Diplôme Balloy - EPHE
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l’infection.<br />
II - L’ASPERGILLOSE PULMONAIRE INVASIVE (API)<br />
II . 1 – Facteurs favorisants<br />
Depuis une dizaine d’années, A. fumigatus est devenu le plus prévalent des champignons aéroportés,<br />
responsable d’infections invasives sévères et souvent mortelles chez les sujets immunodéprimés. On a<br />
assisté à la multiplication par 4 des API en 12 ans. L’augmentation de la fréquence de cette pathologie<br />
résulte du nombre croissant de patients immunodéprimés et de la plus grande agressivité des traitements<br />
immunosuppresseurs (Stevens, 2000).<br />
Les sujets à risque sont toutes les personnes dont les défenses immunitaires sont diminuées, en<br />
particulier celles présentant des altérations quantitatives ou qualitatives de la fonction phagocytaire:<br />
neutropénie chimio-induite avant allogreffe de moelle osseuse, traitement par cyclosporine des patients<br />
transplantés (greffes pulmonaires surtout), chimiothérapie anticancéreuse intense, corticothérapie massive. Il<br />
existe aussi une maladie génétique rare, la granulomatose septique chronique (GSC), caractérisée par un<br />
dysfonctionnement de la production des métabolites oxygénés par les polynucléaires neutrophiles (PN) et<br />
les macrophages, qui rend ces individus plus susceptibles à l'infection aspergillaire. Ainsi, on estime que<br />
l’incidence de l’API se situe entre 5 et 25% chez les patients ayant une leucémie aiguë, entre 5 et 10% chez<br />
les patients ayant subi une allogreffe de moelle et entre 0,5 et 5% après traitement cytotoxique<br />
d’hémopathies ou après autogreffe de moelle ainsi qu’après transplantation d’organe. Chez le greffé du rein,<br />
la dose totale de glucocorticoïdes reçue rapportée à la durée du traitement est en étroite corrélation avec le<br />
développement de l’API. Il ressort que la granulopénie profonde et prolongée souvent induite par<br />
chimiothérapie semble être le facteur le plus important (Stevens, 2000).<br />
II . 2 – Symptômes et diagnostics<br />
L’API est une pneumopathie opportuniste particulièrement redoutable, qui évolue rapidement vers la<br />
mort en 1 à 2 semaines chez plus de la moitié des patients. Les chances de survie augmentent si le<br />
diagnostic est effectué précocement. Malheureusement, ce diagnostic, difficile à établir, est souvent trop<br />
tardif et les traitements antifongiques sont actuellement mis en place sur la base d'une simple suspicion de<br />
l'infection.<br />
Les malades atteints de cette infection présentent, la plupart du temps, de la fièvre et des symptômes<br />
<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 6