Dossier du film - Ben X.
Dossier du film - Ben X.
Dossier du film - Ben X.
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
éponse de <strong>Ben</strong> à l’attaque, mais elle se joue à un niveau beaucoup plus<br />
élevé. Au niveau 80, mais dans la vraie vie.<br />
Dans l’épilogue, on voit ensuite <strong>Ben</strong> être lui-même avec sa Scarlite.<br />
La scène se déroule dans un manège où <strong>Ben</strong> essaie de gagner en<br />
assurance lors d’une séance d’hippothérapie. Gagner la fin de la guerre<br />
quotidienne constitue pour lui un nouveau départ. Avec l’aide de ses<br />
partisans, sa mère en tête, il ose désormais être lui-même dans la vie de<br />
tous les jours : il est capable de dire « Ik ben <strong>Ben</strong> » (« Je suis <strong>Ben</strong> »). Son<br />
être s’est désormais transformé en un « être ensemble » à sa manière. Il<br />
va apprendre à ressentir ce nouvel être avec d’autres. La Scarlite qui est<br />
en lui a appris qu’il faut apprendre à sentir pour se sentir bien. C’est<br />
quelque chose qui exige d’un autiste comme <strong>Ben</strong> une audace incroyable.<br />
<strong>Ben</strong>X = [<strong>Ben</strong> Vertriest + mère + Scarlite]. C’est dans cet esprit que la<br />
maman parle au spectateur après la séquence <strong>du</strong> diagnostic : « A un<br />
certain moment, il a été catégorisé : autisme. Pour moi, cet enfant était<br />
simplement un enfant, <strong>Ben</strong> était <strong>Ben</strong> pour moi ».Dans la séquence finale<br />
de l’hippothérapie, Scarlite lui demande s’il ose monter à cheval. Il ne<br />
préfère pas et argumente : « Mais cet animal n’a rien demandé ». <strong>Ben</strong> ne<br />
veut pas alourdir les choses. Il veut qu’elles conservent leur légèreté. Sa<br />
mère et Scarlite lui ont appris que c’était possible en laissant les choses<br />
être elles-mêmes : le cheval peut être un cheval, <strong>Ben</strong> peut être <strong>Ben</strong>. C’est<br />
ainsi qu’apparaît dans la réalité un espace de jeu où ceux qui vivent ont le<br />
droit de se trouver en compagnie des autres. Un espace où la différence<br />
(être différent) existe, ou mieux : où elle peut ou a le droit d’exister. Cela<br />
signifie : vivre avec sa spécificité par rapport aux autres et pourtant avec<br />
les autres. Trouver cet espace, telle était la quête de <strong>Ben</strong>X. « Il serait<br />
grand temps que tu deviennes qui tu es », lui avait murmuré Scarlite à la<br />
fin. Pour mener cette quête à bon port, il devait télécharger le programme<br />
« Oser vivre » dans <strong>Ben</strong> Vertriest. « The end of the endgame ! ».<br />
Réplique des bateaux coloniaux <strong>du</strong> musée en plein air de Jamestown<br />
Settlement utilisés dans le <strong>film</strong>.<br />
La complexité de l’esthétique cinématographique<br />
Premier <strong>film</strong> de son réalisateur, <strong>Ben</strong>X témoigne d’une grande maîtrise de<br />
l’expression cinématographie. Pour mettre en lumière toute la richesse <strong>du</strong><br />
<strong>film</strong>, on trouvera ci-dessous une présentation de ses principales qualités<br />
<strong>film</strong>iques. Ces dernières fonctionnent en symbiose pour renforcer l’impact<br />
<strong>du</strong> <strong>film</strong>. Le seul but de cette présentation est donc d’affûter l’œil <strong>du</strong><br />
spectateur intéressé par la cinématographie complexe de <strong>Ben</strong>X. Le point<br />
de départ de cette présentation est le schéma d’analyse de la critique<br />
publiée par l’auteur dans chaque édition de Leren Leven Met Beelden (une<br />
publication annuelle de KineScola). Le schéma connaît trois niveaux :<br />
<strong>Ben</strong>X - <strong>Dossier</strong> <strong>du</strong> <strong>film</strong> - partie réservée aux enseignants - Sylvain De Bleeckere<br />
33