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DFD2 – Phouvanh Khamdavong Rapport d’étude de terrain est (Birmanie, province du Yunnan en Chine populaire, Laos et Cambodge) sont achetés en Thaïlande, pays de transit, pour un prix variant entre 6 000 et 10 000 dollars américains. 1.1.3. La prostitution au Laos, historique et situation actuelle Une longue tradition de polygamie Marini (1998 : 15) atteste en 1663 l’existence de la polygamie au Laos : « [They] have a group of women, some have more than others, each according to his means. […] Nevertheless, there is only one which they call the principal wife, who is the first with whom one has contracted for marriage; all the others are ranked as second only. » Mayoury aborde ce point dans « Lao Women ». Il semble qu’aux temps anciens la liberté sexuelle étant relativement importante, les divorces n’étaient pas rares et on ne note pas de trace de commerce sexuel. L’introduction de la prostitution au Laos Selon Amphay Doré (1974), les colons occidentaux, peu intégrés dans la société lao, recherchaient leurs plaisirs auprès de femmes amenées du Viêt-Nam qui formèrent le premier contingent de prostituées connues de l'époque. Il signale que sous le Protectorat, une prostitution clandestine, était exercée à Vientiane, par des jeunes filles venant de la rive siamoise. Pour Doré les premières femmes lao à se prostituer apparurent en 1945 à proximité des garnisons. Les femmes venaient de la campagne et se cachaient sous l’anonymat. Il écrit : « Mais ce fut à partir de 1954, concouramment à l'introduction de l'aide américaine au Laos, qu'une nouvelle vague de prostitution apparut, sans précédent dans son ampleur, et connut une croissance continue ». Condominas signale qu’en 1959 à Vientiane les prostituées sont des étrangères (Siamoises, Vietnamiennes et Chinoises) formées dans leur ville d'origine (Bangkok, Cholon). « Il y a bien quelques paysannes lao des environs qui viennent faire un peu d'argent de poche, mais ce ne sont souvent que des extras, elles continuent à travailler aux champs. […] Leur principale clientèle est constituée des citadins riches, qui viennent les chercher en voiture ». La prostitution dans les années 1960-1970 L’entrée des USA dans la guerre du Vietnam et la présence de troupe américaines au Laos a favorisé l’essor de cette activité. Selon Grant Evans (2003 : 153) dans les années 60, « another highly visible group that also threatened traditional values was the bar girls and prostitutes. One of the side effects of wars is that they collect together large groups of unattached men with money in their pockets. In conditions where poorer women have few job outlets, either because their family cannot sustain them or they are refugees, many may be drawn into prostitution. This happened in Laos, with many poor girls from the Thai northeast also being drawn across the Mekong into the Page 4
DFD2 – Phouvanh Khamdavong Rapport d’étude de terrain bars ». Evans explique que si certaines femmes se prostituaient librement dans des cabarets (White Rose, Lulu's) pour étrangers, la plupart travaillaient dans des bordels d’arrières cours pour des clients lao pauvres. Une étude de 2 anthropologues signale que 1 000 femmes se prostituent à Vientiane en 1970. D’autres auteurs donnent des chiffres de cette époque : « Vientiane comptait, en 1974, 1 200 prostituées pour 176 000 habitants : une prostituée pour 15 personnes. En 1967, j'avais dénombré sept maisons closes à Paksé, ville d'environ 20 000 habitants. Certaines étaient fréquentées par les notables, d'autres par les soldats. […] Généraux, députés, élèves riches et français s'y rendaient. On pouvait boire et danser, ou, moyennant 3 000 kips, passer quelques instants avec une fille dans une de ces petites chambres qui entouraient le bar (je gagnais 200 000 kips par mois) » (Cahour 1989 : 12). Didier Sicard (1981 : 26) explique que l'hôtel Anou proposait bains et massages et autres services plus occultes : « De gentilles Laotiennes, baragouinant le plus souvent quelques mots d'américain, venues tout droit de leur campagne, vous explorent en douceur. Des quartiers entiers (Dong Palane, par exemple) sont très connus pour la qualité de leurs filles ». La disparition de la prostitution avec la révolution de 1975 Marc Dufumier nous a expliqué (cf. interview en annexe 8) qu’il y a eu une rafle entre août et décembre 1975 et que des hommes et des femmes prostitués ont été déportés sur les îles du lac de Nam Ngum. Michel Cahour (1989 : 23) nous dit qu’en septembre 1975 les night-clubs ont disparu dans la tourmente des événements de mai et qu’il n’y a plus une seule maison close à Dong Palane. Marc Dufumier a visité en 1979 l’île des femmes prostituées (cf. photos en annexe 8). Louise Williams (1992) écrit : « How quickly a woman was released depended on herself. If they advance quickly in their studies, then they can go. First, they have to work hard, they have to deeply understand the policies of the Party and to know well what is right and what is wrong ». Stuart-Fox (1996 : 184) parle de 1 200 personnes déportées en mai 1976 chiffre qui est monté à plus de 2 000 en décembre de la même année. Retour de la prostitution à la fin des années 1980 Les NME ont permis le retour d’anciennes pratiques. Mme Khamphone nous a dit dans un entretien que dès 1986 elle vendait de la bière et que des jeunes femmes venaient chercher des clients dans son bar. Grant Evans (2003 : 208) dit : « [Since the 90’s] Prostitution has once again become visible. Here the revolution can claim only one achievement, and that is to have 'nationalised' prostitution, for the women who work in these places are exclusively Lao. To make money young Lao girls try to get jobs in bars in Thailand, and the crossborder flesh trade is thriving ». Un autre auteur, Louise Williams (1992) rappelle que : « [In 1991] There were no obvious brothels, that was true, but Page 5
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