cahier complet - Le Centre de Doctrine d'Emploi des Forces ...
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<strong>de</strong>uxième partie – <strong>de</strong>s escarmouches à la bataille du vercors<br />
qu’une dizaine <strong>de</strong> planeurs ont utilisé cette piste, sur les 45 qui se sont posés en trois jours 87 , prouvant<br />
l’excellent entraînement <strong>de</strong>s pilotes du L.L.G.1. <strong>Le</strong>s atterrissages <strong>de</strong>s planeurs sont protégés par <strong>de</strong>s<br />
bombar<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong>s mitraillages aériens. Il y avait une mitrailleuse à l’avant <strong>de</strong> certains planeurs 88 ,<br />
servie par le pilote. Cela permet <strong>de</strong> couvrir l’assaut <strong>de</strong>s parachutistes vers leurs objectifs, qu’ils investissent<br />
et maîtrisent rapi<strong>de</strong>ment. Ils résistent <strong>de</strong>ux jours aux tentatives <strong>de</strong> reconquête <strong>de</strong>s Français, ils<br />
reçoivent <strong>de</strong>s renforts le 23 au matin par moyens aéroportés, et sont rejoints le soir par les troupes venant<br />
<strong>de</strong> Valchevrière. La mission du commando allemand fut accomplie avec succès malgré les difficultés.<br />
Divers ouvrages décrivent bien les courageux efforts français pour reprendre Vassieux. Il en ressort<br />
qu’ils étaient mal coordonnés, avec un manque <strong>de</strong> moyens en mortiers. Ces <strong>de</strong>rniers sont neutralisés dès<br />
que la pluie cessait par l’aviation alleman<strong>de</strong>.<br />
Pendant ce temps, Pflaum ordonne à ses hommes <strong>de</strong> prendre les Pas situés au sud-est <strong>de</strong> Vassieux : les<br />
uns après les autres, les Pas tombent aux mains <strong>de</strong> l’ennemi : Pas <strong>de</strong>s Chattons et Pas <strong>de</strong> la Selle enlevés<br />
le 21, puis Pas du Fouillet pris le 22, Pas <strong>de</strong> l’Aiguille le 23. <strong>Le</strong>s tentatives <strong>de</strong> reprise échouent. La<br />
« bataille <strong>de</strong>s Pas » 89 est gagnée par ces <strong>de</strong>ux gros bataillons allemands face à <strong>de</strong>s maigres effectifs<br />
mal armés.<br />
<strong>Le</strong>s combats <strong>de</strong> juin avaient permis aux Allemands <strong>de</strong> s’assurer la position <strong>de</strong> Saint-Nizier, autour <strong>de</strong><br />
laquelle la Résistance avait laissé un no man’s land. A partir <strong>de</strong> cette position, les Allemands attaquent<br />
sur Autrans-Méaudre, se heurtant aux compagnies commandées par Costa <strong>de</strong> Beauregard. L’un <strong>de</strong>s<br />
engagements est décrit par Gilbert Joseph 90 : face aux moyens allemands (qui, eux, ont <strong>de</strong>s mortiers),<br />
les maquisards sont contraints <strong>de</strong> décrocher. Mais les Allemands avancent avec précaution, pour arriver<br />
au carrefour <strong>de</strong> Valchevrière, selon les auteurs, le 22 dans la journée ou le 23 au matin. Au Sud-est,<br />
les Allemands attaquent aussi autour <strong>de</strong> Dié. La Drôme sud se trouve alors coupée du Vercors, et le<br />
col du Rousset n’est plus protégé. <strong>Le</strong> 23 juillet après midi, la bataille est finie, avec la percée <strong>de</strong><br />
Valchevrière.<br />
L’attaque alleman<strong>de</strong> est incontestablement bien informée sur le plan tactique : les principaux camps sont<br />
i<strong>de</strong>ntifiés, <strong>de</strong> même que le PC <strong>de</strong> Saint-Martin 91 . Même si les forces et les moyens <strong>de</strong> la Résistance sont<br />
surestimés, l’appréciation générale « d’assez importants groupes <strong>de</strong> la Résistance française, sous le<br />
comman<strong>de</strong>ment d’officiers et <strong>de</strong> sous-officiers <strong>de</strong> l’ancienne garnison <strong>de</strong> Grenoble » n’est pas fausse,<br />
ainsi que l’objectif prêté au maquis : « Couper, en cas <strong>de</strong> débarquement dans le Sud, la route aux renforts<br />
entre Valence et Grenoble » 92 . Frapper vite et fort, telle est la consigne qui a été donnée aux troupes<br />
alleman<strong>de</strong>s, selon les témoignages d’anciens combattants allemands à Vassieux. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette détermination<br />
il faut aussi s’interroger, comme l’a fait Henri Naguères, sur le choix tactique <strong>de</strong> la défense<br />
française. Pourquoi mener un combat « en ligne » contre un adversaire que l’on savait puissant ? Une<br />
trop gran<strong>de</strong> confiance dans la forteresse ?<br />
87 Témoignages sur le Vercors, op.cit., page 231.<br />
88 Ibid., page 228.<br />
89 Cf. annexe n°6.<br />
90 Joseph Gilbert, Combattant du Vercors, op. cit., pages 226 à 228.<br />
91 Il faut noter l’efficacité du renseignement allemand et le fait que dès le 6 juin, <strong>de</strong> nombreux agents <strong>de</strong> la Gestapo<br />
peuvent se fondre facilement au milieu <strong>de</strong> l’effervescence qui règne sur le Vercors. <strong>Le</strong>s unités <strong>de</strong> la 157 e Division<br />
ayant participé aux incursions et combats <strong>de</strong>s Baraques et <strong>de</strong> Malleval en janvier, du pont Martinet dans les<br />
gorges <strong>de</strong> la Bourne début mars, <strong>de</strong> Saint-Julien-en-Vercors courant mars, <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> la Milice à Vassieux<br />
en avril, n’avaient pas manqué <strong>de</strong> tirer à la fois <strong>de</strong>s enseignements sur les actions menées et aussi d’affiner leur<br />
connaissance du terrain.<br />
92 Gilles Vergnon, <strong>Le</strong> Vercors, histoire et mémoire d’un maquis, op. cit., p. 106.<br />
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