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MARTA GUZOWSKA EST DOCTEUR EN ARCHÉOLOGIE,<br />
DÉTACHÉE DEPUIS TREIZE ANS SUR LE SITE DE FOUILLES<br />
DE TROIE. LE ROMAN LE SACRIFICE DE POLYXÈNE EST<br />
LE PREMIER D’UN CYCLE D’ÉNIGMES CRIMINELLES ET<br />
ARCHÉOLOGIQUES CONSACRÉ À MARIO YBL ; L’AUTEURE<br />
TRAVAILLE EN CE MOMENT SUR LE DEUXIÈME TOME.<br />
Retour à la table des matières<br />
MARTA GUZOWSKA<br />
Le Sacrifice de Polyxène<br />
Le roman policier polonais se diversifie. Même s’il se trouve toujours<br />
dominé par des polars à l’ambiance rétro ou par des intrigues inspirées<br />
de l’actualité immédiate, de nouvelles voies sont explorées dans ce genre<br />
littéraire avec une réussite grandissante. Le roman policier-archéologique<br />
présenté ici en est un bon exemple : le lieu du crime est un site de fouilles<br />
et les scientifiques spécialisés d’ordinaire dans l’exploration de l’histoire<br />
y endossent des costumes de détectives. C’est le point de départ choisi par<br />
Marta Guzowska pour son premier roman, Le Sacrifice de Polyxène, qui ouvre<br />
une série consacrée à l’anthropologue Mario Ybl.<br />
L’auteure est docteur en archéologie, détachée depuis treize ans sur le site<br />
de l’ancienne Troie, il n’est donc pas étonnant de retrouver cet endroit pour<br />
cadre de son livre. Au cours d’un été particulièrement chaud et éprouvant,<br />
un groupe de chercheurs composé d’experts divers découvre un tombeau<br />
atypique contenant les ossements d’une femme. Les scientifiques croient<br />
être tombés sur une trouvaille majeure, les restes de la mythique Polyxène.<br />
Malheureusement, le squelette s’avère tout à fait récent. Les archéologues<br />
ne sont pas seulement frustrés, ils se retrouvent bientôt terrifiés lorsqu’un<br />
criminel inconnu se met à assassiner des femmes à Troie, s’inspirant pour<br />
son mode opératoire d’exemples mythologiques.<br />
Le roman de Guzowska séduit le lecteur pour deux raisons essentielles. Tout<br />
d’abord, son cadre subjugue : l’action du Sacrifice de Polyxène se déroule en<br />
Photo : Farkas Pinter<br />
Anatolie et l’intrigue criminelle alterne avec le récit de la Turquie moderne<br />
vue à travers les yeux d’un Occidental. Ensuite, le personnage principal<br />
du livre est fascinant. Il s’agit du savoureux anthropologue Mario Ybl.<br />
Il est difficile de décrire cet individu en quelques mots… c’est un mélange<br />
d’Adrian Monk, d’Indiana Jones et de Philip Marlowe. Un buveur, un clown,<br />
un cynique, comme il se décrit lui-même. Un homme qui n’a pas sa langue<br />
dans la poche et qui est passé maître dans l’art de se faire des ennemis. Un<br />
gaillard insolent qui fait toujours ce qui lui plait sans se soucier des règles<br />
en vigueur. Il souffre de nyctophobie, la peur panique de l’obscurité, qu’il<br />
apprivoise de la plus simple des manières, en s’enivrant à mort chaque soir.<br />
Mais c’est aussi un justicier solitaire qui, malgré les coups qu’il prend au<br />
passage, se charge de la résolution de l’énigme de ces meurtres de femmes.<br />
Robert Ostaszewski