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12 Nous pouvons dire que notre Église est maintenant bien plantée au Mizoram.
Ces 16 années au Cachar et en Assam évoquent pour moi la première des béatitudes: «Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. » Nos gens étaient pauvres et heureux et nous l’étions avec eux. Nous vivions comme eux. Notre communauté de foi s’était agrandie de 1 000 membres au cours de ces années. Les années douloureuses Nous avons fait face à une pénible expérience de 1966 à 1972. En 1958, le gouvernement indien avait demandé aux missionnaires étrangers de quitter les régions où il y avait des tensions avec les peuples des tribus. Le Mizoram fut rejoint par ces tensions en 1966. Le Front National Mizo entreprit un combat pour la création d’un pays indépendant. Le mouvement sécessionniste fut rapidement maté par l’Armée indienne. Le père Marc Gagnon, c.s.c., (actuel directeur de Missions Sainte-Croix) pasteur à Kolasib reçu l’ordre de quitter immédiatement le Nord-Est de l’Inde. Je me suis rendu rapidement à Shillong pour en connaître les raisons. Les autorités ne vou- lurent rien entendre et le père Gagnon dut quitter comme cela avait été le cas, quelque temps auparavant, pour le père Jean Vézina, c.s.c. En moins de deux ans, tous les confrères canadiens durent quitter le Mizoram et ceux du Tripura durent faire de même entre 1970 et 1972. Nous venions depuis quelques années d’ouvrir des maisons de formation dans le sud de l’Inde. Heureusement. La plupart des confrères canadiens qui ne connaissaient que le bengali ou le mizo décidèrent de rentrer au Canada. Je demeurai à Silchar pour prendre soin de nos villageois. Je m’accrochais au Seigneur, la source de ce qui me restait de force pour résister. L’Église du Mizoram et du Tripura entrait dans une période de vie difficile. Des prêtres venaient du Kérala, tout au sud de l’Inde, pour prendre la relève mais ils ne connaissaient ni la langue ni la culture de nos peuples du nord. Et le temps manquait pour les initier. Les frontières ont été à nouveau ouvertes aux non indiens en 1997. Personne ne pouvait prédire à l’époque qu’il y aurait dix diocèses catholiques en 2009, dont six dirigés par des 13
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