemple). Fabriqué à partir d'huiles pures, il est donc directement issu de la culture<br />

d'aliments. Et là, le bât blesse. Alors que des milliards d'individus meurent de faim, on détourne la<br />

fonction première d'un aliment pour en faire un carburant… Bien que les Etats-Unis et le Brésil trouvent<br />

le procédé très lucratif, la plupart des experts attestent donc du caractère absurde de ces agro<br />

carburants de première génération.<br />

Mais usagées, c'est-à-dire préalablement utilisées pour cuisiner, ces huiles alimentaires deviennent un<br />

déchet tout aussi valorisable et transformable en carburant ! Une chance ! Puisque qu'en France, le<br />

gisement des huiles de friture issues de la restauration -rapide essentiellement- s'élève à environ 100<br />

000 tonnes par an, soit 0,2% de toute notre consommation d'énergie, tous transports confondus…<br />

Et si certaines études critiquent encore le bilan carbone de ce biocarburant, la généralisation de son<br />

utilisation dans les pays européens comme l'Allemagne ou la Belgique nous porte à croire qu'il est plutôt<br />

positif. Certes, la dose de dioxyde de carbone qu'il dégage n'est pas moindre -mais neutre car végétale


et non fossile. Il n'en reste pas moins que les émissions de soufre, de métaux lourds et de particules<br />

cancérigènes, elles, sont quasi nulles, selon l'ADEME.<br />

• Comment la mettre en pratique<br />

Vaincre les blocages législatifs<br />

En France, nombreux sont les bricoleurs amateurs équipés pour effectuer leur propre transformation<br />

dans leur garage. L'opération est apparemment assez simple. Une fois traitée, l'huile n'a plus qu'à être<br />

ajoutée à hauteur de 30 à 50% à du diesel et le tour est joué.<br />

Seulement voilà, aussi élémentaire soit la manipulation, elle en demeure tout simplement illégale.<br />

Malgré une directive européenne de 2003 qui encourage, entre autres, l'utilisation des huiles végétales<br />

en tant que biocarburant, la loi française, elle, reste floue sur le sujet.<br />

Nous nous confrontons, ici, à un réel vide juridique d'une complexité dont seuls les Français ont le<br />

secret. Entre décret, loi, code des douanes et pratique, impossible de saisir la légalité. Toutefois, le fait<br />

est que seuls les agriculteurs sont autorisés à utiliser ce type d'huile végétale. Les collectivités,<br />

également, si et seulement si elles s'engagent à franchir une par une les nombreuses barrières<br />

procédurières établies.<br />

Concernant les particuliers, le vide s'élargit : rien ni personne ne l'autorise mais tout le monde semble le<br />

tolérer. Philippe Chesneau, vice-président de la région Paca, chargé de l'emploi ne se l'explique pas :<br />

"Les qualités environnementales de ces biocarburants à base d'huiles usagées sont évidentes et la<br />

pratique est créatrice d'emplois ! Malheureusement, le poids des pétroliers reste trop fort."<br />

Jean-Louis Roumegas, porte-parole des Verts, soutient l'hypothèse :<br />

"Cette illégalité n'est qu'une question de fiscalité, rien d'autre. Pourtant, le procédé fonctionne bien.<br />

Partout en France, des filières alternatives s'organisent. Pourquoi ne pas les légaliser et les encadrer ?"<br />

Quitte à leur faire payer, comme tout autre producteur de biocarburant, la taxe intérieure sur les produits<br />

pétroliers. Mais la question reste sans réponse du côté des pouvoirs publics…<br />

• Une collecte encore timide<br />

Quoi qu'il en soit, les huiles alimentaires usagées sont considérées par le législateur comme un déchet<br />

polluant. Les restaurateurs sont donc "tenus d'en assurer ou d'en faire assurer l'élimination dans les<br />

conditions propres à éviter les nuisances pour l'environnement", selon la loi du 13 juillet 1992. La mise<br />

en décharge ou dans les égouts de ces huiles est, bien évidemment, passible de poursuites, quelles<br />

qu'en soient les quantités.<br />

Une filière de collecteurs agréés s'est donc peu à peu créée sur tout le territoire, capable aujourd'hui de<br />

récolter 35% du gisement national et offrant un service de ramassage et de stockage des huiles de<br />

fritures de restauration. Mais pour quelle utilisation ? La revente à des pays, capables de la transformer<br />

et de l'utiliser en tant que carburant.<br />

Récapitulons : une ressource propre, qui ne puise pas dans le capital naturel de la planète, est<br />

accessible en quantité non négligeable sur le territoire. Pourtant, les deux tiers se retrouvent très<br />

certainement dans les égouts puis dans les stations d'épuration, non équipées pour traiter ce type de<br />

graisse. D'où leurs dysfonctionnements si fréquents. Et le tiers que l'on réussit à sauver est envoyé à<br />

l'étranger pour une utilisation visant à réduire la dépendance des pays aux énergies fossiles,<br />

conformément au Protocole de Kyoto…<br />

• Des usagers de plus en plus nombreux<br />

C'est très précisément cette situation absurde qui a donné naissance à<br />

l'association Roule ma frite (RMF) en 2005 à Marseille. Equipée du<br />

matériel nécessaire au filtrage et nettoyage de l'huile, RMF la collecte<br />

auprès des restaurateurs locaux puis fournit à ces 500 adhérents un<br />

mélange gazole/HAU, à 60 centimes le litre, voire 40 centimes quand le<br />

chauffeur apporte sa propre huile. "Notre action est tout d'abord militante",<br />

explique Catherine Nieuwenhove, directrice de RMF Marseille :<br />

"Nous sommes pour une économie locale et écologique. Alors la loi, on ne s'en préoccupe pas.<br />

D'ailleurs, nos adhérents et nous-mêmes n'avons jamais d'ennuis avec la justice. Ce serait absurde<br />

puisque nous agissons conformément au droit européen !"


C'est la raison pour laquelle la région Paca soutient l'association. A l'instar de la communauté<br />

d'agglomérations de La Rochelle qui, non contente d'accueillir sur son territoire l'une des cinq antennes<br />

de RMF, s'est engagée, en juin dernier, à expérimenter, avec l'accord de l'Etat, le biocarburant à base<br />

d'HAU pour faire rouler huit véhicules du service assainissement de la collectivité. Une grande première<br />

qui pourrait attester de l'évolution française… tout comme la très récente sortie de terre de cette<br />

curieuse usine de Veolia, spécialisée dans le traitement des HAU.<br />

Depuis "juin ou juillet <strong>2009</strong>", dixit Clément Levos, directeur de la communication de Sarp Industries,<br />

filiale de Veolia Propreté, une usine de biodiesel à base d'huile de friture fonctionne à Limay, dans les<br />

Yvelines. Enfin, la situation absurde -que nous évoquions quelques lignes plus haut- qui poussait les<br />

collecteurs à revendre leur récolte à l'étranger est terminée. Et monsieur Levos de s'en réjouir :<br />

"Bientôt, grâce à cette usine, la France traitera et valorisera sur son territoire 45 000 tonnes d'HAU par<br />

an."<br />

Petit problème… la France n'en collecte qu'à peine 35 000 tonnes aujourd'hui. "Des efforts restent à<br />

faire mais nous allons dans le bon sens", affirme l'homme. Et cette fois, le fameux biodiesel sera-t-il<br />

utilisé en France ? Bien sûr que oui ! Par les véhicules de Veolia d'abord puis par les pétroliers qui<br />

achèteront la production. Pour les particuliers, il faudra encore attendre…<br />

Ce que je peux faire<br />

Le Placard mécanique, le réseau Pétales, Roule Ma frite et les autres militent tous pour l'utilisation locale<br />

et solidaire de ce carburant odorant (il fallait tout de même le préciser). Vous pouvez donc les rejoindre<br />

sans crainte de représailles. Reste à voir si votre moteur peut le supporter. Il semblerait que les voitures<br />

les plus récentes avalent avec difficulté ce précieux liquide, même si des ajustements mécaniques sont<br />

toujours possibles.<br />

• Les 'huileux' devant la justice : rouler à l’huile de friture : écologique mais illégal (Cycy et David.)<br />

Soumis par Vavar le mer, 27/02/2008 - 15:03.<br />

Faire tourner son diesel avec cet improbable carburant, c’est possible. Certains le préfèrent même à<br />

l’huile de colza ou au bioéthanol jugés peu respectueux de l’environnement. Mais en France, pour les<br />

particuliers, c’est interdit.<br />

"Je suis né en 1978. Juste avant le deuxième choc pétrolier et Tchernobyl. Aujourd’hui l’ours blanc<br />

disparaît et la fonte de la banquise est une réalité. Ca va quoi !".<br />

A 30 ans, Gregory n’a pas attendu le Grenelle de l’environnement pour agir contre le réchauffement<br />

climatique. Depuis un peu plus d’un an il est pompiste. Mais chez lui, l’explosion du prix du baril n’a<br />

aucune incidence. Car à la pompe, ou plutôt à l’entonnoir, pas de Gasoil ni de Super mais de l’huile de<br />

friture uniquement. Avec 1600 euros TTC, cet ancien chargé de communication de Greenpeace a créé,<br />

l’année dernière, la station service la plus écologique de l’île d’Oléron. Son nom ? "Roule ma fritte 17".<br />

Car son carburant, il va le chercher directement chez les restaurateurs, dans "un gisement très<br />

prometteur", les cuves de friteuses.<br />

Le procédé est simple. Une fois collectées, les huiles usagées sont filtrées puis transformées en<br />

carburant revendu aux adhérents de l’association "Roule ma fritte 17". En plus d’être écologique, c’est<br />

économique : 50 centimes le litre et un abonnement de 50 euros par an. Après modification du moteur,<br />

certains ne roulent qu’à l’huile de friture, d’autres l’ajoutent directement au gasoil, sans modification, à<br />

hauteur de 30%. Et ça marche. 65 professionnels et 55 particuliers sont déjà membres. L’année<br />

dernière, l’association a recyclé 13000 litres d’huiles usagées qui, au lieu de finir dans une déchetterie<br />

ou dans le caniveau, sont recyclées par les voitures.<br />

• "Les agrocarburants sont des nécrocarburants"<br />

Pour Gregory, le constat relevait de l’évidence. A ses yeux, l’éthanol ou l’huile de colza n’ont de bio que<br />

le nom. Leur production contribue au réchauffement climatique et sont très gourmandes en pesticides.<br />

"Le problème, c’est la déforestation. Selon les experts, d’ici cinq ans, 25 millions d’hectares de zones<br />

vivrières seront supprimés pour produire des agrocarburants. C’est pas possible", fulmine-t-il.<br />

"Dans certains pays comme le Mexique ou le Brésil, cette production est tellement importante qu’elle<br />

remplace les autres cultures. Du coup des produits de base comme la tortilla deviennent un luxe. A ce<br />

rythme, demain, le choix se résumera entre conduire et manger", poursuit Laurie, son associée de 27<br />

ans, déjà salariée de Roule ma Fritte 17.


Dans le petit monde écolo, tous ces griefs, ont donné naissance à un nouveau slogan : "les agro<br />

carburants sont des nécro carburants".<br />

En face, les huiles de fritures.<br />

"Nous n’avons pas la solution qui va tout remplacer, admet Gregory, mais nous, on part d’un déchet. Ca<br />

veut dire que la plante qui a servit à le produire a déjà fait son cycle carbone".<br />

Et côté rejet de gaz carbonique par le pot d’échappement, difficile de faire mieux : "La combustion de<br />

ces huiles dans un moteur ne génère aucun gaz à effet de serre, au contraire" assure Etienne Poitrat,<br />

responsable des biocarburants à l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME).<br />

En un peu plus d’un an d’existence, Roule ma fritte 17 a rapidement décollé. "C’est normal, dit Gregory,<br />

on propose un service de proximité qui répond à un vrai besoin". D’ici quelque mois, il envisage<br />

d’embaucher un collecteur d’huile.<br />

"C’est la base de l’économie sociale et solidaire, s’enthousiasme-t-il, gagner de l’argent en rendant<br />

service et en créant des emplois à l’année".<br />

Car il faut répondre à la demande. Pour certain restaurateurs, le recyclage des huiles est devenu un<br />

argument marketing, placardé sur la porte d’entrée des établissements.<br />

"On est un resto écolo à fond et les clients recherchent cette qualité", lance Michael Vignaud,<br />

propriétaire du snack "Captain Mimi", partenaire depuis le début.<br />

Roule ma fritte vient même de décrocher un appel d’offre de la communauté d’agglomération de La<br />

Rochelle pour construire une station de filtrage d’huile de friture. L’année prochaine, la flotte automobile<br />

des 17 communes de cette agglomération carburera aux déchets des restaurants. Un paradoxe car<br />

cette activité est en partie illégale.<br />

• Totalement interdit<br />

En France, pour les particuliers, faire fonctionner son véhicule à l’huile de friture est, au même titre que<br />

l’huile de colza, totalement interdit. La raison ? Ce carburant échappe à la taxe intérieure sur les produits<br />

pétroliers (TIPP). Et le problème c’est que<br />

"ces huiles peuvent rejeter des toxiques comme les aldéhydes, note Etienne Poitrat de l’ADEME, en<br />

outre, ce carburant n’est pas universel car il nécessite souvent une adaptation du moteur et marche très<br />

mal en hiver".<br />

Seuls les pêcheurs, les agriculteurs et les collectivités territoriales ont le droit d’utiliser les huiles<br />

végétales et les huiles de friture comme carburant. Pour les particuliers, l’amende encourue est d’une<br />

fois ou deux le montant des taxes non payées et de 22 euros pour la TIPP.<br />

• Le premier procès d’un 'huileux'<br />

Pour autant, le cadre législatif n’est pas clair. "Nous ne sommes pas totalement dans l’illégalité" tempère<br />

Gregory qui ne demande qu’à payer des impôts pour être en conformité avec la loi. Mais il estime<br />

qu’avec la TVA hôtelière, son huile de friture déjà taxée une fois ne saurait l’être une seconde. Et les<br />

huileux, comme ils se nomment eux-mêmes, se fondent sur une directive européenne (2003-30) non<br />

transcrites en droit français et qui enjoignent chaque Etat membre à développer les biocarburants dans<br />

les transports.<br />

Certains, comme Lionel Lambert, ont déjà fait les frais de cette législation. Cet enseignant originaire de<br />

la Marne pour qui "le pétrole est une énergie finie" roule aux huiles végétales récoltées dans les fonds<br />

de cuves des agriculteurs et à l’huile de friture provenant des restaurants depuis des années pour :<br />

" Lutter contre les gaz à effets de serre et les lobbies pétroliers."<br />

Un soir, flairant une étrange odeur de friture s’échapper de son pot d’échappement, les douanes l’ont<br />

arrêté.<br />

Soutenu par l'association écoléo, Lionel Lambert a décidé de porter plainte contre la douane. Son<br />

procès, le 15 juin 2006, fut le premier du genre en France. Le juge de proximité n’a pas tranché sur le<br />

fond mais a condamné l’administration à le rembourser.<br />

L’éclairage législatif pourrait venir le 28 mai prochain, de la Cour d’Appel de Reims qui rejugera l’affaire<br />

à la demande de l’administration douanière condamnée en première instance à restituer le montant de<br />

l’amende infligée à Lionel Lambert. Pour son avocate, Caroline Gouzy : "Les douanes ont fait de ce cas


une affaire de principe. Mais elles ont pris un risque important en faisant appel. Si la décision était<br />

favorable aux huileux, ce serait une première en France. Et peut-être le début d’une jurisprudence".<br />

Un peu de culture à trois sous…<br />

A Nîmes, des poèmes à tous les vents…<br />

D’encre et de papier sont faits les recueils de poèmes, mais de passion aussi, et le lecteur, dont les yeux<br />

s’abaissent a la rencontre des vers et des strophes, se sent gagné peu a peu par l’émotion, écho de<br />

celle-là même qui inspira l’auteur. Ce double mouvement d’un regard qui descend et d’un trouble qui<br />

monte n’est rien d’autre, après tout, que l’application poétique d’un principe scientifique archi... connu et<br />

qui se pourrait exprimer ainsi : "Tout corps plongé dans un volume reçoit une poussée de bas en haut<br />

proportionnelle à l’intensité du sentiment exprimé".<br />

D’où, sans doute, l’expression "un bain de poésie"!<br />

Mais tout principe suppose des exceptions, et il arrive parfois - la chose est, hélas ! Trop rare - qu’une<br />

plaque, scellée dans un mur, contraigne le passant à lever le nez afin d’y déchiffrer quelques vers<br />

gravés. Il est ainsi au voisinage de notre Catalogne des lieux chargés d’histoire ou des demeures<br />

glorieuses que des municipalités déférentes ont voulu célébrer au moyen de quelques rimes de<br />

circonstance.<br />

Voici donc le regard du lecteur, habitué à se poser d’ordinaire sur une plaquette imprimée, obligé au<br />

contraire de s’élever vers une plaque gravée. C’est en haut du mur, cette fois, qu’on voit le poète !<br />

Inspirées par la solennité d’un endroit ou d’un instant, ces poésies de plein vent sont ignorées<br />

des anthologies : cuits par le soleil, rincés par la pluie, familiers aux oiseaux du voisinage, ces mots<br />

creusés dans une page de marbre que jamais nul ne tournera sont souvent plus riches de bonne volonté<br />

que d’inspiration. Qu’importe ! Vaguement impressionné et le nez en l’air, le visiteur devant eux se<br />

recueille, car les vers, si faibles soient-ils, parlent au cœur mieux que la prose.<br />

Que le lecteur nous suive dans quelques-uns de ces endroits privilégiés où la poésie s’amuse à battre la<br />

campagne ou à courir les rues:<br />

Bon comme la romaine<br />

Malgré ses embouteillages, en dépit des folies de sa féria de Pentecôte, Nîmes ne cesse de revendiquer<br />

son appartenance au monde romain antique. Tourisme oblige !<br />

Sous le prétexte que l’empereur Antonin - dit "le Pieux" (138 -161) - descendait d’un grand-père natif de<br />

Nemausus (Nîmes, en V.0.), Ia capitale gardoise n’avait pas hésité de longue date à se proclamer cité<br />

des Antonins. En 1860, désireuse de donner corps à ce peu convaincant parrainage, la municipalité<br />

commanda au sculpteur Auguste Bosc une statue d’allure antique, plus authentique encore que les<br />

vraies. Surgi d’un bloc de marbre de Carrare, installé à deux pas de la maison Carrée, Antonin ne cesse,<br />

depuis, de saluer Les passants à la romaine, le bras droit levé à l’horizontale. A l’usage de ceux que<br />

l’allusion n’avait pas convaincus, on se permit d’insister en gravant sur le socle ce quatrain du poète<br />

occitan Jean Reboul. Au pays du fifre, comment qualifie-t-on des vers de mirliton ?<br />

Le Nîmois est à demi romain<br />

Sa ville est aussi la ville aux sept collines<br />

Un chaud soleil y luit sur de grandes ruines<br />

Et l’un de ses enfants se nommait Antonin.<br />

Romain ou pas, le Nîmois a le sens de l’humour: peu impressionné par la pompe impériale, il a trouvé<br />

que l’auguste attitude d’Antonin ressemblait au geste de celui qui, au sortir de chez lui, s’interroge sur<br />

l’opportunité d’emporter un parapluie.<br />

C’est ainsi que, depuis des générations, le noble empereur est surnommé familièrement par ses<br />

concitoyens espincho se ploù ! ("regarde s’il pleut !") ou, plus sobrement ploù pas! ("Il ne pleut pas !").<br />

La carrée de Racine


A quelques lieues de Nîmes, voici Uzès, charmante petite ville aux demeures patriciennes de pierres<br />

jaunes nourries de soleil. Ici, on conserve le souvenir de Jean Racine, qui y séjourna en 1621 et 1622.<br />

Très tôt orphelin de mère puis de père, il avait été mis en pension à Port-Royal, puis au collège<br />

d’Harcourt, à Paris, pour y accomplir de très jansénistes études. L’adolescent échappait aux rigueurs<br />

de la discipline en rêvant de théâtre. Horrifiée a cette perspective, la famille décida de l’exiler au bout<br />

du monde... c’est-à-dire à Uzès, où son oncle maternel, le vicaire général Antoine Sconin, avait pour<br />

consigne de convaincre l’écervelé d’entrer dans les ordres. Peine perdue ! A vingt ans, le jeune Racine<br />

se moque bien de la théologie : il s’essaie à la poésie, observe, rêve, écrit à ses parents ou à ses amis<br />

des lettres pleines d’esprit, qui, plutôt que de Dieu, parlent de la province et de ses coutumes, du<br />

patois local incompréhensible ou des beautés indigènes.<br />

Chaque jour, il se promène longuement à l’ombre de la tour Fenestrelle - qui ressemble d’étonnante<br />

façon à sa soeur penchée de Pise -, sur une terrasse d’où l’on découvre les garrigues à perte de vue,<br />

la vallée de l’Alzon où naît le ruisseau de l’Eure que les Romains avaient canalisé vers Nîmes en lui<br />

faisant franchir Ie Pont du Gard voisin (une rivière qui passe sur un pont ! Ils sont fous, ces Romains !).<br />

Les fortifications d’Uzès ont été démantelées, mais une tour de guet demeure, qu’on baptisa, en<br />

souvenir, "pavillon Racine". Au-dessus de la porte ont été gravés ces vers du jeune poète :<br />

Le ciel est toujours clair tant que dure son cours<br />

Et nous avons des nuits plus belles que vos jours.<br />

Il vaut mieux rire !!!<br />

Conversation réelle captée sur le canal 106 fréquence des secours maritimes de la côte du<br />

Finistère (Galice), entre des Galiciens et des nord-américains.<br />

16 <strong>octobre</strong> 1997<br />

- Galiciens (bruit de fond) :<br />

Ici le A-853, merci de bien vouloir dévier votre trajectoire de 15 degrés au sud pour éviter d’entrer en<br />

collision avec nous. Vous arrivez directement sur nous à une distance de 25 milles nautiques.<br />

- Américains (bruit de fond) :<br />

Nous vous recommandons de dévier vous-même votre trajectoire de 15 degrés nord pour éviter la<br />

collision.<br />

- Galiciens :<br />

Négatif ! Nous répétons : déviez votre trajectoire de 15 degrés sud pour éviter la collision.<br />

- Américains (une voix différente de la précédente) :<br />

Ici le capitaine. Le capitaine d’un navire des Etats-Unis d’Amérique. Nous insistons, déviez votre<br />

trajectoire de 15 degrés nord pour éviter la collision.<br />

- Galiciens :<br />

Négatif ! Nous ne pensons pas que cette alternative puisse convenir, nous vous suggérons donc de<br />

dévier votre trajectoire de 15 degrés sud pour éviter la collision.<br />

- Américains (voix irritée) :<br />

Ici le capitaine Richard James Howard, au commandement du porte-avions USS Lincoln, de la marine<br />

nationale des Etats-Unis d’Amérique, le second plus gros navire de guerre de la flotte américaine !<br />

Nous sommes escortés par 2 cuirassiers, 6 destroyers, 5 croiseurs, 6 sous-marins et de nombreuses<br />

embarcations d’appui. Nous nous dirigeons vers les eaux du Golfe Persique pour préparer les<br />

manœuvres militaires en prévision d’une éventuelle offensive irakienne. Nous ne vous suggérons pas,<br />

nous vous ordonnons de dévier votre route de 15 degrés nord ! Dans le cas contraire, nous nous<br />

verrions obligés de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir la sécurité de cette flotte et de la<br />

force de cette coalition.. Vous appartenez à un pays allié, membre de l’OTAN et de cette coalition, s’il<br />

vous plaît, obéissez immédiatement et sortez de notre trajectoire.<br />

- Galiciens :<br />

C’est Juan Manuel Salas Alcàntara qui vous parle, nous sommes deux personnes, nous sommes<br />

escortés par notre chien, par notre bouffe, deux bières et un canari qui est actuellement en train de<br />

dormir. Nous avons l’appui de la radio de la Corogne et du canal 106 "urgences maritimes".<br />

Nous ne nous dirigeons nulle part, dans la mesure où nous vous parlons depuis la terre ferme. Nous<br />

sommes dans le phare A-853, au Finistère de la côte de Galice. Nous n’avons pas la moindre putain


d’idée de la position que nous occupons au classement des phares espagnols. Vous pouvez prendre<br />

toutes les mesures que vous considérez opportunes car nous vous laissons le putain de soin de<br />

garantir la sécurité de votre flotte de merde qui va se ramasser la gueule contre les rochers !<br />

C’est pour cela que nous insistons à nouveau et vous rappelons que le mieux à faire, le plus logique et<br />

le plus raisonnable serait que vous déviiez votre trajectoire de 15 degrés sud pour éviter de nous<br />

rentrer dedans !<br />

- Américains :<br />

Bien reçu, merci…….. !<br />

Ci-dessous, la version d'une question "bonus" de chimie donnée à l'Université de Nanterre.<br />

La réponse d'un étudiant a été si loufoque que le professeur l'a partagée avec ses collègues, via<br />

Internet, et c'est pourquoi nous avons le plaisir de la lire...<br />

Question bonus : "L'enfer est il exothermique (évacue de la chaleur) ou endothermique<br />

(absorbe de la chaleur) ?"<br />

La plupart des étudiants ont exprimé leur croyance en utilisant la Loi de Boyle (si un gaz se<br />

dilate il se refroidit et inversement) ou ses variantes.<br />

Cependant un étudiant eut la réponse suivante :<br />

• "Premièrement, nous avons besoin de connaître comment varie la masse de l'enfer avec le<br />

temps. Nous avons donc besoin de connaître à quel taux les âmes entrent et sortent de l'enfer. Je<br />

pense que nous pouvons assumer sans risque qu'une fois entrée en enfer, l'âme n'en ressortira plus.<br />

Du coup, aucune âme ne sort.<br />

• De même pour le calcul du nombre d'entrée des âmes en enfer, nous devons regarder le<br />

fonctionnement des différentes religions qui existent de par le monde aujourd'hui. La plupart de ces<br />

religions affirment que si vous n'êtes pas un membre de leur religion, alors vous irez en enfer. Comme<br />

il existe plus d'une religion exprimant cette règle et comme les gens n'appartiennent pas à plus d'une<br />

religion, nous pouvons projeter que toutes les âmes vont en enfer...<br />

• Maintenant, regardons la vitesse de changement de volume de l'enfer parce que la Loi de Boyle<br />

spécifie que "pour que la pression et la température restent identique en enfer, le volume de l'enfer doit<br />

se dilater proportionnellement à l'entrée des âmes. " Par conséquent, cela donne deux possibilités :<br />

1. Si l'enfer se dilate à une vitesse moindre que l'entrée des âmes en enfer, alors la température et la<br />

pression en enfer augmenteront indéfiniment jusqu'à ce que l'enfer éclate.<br />

2. Si l'enfer se dilate à une vitesse supérieure à la vitesse d'entrée des âmes en enfer, alors la<br />

température diminuera jusqu'à ce que l'enfer gèle.<br />

Laquelle choisir ?<br />

Si nous acceptons le postulat de ma camarade de classe Jessica m'ayant affirmé durant ma première<br />

année d'étudiant : "Il fera froid en enfer avant que je couche avec toi", et en tenant compte du fait que<br />

j'ai couché avec elle la nuit dernière, alors l'hypothèse doit être vraie. Ainsi, je suis sûr que l'enfer est<br />

exothermique et a déjà gelé... Le corollaire de cette théorie c'est que comme l'enfer a déjà gelé, il<br />

s'ensuit qu'il n'accepte plus aucune âme et du coup qu'il n'existe plus... laissant ainsi seul le Paradis, et<br />

prouvant l'existence d'un astre divin ce qui explique pourquoi, la nuit dernière, Jessica n'arrêtait pas de<br />

crier "0h... mon Dieu !"..."<br />

(C'est le seul étudiant à avoir reçu la note 20/20)<br />

La fortune<br />

Une mamie de 98 ans, sur son lit de mort, fait une dernière confidence à son mari de 99 ans qui est<br />

effondré par le chagrin.<br />

- Jules, mon petit Jules, avant de fermer à jamais les yeux, je voudrais te révéler un secret. Tu vas<br />

aller au grenier, sur la 3ème poutre au fond à gauche, tu vas trouver un carton. Va le chercher.<br />

Le mari, très surpris, monte difficilement au grenier. Après 5 minutes, il redescend dans la chambre<br />

avec le carton. Il l'ouvre et trouve à l'intérieur 2 petites boites ; l'une contient 3 œufs et l'autre 250 000<br />

Euros.<br />

A la vue des billets, les yeux de jules s'illuminent... Puis, après 30 secondes d'intense émotion, il<br />

demande à sa Léontine :


- Dis-moi, ma tendre Léontine, c'est quoi les 3 œufs ?<br />

- Eh bien, Jules, depuis 78 ans que nous sommes mariés, chaque fois que je n'ai pas eu d'orgasme<br />

quand on faisait l'amour, je gardais un œuf de poule.<br />

Jules, pas peu fier d'apprendre qu'il n'a eu que 3 ratés en 78 ans, se sent rajeunir... Puis il demande à<br />

Léontine :<br />

- Et les 250 000 Euros ? C'est quoi ???<br />

- Et bééé.... c'est tout simple.... Chaque fois que j'avais 12 œufs, j'allais les vendre au marché !!!<br />

Il fait sombre ici….<br />

Une femme reçoit souvent son amant pendant que son mari est au travail.<br />

Un jour, son fils de 8 ans se cache dans l'armoire pour voir ce que sa mère fait avec cet homme-là.<br />

Un moment plus tard, le mari rentre à l'improviste.<br />

Paniquée, la femme cache son amant, dans la même armoire.<br />

- le fils : fait sombre ici.<br />

- l'homme : ouais c'est vrai<br />

- le fils : j'ai un ballon de foot<br />

- l'homme : content pour toi<br />

- le fils : tu veux l'acheter ?<br />

- l'homme : non merci<br />

- le fils : mon père est là dehors<br />

- l'homme : ok, combien ?<br />

- le fils : 250 balles<br />

Quelques jours plus tard, le fils se retrouve dans l'armoire, en compagnie de l'amant de sa mère.<br />

- le fils : fait sombre ici<br />

- l'homme : ouais c'est vrai<br />

- le fils : j'ai des super baskets<br />

- l'homme se rappelant la dernière fois grimace : combien ?<br />

- le fils : 500 balles<br />

Quelques jours plus tard, le père dit à son fils : mets tes baskets et prends ton ballon, on va faire une<br />

partie.<br />

- le fils : je peux pas, j'ai tout vendu<br />

- le père : pour combien !<br />

- le fils : 750 balles<br />

- le père : c'est inadmissible d'arnaquer les gens comme ça, - ces affaires n'ont jamais coûté ce prix là,<br />

je t'amène à l'église pour te confesser.<br />

Le père amène son fils à l'église, le pousse dans le<br />

confessionnal et ferme la porte.<br />

- le fils : fait sombre ici<br />

- le curé : merde, maintenant t'arrête tes conneries<br />

!!!...<br />

Un petit service<br />

Je pars en vacances pour un mois : aurez-vous la<br />

gentillesse d'arroser mes plantes durant mon<br />

absence ?


Le réchauffement de la planète - la preuve est faite :<br />

Une promo douteuse<br />

Big Mite


Le coin des poètes : Arthur Rimbaud a aussi des détracteurs<br />

Dans le n° 641 de l'hebdomadaire Marianne, du 1 er au 7 août <strong>2009</strong>,<br />

l'écrivain Laurent Nunez (Auteur des Récidivistes, Champ Vallon) donnait<br />

son avis sur Rimbaud<br />

"Rimbaud, simple VRP et poète bling-bling"<br />

Notre plus grand poète, vraiment ? Un potache tourné au petit aventurier et<br />

au marchand d’armes ? Bref, un destructeur d’utopie ?<br />

L‘an prochain, Rimbaud est au programme de l’agrégation de lettres. C’était<br />

à parier : il est notre plus grand poète. Notre époque, parce qu’elle vénère la<br />

jeunesse et le tourisme, reste bouche bée devant ce jeune homme<br />

ambitieux qui, à seulement 21 ans (!), osa s’enfuir loin de l’Europe - pour<br />

moisir à l’autre bout du monde dans une succursale commerciale d’Ethiopie... S’il nous a laissé peu de<br />

poèmes, ce sont tous des chefs-d'œuvre ; et il n’y a que les sots pour demander malicieusement : "Ses<br />

pochades d’enfant doué, écrites par un autre qui serait resté, seraient-elles restées ?" Pour un peu, ils<br />

ajouteraient que, de la même manière qu’on lit Amélie Nothomb parce qu’elle mange des fruits pourris


- et parce qu’elle a vraiment un grand chapeau -, on lit Rimbaud parce qu’il a les yeux clairs, qu’il fait<br />

mauvais garçon sur ses photos, les cheveux en bataille ; et parce qu’il a très tôt arrêté d’écrire. Mais<br />

c’est justement oublier les vers raciniens qu’il écrivit ! Ses ricanements de potache, "Belle hideusement<br />

d’un ulcère à l’anus ", Tels les excréments chauds d’un vieux colombier" ; son refus définitif de la<br />

mièvrerie : "Votre cœur l’a compris : - ces enfants sont sans mère. Plus de mère au logis ! - Et le père<br />

est bien loin !..." Et puis: qui n’a pas écarquillé les yeux devant ses innombrables néologismes ?<br />

Certes, ils sont affreux ("bleuïtés ", "pioupiouesques ", "hargniosité"), ils n’ont même pas la noirceur<br />

des mots-valises de son contemporain Laforgue ("sangsuelles", "éternullité", "sexciproque") - mais s’il<br />

fallait les rapprocher de quelque chose, vous voyez bien (hargniosité !) que ce serait de la "bravitude"<br />

qu’affectionne l’une de nos plus grandes poétesses - après Anna de Noailles et Minou Drouet.<br />

Mieux : qui n’a pas médité sur Voyelles, le poème le plus commenté de la langue française ? Mais si :<br />

celui qui commence par "A noir, E blanc, I rouge, U vert, 0 bleu […]". Cette géniale audition colorée a<br />

donné lieu à mille interprétations : biographique, alchimique, phénoménologique... (Pornographique<br />

également.) En fait, visiblement, c’était n’importe quoi. Admirez ces deux vers : "I, pourpres, sang<br />

craché, rires des lèvres belles U, cycles, vibrements divins des mers virides". De telles images vous<br />

paraissent sans doute étranges, car si Rimbaud joue sur la forme des voyelles, la raideur de l’i n’a rien<br />

à voir avec le "sang craché", et encore moins avec les "rires des lèvres belles". Pour tout dire, c’est<br />

plutôt l’u qui aurait la forme joviale d’un gentil smiley... Mais cette voyelle u est elle-même expliquée,<br />

allez savoir pourquoi, par de longues assonances en i. C’est assurément un blasphème de le penser<br />

mais : il faut craindre que Rimbaud ait interverti ces deux définitions. Pourquoi ? Peut-être à cause du<br />

premier vers, "A noir, E blanc, I rouge, U vert, 0 bleu [...]" : l’i vert aurait provoqué un jeu de mots<br />

gênant. Rimbaud n’est pas Bobby Lapointe, et on est très sérieux quand on a 17 ans. Alors, ni vu ni<br />

connu, l'i devint rouge, l’u devint vert... Ne riez pas: c’est beaucoup de bruit pour rien - et on se sent<br />

gêné pour les agrégatifs qui devront tout de même justifier ces rapprochements incongrus. Pour<br />

m’excuser d’avoir joué un rôle dans leur brutale désillusion, je peux leur fournir la conclusion de leurs<br />

commentaires. Elle provient du Procès-verbal ; Le Clézio s’attaquait alors à la gratuité de certaines<br />

images surréalistes : "Vous savez, moi je fais tout comme ça. La Terre est bleue comme une orange,<br />

mais le ciel est nu comme une pendule, l’eau rouge comme un grêlon." Vous voyez, ça fonctionne<br />

aussi pour Voyelles.<br />

Mais qu’importent ses petites approximations : Rimbaud reste notre plus grand poète quoi qu’en disent<br />

ces deux écrivaillons que sont Quignard et Blanchot. Commençons par Quignard ; c’est de notoriété<br />

publique que cet homme n’a rien lu, et cela peut expliquer qu’il ait osé dans Petits <strong>Trait</strong>és : "Je me<br />

méfie des êtres qui, prétendant avoir mis la main sur le temps, déclarent rompre avec le passé, et<br />

ambitionnent d’assurer un contrôle sur l’avenir. [..] Les injonctions selon lesquelles il faut être<br />

absolument moderne", dérégler ses sens, devenir entre tous “le grand malade, le grand criminel, le<br />

grand maudit", se taire, gérer un comptoir au Harrar, aimer l’argent, aimer la mort, - c’est une vieille<br />

étoffe délicieuse et mitée." Cela ne veut rien dire ; on ne comprend même pas d’où vient cette étoffe de<br />

la fin ! Et Blanchot ! Dans la Part du Feu, il niait la valeur poétique de la fuite rimbaldienne :<br />

"Ce n’est pas un ange, malgré d’assez tristes relents d’innocence. Ce n’est qu’un faible amateur<br />

d’aventure et un voyou de quelques jours. Et, hormis ses tours de force littéraires, il ne nous laisse que<br />

le témoignage d’une existence vide, mécontente, médiocre, qui n’atteint rien et ne vise rien." Vraiment,<br />

ces ceux-là ne savaient pas ce qu’ils disaient. On voit bien que ce sont des jaloux. De tels mensonges<br />

n’empêcheront jamais les plus rebelles d’entre nous de s’agenouiller devant ce poète qui délaissa la<br />

poésie, qui eut l’audace d’admettre que seul l’argent comptait désormais, et non l’art ! Cet homme qui<br />

le premier cracha sur le rêve et sur l’utopie ; qui voulut être superficiel, pragmatique, et qui, la tête bien<br />

sur les épaules, devint un marchand d’armes respecté par tous. 0ui, respecté par tous, et c’est qu’il y<br />

avait en lui du Dassault, du Lagardère. Ce fut d’ailleurs le poète du bon sens : à Charleville où il est né<br />

- cette ville "supérieurement idiote entre les petites villes de province" -, on peut encore admirer une<br />

belle statue de lui ; elle trône à côté d’une grande banque, où s’étale dès l’entrée, en lettres d’or (je<br />

parle du métal et presque pas de la couleur), l'injonction faussement révolutionnaire et réellement<br />

capitaliste :"Il faut être absolument moderne". Bien sûr, on n’est pas loin de la langue de bois, mais tout<br />

le monde (sauf Quignard) voit que c’est d’abord une langue poétique.


Tout ce qu’il écrivit était génial. Dans l’édition Pléiade (dir. Adam), plus de 500 pages sont pour ses<br />

lettres africaines. Pourquoi pas ? Les bettres d’un marchand qui fut poète ne sont elles pas de la<br />

poésie ? Jugez : "Je vous envoie en effet quatre balles Djano rouge n° 40, très fin, de 5 livres le<br />

paquet, sur deux chameaux déjà chargés de chacun 2000 thalaris pour M. Savouré. Chaque balle est<br />

de 20 paquets très bien emballés. Total 80 paquets. La qualité est surfine et supporte n’importe quel<br />

lavage. Je vous facture le paquet Th. 3 ½ à cause des frais très forts." Je fus un instant insensible au<br />

lyrisme de ces missives ; mais quel souffle tout de même, quelle audace dans la syntaxe ! Oh,<br />

pourquoi faut-il toujours compter avec ceux qui ne verront pas la moindre trace de littérature dans ces<br />

factures ? Pour ma part, la dernière fois que j’ai vu une si belle farandole de chiffres, une telle prose<br />

publicitaire, c’était dans Quitter la Ville (ce titre rimbaldien !) de Christine Angot. Et j’avais vraiment<br />

beaucoup aimé. Bien sûr, avec ce genre de lettres, seul l’anachronisme sépare le dernier Rimbaud<br />

d’un simple VRP. Mais il faut reconnaître que ce VRP avait plutôt réussi, façon bling-bling, avec sa<br />

monstrueuse ceinture qu’il trimbalait partout quoiqu’elle pesât "huit kilos d’or". Et de nos jours,<br />

franchement, n’est-ce pas tout ce qui compte ? Non, je le redis, on fait bien de mettre Rimbaud à<br />

l’agrégation de lettres l’an prochain.<br />

Laurent Nunez de s'interroger : "Peut-on, et victorieusement, écrire pour ne plus écrire ?" ; Cela ne<br />

relève-t-il pas de l'imposture ? Tout tourne alors autour de la figure mythique de celui qui renonça au<br />

feu qu'il avait pourtant volé, de celui qui "s'opéra vivant de la poésie" ; (Mallarmé), Arthur Rimbaud, le "<br />

le seul écrivain dissolu à s'être dissous dans la vie". Convoquant tous ceux qui directement ou<br />

indirectement ont écrit sur lui – Claudel, Le Clézio, Char, Aragon, Thomas, Kundera, Michon, Leiris,<br />

Millet – Laurent Nunez analyse ce que ces textes révèlent du rapport qu'ils induisent à l'écriture, et<br />

montre combien l'essentiel de la littérature du XXe siècle tourne autour de la possibilité de l'imiter – et<br />

donc de se taire. Peut-on partir comme Rimbaud pour retrouver la "réalité rugueuse" ? Peut-on le<br />

ressusciter ? Non, bien sûr. Impossible de cesser d'écrire en imitant Rimbaud, et impossible d'écrire<br />

pour ne plus écrire, ne serait-ce que parce que cette forme contradictoire d'écriture participe de la<br />

littérature, et qu' "écrire par fascination pour la non-écriture, c'est aller à l'encontre de cette fascination".<br />

Rien de plus littéraire que de vouloir détruire la littérature.<br />

Dans son ouvrage publié en 2000 aux éditons Corti, Les écrivains contre l’écriture, Laurent Nunez<br />

propose une réflexion autour de la notion "d’œuvre prétérition". Par cette expression il désigne les<br />

ouvrages qui s’attaquent à la Littérature tout en y participant, et dont la référence inévitable est l’œuvre<br />

de rimbaud. Le critique établit la catégorie de "textes présentatifs" (récits où Rimbaud apparaît comme<br />

personnage) qu’il subdivise en trois types selon l’attitude qu’ils manifestent vis-à-vis du poète : "<br />

acceptation", "interrogation", "contradiction". D’après lui, ces trois attitudes sont respectivement<br />

exemplifiées par La quarantaine de Le Clézio, Rimbaud le fils de Michon, et Anicet ou Le Panorama,<br />

roman d’Aragon.<br />

En effet, le personnage de Rimbaud est présent dans les trois premiers chapitres de ce dernier livre,<br />

ainsi que dans le chapitre final sous le nom d’Arthur Dorange. Certes, son patronyme n’est jamais<br />

prononcé, mais il est bien évident que cet "Arthur" qui donne son nom au sous-titre du chapitre 1 et qui<br />

est né "dans les Ardennes" n’est autre que l’auteur d’Une Saison en Enfer. L’autobiographie qu’il narre<br />

au jeune Anicet ne coïncide pas exactement avec l’histoire du véritable Rimbaud : des variations, des<br />

ellipses, et des détails établissent un écart sensible entre "Arthur" et Arthur Rimbaud. Cependant, la<br />

rédaction par Aragon après 1920 (date de l’écriture d’Anicet) de "clefs" dans lesquelles il rend compte<br />

de la genèse de l'ouvrage ainsi que de l'identité des personnalités cachées derrière ses personnages,<br />

ne permet pas d’en douter : "Arthur" n’est pas Rimbaud, mais c’est lui qu’il désigne au moins<br />

symboliquement.<br />

Une fois acceptée cette identification du personnage de fiction et du poète bien réel, relative, certes,<br />

mais néanmoins valable en raison de sa puissance euristique, nous pouvons nous demander quel<br />

rapport le texte d’Aragon entretient avec le mythe Rimbaud. Certes, Rimbaud est une figure marquante<br />

pour les Surréalistes, qui en ont fait l'un de leurs prédécesseurs dès le premier Manifeste du<br />

Surréalisme, en 1924 : "Rimbaud est Surréaliste dans la pratique de la vie et ailleurs". Cependant, la<br />

figuration même "d’Arthur" est surprenante dans Anicet. Elle rompt délibérément avec une<br />

représentation topique du poète, celle qui le montre jeune et révolté.


L'espace des mélomanes : Johann Sébastian Bach<br />

Un article construit à partir de plusieurs sites dont 'les Questions Yahoo' et 'Wikipédia'.<br />

J.S. Bach en 1748<br />

Portrait par Elias Gottlob Haussmann<br />

(1702-17<strong>66</strong>)<br />

Altes Rathaus à Leipzig<br />

Surnom : Le Cantor de Leipzig<br />

Naissance le 21 mars 1685 à Eisenach (Duché de Saxe-Eisenach)<br />

Décès le 28 juillet 1750 (à 65 ans) à Leipzig (Électorat de Saxe)<br />

Activité principale : Compositeur<br />

Style : Musique baroque<br />

Activités annexes : Cantor, Organiste<br />

Descendants : Wilhelm Friedemann Bach, Carl Philipp Emanuel Bach, Johann Christian Bach<br />

Œuvres principales<br />

- Toccata et Fugue en ré mineur (entre 1703 et 1707)<br />

- Concertos brandebourgeois (1721)<br />

- Le Clavier bien tempéré (1722 et 1744)<br />

- Passion selon saint Matthieu (1729)<br />

- Messe en si mineur (1733 à 1749)<br />

- L'Art de la fugue (1745)<br />

Johann Sébastian Bach (21 mars 1685 - 28 juillet 1750), en français Jean-Sébastien Bach, est un<br />

compositeur, claveciniste, violoniste, altiste et organiste allemand.<br />

Compositeur de l'époque baroque dont il symbolise et personnifie l'apogée, il eut une influence majeure<br />

et durable dans le développement de la musique occidentale ; de grands compositeurs, tels que Mozart<br />

et Beethoven, reconnurent en lui un maître du contrepoint insurpassable.<br />

Il fut un musicien complet qui maîtrisait la facture des instruments tout autant que la technique<br />

instrumentale, la composition comme l'improvisation, la pédagogie comme la gestion d'une institution<br />

musicale.<br />

Localement connu de son vivant comme organiste et improvisateur, sa musique fut toutefois vite<br />

oubliée après son décès, car passée de mode ; son œuvre, à de rares exceptions près, manuscrite et<br />

jamais publiée, dispersée et en partie perdue, fut redécouverte et étudiée par les romantiques.<br />

Sommaire<br />

1 Biographie<br />

1.1 Eisenach<br />

1.2 Ohrdruf<br />

1.3 Lüneburg<br />

1.4 Arnstadt<br />

1.5 Mühlhausen<br />

1.6 Weimar<br />

1.7 Köthen<br />

1.8 Leipzig<br />

2.Les enfants de Johann Sébastian Bach<br />

3.L'apport de la gamme tempérée<br />

3 L'héritage musical<br />

4.Pensées sur Bach...<br />

5.Compositions remarquables<br />

6.Annexes


6.1 Bibliographie<br />

6.2 Filmographie<br />

Biographie<br />

De sa naissance à Eisenach en 1685 à son décès à Leipzig, Bach résidera au cours de sa vie dans<br />

huit villes allemandes différentes, qui marqueront les grandes étapes de sa vie.<br />

Eisenach : portrait de Johann Ambrosius Bach, le père de J.S. Bach<br />

Johann Sébastian Bach naît donc à Eisenach le 21 mars 1685, dans une<br />

famille de musiciens, probablement la plus importante qui soit connue<br />

dans toute l'histoire de la musique occidentale, puisque les Bach qui<br />

pratiquent cette profession à l'époque sont déjà au nombre de plusieurs<br />

dizaines ; exerçant comme musiciens de cour, de ville ou d'église dans la<br />

région de Thuringe (Allemagne). Johann Sébastian Bach se situe à la<br />

cinquième génération de cette famille depuis le premier ancêtre connu,<br />

un certain Veit Bach, meunier et musicien amateur, qui serait venu de<br />

Hongrie (ou de Slovaquie) au XVIe siècle pour fuir des persécutions<br />

religieuses (il était protestant), et se serait installé dans la région à<br />

Wechmar.<br />

La date du 21 mars, retenue pour sa<br />

naissance, est celle du calendrier Julien<br />

alors en usage à Eisenach, et correspond<br />

au 31 mars du calendrier grégorien (c'est la date grégorienne qui est<br />

retenue pour son décès à Leipzig). Il est le dernier des huit enfants de<br />

Johann Ambrosius Bach (1645-1695), musicien de ville et trompettiste de<br />

cour, et de son épouse Elisabeth née Lämmerhirt. Il est baptisé dans la<br />

confession luthérienne dès le 23 mars à l'église Saint-Georges<br />

(Georgenkirche).<br />

Son enfance se passe à Eisenach ; il reçoit sa première éducation<br />

musicale de son père, violoniste de talent. Il est aussi initié à la musique<br />

religieuse et à l'orgue par un cousin de son père, Johann Christoph Bach<br />

qui est l'organiste de l'église Saint-Georges. Il fréquente, à partir de ses Villes où Bach a résidé au cours de sa vie<br />

ses huit ans, l'école de latin des dominicains d'Eisenach.<br />

• Ohrdruf<br />

Sa mère meurt le 3 mai 1694. Le 27 novembre suivant, son père se remarie avec une veuve, Barbara<br />

Margaretha Bartholomäi née Keul, mais il meurt quelques semaines plus tard, le 20 février 1695. À<br />

l'âge de dix ans, ayant ainsi perdu sa mère puis son père, il est recueilli par son frère aîné qui a alors<br />

vingt-quatre ans, Johann Christoph, élève de Johann Pachelbel et organiste à Ohrdruf. Dans cette ville,<br />

Johann Sébastian fréquente le lycée, acquérant une culture plus approfondie que ses aïeux ; il a pour<br />

camarades de classe l'un de ses cousins, Johann Ernst Bach et un ami fidèle, Georg Erdmann. Johann<br />

Christoph poursuit son éducation musicale et le forme aux instruments à clavier.<br />

Johann Sébastian se montre très doué pour la musique et participe aux renus de la famille en tant que<br />

choriste. Il aime à recopier et étudier les œuvres des compositeurs auxquelles il peut accéder, parfois<br />

même contre la volonté de son aîné. La passion d'apprendre restera un de ses traits de caractère et en<br />

fera un connaisseur érudit de toutes les cultures musicales européennes.<br />

• Lüneburg<br />

Le 19 janvier 1700, Georg Erdmann quitte Ohrdruf pour Lunebourg ; Johann Sébastian Bach le rejoint,<br />

à pied (plus de 300 km), dès le 15 mars suivant : le désir de retrouver son ami et d'alléger la charge de<br />

son entretien par l'aîné, qui est marié et père de famille, le décident probablement à ce changement<br />

décisif. Il est admis, avec son ami, dans la manécanterie de la Michaelis Schule qui accueille les jeunes<br />

garçons pauvres ayant une belle voix.


Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français. Il fait la connaissance de<br />

Georg Böhm, musicien de la Johanniskirche et élève du grand organiste de Hambourg Johann Adam<br />

Reinken ; Böhm l'initie au style musical de l'Allemagne du nord. Il côtoie aussi à Lunebourg ou à la cour<br />

ducale de Celle des musiciens français émigrés, notamment Thomas de La Selle, élève de Lully : c'est<br />

l'approche d'une autre tradition musicale ; il recopie intégralement l'œuvre d'orgue de Nicolas de<br />

Grigny, et entame peut-être une correspondance avec François Couperin. Après la mue de sa voix, il<br />

se tourne vers la pratique instrumentale (orgue, clavecin, violon). Il peut fréquenter la bibliothèque<br />

municipale de Lunebourg et les archives de la Johanniskirche qui recèlent de nombreuses partitions<br />

des plus grands musiciens de l'époque. En 1701, il se rend à Hambourg et y rencontre Johann Adam<br />

Reinken et Vincent Lübeck, deux grands virtuoses titulaires des plus belles orgues de l'Allemagne du<br />

nord.<br />

• Arnstadt<br />

Église St Boniface, Arnstadt<br />

En janvier 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de<br />

musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-<br />

Weimar à Weimar, grande ville de Thuringe. Son rôle y est peu clair,<br />

mais semble avoir inclus des fonctions serviles et non-musicales.<br />

Toujours est-il que, durant sa tenure de sept mois à Weimar, il se<br />

forge une solide réputation d'organiste. Il est invité à inspecter et<br />

inaugurer le nouvel orgue de l'église de Saint Boniface d'Arnstadt, au<br />

sud-ouest de Weimar.<br />

En août 1703, il accepte le poste d'organiste de cette église, qui lui<br />

assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et<br />

l'accès à un orgue neuf et moderne. La famille de Bach avait toujours<br />

entretenu des relations étroites dans cette ville, la plus ancienne de Thuringe. Mais cette période n'est<br />

pas sans tensions : il n'était apparemment pas satisfait du chœur ; des conflits éclatent (il en vient aux<br />

mains avec un bassoniste nommé Geyersbach) ; il désire sans doute s'éloigner de l'influence familiale ;<br />

de plus, son absence non autorisée d'Arnstadt pendant plusieurs mois en 1705-1706 lui est reprochée :<br />

il avait rendu visite à Buxtehude et son "Abendmusik" dans la ville de Lübeck, faisant quatre cents<br />

kilomètres à pied pour s'y rendre. La durée de sa visite suggère qu'il devait accorder une grande valeur<br />

à ses contacts avec le vieil homme, et que celui-ci dut avoir une influence importante sur son art. C'est<br />

à cette époque que Bach achève d'élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions<br />

monumentales.<br />

Ajoutons que le jeune homme agrémentait ses accompagnements du service religieux de<br />

démonstrations de virtuosité, ce qu'on lui reprochait ; qu'on l'accusait de profiter des sermons pour<br />

s'éclipser et rejoindre la cave à vin ; et qu'on lui reprochait de jouer de la musique avec une "demoiselle<br />

étrangère" (Maria Barbara ?) dans l'église.<br />

• Mühlhausen<br />

De 1707 à 1708, il est organiste à Mühlhausen. Il y écrit sa première cantate, prélude à une œuvre<br />

liturgique monumentale à laquelle se rajoutera l'œuvre pour orgue, témoins les plus révélateurs de son<br />

génie, et de la profondeur de son inspiration. Il composera sa vie durant des cantates pour cinq années<br />

complètes de cycle liturgique, soit plus de trois cents. Plusieurs dizaines de ses compositions sont<br />

perdues, dont une grande partie date de cette période.<br />

Mühlhausen est alors une petite ville de Thuringe, récemment dévastée par le feu et Bach peine à<br />

trouver à se loger à un prix convenable. Le 17 <strong>octobre</strong> 1707, il épouse, à Dornheim près d'Arnstadt, sa<br />

cousine Maria Barbara dont il admirait le timbre de soprano. Il doit se battre pour constituer une dot<br />

convenable (aidé par l'héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt) et pour donner à sa femme<br />

une place dans les représentations (les femmes n'étant pas admises à la tribune d'honneur jusqu'au<br />

XIXe siècle). Ils auront sept enfants dont quatre atteindront l'âge adulte parmi lesquels Wilhelm<br />

Friedemann et Carl Philipp Emanuel.


Bach se met vite au travail pour organiser une vie musicale ; il rassemble une bibliothèque de musique<br />

allemande, il fait travailler le chœur et le nouvel orchestre, et récolte les fruits de son labeur lorsque la<br />

cantate BWV 71 (clairement inspirée de Buxtehude) écrite pour l'inauguration du nouveau conseil, en<br />

1708, est donnée dans la Marienkirche.<br />

Le gouvernement de Mühlhausen était tout à fait satisfait du musicien : il ne fit aucune difficulté pour<br />

rénover à grands frais l'orgue de l'église St Blasius et lui confie la supervision des travaux ; il édita à<br />

ses frais la cantate BWV 71 (l'une des rares œuvres de Bach qui furent publiées de son vivant) ; et, par<br />

deux fois, il réinvita le compositeur pour la diriger.<br />

Cependant, une controverse naît au sein de la ville : les luthériens orthodoxes, amoureux de musique,<br />

s'opposent aux piétistes, plus puritains et qui refusent les arts. Bach, dont le supérieur direct J.A.<br />

Frohne est un piétiste, sent que la situation ira en se dégradant, et accepte une meilleure situation à<br />

Weimar.<br />

• Weimar<br />

Johann Sébastian Bach (1715)<br />

De 1708 à 1717, organiste et premier violon solo à la chapelle du duc de<br />

Saxe-Weimar Guillaume II. Il disposait de l'orgue, mais aussi de<br />

l'ensemble instrumental et vocal du duc. Cette période vit la création de la<br />

plupart de ses œuvres pour orgue (dont la plus connue, la célèbre<br />

Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565) de ses cantates, de ses pièces<br />

pour clavecin inspirées des grands maîtres italiens et français.<br />

Bach avait la compétence technique et la confiance pour construire des<br />

structures de grande échelle, et synthétiser les influences de l'étranger,<br />

italiennes ou françaises. De la musique des Italiens tels que Vivaldi,<br />

Corelli et Torelli, il a appris l'écriture d'ouvertures dramatiques et en a<br />

adopté les développements ensoleillés, les motifs rythmiques dynamiques<br />

et les arrangements harmoniques décisifs. Bach a adopté ces aspects<br />

stylistiques selon sa méthode habituelle de travail : la transcription pour le<br />

clavecin et l'orgue, en l'occurrence des concertos de Vivaldi.<br />

Il est en particulier attiré par la structure italienne de solo-tutti, dans laquelle un ou plusieurs<br />

instruments solos alternent avec l'orchestre dans un mouvement entier. Ces dispositifs d'Italianate<br />

peuvent être entendus dans la suite anglaise No. 3 pour le clavecin (1714) : l'alternance de solo-tutti se<br />

matérialise par le passage du clavier inférieur (sonorité plus pleine) et du clavier supérieur (sonorité<br />

plus expressive).<br />

Mais il voulait quitter cette ville où il s'ennuyait. De plus, Bach a comme élève le neveu du duc et son<br />

héritier, Ernest-Auguste. Celui-ci, bon claveciniste, avait épousé Eléonore-Wilhelmine d'Anhalt-Köthen.<br />

Il critiquait ouvertement la politique de son oncle.<br />

Bach passe une bonne partie de son temps au château d'Ernest-Auguste. Voulant marquer son<br />

mécontentement à l'égard de son neveu, le duc de Weimar interdit aux musiciens de jouer chez ce<br />

dernier. Bach ne tient pas compte de cette interdiction. Le duc s'en trouve alors offusqué.<br />

En 1716, le maître de la chapelle, Drese, meurt. La place devrait alors logiquement revenir à Bach. Le<br />

duc, après avoir essayé de s'assurer les services de Georg Philip Telemann, nomme le fils de Drese.<br />

Bach affiche alors ouvertement son soutien à Ernest-Auguste et cesse d'écrire des cantates pour<br />

Guillaume II.<br />

Justement, le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Saxe-Weimar, avait été très<br />

impressionné par la musique écrite par Bach pour le mariage de sa sœur Eléonore-Wilhelmine avec<br />

Ernest-Auguste. Il proposa à Bach le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen (le plus élevé<br />

des postes de musiciens permettant à Bach d'être appelé Herr Kapellmeister). Bach, qui avait déjà<br />

refusé un poste à la cour du roi de Pologne à Dresde (le duc avait doublé ses appointements pour le<br />

garder) saute sur l'occasion. Le duc apprit la nouvelle et l'emprisonna durant un mois (du 6 novembre<br />

au 2 décembre). Il corrige alors en prison les quarante-six chorals du Petit livre d'orgue.<br />

• Cöthen (ou Köthen)


Palais et jardins de Cöthen d'après une gravure de Matthäus Merian Topographia (1650)<br />

De 1717 à 1723, il est maître de chapelle (Kapellmeister) à la cour du<br />

prince Léopold d'Anhalt-Cöthen, beau-frère du duc de Weimar.<br />

Le prince, calviniste, est brillant musicien (il joue avec talent du<br />

clavecin, du violon et de la viole de gambe). Son Grand Tour de<br />

(1710-1713) le met en contact avec la musique profane italienne et le<br />

convainc de la nécessité de développer la musique profane allemande<br />

- d'autant que ses convictions religieuses lui interdisent la musique<br />

d'église. Une opportunité se présente à lui : Frédéric-Guillaume Ier de Prusse qui vient d'accéder au<br />

pouvoir ne montre aucun intérêt pour les arts (il licencia les artistes de la Cour et les dépenses<br />

baissèrent de 80 % en une année) ; le prince Léopold peut attirer des musiciens de la cour de Berlin<br />

vers celle de Cöthen, qui dispose rapidement de 18 instrumentistes d'excellent niveau. La musique<br />

engloutit dès lors le quart du budget pourtant limité de la principauté de Anhalt-Köthen qui devient un<br />

important centre musical.<br />

L'ambiance y est informelle : le prince traite ses musiciens comme ses égaux, les emmène même à<br />

Carlsbad (maintenant Karlovy Vary en République Tchèque) "prendre les bains" et joue souvent avec<br />

eux, parfois même chez Bach lorsque sa mère Gisela Agnes s'irrite de la présence perpétuelle de<br />

l'orchestre au palais. Son poste offre à Bach tout le confort pécuniaire – 400 talers par an - et amical<br />

désiré - le prince Léopold est d'ailleurs le parrain de Léopold Augustus Bach, le dernier enfant de Maria<br />

Barbara.<br />

Cette période heureuse de la maturité est propice à l'écriture de ses plus grandes œuvres<br />

instrumentales pour luth, flûte, violon (Sonates et partitas pour violon solo), clavecin (premier livre du<br />

"Clavier Bien Tempéré"), violoncelle (Suites pour violoncelle seul), et les Six concertos<br />

brandebourgeois.<br />

Mais un événement va faire basculer la vie de Bach : la mort de sa femme Maria Barbara. Il en est<br />

d'autant plus bouleversé qu'il n'apprend la mort et l'enterrement de Maria Barbara qu'à son retour de<br />

Dresde. Cet événement le marque si profondément qu'il attend un an et demi avant de se remarier<br />

avec Anna Magdalena Bach, fille d'un grand musicien et choriste de la cour de Coethen.<br />

Il songe ainsi à quitter cet endroit empli de souvenirs d'autant qu'il ne pouvait composer de musique<br />

sacrée dans une cour calviniste, ce qui peut-être lui manquait. De plus, la deuxième femme du Duc,<br />

épousée en 1721, semble être 'épine amusa' (selon les dires de Bach), c’est-à-dire peu sensible aux<br />

arts en général, et en détourne son mari. Parallèlement, le prince doit contribuer toujours plus aux<br />

dépenses militaires prussiennes.<br />

Bach cherche un nouvel emploi : il se donne en un concert très remarqué (par Johann Adam Reinken y<br />

compris) à la Jacobikirche de Hamburg et se voit presque proposer un poste. Il rassemble, de plus, un<br />

recueil de ses meilleures œuvres concertantes (les Six concertos brandebourgeois) et les envoie au<br />

margrave de Brandebourg qui lui avait marqué un certain intérêt deux ans auparavant. Enfin, il postule<br />

à Leipzig, où le poste de Cantor est vacant et lui permet une plus grande renommée dans le Saint-<br />

Empire, mais aussi en Pologne et en France (le duc de Saxe<br />

est roi de Pologne et a fréquenté la cour de Versailles avec<br />

laquelle il garde de bonnes relations).<br />

Il obtient le poste de Cantor de Leipzig (qui est pourtant d'un<br />

rang inférieur à celui de Kapellmeister qu'il occupait auprès<br />

du prince) et compose la Passion selon Saint Jean,<br />

première œuvre à venir, avec ardeur à Köthen.<br />

• Leipzig<br />

Une photographie de l'extérieur de l'appartement de Bach à l'extrémité de l'école<br />

de St Thomas, prise avant sa démolition en 1902. Trois marches mènent à la porte<br />

De 1723 à 1750, soit plus de vingt-cinq ans à Leipzig, Bach<br />

succède à Johann Kuhnau, comme cantor de l'église<br />

luthérienne saint Thomas. Le poste ayant été précédemment refusé par le grand Georg Philipp<br />

Telemann, le conseil tente de débaucher d'autres compositeurs : Christoph Graupner décline (son


précédent employeur, le landgrave Ernst Ludwig de Hesse-Darmstadt, refuse de lui rendre sa liberté et<br />

augmente ses émoluments) ainsi que Georg Friedrich Kauffmann (employé à Merseburg), Johann<br />

Heinrich Rolle (employé à Magdeburg), et Georg Balthasar Schott (employé à la Nouvelle Église de<br />

Leipzig).<br />

Le Docteur Platz, membre du conseil, révèle dans sa correspondance les raisons du choix qu'ils se<br />

résolurent à faire : Pour des raisons importantes, la situation est délicate et puisque l'on ne peut avoir<br />

les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. Et Bach est choisi le 22 avril 1723.<br />

Il s'y installe avec sa deuxième femme Anna Magdalena Bach qu'il a épousée à Coethen. Il enseigne la<br />

musique, le catéchisme et le latin dans les deux écoles ecclésiastiques de la ville : Saint Thomas pour<br />

les "pauvres" et Saint Nicolas pour les "riches", mais doit aussi fournir de très nombreuses partitions<br />

pour les églises, une cantate pour chaque dimanche et jour de fête. Il n'y a qu'une seule répétition pour<br />

les Cantates, mais le Cantor bénéficie de solistes instrumentaux brillants (les trompettistes) ou<br />

d'excellent niveau, solistes de passage et étudiants du Collegium Musicum. Les chœurs, dont on ne<br />

connaît pas l'effectif exact, sont apparemment capables de chanter des parties difficiles après la<br />

formation que leur réserve Bach. Bach se heurte souvent à la jalousie de ses confrères qui forcent<br />

notamment les élèves à boycotter ses leçons de musique.<br />

Il mène une vie riche en connaissances, constituant une bibliothèque spécialisée en bibliologie,<br />

théologie et mystique. Sa femme l'aide beaucoup dans sa fonction de Cantor en recopiant toutes ses<br />

partitions. Sa fonction de Director Musices lui permet d'assister à des réunions musicales organisées<br />

au Café Zimmermann pour des bourgeois amateurs de musique et de participer aux débats à<br />

l'Université. Il ne manque pas une occasion d'aller à l'opéra de Dresde où son fils est organiste. C'est à<br />

Leipzig qu'il compose la majorité de ses œuvres<br />

sacrées. Il écrit plus de deux cents cantates à ce<br />

poste, dont cent vingt-six nous sont parvenues.<br />

Statue de J.S. Bach à Leipzig<br />

À Leipzig, il écrit également les chefs-d'œuvre que sont<br />

la Klavier-Übung, le deuxième livre du Clavier bien<br />

tempéré, l'Offrande Musicale, l'Art de la Fugue, laissé<br />

légèrement inachevé sur les notes correspondant à<br />

son nom, un colossal corpus pour orgue, mais<br />

également quatre Passions (dont une à deux chœurs,<br />

la célèbre Matthäus-Passion), un Magnificat, trois oratorios, et son testament musical, écrit de 1723 à<br />

1749 : la Grande Messe en si mineur.<br />

Il est dans cette phase de sa vie, où, comme le dit Johann Nikolaus Forkel, "il ne pouvait toucher une<br />

plume sans produire un chef-d'œuvre". Il est au faîte de sa gloire, et ses déplacements font l'objet<br />

d'encarts dans la presse :<br />

"Dimanche dernier, Monsieur Bach, le célèbre maître de chapelle de Leipzig est arrivé [à Potsdam]<br />

dans le but d'avoir le plaisir d'y entendre la noble musique royale. Le soir, au moment où la musique de<br />

chambre ordinaire de la chambre entre dans les appartements du roi, on annonça à Sa Majesté que le<br />

maître de chapelle Bach [...] attendait la très-gracieuse autorisation d'entendre la musique. Sa Majesté<br />

ordonna immédiatement qu'on le laissât entrer et se mit aussitôt à l'instrument nommé forte et piano et<br />

eut la bonté de jouer en personne un thème au maître de chapelle Bach, sans la moindre préparation,<br />

sur lequel celui-ci dut exécuter une fugue. Le maître de chapelle s'exécuta de manière si heureuse que<br />

Sa Majesté eut la bonté de montrer sa satisfaction, et que toutes les personnes présentes restèrent<br />

stupéfaites. Monsieur Bach trouva si beau le thème qui lui avait été présenté qu'il veut porter sur papier<br />

une véritable fugue et la faire ensuite graver sur cuivre. "<br />

- Berlinische Nachrichten, Berlin, 11 mai 1747<br />

Il commence à perdre la vue en 1745 et bientôt ne peut plus travailler. En hiver 1749-50, il confie par<br />

deux fois ses yeux à John Taylor, "ophtamiatre" réputé (celui-là même qui fera perdre la vue à<br />

Haendel, dix ans plus tard) sans autre résultat que de perdre complètement la vue. Affaibli par ces<br />

opérations de la cataracte, il ne survit pas plus d'un an. Le 18 juillet, il retrouve soudainement la vue,<br />

mais quelques heures plus tard, il est victime d'une attaque d'apoplexie. Il meurt le 28 juillet 1750. Anna


Magdalena lui survit dix ans, vivant de subsides et de mendicité à l’entrée de la cathédrale Saint<br />

Thomas.<br />

Les enfants de Johann Sébastian Bach<br />

Bach eut vingt enfants de ses deux mariages successifs. De sa première épouse, sa cousine, Maria<br />

Barbara Bach (1684-1720), il eut sept enfants :<br />

Catharina Dorothea (baptisée à Weimar le 29 décembre 1708 - morte à Leipzig le 14 janvier 1774),<br />

Wilhelm Friedemann (né à Weimar le 22 novembre 1710 - mort à Berlin le 1er juillet 1784),<br />

Maria Sophia et Johann Cristoph jumeaux nés et morts à Weimar le 23 février 1713,<br />

Carl Philipp Emanuel, plus connu sous les initiales de CPE (né à Weimar le 8 mars 1714 - mort à<br />

Hambourg le 14 décembre 1788),<br />

Johann Gottfried Bernhard (né à Weimar le 11 mai 1715 - mort à Iéna le 27 mai 1739),<br />

Léopold Augustus (né à Köthen le 15 novembre 1718 - enterré à Köthen le 28 septembre 1719).<br />

Puis il épouse en secondes noces, une chanteuse de cour, fille cadette d'un trompettiste, Anna<br />

Magdalena Wilcke dont il eut treize enfants :<br />

Christiana Sophia Henrietta (née à Leipzig au printemps 1723 - morte à Leipzig le 29 juin 1726),<br />

Gottfried Heinrich (né à Leipzig le 26 février 1724 - enterré à Naumburg le 12 février 1763),<br />

Christian Gottlieb (baptisé à Leipzig le 14 avril 1725 - mort à Leipzig le 21 septembre 1728),<br />

Elisabetha Juliana Friederica (baptisée à Leipzig le 5 avril 1726 - morte à Leipzig le 24 août 1781),<br />

Ernestus Andreas (baptisé à Leipzig le 30 <strong>octobre</strong> 1727 - mort à Leipzig le 1er novembre 1727),<br />

Regina Johanne (baptisée à Leipzig le 10 <strong>octobre</strong> 1728 - morte à Leipzig le 25 avril 1733),<br />

Christiania Benedicta Louisa (baptisée à Leipzig le 1er janvier 1730 - morte à Leipzig le 4 janvier 1730);<br />

Christiania Dorothea (baptisée à Leipzig le 18 mars 1731 - morte à Leipzig le 31 août 1732);<br />

Johann Christoph Friedrich (né à Leipzig le 21 juin 1732 - mort à Bückeburg le 26 janvier 1795),<br />

Johann August Abraham (baptisé à Leipzig le 5 novembre 1733 - mort à Leipzig le 6 novembre 1733),<br />

Johann Christian (né à Leipzig le 5 septembre 1735 - mort à Londres le 1er janvier 1782),<br />

Johanna Carolina (baptisée à Leipzig le 30 <strong>octobre</strong> 1737 - morte à Leipzig le 18 août 1781),<br />

Regina Susanna (baptisée à Leipzig le 22 février 1742 - morte à Leipzig le 14 décembre1809).<br />

Les fils qu'il a formés Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich, Johann<br />

Christian vont suivre des chemins différents que Bach avait déjà devinés en disant : "Carl Philipp<br />

Emmanuel est comme le bleu de Prusse, il sera connu, mais s'évaporera vite. Seul Wilhelm Friedeman<br />

réussira à percer durablement même s'il mettra du temps avant de réussir". Se fondant sur l'excellente<br />

éducation musicale inculquée par leur père, les quatre fils se lanceront vite sur la voie du courant préclassique<br />

qui prend alors le pas sur le Baroque.<br />

Les apports musicologiques : théorie de la gamme tempérée de J.S. Bach :<br />

Bach n'a pas découvert la gamme tempérée : il l'a comprise, utilisée en composant 'Un Clavier Bien<br />

Tempéré', puis expliquée et l'a vulgarisée. Il y a donc la musique avant Bach et celle après Bach.<br />

Pour tenter de faire simple car ça ne l'est pas vraiment, on appelle intervalle entre deux notes le<br />

rapport de leur fréquence (hauteur). Le rapport 3/2 est jugé agréable à l’oreille : il est dit consonant,<br />

alors que le rapport 7 est considéré comme dissonant.<br />

Une octave est un intervalle de valeur égale à 2. Une note est à l’octave d’une autre si sa fréquence est<br />

deux fois plus grande. Par exemple, la note La4 à 880 Hz est à l’octave de la note La3 à 440 Hz.<br />

Une gamme est l’ensemble des notes comprises dans une octave. Construire une gamme consiste à<br />

choisir et ranger une série de notes, comprises à l’intérieur d’une octave ayant entre-elles des<br />

propriétés de consonance (des notes “qui s’aiment” comme disait Mozart enfant).<br />

Jusqu’au XVIIe siècle, les gammes utilisées en Occident étaient des ‘"gammes naturelles". Elles<br />

étaient construites à partir de sons harmoniques émis par une corde tendue. L’une des premières<br />

gammes naturelles est la gamme de Pythagore utilisée dans la Grèce antique. De nombreuses<br />

gammes naturelles ont été utilisées mais elles présentaient toutes un inconvénient majeur : l’intervalle<br />

entre deux notes d’une octave n’est pas constant. On ne peut donc pas modifier d’un même intervalle<br />

la fréquence de toutes les notes d’une œuvre musicale pour la transposer dans une tonalité différente.<br />

A la fin du XVIIe siècle, une gamme se rapprochant de la gamme naturelle a été construite : la gamme<br />

tempérée. Les intervalles de cette gamme sont constants et les petits défauts de justesse de cette<br />

gamme sont compensés par une grande facilité d’utilisation.


La gamme tempérée, c'est donc juste le fait de considérer qu'un ré # et un mi bémol forment le même<br />

son, de même pour un mi # et un fa, etc. Ce qui n'est pas le cas sur un instrument dit "non tempéré",<br />

c'est à dire capable de jouer précisément sur la fréquence... en gros, la totalité des instruments de<br />

musique à part claviers, harpes (encore que...) et dérivés de la guitare frettée (encore que, la guitare<br />

n'est en pratique que rarement un instrument tempéré... bref).<br />

En fait, le ton est subdivisé en 7 "comas", ce qui fait qu'un demi-ton est bancal. Le # montera de 4<br />

comas par rapport à la note dont il est issu, le bémol descendra de 4 comas par rapport à la note dont il<br />

est issu.<br />

Au lieu d'avoir des instruments qui ne sonnent bien quand ils sont joué dans certaines gammes<br />

données (comme souvent les guitares), on cherche à faire des compromis : c'est le tempérament d'un<br />

instrument. La gamme tempérée, c'est le meilleur compromis possible entre toutes les gammes.<br />

Même si nos instruments tempérés peuvent "heurter" les oreilles des musiciens indiens ou autres, on<br />

peut dire qu'il n'existe pas de gamme tempérée.<br />

Bach c'est juste amusé à voir comment sonnaient les différentes tonalités avec un instrument tempéré<br />

où le Ré# était égal au Mib ce qui était une révolution à l'époque.<br />

Sur un violon où l'on peut jouer un Ré# différent d'un Mib les tonalités ne sonnent pas pareilles.<br />

Par exemple un morceau en Mi majeur est plus gai et plus "brillant" qu'un morceau en Si bémol.<br />

Au piano, il ne devrait pas y avoir de différences entre les tonalités puisqu'il n'y a qu'une touche pour<br />

jouer le Ré# - Mib...pourtant l'oreille sent quand même une différence.<br />

Bach voulait voir si toutes les tonalités au piano (puisque c'est le seul instrument réellement tempéré)<br />

"sonnaient" pareil !<br />

Comparons les morceaux en Mi mineur et ceux en Sol mineur il y a une différence, l'une des deux<br />

tonalités est plus sombre alors qu'en théorie cela ne devrait pas se produire.<br />

L'héritage musical<br />

Avec Johann Sébastian, la musique baroque atteint à la fois son apogée et son aboutissement. Dès sa<br />

disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié parce que<br />

passé de mode, et dépassé par les nouvelles idées du romantisme, tout comme le contrepoint qu'il a<br />

porté à une perfection inégalée.<br />

Le corpus, très largement non publié, des œuvres de Bach passe à ses fils. La part d'héritage que Carl<br />

Phillip Emanuel reçoit est conservée avec ferveur, et après sa mort passe à d'aussi illustres mains que<br />

celles d'Abraham Mendelssohn-Bartholdy, Carl Friedrich Zelter, Georg Pölchau, la princesse Anne-<br />

Amélie de Prusse. Celle de Wilhelm Friedemann est en revanche dispersée (le fruit de la générosité du<br />

Bach de Halle, mais aussi celui de sa gêne financière).<br />

Bach est alors passé de mode. De son vivant, il semble qu'il fut considéré comme un virtuose du<br />

clavier et un excellent autodidacte de l'écriture musicale.<br />

En tant que diplomate, le baron Gottfried van Swieten se rend à Berlin en 1770 et fréquente la cour de<br />

Frédéric II ; au travers de l'enseignement qu'il reçoit de Marpurg et Kirnberger, il découvre et<br />

s'intéresse à Carl Phillip Emanuel.<br />

"Entre autres choses, [Frédéric II] me parle de la musique et d'un grand organiste nommé [Carl Phillip<br />

Emanuel] Bach, resté pendant un certain temps à Berlin. Cet artiste est doté d'immenses talents,<br />

supérieurs à ce que Je n'ai jamais entendu ou imaginé, pour ce qui est de la profondeur de la<br />

connaissance de l'harmonie et de la puissance de l'interprétation. Néanmoins, ceux qui ont connu son<br />

père pensent que son fils ne l'égale pas ; le roi s'accorde avec ce jugement et, pour le prouver, une<br />

personne chante pour moi [le thème d'] une fugue chromatique qu'il avait donné au vieux Bach et sur<br />

laquelle devant lui il avait improvisé une fugue à 3, puis à 4 et enfin à 6 voix."<br />

Wolfgang Amadeus Mozart lui-même ne faisait pas exception, jusqu'en 1782 (il a alors 26 ans) où les<br />

rencontres musicales organisées par le baron Gottfried van Swieten lui font découvrir une partie de<br />

l'œuvre de Bach et les oratorios de Haendel. Mozart assimila cet immense héritage, son écriture en fut<br />

changée, et les connaissances acquises se retrouvent dans son œuvre. On pense notamment au<br />

Requiem, à la symphonie "Jupiter" (la 41e), dont le quatrième mouvement est une combinaison de<br />

forme sonate et de fugue à cinq voix écrite en contrepoint renversable, à certains passages de La Flûte<br />

enchantée, etc.<br />

Ludwig van Beethoven connaissait bien l'œuvre pour clavecin de Bach et, jeune, il en jouait une grande<br />

partie par cœur. Il a pris exemple sur les Variations Goldberg pour composer ses vingt-deux Variations


Diabelli pour piano. Vers la fin de sa vie, Beethoven étudia aussi la grande Messe en si mineur du<br />

Cantor de Leipzig. Ainsi, il s'inspirera de l'art du contrepoint de Bach pour composer sa Missa<br />

Solemnis, œuvre dont il parlait comme étant "sa plus grande".<br />

Ce n'est qu'en 1829 que Mendelssohn, l'un des successeurs de Bach à Saint Thomas de Leipzig, fit<br />

rejouer la Passion selon Saint Matthieu à l'église saint Thomas. Il permit ainsi de redécouvrir, au<br />

XIXe siècle, le compositeur oublié. Les romantiques, surtout allemands, ont alors repris cet héritage, en<br />

l'adaptant aux goûts du XIXe siècle, et particulièrement Brahms, à Vienne. Même le Tristan et Isolde de<br />

Wagner, où l'étude attentive de L'Art de la Fugue transparaît (notamment dans le Prélude), montre<br />

l'influence de Bach. Schoenberg voit même en Bach un précurseur de ses théories, et même si l'on<br />

peut contester cette allégation, le novateur viennois a écrit sur Bach de passionnantes pages dans ses<br />

nombreux essais.<br />

Depuis, son œuvre reste une référence incontournable pour l'ensemble de la musique occidentale. Il<br />

semble même que l'enthousiasme gagne l'Asie, et particulièrement le Japon. Dans les années 1930 à<br />

Leipzig, une nouvelle approche de la lecture des œuvres de Bach va être initiée par Karl Straube avec<br />

des effectifs instrumentaux et choraux moins imposants que ceux des interprétations du XIXe siècle ;<br />

Straube va aussi jouer les œuvres dites théoriques comme L'art de la fugue (avec orchestre toutefois).<br />

L'aboutissement de ce "renouveau baroque" se retrouvera à partir des années 1950, avec des<br />

interprètes tels que Gustav Leonhardt et ses nombreux disciples, ou Nikolaus Harnoncourt. Gustav<br />

Leonhardt et Nikolaus Harnoncourt seront les premiers à enregistrer l'intégrale des cantates. On se doit<br />

également de citer John Eliot Gardiner, qui est depuis les années 1970 à la tête du Monteverdi Choir et<br />

des English Baroque Soloists qu'il a créés. Il a réalisé en 2000 à l'occasion du 250e anniversaire de la<br />

mort de Bach une première mondiale : l'interprétation en concerts à travers le monde de l'intégralité<br />

des cantates sacrées (plus de 200 subsistent) au cours de l'année. Un des personnages les plus<br />

importants actuellement est Philippe Herreweghe, qui dirige l'orchestre de La Chapelle Royale et le<br />

Collegium Vocale à Gand. Harnoncourt, Leonhardt, Gardiner et Herreweghe sont parmi les chefs les<br />

plus appréciés pour la musique du Cantor de Leipzig, tant par la précision et la virtuosité technique que<br />

par la richesse de l'interprétation et l'expressivité.<br />

Glenn Gould proposera également une autre approche de Bach en mettant l'accent sur la sensibilité,<br />

ainsi que sur la rythmique, grâce à ses interprétations au piano (d'œuvres baroques composées pour<br />

clavecin) remarquables par la lisibilité des lignes contrapuntiques et la clarté de l'articulation. Glenn<br />

Gould arrivera à l'apogée de son alchimie musicale dans le deuxième enregistrement des Variations<br />

Goldberg en 1981.<br />

Cette musique, même revisitée (Jacques Loussier ou Wendy Carlos), transposée, voire utilisée comme<br />

standard de jazz, garde ses propriétés esthétiques, comme si la richesse de sa structure rendait le<br />

reste accessoire.<br />

Marcel Dupré jouait l'œuvre intégrale de Bach pour orgue par cœur, de même que Helmut Walcha, le<br />

grand organiste allemand qui, aveugle dès son adolescence, l'apprit par une écoute attentive.<br />

Pensées sur Bach<br />

"Bach est un astronome qui découvre les plus merveilleuses étoiles. Beethoven se mesure à l'univers.<br />

Moi, je ne cherche qu'à exprimer l'âme et le cœur de l'Homme." Frédéric Chopin ;<br />

"Devant celui-là, tous les autres ne sont que des enfants. " Robert Schumann ;<br />

"Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, et le néant péremptoire."; "S'il y a<br />

quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu.", Emil Cioran, Syllogismes de l'amertume, Gallimard ;<br />

"La musique, chez Bach, tend à devenir un être vivant, palpitant et sensible.", Pierre Vidal ;<br />

"Il y a d'abord Bach … et puis tous les autres." Pablo Casals<br />

"Malgré tout mon amour pour beaucoup d'autres - et Beethoven et Mozart ne sont pas les moindres - je<br />

ne peux qu'être d'accord avec Casals : Bach les domine tous." Paul Tortelier ;<br />

"Une seule goutte de Bach vaut une citerne d’autre musique." Mstsislaw Rostropovitch ;<br />

"En tout art, de hauts génies dominent sur les autres, et semblent l'emporter sur toute beauté rivale :<br />

ainsi Shakespeare et Racine, Aristophane et Virgile, Goethe et Stendhal, Rembrandt ou Goya. Mais<br />

Bach me donne l'idée qu'il est plus grand, plus puissant, plus beau, plus étendu en musique, plus<br />

musical enfin qu'aucun autre artiste souverain dans son art propre. Et même la vertu de Bach est telle<br />

qu'il domine sur tous les artistes, en quelque art que ce soit, et non pas seulement dans le sien." André<br />

Suarès, Pages ;


Beethoven, jouant avec le nom de Jean Sébastien Bach (Bach signifie ruisseau en allemand) aurait<br />

estimé que Meer (la mer ou l'océan) aurait mieux convenu à la majesté et à l'ampleur de son génie :<br />

Bach sollte nicht Bach, sondern Meer heißen. ;<br />

Le poète Goethe a pu écrire, à propos de l'œuvre de Bach, Entretiens de Dieu avec lui-même, juste<br />

avant la Création : "Un mouvement se produisait à l’intérieur de moi, et il me semblait que je n’avais<br />

pas d’oreilles, encore moins d’yeux, ni aucun autre sens, et que je n’en avais pas besoin." Goethe,<br />

après l'écoute du clavier bien tempéré.<br />

"Il a tant aimé de tout son être, de la manière la plus charnelle, la plus incarnée qui fût, qu'il nous donne<br />

à jamais à entendre quelque chose qui s'apparente à la révélation de la vie, au travers de l'effacement<br />

de son nom, ce qui explique son universalité : comme si sa musique était la conscience de la musique<br />

elle-même, son assurance et sa promesse. Nul peut-être - Shakespeare excepté - n'a su transformer<br />

comme lui chaque atome de l'univers, chaque éclat du monde en une émotion aussi profonde et aussi<br />

intime." Hélène Grimaud, extrait du texte du livret d'accompagnement de son Cd consacré à Bach<br />

(Deutsche Grammophon 2008)<br />

Compositions remarquables<br />

Catégorie : Œuvre de Johann Sébastian Bach<br />

Liste complète des œuvres de Johann Sébastian Bach<br />

Liste des cantates sacrées ou profanes de Johann Sébastian Bach<br />

Sonate pour violon No. 1, Sol mineur (BWV 1001) manuscrit autographe<br />

Cantates BWV 4, BWV 9, BWV 21, BWV 78, BWV 106, BWV 140,<br />

BWV 136, BWV 198, BWV 146, BWV 177, BWV 127, BWV 35, BWV<br />

51, BWV 56, BWV 82, BWV 198 (Trauer-Ode), BWV 201, BWV 205,<br />

BWV 208, BWV 211, BWV 212.<br />

Passion selon Saint Jean, BWV 245 ;<br />

Passion selon Saint Matthieu, BWV 244 ;<br />

Messe en si mineur BWV 232 ;<br />

Oratorio de Noël, BWV 248 ;<br />

Magnificat, BWV 243 ;<br />

Motets, BWV 225 à BWV 231 ;<br />

Toccata et fugue en ré mineur pour orgue, BWV 565 et quelques<br />

autres couples de Prélude et Fugue ou Fantaisie et Fugue comme<br />

BWV 534, 538, 541, 542, 543, 544, 545, 546, 548,<br />

Passacaille et fugue en do mineur BWV 582 ;<br />

Les variations Goldberg, BWV 988 ;<br />

Les six partitas pour clavecin, BWV 825 à BWV 830 ;<br />

Inventions et symphonies, BWV 772 à BWV 801 ;<br />

Inventions, BWV 772<br />

Symphonie, BWV 787<br />

Les 6 suites anglaises, BWV 806-811"" ;<br />

Les 6 suites françaises, BWV 812-817"" ;<br />

Le clavier bien tempéré, BWV 846 à BWV 893 ;<br />

Prelude I, BWV 846<br />

Fantaisie chromatique et fugue, BWV 903<br />

Concerto italien, BWV 971<br />

Sonates et partitas pour violon seul, BWV 1001 à BWV 1006 ;<br />

Suites pour violoncelle seul, BWV 1007 à BWV 1012<br />

Sonates pour flûte, BWV 1013, BWV 1020, BWV 1030 à BWV 1035 ;<br />

Les six concertos brandebourgeois, BWV 1046 à BWV 1051 ;<br />

Concertos pour violon, BWV 1041, BWV 1042, BWV 1043 ;<br />

Concertos pour clavecin, BWV 1052 à BWV 1065 ;<br />

Suites pour orchestre, BWV 10<strong>66</strong> à BWV 1070 ;<br />

L'Offrande musicale, BWV 1079 ;<br />

L'Art de la fugue, BWV 1080;


Annexes<br />

• Bibliographie<br />

Johann Nikolaus Forkel, Vie de Johann Sébastian Bach. Première biographie du compositeur (1802).<br />

Alberto Basso, Jean-Sébastien Bach, dernière somme biographique de référence (Éditions Fayard -<br />

1984 pour la traduction française. Titre original : Frau Musica - La vita e le opere di J.S. BACH<br />

(E.D.T./Musica - 1979)).<br />

Alberto Basso, "Redécouvrir Jean-Sébastien Bach." Harmonia Mundi, 1997<br />

Jean Pierre Grivois, Moi JSB, biographie très complète à la première personne (Éditions Héloïse<br />

d'Ormesson - 2005),<br />

Gilles Cantagrel, Bach en son temps, (Éditions Fayard - juin 2003), (ISBN 2-21360007-4).<br />

Gilles Cantagrel, Le Moulin et la rivière, air et variations sur Bach, ouvrage couronné par l'Académie<br />

Charles-Cros et l'Académie des Beaux-Arts (Éditions Fayard - janvier 2004), (ISBN 2-21360128-3).<br />

Martin Petzoldt, Ce 21 mars 1745, Jean-Sébastien Bach..., (Éditions Papillon - mars 2008 pour la<br />

traduction française. Titre original : Ioanni Sebastiano sexagenario. Eine Erzählung um den<br />

sechzigsten Geburtstag Johann Sebastian Bach), (ISBN 2-940310-33-5). Préface de Gilles Cantagrel,<br />

traduit de l'allemand par Elise et Philippe Lesage.<br />

Adrien Rougier, Les Orgues de Jean-Sébastien Bach, Roudil Frères, Lyon, 1964.<br />

Davitt Moroney & Dennis Collins, "Bach, Une Vie", Éditions Actes Sud, 2000, re-issue 2003, (ISBN 2-<br />

742741577)<br />

Roland de Candé Jean-Sébastien Bach Seuil 1984 (ISBN 2-02-008505-4)<br />

Tim Dowley, Les grands compositeurs: Bach. Gründ 1990 (ISBN 2-7000-5504-7) (adaptation française<br />

de Marie-José Lamorlette)<br />

Karl et Irène Geiringer, Bach et sa famille: sept générations de génies créateurs. Buchet/Castel, 1979.<br />

Luc-André Marcel, Bach. Solfèges/Seuil, 1983. (ISBN 2-02-000239-6)<br />

Paule Du Bouchet, Magnificat: Jean-Sébastien Bach, le cantor. Gallimard, 1991. (ISBN 2-07-053144-9)<br />

Jean-Luc Delut, Chercheur d'Éternité Jean-Sébastien Bach L'Harmattan, <strong>2009</strong>. (ISBN 978-2-296-<br />

07958-8)<br />

• Filmographie<br />

Chronique d'Anna Magdalena Bach. Réal. : Jean-Marie Straub, Allemagne, 1967. Gustav Leonhardt<br />

joue le rôle du compositeur et interprète sa musique.<br />

Johann Sébastian Bach, the Cantor of Saint Thomas's. Réal. : Colin Nears, Grande-Bretagne, 1985.<br />

Friedemann Bach, le musicien errant. Réal. : Traugott Müller, Allemagne, 1941. Film qui évoque le<br />

thème du fils prodigue et de sa disgrâce. On y voit Johann Sébastian Bach donner une leçon à ses<br />

élèves.<br />

"Mein Name ist Bach" Dominique de Rivaz. : Une fiction qui s'inspire d'un fait divers historique. Mai<br />

1747: Bach part à Potsdam pour le baptême de son petit-fils. Et passe une semaine à la cour du roi<br />

Frédéric II de Prusse. Film présenté au festival de Locarno en 2003.<br />

Il était une fois Jean-Sébastien Bach de Jean-Louis Guillermou, 2003. Une évocation de la vie<br />

méconnue du Kantor de Leipzig, basée sur les écrits et reconstitutions de son contemporain Forkel.<br />

Le Silence avant Bach (Die Stille Vor Bach) de Père Portabella, Espagne, 2007. Méditation sur le<br />

temps, l'art et la culture autour de la figure et de l'œuvre de Johann Sébastian Bach.<br />

Pour jouer un peu :<br />

Notre ami Régis DECLERCK alimente cette rubrique destinée aux amis qui aiment jouer avec les mots.<br />

Ces mots croisés ont été réalisés par lui-même :


Solution de l'expresso n°11<br />

A B C D E F<br />

1 S H O O T S<br />

2 Q U I T T E<br />

3 U M E A P<br />

4 A A R S A<br />

5 L I M I E R<br />

6 E N I E M E<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

Expresso n°12<br />

A B C D E F<br />

1. Séduction 2. Colorait en jaune brillant<br />

3. Donnai les couleurs de l'arc-en-ciel<br />

4. Très costaud 5. Interjection. Coule en<br />

Sibérie 6. Personnage mythologique.<br />

A. Centre de documentation des lycées.<br />

Note B. Excepté C. Air d'opéra D. Fati-<br />

gant à force de répétition E. Parle chat<br />

F. Maigreur maladive.<br />

Les solutions de cette grille de mots croisés seront données dans le <strong>Trait</strong> <strong>d'Union</strong> du 31 <strong>octobre</strong><br />

Petites annonces ( Si vous souhaitez publier une annonce, merci de la soumettre à Jean-Pierre CAILLON,<br />

rédacteur de cette newsletter : tel 06 08 18 11 46 ; mail j-p.caillon@wanadoo.fr )<br />

MERCI DE VOULOIR BIEN COLLECTER LES ADRESSES MAIL DE TOUS LES BENEVOLES DE VOTRE ANTENNE OU DE VOTRE<br />

COMITE AFIN QUE LE MAXIMUM DE PERSONNES PUISSE ÊTRE CONCERNEES PAR L'ENVOI DE CETTE PUBLICATION<br />

MENSUELLE QU'EST LE "TRAIT D'UNION", PUBLICATION ESSENTIELLE POUR L'AMELIORATION DE LA COMMUNICATION AU<br />

SEIN DE NOTRE ASSOCIATION. CES ADRESSES PEUVENT ÊTRE ENVOYEES AU SIEGE DE LA FEDERATION, SUR spf<strong>66</strong>@free.fr<br />

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A NOTER AUSSI QUE LE "TRAIT D'UNION" EST MAINTENANT ACCESSIBLE SUR LE SITE INTERNET DE LA FEDERATION DES<br />

PYRENEES ORIENTALES, A L'ADRESSE http://www.spf<strong>66</strong>.org A LA PAGE "NOS PUBLICATIONS"<br />

Geneviève MEJEAN SEGARRA<br />

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