cahier complet - Le Centre de Doctrine d'Emploi des Forces ...
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<strong>de</strong>uxième partie – <strong>de</strong>s escarmouches à la bataille du vercors<br />
Chapitre III – <strong>Le</strong>s désastres du Vercors<br />
3.1 – <strong>Le</strong>s forces en présence<br />
l Côté Français<br />
Nombreux sont ceux qui arrivent dans les montagnes dès les premiers appels <strong>de</strong> la mobilisation. Ouvriers,<br />
employés, commerçants, étudiants, <strong>de</strong> toutes les catégories sociales. Ils viennent <strong>de</strong> Romans, Grenoble,<br />
Valence, certains <strong>de</strong> Lyon ou <strong>de</strong> Paris. On trouve aussi un groupe <strong>de</strong> Polonais et une unité <strong>de</strong> Sénégalais.<br />
Troupe hétéroclite, « pas toujours disciplinée » note Roland Bechmann 68 . Peu armée surtout. Dès la<br />
journée du 10 juin, trois messages sont envoyés à Alger pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s armes.<br />
A l’aube <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> bataille, combien sont-ils ? <strong>Le</strong> chiffre <strong>de</strong> 5.000 souvent avancé doit être largement<br />
nuancé. <strong>Le</strong> télégramme <strong>de</strong> Huet du 6 juillet précise : « Effectif complètement armé 2 000. Effectif<br />
partiellement armé 1 000. Effectif non armé 1 000 » 69 . <strong>Le</strong> registre <strong>de</strong>s Pionniers du Vercors compte<br />
3 909 hommes, parmi lesquels 169 officiers et 317 sous-officiers. <strong>Le</strong>s archives du B.C.R.A. donnent<br />
les chiffres suivants : 4 000 hommes à armer en Drôme et Vercors au 15 juin, dont 3 000 au Vercors.<br />
Cette faible part <strong>de</strong>s militaires <strong>de</strong> carrière dans le Vercors doit être bien prise en compte 70 . <strong>Le</strong>s combattants<br />
sont en majorité volontaires, sûrs <strong>de</strong> leur combat contre l’occupant, mais inexpérimentés, avec<br />
un armement léger. Certains <strong>de</strong>s maquisards présents sur le plateau <strong>de</strong>puis 1943, comme ceux du<br />
11 e Cuirassiers, sont correctement entraînés militairement ; mais ils ne tiendront pas face aux blindés<br />
en août à Romans, après avoir conquis la ville face à <strong>de</strong> l’infanterie 71 .<br />
Peu <strong>de</strong> militaires, et pourtant, l’organisation du Vercors est calquée sur celle d’une armée. Pour donner<br />
<strong>de</strong> la cohésion (et rapi<strong>de</strong>ment) à ces troupes, Huet déci<strong>de</strong> le 13 juillet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s bataillons et <strong>de</strong>s<br />
compagnies homogènes 72 . <strong>Le</strong>s 6 e , 14 e et 19 e bataillons <strong>de</strong> chasseurs renaissent, <strong>de</strong> même que le 4 e génie.<br />
Il crée aussi un état-major classique à 4 bureaux. Cette renaissance peut s’expliquer par la volonté<br />
d’unifier le maquis, afin <strong>de</strong> rendre les hommes solidaires les uns <strong>de</strong>s autres. <strong>Le</strong>s nouvelles recrues bénéficient<br />
<strong>de</strong> la présence du commando américain <strong>de</strong> la mission « Justine » (14 hommes commandés par le<br />
lieutenant G. Hoppers).<br />
On peut ainsi situer à la veille <strong>de</strong>s combats 73 :<br />
– l’état-major du colonel Descour installé à la maison forestière du rang <strong>de</strong>s Pourrets, au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong>s Brunets (Saint-Agnan-en-Vercors) ;<br />
– l’état-major <strong>de</strong> Huet situé à Saint-Martin-en-Vercors. <strong>Le</strong> 6 e BCA commandé par Costa <strong>de</strong> Beauregard<br />
était installé dans le secteur <strong>de</strong> Correçon, Villard-<strong>de</strong>-Lans, Méaudre, Autrans ;<br />
68 Paul Dreyfus, Vercors, cita<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> la Liberté, op. cit., p. 142.<br />
69 Ibid, p. 177.<br />
70 Archives nationales, archives B.C.R.A. 171Mi72 dossier 1 feuillet 46.<br />
71 Patrick Martin, La résistance dans le département <strong>de</strong> la Drôme, op. cit. p. 481.<br />
72 Dès le 12 juillet 1944, puis le 13, par les ordres du jour <strong>de</strong> Huet, cités <strong>de</strong> manière plus ou moins complète par <strong>de</strong><br />
nombreux auteurs : « Depuis <strong>de</strong>ux ans les drapeaux, les étendards, les fanions <strong>de</strong> nos régiments et <strong>de</strong> nos<br />
bataillons sont en sommeil. Maintenant la France s’est, dans un élan magnifique, redressée contre l’envahisseur.<br />
La vieille armée française qui s’est illustrée au cours <strong>de</strong>s siècles sur tous les champs <strong>de</strong> bataille du mon<strong>de</strong> va<br />
reprendre sa place dans la nation. Sur le plateau du Vercors où nos maquis et nos sé<strong>de</strong>ntaires luttent avec une<br />
énergie farouche <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois, peu à peu les unités prennent corps. <strong>Le</strong> Chef d’escadron Hervieux, commandant<br />
le Vercors, déci<strong>de</strong> qu’à dater <strong>de</strong> ce jour les Unités placées sous ses ordres reprendront les traditions<br />
militaires <strong>de</strong>s Corps <strong>de</strong> troupe <strong>de</strong> la région et leurs écussons chargés <strong>de</strong> gloire ».<br />
73 <strong>Le</strong> Vercors par ceux qui l’ont vécu, op. cit., p. 149.<br />
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