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Partir pour rester : survie et mutation des sociétés paysannes ... - IRD

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Geneviève Co rtes<br />

<strong>Partir</strong> <strong>pour</strong> <strong>rester</strong> 77<br />

leurs propres terres, soit sur les terr es co mmunales. L'érosion co nsi­<br />

dé rable <strong>et</strong> la pression démogra phique entraînent un surpâ turage crois­<br />

sant, qui co ntraint les familles à rédu ire de plus en plu s la taille de leur<br />

troupea u. La raréfaction de la végétation sur ce haut plateau obl ige les<br />

femmes à s'éloigne r de plus en plus <strong>pour</strong> faire paître leurs bê tes<br />

(Z IMMERER <strong>et</strong> MUNOZ, 1991).<br />

Sur le plateau <strong>et</strong> dans les vallées, une pratique co urante co nsiste à<br />

s'associer entre deux familles <strong>pour</strong> l'élevage bovin <strong>et</strong> ovin, selon le<br />

même princ ipe que <strong>pour</strong> les terres. C<strong>et</strong>te assoc iation peut prendre<br />

diverses formes. Tantôt, le c heptel appa rtient aux de ux familles <strong>et</strong> cha­<br />

cune s'y cons acre à tour de rôle selon la disponibilité de s membres de<br />

la famille (al par lldo) . Les bénéfices sont alors partagés par moitié.<br />

Tantôt, <strong>et</strong> le plus fréquemme nt d'ailleurs, la famille confie ses bêtes à<br />

une autre femme de la co mmunauté (c ompan/a). Le quart <strong>des</strong> bén é­<br />

fices revient alors à la famille prop riétaire, le reste à l'autre famille.<br />

C<strong>et</strong>te pratiq ue présente <strong>des</strong> avantages pou r les deux parties pre­<br />

nantes. Elle perm<strong>et</strong> un gain de temps <strong>pour</strong> cel le qu i posséde les bêtes,<br />

en particulier lorsq ue le chef d'exp loitation émigre, <strong>et</strong> elle représente<br />

une alternative <strong>pour</strong> les familles qui ne dis posent ni de capital ni de<br />

terres <strong>pour</strong> agrandir leur cheptel.<br />

Le travail de la terre<br />

Des systèmes de production différenciés<br />

Les syst èmes de cultures oscillent entre tradi tion <strong>et</strong> modernité.<br />

Comparées à ce lles du plat eau, les pratiques agr icoles dans les vallées<br />

prése ntent un degré de techn icité plus avancé avec une « mon é­<br />

tarisation » <strong>des</strong> moyens de prod uction. Outre un meilleur accès à l'eau,<br />

l'agriculture de Santa Rosa <strong>et</strong> d'Arbie to se carac térise par l'usage<br />

généralisé du trac teur. On en co mpte actuellement six à Arbi<strong>et</strong>o <strong>et</strong><br />

deu x à Santa Rosa (leur locati on coût e 30 boliviens de l'heure). Par<br />

contre, rares sont les familles qui ont encore la traditionnelle yunla<br />

(deux bœufs de trait <strong>et</strong> un araire). L'utilisation plus systématique d 'intrants<br />

chimiq ues <strong>et</strong> un recours parti el à une main-d'œ uvre salariée<br />

ca rac térisent éga lement les systèmes de production <strong>des</strong> vallées.<br />

Une autre part icularité <strong>des</strong> vallées réside da ns l'hétérogé néité <strong>des</strong> pra­<br />

tiques agricoles. contraire ment à la commu nauté de Pampa Churigua<br />

où les systèmes ag raires sont relativement homogènes. Sur le haut pla -<br />

Utilisation du tracteur<br />

à Santa Rosa <strong>pour</strong><br />

la préparation <strong>des</strong> terres.

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