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cahier complet - Le Centre de Doctrine d'Emploi des Forces ...

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<strong>de</strong>uxième partie – <strong>de</strong>s escarmouches à la bataille du vercors<br />

– « l’ouverture, au profit <strong>de</strong>s forces alliées débarquées en Provence, <strong>de</strong> l’axe Sisteron-Grenoble-<br />

Bellegar<strong>de</strong>, en direction <strong>de</strong> Besançon, permettant le débor<strong>de</strong>ment par l’est du couloir du Rhône ;<br />

– <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> harcèlement sur les communications ferroviaires du couloir du Rhône ;<br />

– le cisaillement <strong>de</strong>s communications entre la France et l’Italie ;<br />

– ultérieurement, l’ouverture <strong>de</strong>s passages <strong>de</strong>s Alpes au profit <strong>de</strong>s forces alliées venant d’Italie ».<br />

<strong>Le</strong> 6 juin, les Alliés n’avaient pas encore débarqué…<br />

La mobilisation faite, la décision <strong>de</strong> renvoyer les jeunes chez eux pouvait être plus catastrophique encore ;<br />

eux et leurs familles pourraient être l’objet <strong>de</strong> représailles. Pourquoi les jeunes recrues, non armées, non<br />

entraînées, ne furent-elles pas disséminées dans le Vercors ? Même sur le plan local, le comman<strong>de</strong>ment<br />

du Vercors recevait <strong>de</strong>s messages alarmants <strong>de</strong> civils pour lesquels le verrouillage du Vercors laissait<br />

présager d’abominables représailles. Malgré cet ordre et ces avertissements, Descour <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le<br />

11 juin <strong>de</strong> l’« armement type maquis pour 18 compagnies légères et type lourd pour 6 compagnies<br />

lour<strong>de</strong>s » 62 . Quand bien même les armes lour<strong>de</strong>s arriveraient, les maquisards ne disposent pas <strong>de</strong> mulets,<br />

d’ânes ou <strong>de</strong> véhicules pour les tracter…<br />

Une hypothèse est envisageable pour expliquer cette confusion : elle a tout simplement été préparée et<br />

souhaitée par l’état-major d’Eisenhower. En effet, la multiplication <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> guérilla et <strong>de</strong>s actes<br />

<strong>de</strong> sabotage dès le 5 juin est un moyen <strong>de</strong> masquer aux Allemands le lieu du débarquement. Pour quelques<br />

heures, très précieuses, la confusion règne chez l’ennemi. Il en va <strong>de</strong> même pour les actions menées<br />

les jours suivants, pouvant faire penser aux Allemands que le débarquement <strong>de</strong> Normandie n’est qu’une<br />

feinte et qu’un nouveau débarquement plus ambitieux se prépare ailleurs. Hypothèse confirmée par le<br />

général Koenig en personne : « <strong>Le</strong>s gens <strong>de</strong> R1 et R2 imaginaient que si les ordres d’exécution étaient<br />

lancés, cela signifiait que le débarquement sur les côtes <strong>de</strong> Normandie allait être suivi très rapi<strong>de</strong>ment<br />

par un autre débarquement sur les côtes <strong>de</strong> Provence. […] La conviction <strong>de</strong>s gars du Vercors était donc<br />

qu’on <strong>de</strong>vait y aller, non seulement tout <strong>de</strong> suite, mais à fond. Or, et pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> secret militaire<br />

d’opérations <strong>de</strong> guerre, il était impossible <strong>de</strong> leur expliquer que les mesures d’exécution qui visaient<br />

en fait toute la France, n’avaient été prises que pour maintenir le plus longtemps possible l’ennemi<br />

dans l’ignorance du débarquement essentiel…. » 63 . En effet, dès le 7 juin, <strong>de</strong>s mouvements allemands<br />

sont à noter dans la région. Ils paraissent craindre tout d’un coup sérieusement les actions <strong>de</strong> la<br />

Résistance 64 . C’est ainsi qu’Uriage où était installée l’école <strong>de</strong> la Milice est évacué en catastrophe,<br />

<strong>de</strong> même que les différents cantonnements <strong>de</strong> la banlieue <strong>de</strong> Grenoble.<br />

Une autre question peut être posée : les Allemands ont ils favorisé la concentration <strong>de</strong>s résistants au<br />

Vercors ? Comme l’écrit Gilbert Joseph 65 : « Plus tard, nous penserons que l’ennemi laissa monter<br />

délibérément <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> volontaires pour transformer la “cita<strong>de</strong>lle naturelle” en souricière afin<br />

<strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>r d’un coup un maximum <strong>de</strong> maquisards ». Des officiers généraux allemands ont pu envisager<br />

une telle tactique. Ainsi le message <strong>de</strong> Maurice Schuman du 15 février 1944 sur la B.B.C., s’adressant<br />

aux maquis <strong>de</strong> la Haute-Savoie 66 : « La mobilité dans les maquis est un élément essentiel <strong>de</strong> la lutte [...]<br />

le but <strong>de</strong>s Allemands est <strong>de</strong> déclencher une insurrection et un combat général prématuré, le but <strong>de</strong>s<br />

Allemands est <strong>de</strong> vous accrocher pour vous détruire, la riposte consiste à savoir vous décrocher, à savoir<br />

62 Gilbert Joseph, Combattant du Vercors, op. cit., p. 139.<br />

63 Paul Dreyfus, Vercors, cita<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> la Liberté, op. cit., p. 138.<br />

64 Commission d’histoire du Vercors, 72 A 588, conservé à l’IHTP.<br />

65 Gilbert Joseph, Combattant du Vercors, op. cit., page 135.<br />

66 Diffusé pendant l’émission <strong>Le</strong>s jours du siècle sur France-Inter.<br />

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