Dossier du film - Ben X.
Dossier du film - Ben X.
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LE MIROIR<br />
La photo de <strong>Ben</strong> sur l’affiche provient de la séquence <strong>film</strong>ée dans la<br />
salle de bains. Dans le <strong>film</strong>, le miroir joue le rôle d’une métaphore<br />
importante. La nudité <strong>du</strong> haut de son corps dans cette image contraste<br />
avec l’image <strong>du</strong> <strong>Ben</strong>X cuirassé dans Archlord. Invincible d’un côté <strong>du</strong><br />
miroir, vulnérable de l’autre. C’est pour cette raison que <strong>Ben</strong> déteste son<br />
reflet dans le miroir. Il le considère comme son ennemi. Il n’est<br />
absolument pas heureux avec son propre lui, qui lui rappelle qu’il fait<br />
partie <strong>du</strong> monde réel dans lequel il va devoir à nouveau fonctionner tout à<br />
l’heure. Dans le miroir, il se traite de grand zéro. Les 80 d’Archlord<br />
tranchent avec le 0 de la vie réelle. Au surlendemain <strong>du</strong> deuxième<br />
harcèlement, il est à nouveau face au miroir. Son état mental chancelant,<br />
qui a empiré, se tra<strong>du</strong>it par son reflet instable dans le miroir. Il ne peut<br />
plus fixer l’image. Elle se dédouble et bouge. Cela reflète parfaitement<br />
l’état émotionnel dans lequel il se trouve. Après la première journée de<br />
harcèlement, il ne sait plus comment il doit continuer. Mais il lui manque<br />
un scénario pour s’attaquer au problème. Il réalise également que ses<br />
ennemis Bogaert et Desmet vont continuer leur jeu et le forceront à se<br />
taire. Son reflet l’abandonne : le zéro <strong>du</strong> premier reflet se transforme en<br />
une figure pratiquement amorphe battue avant même le début <strong>du</strong> combat.<br />
La troisième séquence <strong>du</strong> miroir conclut les deux précédentes. Après la<br />
deuxième journée de harcèlement et la dissipation des effets de la drogue,<br />
il est à nouveau face au miroir dans la salle de bains : il ne peut plus<br />
supporter son reflet et brise le miroir. On retrouve dans cette image un<br />
écho visuel de son reflet dans la vitre <strong>du</strong> local de cours. Resté seul après<br />
le jeu de l’humiliation, il voit son visage se refléter dans la vitre. Pris d’un<br />
accès de colère, il brise l’image. La vitre se casse. Et voici qu’il fait la<br />
même chose dans la salle de bains, l’endroit précis où se déroulent chaque<br />
matin ses rituels avant le début de la journée. Après la deuxième<br />
humiliation, cela n’est plus nécessaire. Il se blesse la paume avec un éclat<br />
de verre et découvre la beauté <strong>du</strong> sang, ainsi qu’il s’en fait la réflexion.<br />
L’idée <strong>du</strong> suicide surgit, mais elle est immédiatement suivie <strong>du</strong> désir de<br />
vivre avec la vraie Scarlite. La répétition de la scène <strong>du</strong> miroir permet au<br />
réalisateur d’aborder la thématique d’un adolescent devenu mûr et qui se<br />
bat pour faire accepter son identité. Dans Archlord, le X de <strong>Ben</strong>X constitue<br />
une arme dangereuse, une DeathCross. Mais dans la vie réelle, le x est<br />
une inconnue. <strong>Ben</strong> se débat avec son identité sans parvenir à la trouver.<br />
Sa maladie, le syndrome d’Asperger, et le débordement d’humiliation,<br />
rendent cette quête désormais trop difficile. Le x devient 0 : « Ik ben<br />
niks » (« Je ne suis rien »). La seule lueur d’espoir qui le maintient debout<br />
est la fidèle présence et le soutien de sa mère, qui l’accepte comme il est,<br />
et de Scarlite, qui est contente qu’il soit là comme elle écrit. A la fin, elle<br />
lui murmure : « Il serait grand temps que tu deviennes qui tu es ». A<br />
travers le thème de l’identité et de l’acceptation de l’identité, le narrateur<br />
insiste longuement sur la présence de quelques autres personnes qui<br />
<strong>Ben</strong>X - <strong>Dossier</strong> <strong>du</strong> <strong>film</strong> - partie réservée aux enseignants - Sylvain De Bleeckere<br />
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