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Trait d'Union octobre 2009 - Secours populaire 66

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La gamme tempérée, c'est donc juste le fait de considérer qu'un ré # et un mi bémol forment le même<br />

son, de même pour un mi # et un fa, etc. Ce qui n'est pas le cas sur un instrument dit "non tempéré",<br />

c'est à dire capable de jouer précisément sur la fréquence... en gros, la totalité des instruments de<br />

musique à part claviers, harpes (encore que...) et dérivés de la guitare frettée (encore que, la guitare<br />

n'est en pratique que rarement un instrument tempéré... bref).<br />

En fait, le ton est subdivisé en 7 "comas", ce qui fait qu'un demi-ton est bancal. Le # montera de 4<br />

comas par rapport à la note dont il est issu, le bémol descendra de 4 comas par rapport à la note dont il<br />

est issu.<br />

Au lieu d'avoir des instruments qui ne sonnent bien quand ils sont joué dans certaines gammes<br />

données (comme souvent les guitares), on cherche à faire des compromis : c'est le tempérament d'un<br />

instrument. La gamme tempérée, c'est le meilleur compromis possible entre toutes les gammes.<br />

Même si nos instruments tempérés peuvent "heurter" les oreilles des musiciens indiens ou autres, on<br />

peut dire qu'il n'existe pas de gamme tempérée.<br />

Bach c'est juste amusé à voir comment sonnaient les différentes tonalités avec un instrument tempéré<br />

où le Ré# était égal au Mib ce qui était une révolution à l'époque.<br />

Sur un violon où l'on peut jouer un Ré# différent d'un Mib les tonalités ne sonnent pas pareilles.<br />

Par exemple un morceau en Mi majeur est plus gai et plus "brillant" qu'un morceau en Si bémol.<br />

Au piano, il ne devrait pas y avoir de différences entre les tonalités puisqu'il n'y a qu'une touche pour<br />

jouer le Ré# - Mib...pourtant l'oreille sent quand même une différence.<br />

Bach voulait voir si toutes les tonalités au piano (puisque c'est le seul instrument réellement tempéré)<br />

"sonnaient" pareil !<br />

Comparons les morceaux en Mi mineur et ceux en Sol mineur il y a une différence, l'une des deux<br />

tonalités est plus sombre alors qu'en théorie cela ne devrait pas se produire.<br />

L'héritage musical<br />

Avec Johann Sébastian, la musique baroque atteint à la fois son apogée et son aboutissement. Dès sa<br />

disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié parce que<br />

passé de mode, et dépassé par les nouvelles idées du romantisme, tout comme le contrepoint qu'il a<br />

porté à une perfection inégalée.<br />

Le corpus, très largement non publié, des œuvres de Bach passe à ses fils. La part d'héritage que Carl<br />

Phillip Emanuel reçoit est conservée avec ferveur, et après sa mort passe à d'aussi illustres mains que<br />

celles d'Abraham Mendelssohn-Bartholdy, Carl Friedrich Zelter, Georg Pölchau, la princesse Anne-<br />

Amélie de Prusse. Celle de Wilhelm Friedemann est en revanche dispersée (le fruit de la générosité du<br />

Bach de Halle, mais aussi celui de sa gêne financière).<br />

Bach est alors passé de mode. De son vivant, il semble qu'il fut considéré comme un virtuose du<br />

clavier et un excellent autodidacte de l'écriture musicale.<br />

En tant que diplomate, le baron Gottfried van Swieten se rend à Berlin en 1770 et fréquente la cour de<br />

Frédéric II ; au travers de l'enseignement qu'il reçoit de Marpurg et Kirnberger, il découvre et<br />

s'intéresse à Carl Phillip Emanuel.<br />

"Entre autres choses, [Frédéric II] me parle de la musique et d'un grand organiste nommé [Carl Phillip<br />

Emanuel] Bach, resté pendant un certain temps à Berlin. Cet artiste est doté d'immenses talents,<br />

supérieurs à ce que Je n'ai jamais entendu ou imaginé, pour ce qui est de la profondeur de la<br />

connaissance de l'harmonie et de la puissance de l'interprétation. Néanmoins, ceux qui ont connu son<br />

père pensent que son fils ne l'égale pas ; le roi s'accorde avec ce jugement et, pour le prouver, une<br />

personne chante pour moi [le thème d'] une fugue chromatique qu'il avait donné au vieux Bach et sur<br />

laquelle devant lui il avait improvisé une fugue à 3, puis à 4 et enfin à 6 voix."<br />

Wolfgang Amadeus Mozart lui-même ne faisait pas exception, jusqu'en 1782 (il a alors 26 ans) où les<br />

rencontres musicales organisées par le baron Gottfried van Swieten lui font découvrir une partie de<br />

l'œuvre de Bach et les oratorios de Haendel. Mozart assimila cet immense héritage, son écriture en fut<br />

changée, et les connaissances acquises se retrouvent dans son œuvre. On pense notamment au<br />

Requiem, à la symphonie "Jupiter" (la 41e), dont le quatrième mouvement est une combinaison de<br />

forme sonate et de fugue à cinq voix écrite en contrepoint renversable, à certains passages de La Flûte<br />

enchantée, etc.<br />

Ludwig van Beethoven connaissait bien l'œuvre pour clavecin de Bach et, jeune, il en jouait une grande<br />

partie par cœur. Il a pris exemple sur les Variations Goldberg pour composer ses vingt-deux Variations

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