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Trait d'Union octobre 2009 - Secours populaire 66

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Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français. Il fait la connaissance de<br />

Georg Böhm, musicien de la Johanniskirche et élève du grand organiste de Hambourg Johann Adam<br />

Reinken ; Böhm l'initie au style musical de l'Allemagne du nord. Il côtoie aussi à Lunebourg ou à la cour<br />

ducale de Celle des musiciens français émigrés, notamment Thomas de La Selle, élève de Lully : c'est<br />

l'approche d'une autre tradition musicale ; il recopie intégralement l'œuvre d'orgue de Nicolas de<br />

Grigny, et entame peut-être une correspondance avec François Couperin. Après la mue de sa voix, il<br />

se tourne vers la pratique instrumentale (orgue, clavecin, violon). Il peut fréquenter la bibliothèque<br />

municipale de Lunebourg et les archives de la Johanniskirche qui recèlent de nombreuses partitions<br />

des plus grands musiciens de l'époque. En 1701, il se rend à Hambourg et y rencontre Johann Adam<br />

Reinken et Vincent Lübeck, deux grands virtuoses titulaires des plus belles orgues de l'Allemagne du<br />

nord.<br />

• Arnstadt<br />

Église St Boniface, Arnstadt<br />

En janvier 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de<br />

musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-<br />

Weimar à Weimar, grande ville de Thuringe. Son rôle y est peu clair,<br />

mais semble avoir inclus des fonctions serviles et non-musicales.<br />

Toujours est-il que, durant sa tenure de sept mois à Weimar, il se<br />

forge une solide réputation d'organiste. Il est invité à inspecter et<br />

inaugurer le nouvel orgue de l'église de Saint Boniface d'Arnstadt, au<br />

sud-ouest de Weimar.<br />

En août 1703, il accepte le poste d'organiste de cette église, qui lui<br />

assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et<br />

l'accès à un orgue neuf et moderne. La famille de Bach avait toujours<br />

entretenu des relations étroites dans cette ville, la plus ancienne de Thuringe. Mais cette période n'est<br />

pas sans tensions : il n'était apparemment pas satisfait du chœur ; des conflits éclatent (il en vient aux<br />

mains avec un bassoniste nommé Geyersbach) ; il désire sans doute s'éloigner de l'influence familiale ;<br />

de plus, son absence non autorisée d'Arnstadt pendant plusieurs mois en 1705-1706 lui est reprochée :<br />

il avait rendu visite à Buxtehude et son "Abendmusik" dans la ville de Lübeck, faisant quatre cents<br />

kilomètres à pied pour s'y rendre. La durée de sa visite suggère qu'il devait accorder une grande valeur<br />

à ses contacts avec le vieil homme, et que celui-ci dut avoir une influence importante sur son art. C'est<br />

à cette époque que Bach achève d'élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions<br />

monumentales.<br />

Ajoutons que le jeune homme agrémentait ses accompagnements du service religieux de<br />

démonstrations de virtuosité, ce qu'on lui reprochait ; qu'on l'accusait de profiter des sermons pour<br />

s'éclipser et rejoindre la cave à vin ; et qu'on lui reprochait de jouer de la musique avec une "demoiselle<br />

étrangère" (Maria Barbara ?) dans l'église.<br />

• Mühlhausen<br />

De 1707 à 1708, il est organiste à Mühlhausen. Il y écrit sa première cantate, prélude à une œuvre<br />

liturgique monumentale à laquelle se rajoutera l'œuvre pour orgue, témoins les plus révélateurs de son<br />

génie, et de la profondeur de son inspiration. Il composera sa vie durant des cantates pour cinq années<br />

complètes de cycle liturgique, soit plus de trois cents. Plusieurs dizaines de ses compositions sont<br />

perdues, dont une grande partie date de cette période.<br />

Mühlhausen est alors une petite ville de Thuringe, récemment dévastée par le feu et Bach peine à<br />

trouver à se loger à un prix convenable. Le 17 <strong>octobre</strong> 1707, il épouse, à Dornheim près d'Arnstadt, sa<br />

cousine Maria Barbara dont il admirait le timbre de soprano. Il doit se battre pour constituer une dot<br />

convenable (aidé par l'héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt) et pour donner à sa femme<br />

une place dans les représentations (les femmes n'étant pas admises à la tribune d'honneur jusqu'au<br />

XIXe siècle). Ils auront sept enfants dont quatre atteindront l'âge adulte parmi lesquels Wilhelm<br />

Friedemann et Carl Philipp Emanuel.

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