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Actes CIDE2_Mise en page 1 - L'enfant, l'adolescent à l'hôpital et la loi

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L’éducation, un droit pour tous ou pour chacun ?<br />

Démarche éducative, cont<strong>en</strong>us de l’éducation, objectifs <strong>à</strong> atteindre, le droit <strong>à</strong> l’éducation devrait <strong>en</strong>glober<br />

l’<strong>en</strong>semble de <strong>la</strong> procédure pour l’<strong>en</strong>semble des <strong>en</strong>fants mais nous allons voir, <strong>à</strong> partir de quelques<br />

exemples, que le parcours peut être semé d’embûches.<br />

Une démocratisation sco<strong>la</strong>ire ségrégative<br />

La question se pose dès le plus jeune âge. Sylvie Chevil<strong>la</strong>rd, chercheuse <strong>à</strong> l’Université Paris VIII, déf<strong>en</strong>d<br />

l’accès <strong>à</strong> l’école dès 2 ans pour les <strong>en</strong>fants issus de milieux défavorisés. Elle s’appuie sur des études<br />

pour affirmer que pour les p<strong>et</strong>its des couches popu<strong>la</strong>ires, une sco<strong>la</strong>risation précoce prés<strong>en</strong>te un énorme<br />

avantage dans l’appr<strong>en</strong>tissage du <strong>la</strong>ngage <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> construction de <strong>la</strong> sociabilité. C<strong>et</strong> accès est remis<br />

<strong>en</strong> cause aujourd’hui <strong>et</strong> veut être remp<strong>la</strong>cé par le jardin d’éveil. Mais, du fait de <strong>la</strong> non gratuité de c<strong>et</strong>te<br />

nouvelle formule, ce ne sont plus les <strong>en</strong>fants de milieux défavorisés qui pourront y accéder <strong>en</strong> priorité…<br />

A <strong>la</strong> fin de l’école primaire, malgré l’effort des <strong>en</strong>seignants, des <strong>en</strong>fants demeur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core ill<strong>et</strong>trés ou gard<strong>en</strong>t<br />

d’énormes difficultés dans <strong>la</strong> pratique du lire <strong>et</strong> écrire. 4,3% de garçons <strong>et</strong> de filles sont repérés <strong>en</strong> situation<br />

d’ill<strong>et</strong>trisme lors de <strong>la</strong> journée d’appel de préparation <strong>à</strong> <strong>la</strong> Déf<strong>en</strong>se (chiffres 2005).<br />

Le collège unique <strong>en</strong>traîne des progrès de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>risation <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant le nombre d’élèves <strong>et</strong> <strong>en</strong> allongeant<br />

<strong>la</strong> durée de <strong>la</strong> sco<strong>la</strong>rité. Mais le revers de <strong>la</strong> médaille est une importante hétérogénéité des élèves du<br />

point de vue du niveau <strong>et</strong> de l’origine sociale. Ceci <strong>en</strong>traîne des difficultés de gestion <strong>et</strong> d’adaptation <strong>et</strong> influe<br />

sur <strong>la</strong> qualité de vie des établissem<strong>en</strong>ts. Ces difficultés ont fait dire <strong>à</strong> François Bayrou, alors ministre de<br />

l’Education nationale, que le problème n’est pas que le « collège soit unique, mais uniforme donc injuste ».<br />

En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> démocratisation n’atténue pas ou n’exclut pas ce que Bourdieu appelle <strong>la</strong> logique de reproduction.<br />

On trouve plus souv<strong>en</strong>t les mauvais résultats chez les <strong>en</strong>fants des milieux les moins favorisés <strong>et</strong> l’on sait<br />

que l’investissem<strong>en</strong>t financier, matériel <strong>et</strong> intellectuel de par<strong>en</strong>ts des milieux aisés contribue <strong>à</strong> <strong>la</strong> réussite<br />

sco<strong>la</strong>ire de leur <strong>en</strong>fant.<br />

Une ségrégation existe <strong>en</strong>suite dans le choix de <strong>la</strong> bonne section ou du bon établissem<strong>en</strong>t. Marie Duru-<br />

Bel<strong>la</strong>t, sociologue <strong>et</strong> professeur d’université constate qu’<strong>à</strong> peine 20% d’<strong>en</strong>fants de par<strong>en</strong>ts ouvriers non<br />

qualifiés fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une filière S <strong>et</strong> que moins de 1% d’<strong>en</strong>fants de par<strong>en</strong>ts ouvriers non qualifiés accèd<strong>en</strong>t<br />

<strong>à</strong> une grande école.<br />

Les sorties du système sco<strong>la</strong>ire sans qualification concern<strong>en</strong>t de 110 000 <strong>à</strong> 170 000 jeunes selon <strong>la</strong> méthode<br />

de calcul que l’on r<strong>et</strong>i<strong>en</strong>t. La c<strong>la</strong>ssification française distingue les sorties sans qualification <strong>et</strong> les sorties<br />

sans diplôme. Alors que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification internationale (C<strong>la</strong>ssification Internationale Type de l’Education)<br />

considère que l’élève est réputé qualifié s’il a achevé avec succès son cycle de formation.<br />

Dans ce dernier mode de calcul, ce sont alors 20% d’une génération (<strong>en</strong>tre 150 000 <strong>à</strong> 160 000 jeunes<br />

qui sort<strong>en</strong>t du système éducatif sans qualification. (cf. L<strong>et</strong>tre d’information VST-INRP, juin 2007).<br />

Un des facteurs majeurs du désinvestissem<strong>en</strong>t sco<strong>la</strong>ire est celui de l’ori<strong>en</strong>tation de fin de 3ème qui se<br />

réduit souv<strong>en</strong>t pour les élèves peu performants <strong>à</strong> intégrer une filière de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t professionnel <strong>en</strong><br />

fonction des p<strong>la</strong>ces disponibles <strong>et</strong> non pas <strong>en</strong> fonction de c<strong>en</strong>tres d’intérêt ou d’aptitudes ou <strong>en</strong>core de<br />

choix.<br />

Parmi les jeunes qui intègr<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t supérieur, 1 sur 5 <strong>en</strong> sortira sans diplôme.<br />

Des élèves qui décroch<strong>en</strong>t ou qu’on ne r<strong>et</strong>i<strong>en</strong>t pas<br />

De plus <strong>en</strong> plus d'élèves sont abs<strong>en</strong>ts de manière régulière, déplore l’anci<strong>en</strong> ministre de l’Education<br />

nationale, Xavier Darcos, <strong>en</strong> ajoutant que « l'abs<strong>en</strong>téisme mène au décrochage, qui conduit <strong>à</strong> l'échec<br />

sco<strong>la</strong>ire, lequel mine l'insertion professionnelle <strong>et</strong> sociale des jeunes ». (Le Monde, 22/01/2009)<br />

Selon le Ministère, l’abs<strong>en</strong>téisme, calculé <strong>à</strong> partir d’un seuil de 4 demi-journées d’abs<strong>en</strong>ce par mois,<br />

concernerait 5% des élèves mais peut atteindre 10% des jeunes <strong>en</strong> lycée professionnel. L’abs<strong>en</strong>téisme<br />

grave, c'est-<strong>à</strong>-dire plus de 10 demi-journées par mois concerne 1% des élèves.<br />

L’abs<strong>en</strong>téisme sco<strong>la</strong>ire n'est pas un phénomène nouveau, mais, parce qu'il est dev<strong>en</strong>u un phénomène<br />

de société, il suscite désormais de l'intérêt, quand ce n'est pas de l'inquiétude, jusqu'<strong>à</strong> une mobilisation<br />

politique nationale. Entre l’adolesc<strong>en</strong>t qui sèche un cours occasionnellem<strong>en</strong>t pour s’investir parfois dans<br />

d’autres activités, <strong>et</strong> celui qui décroche totalem<strong>en</strong>t parce qu’il ne parvi<strong>en</strong>t plus <strong>à</strong> trouver <strong>la</strong> motivation<br />

nécessaire, ou est <strong>en</strong> proie <strong>à</strong> une phobie sco<strong>la</strong>ire par exemple, il existe un certain nombres d’<strong>en</strong>fants <strong>et</strong><br />

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