Les 36 cordes sensibles des Québécois - Concept, cration et ...
Les 36 cordes sensibles des Québécois - Concept, cration et ...
Les 36 cordes sensibles des Québécois - Concept, cration et ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Ce sont ces mêmes impudents qui viendront, un siècle plus tard, nous demander de les aider<br />
à déloger les Anglais de leur pays. On refusera. Ça leur apprendra!<br />
Léon Dion, dans « La prochaine révolution », écrit: « Une particularité du Québec<br />
consiste dans le fait que nous avons, ici plus qu'ailleurs, à relever le pari américain parce que<br />
nous sommes plus près physiquement, géographiquement <strong>et</strong> intellectuellement <strong>des</strong> États-<br />
Unis. Nous pouvons toujours dénoncer les États-Unis mais nous aurons peine à vivre en<br />
marge ou à l'écart du continent. Par conséquent se pose la double nécessité d'accepter la<br />
présence <strong>des</strong> États-Unis <strong>et</strong> de tenter, en ce qui concerne les <strong>Québécois</strong> francophones, de le<br />
faire « à la française ».<br />
Ou le faire « à la québécoise ».<br />
Pierre Vallières, dans « Le Québec impossible » dit que « le Canada est un état<br />
américain en liberté surveillée ».<br />
Marcel Rioux surenchérit: « Il ne fait pas de doute que « l'animosité » de la population<br />
québécoise, prise dans son entier est plutôt dirigée contre le Canada que contre les États-<br />
Unis. Ce qui indique que l'aliénation nationale est plus vivement ressentie que l'aliénation<br />
économique <strong>et</strong> culturelle ».<br />
C<strong>et</strong>te racine pratico-pratique rend le <strong>Québécois</strong> quotidiennement conscient de son<br />
héritage matériel <strong>et</strong> temporel. C'est l'antidote au poison que secrète la racine minoritaire.<br />
La racine nord-américaine, profonde, puissante, juteuse, véhicule les éléments<br />
hétéroclites de « notre » anglophonie; c'est l’influence quotidienne <strong>et</strong> aspirante <strong>des</strong> millions<br />
d'anglophones qui nous entourent, au Québec, au Canada, aux États-Unis, sans oublier<br />
l'influence directe <strong>des</strong> autres pays du Commonwealth <strong>et</strong> de l'Angl<strong>et</strong>erre elle-même.<br />
YES SIR!<br />
C<strong>et</strong>te racine pousse également en terre amérindienne, mais nous préférons ne pas<br />
trop en parler ou raconter <strong>des</strong> balivernes comme « les sauvages apportent les p'tits<br />
<strong>Québécois</strong> à leur maman », (souvent, après leur avoir donné <strong>des</strong> coups de bâton sur les<br />
jambes qui nécessitent quelques jours à l'hôpital...)<br />
Dans « Je suis une maudite sauvagesse », la montagnaise Anne André écrit c<strong>et</strong>te<br />
phrase, pointue comme une flèche: « À mon avis, de tous les peuples de la terre, il n’y en a<br />
vraisemblablement aucun qui ait la fierté de la culture <strong>et</strong> de la langue du peuple voisin ».<br />
Il est étrange, par les temps qui courent, alors que la conscience <strong>des</strong> <strong>Québécois</strong> est à<br />
l'encan, de vouloir régler le problème de ceux qui nous auraient tout pris sans vouloir<br />
auparavant régler le problème de ceux à qui nous avons tout pris.<br />
Nous devons « aux sauvages », à part nos p'tits frères, <strong>des</strong> produits de consommation<br />
comme le sirop d'érable <strong>et</strong> la gomme d'épin<strong>et</strong>te; <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />
de germination <strong>et</strong> de conservation de céréales <strong>et</strong> de légumes; <strong>des</strong> techniques de pêche, de<br />
chasse, de transport comme la raqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> le canot; <strong>des</strong> vêtements, vestes de peaux,<br />
mocassins <strong>et</strong> « mitasses »; nous leur avons emprunté plusieurs mots <strong>et</strong> <strong>des</strong> centaines de<br />
noms géographiques.<br />
35