25 décembre 1896 - Bibliothèque de Toulouse
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cas<br />
Gardcile et Gar-<br />
Dar-<br />
argents lonmers<br />
iuto<br />
ÎOSe : Baotisle. sergent major ; Cabanette,<br />
«er-ent ; Cohdamine, sergent fourrier; <strong>de</strong> Cré-<br />
meux, Dhénin et Fort, sergents.<br />
13So : Dufey, Lelorrain, Moraud et Koberts,<br />
«ergents.<br />
17e coros : 7e'd'infanterie : Noseda, sergent.<br />
9e • Loùbet et Mirambeau, sergents<br />
lie : Fourni, sergent-majo<br />
liai, sergent.<br />
20e : Castel et Dumas, s<br />
tigues et Dautv, sergents.<br />
S3e : Casse-Barthe, Cbappe, Gonthier,<br />
et <strong>de</strong> Salles <strong>de</strong> Ays, sergents.<br />
S8e : Fourrât, sergent major.<br />
126e : Pic et Sacarau, sergents.<br />
18e corps. — 6c d'infanterie: Bertini, Lagar<strong>de</strong>,<br />
Pintureau et Tessier, sergents ; Loubet, sergent<br />
fourrier. ... , . '<br />
31o : Armand-Laroche, Mouche?: et Peyroux,<br />
sergents maiors, Bounet et Haran, sergents.<br />
49e : Alberny et Barrangue-Chinanou, sergents<br />
majors, Lasnièr et <strong>de</strong> Ribeaux.<br />
53e : Harrix, Estrampes, Houard, Laroche et<br />
Faubesty, sergents.<br />
57e : Bonhomme, sergent -major, Goursaud, <strong>de</strong><br />
Merlin, sergents-fourriers ; Maturie. sergent.<br />
123 : Babie, sergent-fourrier ; Beaubeau et<br />
Boatineau, sergents.<br />
141e : Barranque-Cliinanou, sergent major ;<br />
Decan <strong>de</strong> Chatouville, sergent ; Dore, sergent<br />
fourrier ; Fenodos, sergent major ; Guiraut, His-<br />
sant et Pourel, sergents.<br />
16e corps. 12e d'infanterie : Deville, sergent-<br />
fourrier; 'Grimai et Negrel, sergents; Paoli, ser-<br />
gent-major.<br />
15e : Amie! et Laurent, sergents; Tap, sergent-<br />
fourrier.<br />
17e : ïhillet, sergent.<br />
81e : Aubouy, sergent ; Blanc, sergent-four-<br />
rier: Boucher, sergent.<br />
142e : Catroux et Peyronnet, sergonts.<br />
143e : Lauren<strong>de</strong>au, Négrier, Rafiniac et Uffler,<br />
sergents.<br />
Notre Artillerie<br />
Bourges, 24 déce mbre.<br />
D'après le Messager du Cher, toutes les<br />
dispositions sont prises à Bourges pour la<br />
fabrication immédiate <strong>de</strong> nouveaux canons,<br />
et on n'attend plus que le vote <strong>de</strong>s crédits<br />
par les Chambres.<br />
s'enfuir et le traînèrent jusqu'au poste <strong>de</strong>s<br />
sarcles municipaux, mais en chemin on a fait<br />
justice sommaire du malheureux, dont le ca-<br />
davre est horriblement lacéré. Le visage<br />
n'est nas reconnaissable.<br />
LES m [CIA1RIS<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
La Cour <strong>de</strong> cassation, toutes chambres<br />
réunies, a délibéré en chambre <strong>de</strong> conseil<br />
sur les modifications à adopter au Co<strong>de</strong><br />
d'instruction criminelle en ce qui concerne<br />
spécialement l'instruction <strong>de</strong>s affaires cri-<br />
minelles et correctionnelles.<br />
Invitée, l'an passée, par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
sceaux, à formuler son avis sur les modifi-<br />
cations proposées au Parlement, elle a adopté<br />
les conclusions du rapport fait par le con-<br />
seiller Faleimaigne, "au nom <strong>de</strong> la commis-<br />
sion qui avait été chargée <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une<br />
étu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong>s questions soulevées.<br />
Ces conclusions admettent simplement la<br />
faculté pour l'inculpé <strong>de</strong> ne pas s''expliquer<br />
lors <strong>de</strong> sa première" comparution <strong>de</strong>vant le<br />
juge d'instruction, l'assistance d'un défen-<br />
seur dès le début <strong>de</strong> l'instruction et les<br />
movens <strong>de</strong> communiquer librement avec lui<br />
sauf le cas d'interdiction <strong>de</strong> communiquer,<br />
ia faculté pour le défenseur <strong>de</strong> prendre con-<br />
naissance <strong>de</strong> pièces au cours <strong>de</strong> la procé-<br />
dure et <strong>de</strong> se pourvoir <strong>de</strong>vant la chambre du<br />
conseil, en cas <strong>de</strong> refus du juge d'instruc-<br />
tion, communication obligatoire du dossier<br />
avant l'interrogatoire définitif, le droit <strong>de</strong> <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong>r l'accomplissement <strong>de</strong>s actes utiles<br />
à sa défense, le'recours <strong>de</strong>vant la chambre<br />
du conseil contre les ordonnances du juge<br />
d'instruction, le droit d'assister aux consta-<br />
tations et aux perquisitions, le contrôle <strong>de</strong>s<br />
expertises, un débat oral <strong>de</strong>vant ia chambre<br />
<strong>de</strong>s mises en accusation.<br />
CONSEIL DE CABINET<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Les ministres se sont réunis, ce matin, en<br />
conseil <strong>de</strong> cabinet, au ministère <strong>de</strong> l'agri-<br />
culture, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Méline.<br />
La séance a été consacrée à l'expédition<br />
<strong>de</strong>s affaires courantes, notamment à la suc-<br />
cession <strong>de</strong> M. Rousseau. On dit que le choix<br />
du gouvernement sera officiellement connu<br />
à l'issue du conseil <strong>de</strong> samedi.<br />
La Russie dans la mer Rouge<br />
Londres, 24 décenfbre.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Vienne au Daily Chroni-<br />
cle :<br />
La Russie, qui désire s'assurer un point sur la<br />
côte <strong>de</strong> ia mer Rouge, a voulu connaître l'atti-<br />
tu<strong>de</strong> et l'opinion <strong>de</strong> l'Italie. Il est certain que la<br />
Russie tente <strong>de</strong> grands efforts pour acquérir,<br />
soit à la France, soit à l'Italie, un territoire sur<br />
le littoral <strong>de</strong> la mer Rouge et s'assurer ainsi<br />
l'accès <strong>de</strong> l'Abyssinie. L'objectif <strong>de</strong> la Russie est<br />
<strong>de</strong> placer l'Abyssinie sous sa protection en vue<br />
<strong>de</strong> faire face à l'influence britannique en Afri-<br />
que : suivant tomes probabilités, on apprendra<br />
prochainement que la* Russie a occupé ùn point<br />
quelconque <strong>de</strong> là mer Rouge.<br />
INSTRUCTION PUBLIQUE<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le ministre <strong>de</strong> l'instruction publique a<br />
décerné les prix suivants aux instituteurs qui<br />
ont donné en <strong>1896</strong> avecle plus <strong>de</strong> zèle et "<strong>de</strong><br />
succès l'enseignement agricole et horticoie<br />
à leurs élèves :<br />
Rappel <strong>de</strong> prix : Delmond à Allassac (Cor-<br />
rèze), Puech â Firmy (Aveyron).<br />
Médaille d'argent et nriine <strong>de</strong> 300 francs : M.<br />
Manou à Vigean (Cantal).<br />
Médaille d'argent et 200 francs : Arsac à La-<br />
plau (Corrè7.e), Dezeix à Saint Chamand (Cor»<br />
rèze), Hugon à Sainte Marie (Cantal.<br />
Médaille d'argent et 100 francs : Bru à Frons<br />
(Aveyron). Delon a Laval (Lozère), Lavialle à<br />
Condat (Corrèze), Lunard a Ro<strong>de</strong> 7, (Aveyron),<br />
Tricot à Saint Mamet (Cantal.)<br />
Mentions honorables: MM. Geilier àChausse-<br />
nac (Cantal), Oharamel à Corrèze (Corrèze),<br />
Chassaing à Puydarnac (Corrèze), Clermout à<br />
Labesserette (Cantal). Rozière à Valzergues<br />
(Aveyron), Cuelhes à Vebret (Cantal.)<br />
Une note officieuse du ministère <strong>de</strong> l'ins-<br />
truction publique et <strong>de</strong>s beaux-arts confirme<br />
que ce ministère est décidé à ne pas taire<br />
<strong>de</strong> nomination dans la Légion d'honneur pour<br />
le 1er janvier par suite <strong>de</strong>s disponibilités<br />
très restreintes cette année. Le ministère <strong>de</strong><br />
l'instruction publique se bornera pour l'ins-<br />
tant à disposer <strong>de</strong>s décorations oui restent<br />
sur les fonds accordés par la loi "du 12 dé-<br />
cembre 1895 à l'occasion du centenaire <strong>de</strong><br />
l'Institut <strong>de</strong> France.<br />
LES ÉLECTIONS SÉNATORIALES<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
14,396 communes ont eu à élire <strong>de</strong>s délé-<br />
gués sénatoriaux. Le nombre <strong>de</strong> cesdéiégués<br />
s'élève à 24,108. Parmi eux, plusieurs prê-<br />
tres ont été élus, notamment dans l'ille-et-<br />
Vilaine ; c'est ainsi qu'à Goven, M. l'abbé<br />
Pinson et l'abbé Delala'n<strong>de</strong> ont été élus, le<br />
premier, délégué, le second, suppléant, à<br />
l'unanimité du conseil municipal.<br />
Dans le Jura, la composition <strong>de</strong> la liste ra-<br />
dicale vient d'être arrêtée. Les candidats se-<br />
raient : MM. Bourgeois, député <strong>de</strong> Dôle ;<br />
Poupin, député <strong>de</strong> Poligny, et Chamberland,<br />
ancien député. On sait que les sénateurs<br />
sortants sont :. MM. Lelièvre, Thurel et le<br />
général Grévy, opportunistes.<br />
A Constantine," où M. Lesueur, sortant, ne<br />
se représente pas, M. Treille, ancien député<br />
opportuniste, aura pour concurrent, M. <strong>de</strong><br />
Saint-Germain, maire <strong>de</strong> Batna, conseiller<br />
général <strong>de</strong> Constantine.<br />
Dans le Loiret, M. Adolphe Cochery, père<br />
du ministre <strong>de</strong>s finances êt M. Roussel," sé-<br />
tetirs sortants, viennent d'adresser une let-<br />
tre à leurs électeurs dans laquelle ils se ré-<br />
clament <strong>de</strong>s services rendus à la Républi<br />
que; nous avons dit hier que les candidatures<br />
radicales <strong>de</strong> MM. Royer-Potheau et Gircourt<br />
leur seraient opposées.<br />
Dans la Marne, département <strong>de</strong> M. Léon<br />
Bourgeois, MM. Diancourt et Poirrier, séna-<br />
teurs sortants, se représentent en déclarant<br />
qu'ils sont les adversaires résolus du socia-<br />
lisme, <strong>de</strong> la revision et <strong>de</strong> l'impôt , progres-<br />
sif. M. Vallé, député radical d'Epernày, vient<br />
<strong>de</strong> retirer sa candidature ; M. Lahglèt, ancien<br />
député, reste donc jusqu'à ce jour le seul<br />
candidat <strong>de</strong>s radicaux êt <strong>de</strong>s radicaux-socia-<br />
listes.<br />
Dans l'Yonne, en remplacement <strong>de</strong> M. Gui-<br />
chard, décédé, une nouvelle candidature ra-<br />
dicale vient <strong>de</strong> surgir, celle <strong>de</strong> M. Lor<strong>de</strong>reau,<br />
conseiller général.<br />
Une o on flrxïiat ion<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'information du Gaulois sur la nomina-<br />
tion du général Tournier au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général<br />
<strong>de</strong> division et sur la transformation <strong>de</strong>s ser-<br />
vices <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce avec l'attribution du<br />
secrétariat générai à un civil, M. Leçrall, ac-<br />
tuellement directeur du cabinet civil a, pa-<br />
raît-il, produit un certain émoi à l'Elysée*.<br />
Des confi<strong>de</strong>nces y ont été faites *à ouel-<br />
ques-uns <strong>de</strong> nos confrères. 11 semble eii ré-<br />
sulter qu'il n'y a rien <strong>de</strong> décidé pour le mo-<br />
ment. On fait remarquer, en effet, qu'il est<br />
impossible <strong>de</strong> prévoir à auelle date le géné-<br />
ral Tourntor, oui n'atteint la durée <strong>de</strong> gra<strong>de</strong><br />
voulu qu'au mois <strong>de</strong> février, pourra êrte<br />
promu divisionnaire.<br />
D'autre part, on semble reconnaître aue si<br />
le général Tournier recevait les trois étoiles,<br />
il n'y aurait rien d'impossible à ce quo les<br />
modifications annoncées se produisent.<br />
En somme, la question a pu être asitée et<br />
même résolue quant au «fond, mais" si <strong>de</strong>s<br />
modifications doivent se produire, on peut<br />
encore les définir ni leur fixer une date."<br />
La Succession <strong>de</strong> M. Rousseau<br />
. Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Plusieurs journaux ont parlé dc la nomi-<br />
nation <strong>de</strong> M. Gérard, comme gouverneur gé-<br />
néral <strong>de</strong> rindo-Chine.Nous sommes autorisés<br />
à déclarer que cette information estinexacte<br />
et que le gouvernement n'a arrêté a cet<br />
égard aucune résolution.<br />
Le Temps déclare que ce n'est pas M. Gé-<br />
rard, ancien ministre <strong>de</strong> France à Pékin, qui<br />
sera nommé.<br />
Enfin, le Journal <strong>de</strong>s Débdts, qui annonçait<br />
hier l'information relative à M. Gérard se<br />
borne, aujourd'hui, à enregistrer le dé-<br />
menti.<br />
tint l'œuvre <strong>de</strong> Suez, n'était plus là pour as-<br />
surer contre les COUPS violents <strong>de</strong>s passions,<br />
<strong>de</strong>s instincts et <strong>de</strong>s" hasards, pour défendre<br />
contre elle-même et la modérer une nouvelle<br />
entreprise plus aventureuse que la pre»<br />
mière.<br />
Et auo plus rien dans la direction faible,<br />
diffusé efchangeante <strong>de</strong>s aàaires publiques<br />
n'était désormais capable ni do contenir les.<br />
convoitises d'un tas <strong>de</strong> financiers, d'aven-:<br />
turiers et <strong>de</strong> politiciens pillards, n'y d'arrêter<br />
cette panique instinctive <strong>de</strong>s foules qui en;<br />
un montent renverse tout. Tout s'écroula.<br />
M. Anatole France termine :<br />
J'ai dù vous montrer <strong>de</strong> Lesseps encore chargé<br />
<strong>de</strong>s fautes que ie teniDS emportera. Tel que je<br />
vous i'ai fait paraître," tel q'u'il fut, impru<strong>de</strong>nt,<br />
téméraire, troD confiant en " lui-même, niais gé-<br />
néreux, uiein <strong>de</strong> bonté, <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> courage ;<br />
il a travaillé toute sa vie à <strong>de</strong>s tâches vastes et<br />
pacifiques. Un tel homme n'a qu'un juge : l'Uni-<br />
vers.<br />
Son image, dressée à Suez sur la berge du<br />
canal, sera saluée à travers les siècles par ies<br />
pavillons <strong>de</strong>s nations.<br />
Cet éloge <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps a été applaudi par<br />
la majorité <strong>de</strong> l'assistance.<br />
Après avoir rappelé la jeunesse laborieuse<br />
d'Aiïatole France", M. Gréard, qui répond au<br />
récipiendaire, trace un croquis lestement<br />
enlevé du successeur <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lesseps.<br />
Vous aimez, les collections d'estampes et dè<br />
livres comme le paysan aime ia terre d'instinct.<br />
Inséparablement" lésboiiauinistes sont vos amis.<br />
Que "dis-je '.' Vos maîtres." Comment n'être pas<br />
touché do votre fidélité à ces vieux et naïfs phi-<br />
losophes <strong>de</strong>s quais ?<br />
Puis M. Gréard fait l'éloge <strong>de</strong> l'écrivain<br />
dans lequel il salue un talent bien français.<br />
Le passage est délicat et d'une belle venue ;<br />
De la France, vous aimez, le sol nourricier<br />
d'une race vaillante et fine, la langue légère", ra-<br />
pi<strong>de</strong> et gaie, sortie <strong>de</strong> l'âme popuiaire comme<br />
le chant <strong>de</strong> l'alouette du sillon ; la patrie vous<br />
apparaît : artisans, laboureurs, moines, théolo-<br />
giens; chevaliers, soldats, peuple et souverains,<br />
tous ceux qui lui ont aoporté'leur part d'intei-<br />
ligence, do sueur ou do "sang et les rassemblant<br />
dans une commune reconnaissance; ô mes frères,<br />
dites-vous, soyez béais !<br />
Ah ! le nobie élan, monsieur, et que vous<br />
voilà loin <strong>de</strong>s songeries et <strong>de</strong>s dilettantisme?<br />
dissolvants !<br />
Par une rapi<strong>de</strong> transition, M. Gréard passe<br />
ensuite à <strong>de</strong> Lesseps. Après avoir évoqué le<br />
souvenir <strong>de</strong> l'académicien, plutôt que du di-<br />
plomate et du perceur ct'itlismes, M. Gréard<br />
conclut ainsi : "<br />
Ce nom n'est plus entouré aujourd'hui aue d'un<br />
voile <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, vous avez entendu, monsieur, les<br />
gémissements <strong>de</strong> ceui qu'une épouvantable ca-<br />
tastrophe a précipité dans la ruine. Laissez-moi<br />
ne pas fermer l'oreille au murmure d'une espé-<br />
rance.<br />
Oui, les travaux interrompus seront recom-<br />
mencés et achevés. Par qui" et pour qui ? Les<br />
intérêts et les passions <strong>de</strong> "la politique p'eut-être<br />
en déci<strong>de</strong>ront. Alors, oubliant ies défaillance*,<br />
les malheurs et les fautes, le mon<strong>de</strong> entier se<br />
souviendra que l'homme qui avait reprise la.<br />
pensée <strong>de</strong> Leibniz et <strong>de</strong> Gœthe<br />
popularité universelle avait<br />
grand Français. »<br />
Ce discours, tout littéraire, ne peut être<br />
facilement analysé. Il faudrait citer nombre<br />
<strong>de</strong> passages heureux. Son succès a été très<br />
vif."<br />
Frère Joseph<br />
Arcachon, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'état du Frère Joseph, supérieur général<br />
<strong>de</strong>s Frères do l'Ecole* <strong>de</strong> là doctrine chré-<br />
tienne, est toujours désespéré. On craint que<br />
le mala<strong>de</strong> ne passe pas la journée. Le pre-<br />
mier assistant", le Frère Exapérien, est"ar-<br />
rivé à Arcachon.<br />
Le Frère Joseph, qui est âgé <strong>de</strong> 74 ans,;<br />
avait été désigné par le chapitre pour sue-,<br />
cé<strong>de</strong>r au Frère Philippe, le 1S octobre 1884;<br />
il est. mala<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis"."<br />
Le cardinal Lecot, ami personnel du Frère<br />
Joseph, lui a fait, hier, une longue visite à<br />
Arcachon.<br />
environ i» anoeler ; mais, transi <strong>de</strong> froid et toi<br />
i'oîces commençant à me manquer, J ai l-lleic.» e<br />
un abri quelque part. J'aperçus alors une petue<br />
maison, la seule qui fut sur 1 île, et dans laquelle<br />
- t-ouvaiont <strong>de</strong>ux hommes qui m ont recueilli ,<br />
voir sur la cote s il ny<br />
déshabillait et<br />
membres<br />
était celui qu'une<br />
surnommé" « lé<br />
ae<br />
io les ai priés daller —<br />
«âiràttpal cmelqu'un à secourir; 1 un a eux y<br />
partit Pendant que l'autre me<br />
faisait 'du feu pour réchauffer mes<br />
engourdis. . . ..<br />
. J'ai le coros tout contusionne ; je sui» reste<br />
dans cette cabane jusqu'au matin et, aid« <strong>de</strong>ces<br />
<strong>de</strong>ux hommes, nous avons lait un signal <strong>de</strong> dé-<br />
tresse oui a été compris d'Aurigny et, a mien un<br />
bateau est venu me chercher. _<br />
» Toute la matinée, .l'ai explore la co.e, mais<br />
le n'ai trouvé que <strong>de</strong>s débris du navire et Q.i<br />
chargement. 11 ne oarait du navire que les <strong>de</strong>ux<br />
tronçons <strong>de</strong>s mâts ; il est coûte par 10 ou 1-<br />
mètres d'eau dans un endroit où il .y" a toujours<br />
<strong>de</strong> la mer. En arrivant co soir à Cherbourg, a<br />
4 h^u-ps. i'ai fait ma déclaration au bureau ao<br />
ia marine' et il m'a été fait <strong>de</strong>s avances pou,,<br />
«n'habiller, car je suis venu ici dénué <strong>de</strong> tout.<br />
Le jeûneur Succi <strong>de</strong>venu fou<br />
Paris. 2i <strong>décembre</strong>.<br />
Le Jeûneur italien Succi est subitement <strong>de</strong>venu<br />
fou cette nuit, à minuit: engagé à 1 Olympia<br />
Donr accomplir un jeûne <strong>de</strong> 40 jours, n venait<br />
'<strong>de</strong> quitter cette salle <strong>de</strong> snectable et était entre<br />
chez lui. 10. rue Caumartin, lorsque soudain il<br />
s'empara d'une canne et se mit ii briser ies gia-<br />
ces, "la uonduie et tous les objets cassables qui<br />
se trouvaient dans son logement.<br />
Les voisins, effrayés, allèrent provenir les<br />
gardiens <strong>de</strong> la paix <strong>de</strong> service sur la voie publi-<br />
que qui ont réussi, non sans peine, à s'emparer<br />
du jeûneur qui a été conduit" à l'infirmerie du<br />
dépôt.<br />
PETTES NOUVELLES<br />
24 <strong>décembre</strong>.<br />
L'Intransigeant prétend que M. Ilano-<br />
taux retar<strong>de</strong>rait la nomination <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Monte-<br />
belio en remplacement <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Gourcei afin <strong>de</strong><br />
pnuvoir se faire nommer lui-même ambassa<strong>de</strong>ur<br />
à Saint-Pétersbourg'<br />
~v~~v~ Hier, au conseil -général <strong>de</strong> la Seine on<br />
a, parle du crime <strong>de</strong> la rue Vanneau et M. Puech<br />
a fait adopter un vœu portant que « soit consi-<br />
déré comme moralement abandonné, tout enfant<br />
qui ne peut rester dans sa famille qu'au péril <strong>de</strong><br />
s'a santé, <strong>de</strong> sa moralité et <strong>de</strong> son éducation ;<br />
'que les pouvoirs publics complètent les lois<br />
existantes' sur la protection <strong>de</strong>s enfants au point<br />
'd,e vue <strong>de</strong> ia répression <strong>de</strong>s cruautés <strong>de</strong>s sévi-<br />
ces ou abandons dont les enfants peuvent êtl'3<br />
Victimes. »<br />
-~~^~On assure que les nominations d'officiers<br />
d'académie ne paraîtront a l'Officiel qu'après les<br />
élections sénatoriales.<br />
~-~vw A Milan, Ferrario, assesseur municipal,<br />
déiégué aux finance?, dans la crainte que son<br />
projet <strong>de</strong> reforme tributaire ne fut pas approuvé<br />
par le conseil communal s'est suicidé dans un<br />
moment d'exaltation mentale.<br />
~w— xjne terrible catastrophe s'est produite<br />
dans ia province <strong>de</strong> Cathepinbslaw (Russie): un<br />
bac qui faisait la traversée dn Dniepper a coulé;<br />
le nombre <strong>de</strong>s victimes est encore inconnu.<br />
—~ On télégraphie <strong>de</strong> Washington : « Le<br />
prési<strong>de</strong>nt Cieveland a reconnu la République <strong>de</strong><br />
l'Amérique centrale composée du Honduras, du<br />
Costartc'a et du Salvador en recevant officielle-<br />
ment le ministre plénipotentiaire <strong>de</strong> ia nouvelle<br />
fédération.<br />
~~>~ A Stutfgard. une rencontre au pistolet<br />
a ou lieu, hier soir, entre le baron "Wangênheim,<br />
secrétaire <strong>de</strong> la légation <strong>de</strong> Prusse et le lieute-<br />
nant comte Uxhull-Gyiieband, tous <strong>de</strong>ux ont été<br />
feiessés. D'après io Mercure <strong>de</strong> Souabe, l'un a<br />
eu les reins traversés, l'autre ie bas du ventre<br />
perforé. Les blessés ont été transportés à l'hô-<br />
pital Sainte-Catherine.<br />
~vww Les conclusions du substitut Seligman,<br />
à l'a première chambre du tribunal civil, dans<br />
l'affaire Baïhaut, <strong>de</strong> Lesseps et Blondin, ont été<br />
remises à mercredi prochain, par suite <strong>de</strong> l'ab-<br />
sence d un <strong>de</strong>s juges siégeant dans la cause.<br />
hl i <<br />
LES ASSASSIN DE STA1BÛLL»<br />
Sofia, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
On sait que dans une lettre trouvée dans le<br />
coffre-fort <strong>de</strong> Stambouloff et dans laquelle<br />
l'ancien dictateur racontait par avance l'or-<br />
ganisation du complot dont il <strong>de</strong>vait être<br />
victime, il dénonçait tout particulièrement<br />
le rôle <strong>de</strong> Tufektehief ; il" racontait que<br />
Tufektchief, en compagnie <strong>de</strong> Natchevitch,<br />
avait enrôlé une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> dix à quinze bri-<br />
gands et leur avait fourni <strong>de</strong> l'argent ; îl re-<br />
levait, en outre, <strong>de</strong> nombreux conciliabules<br />
tenus par les conspirateurs et dont Tufekt-<br />
chief était l'âme, et ajoutait que ce Tufeckt-<br />
chief, assassin <strong>de</strong> Beitohef et <strong>de</strong> Vulkûuitch,<br />
ancien ministre, avait été nommé ex'nrès à<br />
la section départementale pour la construc-<br />
tion du chemin <strong>de</strong> fer central, afin qu'il put<br />
séjourner à Sofia et diriger ainsi sur place<br />
lo complot.<br />
Tufeiuchiof, qui se trouvait jusqu'ici en<br />
liberté sous caution, vient, sur l'ordre du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la cour d'assises, d'être ar-<br />
rêté.<br />
-—het rétive <strong>de</strong> Stambouloff, aue l'ami <strong>de</strong><br />
l'ancien dictateur, Petkoff, tient heure par<br />
heure au courant <strong>de</strong>s différentes nhases'du<br />
procès, ne s'est pas encore nrése'ntée dans<br />
la salle d'audience dans la crainte <strong>de</strong> provo-<br />
quer <strong>de</strong>s manifestations hostiles.<br />
Mœurs Italiennes<br />
Rome, 24 <strong>décembre</strong>,<br />
été le théâtre <strong>de</strong><br />
Hier soir Triggiano .<br />
faits sanglants.<br />
Deux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'excise <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
«an étaient entrés dans un café pour v<br />
fime ^''<br />
une K . c ^"îravention ; une vive dis-<br />
pute s éleva bientôt entre eux ot les parents<br />
du limonadier. Exaspérés et probablement<br />
pris <strong>de</strong> vin, les gar<strong>de</strong>s sortirent leurs revol-<br />
vers et firent feu <strong>de</strong> tous côtés : <strong>de</strong>ux bour-<br />
Nhûis et un gar<strong>de</strong> municipal, accourus au<br />
ruit tombèrent morts.<br />
Alors les habitants, attirés par l'écho <strong>de</strong>s<br />
coups <strong>de</strong> pistolet, s'emnarcrent d'un <strong>de</strong>s gar-<br />
46s . Vautre ayant, miraculeusement réussi à<br />
A l'Académie Française<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Cet après-midi, a eu lieu, à l'Académie<br />
française, la réception d'Anatole France.<br />
On remarquait clans la nombreuse' assis-<br />
tance qui se pressait sous la coupole du pa-<br />
lais Màzarin, Mme la baronne' <strong>de</strong> Motire-<br />
nheim, les ambassa<strong>de</strong>urs d'Italie et do Tur-<br />
quie et nombre <strong>de</strong> notabilités.<br />
" Mmes Ferdinand et Charles <strong>de</strong>Lessens, en<br />
grand <strong>de</strong>uil, entourées <strong>de</strong> la plunart <strong>de</strong>s<br />
membres <strong>de</strong> la famille, parmi lêsq'uels M.<br />
Ferdinand <strong>de</strong> Lesseps, en" uniforme <strong>de</strong> sous-<br />
officier <strong>de</strong> cavalerie", assistaient à la séance.<br />
On remarquait le duc d'Aumale à son fau-<br />
teuil ; le prince parait complètement remis<br />
<strong>de</strong> son indisposition. .<br />
A une heure précise, le récipiendaire en<br />
uniforme, escorté <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux parrains, éga-<br />
lement en tenue d'académicien, MM. Fran-<br />
çois Coppée etflalévy, a fait sou entrée dans<br />
la salle. *<br />
Quand le bureau a pris place, M. Gréard,<br />
directeur en exercice, se" lève et donne la<br />
parole à M. Anatole France, sur lequel tous<br />
les regards sont fixés et qui semble* un peu<br />
ému.<br />
En ternies simples et discrets, Anatole<br />
France commence' par adresser à l'illustre<br />
compagnie les remerciements d'usage, et<br />
tout aussitôt entreprend l'éloge <strong>de</strong> celui au-<br />
quel il succè<strong>de</strong> et qu'il appelle « lo grand<br />
entrepreneur du siècle ».""<br />
Il raconte la jeunesse <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lesseps,<br />
l'étroite amitié qui le lia, tandis qu'il était<br />
élève-consul à Alexandrie, au prince Saïd,<br />
fils <strong>de</strong> Mehemet-Ali, son séjour à Madrid, où<br />
la fille <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> maitresse du palais,<br />
Mlle Eugénie <strong>de</strong> Montijo vint le supplier<br />
d'intervenir en faveur <strong>de</strong>s otficiers <strong>de</strong> Va-<br />
lence, compromis dans un pronunciamento ;<br />
<strong>de</strong> Lesseps obtint leur grâce et l'impératrice<br />
se souvînt plus tard <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte dè recon-<br />
naissance qu'avait contractée Mlle <strong>de</strong> Mon-<br />
tijo.<br />
Puis l'orateur suit <strong>de</strong> Lesseps en Egypte,<br />
où il accourt à la nouvelle <strong>de</strong> l'avènenient<br />
du prince Saïd ; il montre le hurdi diplomate<br />
saisissant cette occasion favorable et initiant<br />
le prince au grand projet qu'il étudiait <strong>de</strong>-<br />
puis si longtemps : le percement du canal<br />
<strong>de</strong> Suez. C'est alors que <strong>de</strong> Lesseps entame<br />
contre l'Angleterre une lutte <strong>de</strong> "quinze an-<br />
nées.<br />
En Egypte, où il vint installer enfin ses<br />
chantiers, dit Anatole France, <strong>de</strong> Lesseps<br />
retrouva l'Angleterre. Il la reconnut dans<br />
l'attitu<strong>de</strong> hostile <strong>de</strong>s cheiks arabes ; on re-<br />
fusait <strong>de</strong>s chameaux à la caravane ; dans le<br />
désert les ânes étaient enlevés avec les<br />
âniers ; ainsi harcelé, persécuté, abandonné,<br />
il établit son campement sur la place dé-<br />
serte <strong>de</strong> Peluz et là, le <strong>25</strong> avril 1859, il fit<br />
déployer le pavillon égyptien et donna lui-<br />
même le premier coup <strong>de</strong> pioche.<br />
Dix ans après, l'œuvre était accomplie.<br />
Le canal <strong>de</strong> Suez fut inauguré le 1G novem-<br />
bre 1869.<br />
Anatole France abor<strong>de</strong> l'histoire du canal<br />
<strong>de</strong> Panama, projet dont Leibnitz avait conçu<br />
l'idée, dont Gœthe s'était préoccupé et qui<br />
avait été un <strong>de</strong>s rêves <strong>de</strong>s Saint-Simoniens.<br />
Anatole Franco envisage le désastre qui<br />
termina cette nouvelle entreprise.<br />
Ce n'est ni le lieu ni le temos d'en recher-<br />
cher les causes. A peine m'est-il permis d'in-<br />
diquer les plus générales et <strong>de</strong> dire qu'en<br />
France la volonté lente, sour<strong>de</strong>, parfois obs-<br />
cure, mais continue et souveraine, qui sou-<br />
OÏI riuunoi<br />
Paris, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Un banquet a été offert aujourd'hui à midi<br />
à l'Hôtel <strong>de</strong>s Sociétés savantes, |au lieute-<br />
nant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et aux membres <strong>de</strong><br />
la mission hydrographique du Niger par ie<br />
groupe <strong>de</strong>s Africains. La réunion présidée<br />
par M. André Lebon, ministre <strong>de</strong>s colonies,<br />
comprenait 80 convives parmi lesquels :<br />
Le lieutenant <strong>de</strong> vaisseau Hourst et ses<br />
compagnons, le P. Haequard.le prince Henry<br />
d'Orléans, le colonel Monteil, d"'Attanoux, le<br />
généra! Lambert, ie colonel <strong>de</strong> Rochas, MM.<br />
Chautemps et Deluns-Montaud, ancien mi-<br />
nistre, François Deloncle, etc.<br />
Au <strong>de</strong>ssert, après les toasts portés par le<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société et plusieurs convi-<br />
ves, M. André Lebon, aprôsavoir fait l'éloge<br />
du commandant Hourst, a montré l'impor-<br />
tance du mouvement économique nui déter-<br />
minera l'ouverture a notre commerce du bief<br />
navigable du Niger dont M. Hourst a cons-<br />
taté l'existence.<br />
Le ministre a décrit les voies <strong>de</strong> pénétrd-<br />
tion dont a besoin le Soudan français : le<br />
chemin <strong>de</strong> fer du Soudan et la route <strong>de</strong> Ko-<br />
nakry, dont l'exécution est en ce moment<br />
étudiée au ministère.<br />
L'auditoire a notamment accueilli Bar <strong>de</strong><br />
vifs applaudissements la nouvelle o'uo les<br />
renseignements rapportés par M. "Hourst<br />
nous permettront <strong>de</strong>'profiter* <strong>de</strong>s fautes ét<br />
<strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> ia compagnie du Niger.<br />
Le ministre a terminé en annonçant do<br />
prochaines récompenses pour Hourst et ses<br />
compagnons.<br />
M. Hourst a répondu en remerciant le mi-<br />
nistre et en associant à sa gratitu<strong>de</strong> le com-<br />
mandant Davoust et le général Archinard<br />
qui l'ont puissamment aidé.<br />
naufrage « Marie-Fanny »<br />
Cherbourg, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le capitaine Austin, seul survivant du nau-<br />
frage dê ia Marie Fanny, fait le récit suivant <strong>de</strong><br />
cot émouvant drame <strong>de</strong> mer :<br />
« J'ai cherché la côte à 5 h. 1;2 du matin, le<br />
14 <strong>décembre</strong>, par une tempête vent ouest et la<br />
mer démontée. Depuis m'inuit, j'avais peine à<br />
gouverner le navire en fuite ; un paquet" <strong>de</strong> mer<br />
brise le canot, ébranle la chambre" <strong>de</strong> veille, em-<br />
porte l'habitacle et déplace le compas ; pendant<br />
ce temps, je gouverna'is toujours pour fuir, à la<br />
seule allure qu'il m'était possible <strong>de</strong> tenir. Le<br />
vent en lempête augmente toujours et la mer<br />
<strong>de</strong>vient tellement grosse qu'à, chaque instant je<br />
c rois voir le navire s'engloutir sons l'effort <strong>de</strong>s<br />
lames, hautes <strong>de</strong> <strong>25</strong> à 30 mètres. Le compas me<br />
donnait toujours le même cap à peu près", quoi-<br />
que dérangé à chaque instant par <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />
mer, le feu <strong>de</strong>s Casquets ayant disparu presque<br />
aussitôt dans un grain <strong>de</strong> grêle.<br />
» Je me tenais sur la passerelle haute, amarré<br />
aux montants et cherchant le feu <strong>de</strong> la Haguo -<br />
ie second et <strong>de</strong>ux hommes étaient à la barre fai;<br />
sant leur possible pour ne pas venir en travers<br />
du fanal qui éclairait. Le compas s'éteignait à<br />
tout, moment, ie maître passait son temps à le<br />
ralumer.<br />
» A cinq heures et <strong>de</strong>mie, après un grain ou<br />
je ne pou"ais absolument rien voir par la force<br />
<strong>de</strong> la tempête la mer étant toute blanche d'écume,<br />
j'aperçus la terre <strong>de</strong>vant; je fis machine en ar-<br />
rière et bâbord tout.<br />
» Mais à peine lo comman<strong>de</strong>ment était-il donné<br />
que ie navire touchait ; aussitôt, je fis stopper<br />
la machine et monter tout le mon<strong>de</strong> sur le p'ont.<br />
Je leur commandai à tous do prendre leurs "cein-<br />
tures <strong>de</strong> sauvetage et <strong>de</strong> disposer les canots<br />
mais personne n'eut le temps "<strong>de</strong> s'en munir ni<br />
d'exécuter l'ordre car, moins d'une minute après,<br />
un coup <strong>de</strong> mer effrayant nous jeta tous à l'Océan<br />
en cassant le navire.<br />
» A partir <strong>de</strong> ce moment, je no sais plus ce<br />
que nsus sommes tous <strong>de</strong>venus. Ce n'est qu'au<br />
bout d'un certain temps que je me suis trouvé<br />
seul au milieu <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> toutes sortes et<br />
ballotté parmi la pontée <strong>de</strong> bois, tantôt <strong>de</strong>ssus,<br />
tantôt <strong>de</strong>ssous, jusqu'au moment où, sentant<br />
quelque chose sous mes pieds, jo reconnus que<br />
c'était un rocher ; je m'y cramponnais et. me<br />
halant avec peine, je pus monter assez haut<br />
pour que la mer ne m'emportât pas.<br />
» Alors j'ai crié tant que j'ai pu, sans savoir<br />
s'il y avait quoiqu'un à secourir ; mais personne<br />
ne m'« répondu. Je suis resté encore dix minutes<br />
Nouvelles d'Espagne<br />
De notre correspondant particulier :<br />
New-Ycrk, 24 <strong>décembre</strong><br />
' Lé steamer Belgic qui vient d'arriver <strong>de</strong><br />
San-Fraucisco, apporta <strong>de</strong>s détails sur l'in-<br />
surrection <strong>de</strong>s Philippines.<br />
Les Espagnols comman<strong>de</strong>s par le général<br />
Rios étaient partages en <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s for-<br />
tes chacune <strong>de</strong> 2,0ÔtJ"hommes et qui attaquè-<br />
rent la ville <strong>de</strong> Novelata défendue par 12,000<br />
insurgés ; ceux-ci avaient construit <strong>de</strong>s re-<br />
tranchements en terre sur lesquels ils<br />
avaient placé àe* canons à tir rapi<strong>de</strong> et plu-<br />
sieurs grosses pièces d'artillerie." La briga<strong>de</strong><br />
espagnole a attaqué la première ligne ; les<br />
rebelles se retirèrent alors à un mille en ar-<br />
rière, <strong>de</strong>rrière la secon<strong>de</strong> ligne, pendant que<br />
les croiseurs espagnols bombardaient la<br />
Ville.<br />
Le général Rios, dans l'après-midi du 28<br />
novembre, jeta sa première briga<strong>de</strong> contre<br />
lés retranchements ên t-rre. Les Espagnols<br />
lurent accueillis par un feu terrible ; le pre-<br />
mier rang fut littéralement fauché et la co-<br />
lonne dut battre en retraite.<br />
Le len<strong>de</strong>main matin les <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s réu-<br />
nies recommencèrent le combat. Encore une<br />
fois les Espagnols furent mis en déroute.<br />
- Dans ces <strong>de</strong>ux journées ils perdirent 500<br />
hommes. Le feu <strong>de</strong>s croiseurs était ineffica-<br />
ce, les projectiles tombant trop court.<br />
Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
Le gros lot <strong>de</strong> la loterie a été gagné à Al-<br />
méria par un groupe do 'personnes qui s'é-<br />
taient âs'sociées pour acheter le numéro qui<br />
est sorti.<br />
La Havane, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
; Le général Weyler est campé à Bayate,<br />
près Kan<strong>de</strong>lapia ; il n'y a eu aucun engage-<br />
ment entre les troupes et les rebelles.<br />
Madrid, 24 <strong>décembre</strong>.<br />
' Le gouvernement attache une "gran<strong>de</strong> im-<br />
portance aux opérations du général Weyler<br />
oui doit chasser les ban<strong>de</strong>s insurgées do la<br />
province <strong>de</strong> Pinar <strong>de</strong>l Rio en les refoulant<br />
vers la ligne d'Artemisa-Mariel qui est main-<br />
tenant presque dégarnie <strong>de</strong> troupes et lais-<br />
ser les insurgés regagner ies provinces <strong>de</strong><br />
la Havane et Matanzas dont on espère en-<br />
suite les expulser assez rapi<strong>de</strong>ment pour les<br />
empêcher dè brûler les plantations.<br />
3 Aussitôt que ce succès sera obtenu, avant<br />
la fin <strong>de</strong> janvier, le gouvernement décrétera<br />
l'exécution <strong>de</strong> réformes coloniales dans l'île<br />
<strong>de</strong> Porto-Rico et, progressivement, à Cuba,<br />
dans la forme votée par les Cortès en 1895.<br />
Si les succès sont" décisifs, M. Canovas<br />
convoquera les Cortès pour voter <strong>de</strong> plus<br />
amples réformes et promulguera la réforme<br />
du tarif <strong>de</strong>s Antilles "qui facilitera les négo-<br />
ciations d'un traité <strong>de</strong> réciprocité avec les<br />
Etats-Unis.<br />
Voilà le plan concerté entre le cabinet et<br />
le général Weyler, qui a été porté à la con-<br />
naissance <strong>de</strong> M. Cieveland ; dans les pour-<br />
parlers qui continuent entre les gouverne-<br />
ments espagnol et américain, ce <strong>de</strong>rnier<br />
insiste pour offrir sa médiation amicale, que<br />
M. Cano'vas veut écarter en adoptant, aus-<br />
sitôt que possible, une politiaue réformiste.<br />
LES CHAMBRES D'AGRICULTURE<br />
. Le 15 novembre <strong>de</strong>rnier, la section svndicale<br />
catholique du canton <strong>de</strong> l'Isle-Jourdain tenait sa<br />
reunion mensuelle.<br />
Malgré lo mauvais temos et la coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
la gran<strong>de</strong> foire <strong>de</strong> la Saint-Martin, une centaine<br />
d'agriculteurs su sont emDressés <strong>de</strong> venir écou-<br />
ter la parole élégante et nourrie <strong>de</strong> M. le mar-<br />
quis <strong>de</strong> Panât.<br />
Notre intention était tout d'abord <strong>de</strong> ne donner<br />
qu'un résumé <strong>de</strong> cet excellent discours.<br />
Mais, réflexion faite, nousavons pensé aue nos<br />
lecteurs ne nous pardonneraient pas <strong>de</strong> lês frus-<br />
trer ainsi.<br />
De plus, il est bon que tout lo mon<strong>de</strong> profite<br />
<strong>de</strong> choses si bien dites et si bien Densées."<br />
: Voici donc le discours <strong>de</strong> M, "lo marquis <strong>de</strong><br />
Panât :<br />
Messieurs,<br />
Aux siècles passés, le plai<strong>de</strong>ur mécontent<br />
<strong>de</strong> ses juges, le contribuable serré <strong>de</strong> trop<br />
près par les agents du fisc ou par les fer-<br />
miers généraux s'écriaient du sein <strong>de</strong> leur<br />
détresse : « Si lo roi le savait ! »<br />
« Si le roi le savait » c'était l'appel du<br />
paufragé dans la nuit ; un cri <strong>de</strong> stiprême<br />
angoisse et <strong>de</strong> confiance inutile poussé vers<br />
la } ustice infaillible, sou veraine, bienveillante<br />
qui s'incarnait en la personne du roi, <strong>de</strong> ce<br />
roi d'ordinaire r.lacé trop haut, place trop<br />
loin hélas ! nour connaître efficacement <strong>de</strong><br />
la misère <strong>de</strong>s petits et <strong>de</strong>s humbles.<br />
Aujourd'hui nous n'avons plus <strong>de</strong> roi; nous<br />
n'avons que <strong>de</strong>s roitelets.<br />
Notre souverain aux mille tetes s appelle<br />
les <strong>de</strong>ux Chambre*. Ce monarque collectil<br />
ne hante guère les sommets étherés do 11-<br />
déal. 11 <strong>de</strong>scend volontiers sur terre et ne<br />
craint nas <strong>de</strong> prendre pied dans la bouc. Il<br />
daigno s'abaisser jusatt'à nous, surtout u la<br />
veille <strong>de</strong>s élections. Mais le bruit qu'on mène<br />
autour do sa complexe personnalité et le ta-<br />
paee qu'il fait lui-mênie empêchent assez<br />
souvent l'arbitre, <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>stinées d'enten-<br />
dre, d'écouter nos doléances. Co n'est pas<br />
mauvaise volonté <strong>de</strong> sa part, à Dieu ne<br />
plaise. Seulement pour fixer une attention<br />
sollicitée <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> côtés à la fois, pour<br />
éclairer cette conscience ondoyante et di-<br />
verse par nature, puisqu'elle est multiple, il<br />
importe, <strong>de</strong>. crier "très* fort et <strong>de</strong> répéter à<br />
satiété la même chose.<br />
De là, l'institution <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> com-<br />
merce <strong>de</strong>stinées à tenir lo pouvoir en éveil,<br />
à lui rappler incessamment les besoins<br />
d'une certaine catégorie do citoyens, à lui<br />
communiquer sans relâche les vœux et sur-<br />
tout les réclamations <strong>de</strong>s négociants et <strong>de</strong>s<br />
industriels français.<br />
De là aussi cette nécessité que tout le<br />
mon<strong>de</strong> reconnaît présentement <strong>de</strong> doter no-<br />
tre agriculture nationale <strong>de</strong> fondations simi-<br />
laires sous le nom dc Chambres consultatives<br />
d'agriculture.<br />
Bien <strong>de</strong>s l'ois, en lisant votre journal, mes<br />
chers collègues, vous avez relevé ces mots :<br />
« représentation proportionnelle <strong>de</strong>s agricul-<br />
teurs. » Qu'entendait'on par là ?<br />
Qu'il fallait envoyer au Palais-Bourbon ou<br />
au Luxembourg tin nombre fixé d'avance<br />
d'hommes attachés à la glèbe, vivant <strong>de</strong> ses<br />
produits, travaillant à leur éclosion et à leur<br />
"développement ?<br />
Vous" n'y êtes pas du tout. Non.<br />
Par ces mots : « représentation proportion-<br />
nelle <strong>de</strong>s cultivateurs » on <strong>de</strong>mandait "simple-<br />
ment la formation sur quelques points" du<br />
territoire <strong>de</strong> groupes composés "avec les<br />
agriculteurs <strong>de</strong> théorie ou <strong>de</strong> pratique : grou-<br />
pes investis d'un caractère officiel," soumis à<br />
un mo<strong>de</strong> spécial dc recrutement : groupes<br />
surtout — observez bien ceci, messieurs," —<br />
que le gouvernement serait tenu <strong>de</strong> consul-<br />
ter toutes les fois qu'il émettrait une loi,<br />
produirait un décret intéressant <strong>de</strong> près ou<br />
<strong>de</strong> loin l'agriculture<br />
Déjà, je le répète, sous le nom <strong>de</strong> chambre<br />
<strong>de</strong> commerce, nous avons dans les grands<br />
centres <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> banquiers, <strong>de</strong>'manu<br />
facturiers et <strong>de</strong> marchands appelés <strong>de</strong> droit<br />
à donner leur avis au législateur et à la puis<br />
sauce exécutive en <strong>de</strong>s circonstances déter-<br />
minées.<br />
Refuserez-vous la même prérogative à la<br />
classe la plus intéressante <strong>de</strong>s Français, aux<br />
ouvriers "qui fécon<strong>de</strong>nt le sol <strong>de</strong> la patrie,<br />
aux propriétaires, aux fermiers qui dirigent<br />
ces masses vaillantes "<br />
Il faut bien lo dire, messieurs, l'urgence<br />
d'une représentation proportionnelle " pour<br />
l'agriculture ne s'imposait'pas jadis — vers<br />
le premier tiers <strong>de</strong> cè siècle, par exemple —<br />
aussi impérieusement qu'elfe sïmnoso au<br />
jourd'imi.<br />
Labourage et pâturage, ces <strong>de</strong>ux organes<br />
nourriciers, ne souffraient point alors ies<br />
les maux que nous leur voyons endurer.<br />
La mise en valeur du sot s'obtenait par<br />
<strong>de</strong>s moyens tout primitifs ; les bras stirabbn<br />
daient dans les campagnes; <strong>de</strong> la concurrence<br />
étrangère, il en était à peine quesiion.<br />
Le mouvement <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s ex-<br />
portations s'exerçait régulièrement, paisi-<br />
blement, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s secousses <strong>de</strong> l'agio-»<br />
tage. Tranquillité à l'intérieur et à l'extérieur<br />
voilà tout ce que souhaitait Jacques Bon-<br />
homme.<br />
Qu'on lui épargnât les guerres lointaines,<br />
sources d'une*gloire stérile et <strong>de</strong> beaucoup<br />
<strong>de</strong> frais, qu'on préservât son foyer du fléau<br />
abominable <strong>de</strong> l'invasion, qu'on réduisit les<br />
chilî'i-es <strong>de</strong> ia conscriptiou le plus possible<br />
et qu'on modérât l'accroissement <strong>de</strong>s con-<br />
tributions directes ou autres, toutes les<br />
prospérités venaient à notre paysan par sur-<br />
croit.<br />
L'édifice <strong>de</strong> son bonheur se construisait<br />
d'éléments is simples !<br />
Vous m'accor<strong>de</strong>rez, mes chers collègues,<br />
que l'état <strong>de</strong>s choses s'est transformé <strong>de</strong>-<br />
puis lors, non toujours à notre avantage. Un<br />
mon<strong>de</strong> nouveau so dresse en face <strong>de</strong> l'an-<br />
cien, le submerge <strong>de</strong> ses produits, l'écrase<br />
<strong>de</strong> ses forces financières.<br />
L'agriculture tend à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en<br />
plus tin commerce et une industrie. Qui dit<br />
commerce dit agiotage. Et <strong>de</strong> fait, ne voyez-<br />
vous pas qu'on joue, qu'on spécule actuelle-<br />
ment "sur le blé ou sur le vin comme on a<br />
joué, spéculé <strong>de</strong> tout temps sur les valeurs<br />
<strong>de</strong> bourse ou sur les lingots <strong>de</strong> métal?<br />
Qui parle d'industrie suppose aussitôt <strong>de</strong>s<br />
procédés scientifiques et "un outillage per-<br />
fectionné. Voilà pourquoi ii existe, "<strong>de</strong> nos<br />
jours, une chimie agricole, et pourquoi, bon<br />
an, mal an, <strong>de</strong>s bataillons <strong>de</strong> jeûnes gens qui<br />
s'intitulent ingénieurs agronomes sortent<br />
<strong>de</strong>s écoles spéciales. Elle est loin, l'agricul-<br />
ture patriarcale d'autre fois. Elle n'existe<br />
plus qu'au chapitre <strong>de</strong>s souvenirs.<br />
Place aux appareils compliqués, à l'induc-<br />
tion raisonnéè, aux expériences du labora-<br />
toire et aux formules <strong>de</strong> l'algèbre. Nous<br />
avons substitué la chimie et la mécanique à<br />
la bonne routine d'antan, à l'observation<br />
naïve <strong>de</strong> la nature, au fumier <strong>de</strong> ferme et au<br />
concours non moins acharné que patient <strong>de</strong><br />
l'armée <strong>de</strong>s travailleurs.<br />
Or, messieurs, dès l'instant que l'agricul-<br />
ture <strong>de</strong>vient branche du commerce et <strong>de</strong> l'in-<br />
dustrie, il sied que les conditions où elle<br />
s'exerce soient les conditions mêmes du<br />
commerce et cle l'industrie en général. 11 faut<br />
que le gouvernement dc la France protège<br />
contre la concurrence étrangère les produits<br />
<strong>de</strong> nos usines <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vin ou dè blé, au<br />
même titre qu'il protège les tissus sortis cle<br />
nos filatures, les locomotives montées dans<br />
nos forges, les navires construits sur nos<br />
chantiers.<br />
Voilà pour les relations avec l'extérieur<br />
A l'intérieur, le crédit, le capital consti<br />
tuent désormais pour l'agriculteur <strong>de</strong>s<br />
moyens primordiaux d'existence, faute <strong>de</strong>s-<br />
quels sa mission humanitaire ne peut s'exer-<br />
cer. Aussi est-ce un <strong>de</strong>voir pour le gouver-<br />
nement d'assurer l'abondance et la circula<br />
tion pins libre <strong>de</strong>s capitaux. Ce résultat, on<br />
l'obtiendra par la réduction <strong>de</strong>s impôts, par<br />
l'abaissement <strong>de</strong>s taxes, par le dégrèvement<br />
<strong>de</strong> la terre, par les facilités <strong>de</strong> création ac-<br />
cordées aux banques particulières •— aux<br />
caisses rurales, par exemple — par <strong>de</strong>s mo-<br />
difications apportées au privilège <strong>de</strong> la Ban-<br />
que <strong>de</strong> France.<br />
Que <strong>de</strong> besoins nouveaux, issus d'une<br />
situation nouvelle !<br />
Que <strong>de</strong> souffrances aussi, inconnues <strong>de</strong><br />
nos pères, et qu'il importe d'atténuer !<br />
Saisissez-vous, maintenant, mes chers col-<br />
lègues, l'utilité <strong>de</strong>s chambres consultatives<br />
d'agriculture ?<br />
Comprenez-vous bien leur raison d'exister<br />
côte à côte avec les chambres consultatives<br />
déjà établies au profit du commerce et <strong>de</strong><br />
l'industrie? Et no concevez-vous pas l'im-<br />
portance <strong>de</strong>s services que <strong>de</strong> pareils organes<br />
rendront, du premier jour, à la famille si<br />
étendue <strong>de</strong>s cultivateurs ?<br />
Ce n'est plus le moment <strong>de</strong> crier avec la<br />
résignation platonique <strong>de</strong>s vieux âae S • « si<br />
le roi le «avait ! » Notre <strong>de</strong>voir, notre inté-<br />
rêt, notre dignité <strong>de</strong> membres d'une société<br />
maîtresse d'elle-même, nous ordonnent le<br />
mouvement, nous convient à la discussion<br />
Le suffrage universel est à la base <strong>de</strong>' , ln ^<br />
institutions politiques. Tout notre système<br />
<strong>de</strong>^gouvernement s'étaye sur le suffrage uni-<br />
Et le suffrage universel<br />
parlf -uliers et qu'étant<br />
Voix, clic domine toutes<br />
On a, messieurs — et<br />
Ja PtuiT rovte<br />
les autres,<br />
non pas d<br />
ut<br />
démontré avec surabondance la nécegaiï<br />
créer los chambres consultatives d'g^<br />
ïvanl mêmc la crise que n<br />
tuer.<br />
oi ia<br />
a.<br />
vee<br />
turo. Dès 18!<br />
subissons aujourd'hui, alors que lo<br />
<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer comptait à peine non •*<br />
mon<strong>de</strong> entier quelques milliers* <strong>de</strong> ItuopU*<br />
très, alors que* la' tranquille navin-atior<br />
voiles en usait avec le temps ctfrûmo »<br />
un bien dc peu do prix et ne* supprimait p<br />
les distances, alors" que les immenses 'te"èi S<br />
toires <strong>de</strong> l'Amérique du Nord (Far-West) m«<br />
ritaient vraiment le nom <strong>de</strong> désort et L~<br />
steppes sans limites <strong>de</strong> l'Australie celai<br />
d'inconnu, dès 1851 une Ui rurç. he décidait<br />
la création <strong>de</strong>chambros ^ri.rcr.eiitales.<br />
Ces chambres, elles, A'ei^it m, nmées'pàjl<br />
<strong>de</strong>s comices établis d.».ns th.aquo arrondisse^<br />
ment. Les propriétaire.-!, i