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Partir pour rester : survie et mutation des sociétés paysannes ... - IRD

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42<br />

Les eff<strong>et</strong>s<br />

de disparité<br />

jouent enfaveur<br />

d'une paysannerie<br />

<strong>des</strong> vallées mieux<br />

intégrée à l'espace<br />

régional <strong>et</strong> urbain,<br />

donc plus disposée à<br />

la mobilité spatiale.<br />

Geneviève Cortes<br />

<strong>Partir</strong> <strong>pour</strong> <strong>rester</strong><br />

Dans les bassins qui disposent de systèmes d'irrigation permanente,<br />

la production de fruits, de légumes <strong>et</strong> de lait s'est généralisée. Les<br />

basses vallées de Capinota <strong>et</strong> de Mizque se sont spécialisées dans la<br />

production maraîchère (carottes, oignons, b<strong>et</strong>teraves surtout). Dans<br />

les vallées centrales de Cochabamba <strong>et</strong> de Sacaba, plus urbanisées,<br />

la production est très diversifiée : produits maraîchers, élevage laitier,<br />

céréales, élevage hors sol de volailles <strong>et</strong> de porcs. La proximité <strong>des</strong><br />

principaux centres urbains a favorisé également le développement <strong>des</strong><br />

activités non agricoles combinées à l'agriculture.<br />

Enfin, la zone Sud-Est (Arque) est le parent pauvre du département.<br />

Dans c<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite région isolée, car très mal connectée aux centres<br />

urbains, prédomine une agriculture traditionnelle de subsistance où les<br />

exploitants se consacrent essentiellement à la production d'orge <strong>et</strong> de<br />

blé, ainsi qu'à l'élevage d'ovins <strong>et</strong> de caprins.<br />

Une agriculture sous fortes contraintes<br />

Deux éléments conditionnent le secteur paysan du département de<br />

Cochabamba : la connexion <strong>des</strong> exploitations au marché urbain <strong>et</strong> leur<br />

degré d'encadrement technique <strong>et</strong> économique. Située sur le principal<br />

axe routier La Paz-Santa Cruz, la région de Cochabamba est une véri¬<br />

table plaque tournante commerciale ouverte vers les quatre points cardi¬<br />

naux du pays. La configuration spatiale <strong>des</strong> foires commerciales <strong>et</strong> la<br />

direction <strong>des</strong> flux de marchandises reflètent c<strong>et</strong>te situation géographique.<br />

La commercialisation de la production paysanne dépend du degré de<br />

connexion <strong>des</strong> microrégions au centre de Cochabamba. Les plaines<br />

tropicales du Chaparé <strong>et</strong> les trois vallées principales (Capinota,<br />

Cochabamba/Sacaba <strong>et</strong> Cliza) constituent, selon les termes de<br />

R. Laserna (1984), un noyau régional intégré <strong>et</strong> une zone d'expansion<br />

commerciale. Tourné à la fois vers l'ouest <strong>et</strong> l'est, il est un n d'arti¬<br />

culation entre les régions altiplaniques d'Oruro ou de La Paz <strong>et</strong> les<br />

plaines orientales. Par contre, les secteurs montagneux de l'ouest <strong>et</strong><br />

les zones situées dans la partie sud de la région ont une position<br />

excentrée. Ils tournent le dos au noyau central de Cochabamba <strong>et</strong><br />

fonctionnent de manière « semi-autonome ».<br />

Comme dans l'ensemble du pays, l'agriculture paysanne de la région<br />

a été tout particulièrement pénalisée par les politiques nationales de<br />

ces dernières décennies (Urioste, 1992, Franqueville, 1998). La part

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