etude de cas sur la prostitution des jeunes femmes a ... - afesip

DFD2 – Phouvanh Khamdavong Rapport d’étude de terrain
5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
En conclusion
On ne peut pas nier les effets positifs du développement et de l’urbanisation de
la population. Mais avant que les changements soient vraiment structurels il y
aura des ajustements difficiles et on ne peut pas ignorer que 80% de la
population vit en milieu rural et que des changements trop brusques pourraient
avoir des conséquences néfastes (bidonvilles en périphérie des villes, etc.) ce
que le gouvernement arrive encore à limiter aujourd’hui.
Selon Pierre Legros, d’Afesip, la seule solution à la prostitution (et aux trafics
qui y sont liés) sera de permettre à chaque pays en voie de développement de
disposer d’un réel marché du travail, d’un cadre juridique approprié et exempt
de corruption, d’une économie stable, et d’une protection sociale minimale. Et
pour Marc Dufumier (2004) : « Une chose est sûre : nombreuses sont dans le
monde les catégories sociales qui ont intérêt à des formes de développement
agricole capables de garantir la sécurité alimentaire du plus grand nombre de
gens et le droit des populations à vivre et travailler dignement au pays ».
Pour limiter l’extension de la prostitution au Laos, il faudrait commencer par
améliorer les conditions de vie des paysans et cela passe par des programmes de
développement rural. Il serait aussi important que le gouvernement encourage
les investisseurs capitalistes (qui s’enrichissent énormément) de mieux payer les
ouvrières des usines. Bien sûr, il faudra aussi s’occuper de celles qui sont déjà
impliquées dans cette activité aujourd’hui.
Quelques recommandations pour l’avenir
La prostitution est majoritairement féminine. Il faudrait réfléchir au statut de la
femme. Ce serait bien de faire des colloques impliquant l’Union des Femmes et
la Justice, dans le cadre d’un programme national sur la prostitution. Il faudrait
parvenir à clarifier, sur le plan juridique, le rôle des guesthouse, des hôtels et
des établissements tels que les boîtes de nuit, les karaoké et celui des
intermédiaires (Mama-san, Papa-san, recruteuses, etc.).
Il serait intéressant de continuer et d’approfondir cette étude dans l’avenir pour
permettre à l’AFESIP de bien comprendre les spécificités du commerce sexuel
au Laos et son évolution possible. Il serait utile d’approfondir, auprès des jeunes
femmes qui se prostituent, la compréhension de ce que Amphay Doré décrit
comme le « piep », l’honneur, dans la culture lao. Il faudrait continuer les
interviews de jeunes femmes qui se prostituent, tout en élargissant l’échantillon,
pour bien comprendre la situation et avoir des informations plus généralisables.
Il faudrait s’intéresser à la prostitution masculine. Enfin, il paraît important de
s’intéresser aux déplacements de populations minoritaires dans le nord du Laos
(Oudomxay, Luang Namtha, Bokéo) et leurs conséquences en termes de
prostitution et de trafic de jeunes femmes vers les pays voisins.
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