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Trait d'Union octobre 2009 - Secours populaire 66

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une affaire de principe. Mais elles ont pris un risque important en faisant appel. Si la décision était<br />

favorable aux huileux, ce serait une première en France. Et peut-être le début d’une jurisprudence".<br />

Un peu de culture à trois sous…<br />

A Nîmes, des poèmes à tous les vents…<br />

D’encre et de papier sont faits les recueils de poèmes, mais de passion aussi, et le lecteur, dont les yeux<br />

s’abaissent a la rencontre des vers et des strophes, se sent gagné peu a peu par l’émotion, écho de<br />

celle-là même qui inspira l’auteur. Ce double mouvement d’un regard qui descend et d’un trouble qui<br />

monte n’est rien d’autre, après tout, que l’application poétique d’un principe scientifique archi... connu et<br />

qui se pourrait exprimer ainsi : "Tout corps plongé dans un volume reçoit une poussée de bas en haut<br />

proportionnelle à l’intensité du sentiment exprimé".<br />

D’où, sans doute, l’expression "un bain de poésie"!<br />

Mais tout principe suppose des exceptions, et il arrive parfois - la chose est, hélas ! Trop rare - qu’une<br />

plaque, scellée dans un mur, contraigne le passant à lever le nez afin d’y déchiffrer quelques vers<br />

gravés. Il est ainsi au voisinage de notre Catalogne des lieux chargés d’histoire ou des demeures<br />

glorieuses que des municipalités déférentes ont voulu célébrer au moyen de quelques rimes de<br />

circonstance.<br />

Voici donc le regard du lecteur, habitué à se poser d’ordinaire sur une plaquette imprimée, obligé au<br />

contraire de s’élever vers une plaque gravée. C’est en haut du mur, cette fois, qu’on voit le poète !<br />

Inspirées par la solennité d’un endroit ou d’un instant, ces poésies de plein vent sont ignorées<br />

des anthologies : cuits par le soleil, rincés par la pluie, familiers aux oiseaux du voisinage, ces mots<br />

creusés dans une page de marbre que jamais nul ne tournera sont souvent plus riches de bonne volonté<br />

que d’inspiration. Qu’importe ! Vaguement impressionné et le nez en l’air, le visiteur devant eux se<br />

recueille, car les vers, si faibles soient-ils, parlent au cœur mieux que la prose.<br />

Que le lecteur nous suive dans quelques-uns de ces endroits privilégiés où la poésie s’amuse à battre la<br />

campagne ou à courir les rues:<br />

Bon comme la romaine<br />

Malgré ses embouteillages, en dépit des folies de sa féria de Pentecôte, Nîmes ne cesse de revendiquer<br />

son appartenance au monde romain antique. Tourisme oblige !<br />

Sous le prétexte que l’empereur Antonin - dit "le Pieux" (138 -161) - descendait d’un grand-père natif de<br />

Nemausus (Nîmes, en V.0.), Ia capitale gardoise n’avait pas hésité de longue date à se proclamer cité<br />

des Antonins. En 1860, désireuse de donner corps à ce peu convaincant parrainage, la municipalité<br />

commanda au sculpteur Auguste Bosc une statue d’allure antique, plus authentique encore que les<br />

vraies. Surgi d’un bloc de marbre de Carrare, installé à deux pas de la maison Carrée, Antonin ne cesse,<br />

depuis, de saluer Les passants à la romaine, le bras droit levé à l’horizontale. A l’usage de ceux que<br />

l’allusion n’avait pas convaincus, on se permit d’insister en gravant sur le socle ce quatrain du poète<br />

occitan Jean Reboul. Au pays du fifre, comment qualifie-t-on des vers de mirliton ?<br />

Le Nîmois est à demi romain<br />

Sa ville est aussi la ville aux sept collines<br />

Un chaud soleil y luit sur de grandes ruines<br />

Et l’un de ses enfants se nommait Antonin.<br />

Romain ou pas, le Nîmois a le sens de l’humour: peu impressionné par la pompe impériale, il a trouvé<br />

que l’auguste attitude d’Antonin ressemblait au geste de celui qui, au sortir de chez lui, s’interroge sur<br />

l’opportunité d’emporter un parapluie.<br />

C’est ainsi que, depuis des générations, le noble empereur est surnommé familièrement par ses<br />

concitoyens espincho se ploù ! ("regarde s’il pleut !") ou, plus sobrement ploù pas! ("Il ne pleut pas !").<br />

La carrée de Racine

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