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etude de cas sur la prostitution des jeunes femmes a ... - afesip

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DFD2 – Phouvanh Khamdavong Rapport d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain<br />

Mais il y a celles qui n’ont pas <strong>de</strong> choix. Car elles ont divorcé <strong>de</strong> leur mari,<br />

certaines sont abandonnées par leur copain. Véa connaît une femme originaire<br />

<strong>de</strong> Paksé, divorcée, avec <strong>de</strong>ux enfants qui était déprimée <strong>de</strong> sa vie a cause du<br />

divorce. Elle a décidé <strong>de</strong> se prostituer dans un bar pour gagner <strong>de</strong> l’argent et<br />

envoyer à sa mère pour élever ses enfants.<br />

Pour Véa, les <strong>jeunes</strong> <strong>femmes</strong> n’aiment pas les ouvriers qui viennent après leur<br />

travail <strong>sur</strong> les chantiers <strong>de</strong> construction. Ils puent <strong>la</strong> sueur parce qu’ils viennent<br />

directement après le travail pour boire <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière, dansent avec les <strong>jeunes</strong><br />

<strong>femmes</strong> dans les bars. Mais même si elles n’aiment pas, elles le font quand<br />

même pour gagner leur pourcentage <strong>sur</strong> les bouteilles <strong>de</strong> bière. Véa parle d’une<br />

fille qui est riche et qui aime bien se prostituer avec p<strong>la</strong>isir. Mais elle reconnaît<br />

que pour <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s <strong>femmes</strong> elles le font par nécessité.<br />

Vea dit que son mari sortait avec les prostituées avant, c’est pourquoi elle n’aime<br />

pas les filles <strong>de</strong>s bars à bière. Sinon ça ne <strong>la</strong> gêne pas du tout que ces filles<br />

fassent ce travail. Parce que c’est le choix <strong>de</strong>s gens, si les filles n’aiment pas<br />

travailler dans les usines, elles n’ont pas d’autre choix que d’aller travailler dans<br />

un bar à bière. Parce qu’elles n’ont pas <strong>de</strong> haut niveau d’éducation.<br />

Entretien avec un Bonze à Paksé<br />

La plupart <strong>de</strong> filles qui se prostituent à Paksé sont venues d’autres provinces (environ 80%). Mais<br />

il y a certaines filles qui mentent en disant qu’elles viennent <strong>de</strong> Vientiane pour cacher leurs vrai<br />

origine (Savannakhet ou <strong>de</strong> Luang Prabang). Elles mentent car elles pensent que ce qu’elles font<br />

n’est pas bien. Mais, il ne comprend pas : si ce n’est pas bien pour elles, pourquoi continuent-elles<br />

à le faire ? Pour le bonze, c’est <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong>s filles. Mais en même temps, il pense que c’est aussi<br />

par nécessité. Certains filles ont été trompées. Mais normalement même si l’on a été trompé <strong>de</strong><br />

venir travailler dans <strong>la</strong> <strong>prostitution</strong> il est toujours possible <strong>de</strong> retourner à <strong>la</strong> maison. Il dit que les<br />

<strong>jeunes</strong> <strong>femmes</strong> ont été trompées par <strong>de</strong>s copines qui leur promettent un bon travail en ville, bien<br />

payé, etc. Mais leurs copines ne leurs disent pas ce que c’est comme travail. Au moment où elles<br />

arrivent les filles ne savent pas qu’elles sont venues avec <strong>de</strong>s Sao Bolikane. Finalement elles<br />

voient que ce n’est pas le travail comme ce qu’on leur avait promis. Mais comme elles sont déjà<br />

venues, elles n’osent pas rentrer chez elles, car elles ont honte <strong>de</strong> savoir qu’elles sont parties avec<br />

<strong>de</strong>s Sao Bolikane. Elles ont aussi peur que les gens dans leurs familles disent du mal d’elles,<br />

qu’elles sont <strong>de</strong>s Sao Bolikane comme leurs copines. Une autre raison c’est qu’elles n’ont souvent<br />

pas d’argent pour retourner dans leur vil<strong>la</strong>ge. Elles continuent donc à se prostituer pour gagner<br />

d’argent.<br />

Selon lui, 90% <strong>de</strong>s <strong>jeunes</strong> <strong>femmes</strong> aiment bien faire ça. Ce<strong>la</strong> n’a rien à voir avec <strong>la</strong> pauvreté. Il dit<br />

que c’est le problème <strong>de</strong> l’honneur <strong>de</strong>s gens. Parce que les filles font toutes les sortes <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions<br />

sexuelles avec les hommes pour <strong>de</strong> l’argent. Les hommes ont <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sexuelles différentes<br />

d’avec leurs <strong>femmes</strong> (« line xou méan line sia, Line mia méan line chtong », – avoir <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />

sexuelle avec les prostitués est maximum, mais avec <strong>la</strong> femme on ne vas jamais jusqu’au bout).<br />

Il pense que si les prostituées n’aiment pas faire ce métier, pourquoi elles <strong>la</strong>issent les hommes les<br />

torturer ? Il parle <strong>de</strong> l’honneur <strong>de</strong>s <strong>femmes</strong>. Si les prostituées disent qu’elles n’ont pas d’argent,<br />

pas <strong>de</strong> travail, pourquoi les parents pouvaient quand même nourrir leurs enfants dans le passé ?<br />

Nous lui suggérons que c’est à cause <strong>de</strong> leur revenu qui est très bas. Il répond que cette raison<br />

argumentée par les prostituées n’est pas va<strong>la</strong>ble.<br />

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