Dossier du film - Ben X.
Dossier du film - Ben X.
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Ce sont les premiers mots que le spectateur entend prononcer par le<br />
personnage de <strong>Ben</strong>. Dans une autre scène située vers la fin <strong>du</strong> <strong>film</strong> (<strong>Ben</strong><br />
est assis dans le train à côté de la fille qu’il a apprise à connaître sous le<br />
nom de Scarlite en jouant sur l’ordinateur), la fille lui demande « Ça<br />
va ? ». Il ne répond pas, se lève et sort <strong>du</strong> train. Le spectateur l’entend se<br />
dire en son for intérieur : « Je ne dis rien <strong>du</strong> tout ». Cette phrase fait<br />
directement référence au titre <strong>du</strong> roman de Nic Balthazar qui a servi de<br />
pierre angulaire à l’intrigue <strong>du</strong> <strong>film</strong> <strong>Ben</strong>X. Ce roman s’intitule : « Il ne<br />
disait rien <strong>du</strong> tout ». Avec <strong>Ben</strong> lui-même et avec ses parents, surtout sa<br />
mère, le spectateur va rechercher le contexte <strong>du</strong> problème<br />
comportemental de <strong>Ben</strong>. Depuis la petite enfance, ce dernier se comporte<br />
de façon excentrique. Même lui ignore pourquoi, tandis que ses parents,<br />
ses maîtresses en maternelle et ses profs en secondaire sont confrontés à<br />
un mystère. De très nombreux retours en arrière évoquent le <strong>Ben</strong><br />
d’autrefois au spectateur. Après toute une batterie d’examens, le<br />
psychiatre laisse tomber le diagnostic : il est atteint d’autisme. Dans le<br />
roman comme dans le <strong>film</strong>, Nic Balthazar utilise intelligemment cette<br />
donnée dramatique fournie par les médecins et les examens pour<br />
expliquer au spectateur ce que la science entend aujourd’hui par autisme.<br />
Dans le roman, le médecin traitant explique comme suit le diagnostic à la<br />
maman de <strong>Ben</strong>.<br />
Votre fils souffre d’autisme. Mais cette mauvaise nouvelle en est<br />
en même temps une bonne. Car nous avons à faire à un cas<br />
limite. <strong>Ben</strong> est ce que l’on pourrait appeler un autiste<br />
périphérique. L’autisme est un trouble au sujet <strong>du</strong>quel nous<br />
apprenons de plus en plus de choses, notamment en raison de<br />
l’évolution phénoménale des scanners cérébraux. Vous devez<br />
vous représenter les choses comme ceci, Madame. C’est un peu<br />
comme si nous étions à bord d’un vaisseau spatial et que nous<br />
explorions de plus en plus loin les zones sombres, inconnues <strong>du</strong><br />
cerveau humain. Cette exploration nous a permis de découvrir<br />
qu’il manque aux autistes quelques planètes de ce gigantesque<br />
système stellaire. Assez ironiquement, nous parlons de « petit<br />
cerveau ». A première vue, les autistes ont souvent l’air<br />
parfaitement normaux. C’est pour cela qu’on ne les reconnaît pas<br />
au premier abord. Au contraire, ils sont souvent des êtres beaux<br />
de manière un peu irréelle, comme sortis d’un conte de fées.<br />
Comme votre fils, qui est très beau. Mais leur petit « défaut », si<br />
je peux l’appeler comme cela, est gros de conséquences. Les<br />
autistes vivent en fait dans leur propre univers. C’est pourquoi le<br />
contact humain leur est difficile. Il leur est également difficile de<br />
s’adapter aux situations changeantes dans le « véritable »<br />
monde.<br />
[Balthazar, N., Niets was alles wat hij zei. 2005, p. 29]<br />
<strong>Ben</strong>X - <strong>Dossier</strong> <strong>du</strong> <strong>film</strong> - partie réservée aux enseignants - Sylvain De Bleeckere<br />
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