L'Algérie aux

conscience politique et culturelle du
peuple algérien aprè s le second c on ­
flit mondial. Sur le plan de civilisation ,
le lien Maghreb - Machrek date de la
fin du 7e siècle ou plu s exactement
de l'année 675 de l'ère chrétienne,
l'an 55 de l'ère hégirienne. Les orga ­
nes de presse et la littérature étai ent
des éléments de communication tra itant
des situations pol itiques, socia les
et culturelles de la nation arabe. Des
journaux qui arr ivaient régulièrement,
on cite, Achoula .. la flamme ". et As ­
sarkha .. la cri ".
La lecture de ces organes éta it co llectivè.
Les enseignants algé rien s
transmettaient à leurs élèves le contenu
des journaux, tout en fai sant des
commentaires sur les problèmes
inhérents au monde musulman.
Selon l'historien algérien M. A. Debouz
, qui a vécu cette période , certaines
médersas consacraient la matinée
du jeudi pou r étu dier , discuter et
débattre les sujets et qu estio ns soulevés
par cette litt érature proche-orientale
. La revue Alr issala .. le me ssage ..
de A. H. zayat a eu des effets sur la
jeunesse algérienne (4).
L'action de l'administration Coloniale
consistait à refouler les sources
culturelles venant du Machrak, et à
rompre le lien entre l'Algérie et
l'Egypte. Ce lien 'était solide et intime.
La tactique du blocus colonial avait
pour objectif d'inonder le marché de
livres, journaux et revues francais, et
éviter la montée et l'émergence des
idées révolutionnaires dans les milieu
x intellectuels algériens.
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Malgré le prote ctorat francais sur la
Tunisie, rev ues et journaux 'aff luaient
des bureau x qui y étaient installés. (5)
Ils jouaient le rôle de trans it, favorisé
d'une part par l'iqnorancevde l'administration
française de la langue arabe
et d'aut re part, par la liberté relative
de la communication de l'information.
Le co lonialisme et ses fonctionnaires
ne pouvaient alors censurer la littérature
en provenance d'Egypte qui a
contr ibué à la réssurection du mou ve ­
ment national algé rien dans le domaine
sc ient ifique ou po litique .
La litt ér ature venant d'Egypte s'exprimait
par diverse s for mes : nou velles,
contes, critiques et chroniques,
etc... Des revues et périodiques de
l'époque, on peut citer :
- AI Manar de Rachid Redha .. Le
Phare ..
- AI Thaqafa de Ahmed Amin .. La
Culture ..
- AI Hillal de A. Hassane EZayat
.. Le Croissant ..
- AI Rissa la de A. Hassan Ezayat
.. Le Mee sage ..
- AI Riwaya de -A. Hassan Ezayat
.. Nouvelles ..
- AI Mouqtataf .. L'extrait ..
- AI Islam " l'Islam ..
- Nür Alislam .. Lumière de l'Islam ..
AI Rabita Alarabya .. Ligue Arabe ..
AI Zahia .. La Radieuse ..
- AI Feth .. La Conquête ..
- AI Sarkha de jeune Egypte .. Le
Cri ..
AI Hilal fut une encyclopédie, alors
que Alrissala révélait son ca rac tère
d'éth ique en plus de son éloque nce,
et la dive rsité des problèmes trait és.
Universaliste, cette revue a gaté ses
lecteurs en leur traduisant les études
et recherche, parues en anglais et en
russe'.
Nul ne peut démentir cet historien
algérien qui disait " nous avons vécu
en Egypte, et avons été les dis ci ples
et les étudiants de ses savants, penseurs
et émininents professeurs, bien
que nous éti ons en Algé rie. Nous connaissons
la politique égyptienne, les
conditions soc iales et la vie sc ientifique
de ce pays mieu x que les Egyptiens
eux mêmes ".
C'est pou r ces raisons que l'occupant
a interdit aux Algériens de se
rendre en Egypte dans le but de rom ­
pre le contact d'idées et de pensée.
Cependant, il y avait une vol onté
d'airain qui a po ussé certains Al ­
gériens durant le second confl it mo ndial
à s'aventurer, s'infiltrer et déj ou er
les lignes de contro le alliées . Ils ont
réussi , réal isé leu r des sin, et ont pu
vaincre les diff ic ulté s et surmonter les
obstacles.
Errants de ville en ville, traversant
les frontières et les étendues désertiques
sans passeport ni pièces
d'identité, ces hommes ont brisé l'en ­
cerclement colonial. De ce s vagues
.. d'aventuriers " attirés par la recherche
de s valeurs culturelles et linguistiques
arabes, éme rgeront de s hom ­
mes illustres dont l'histoire a inscrit le
nom en lettres d'or. Ce fut sans équ ivoque
la voie de feu le Prés ident
Houari Boumediène.
N'avait-il pas suivi cet itinéraire ?
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
1. - A. Taleb Ibrahimi : De la co lonisation
il la Révolution cul ture lle, Alger - 1973.
Page 65.
2. - A.E.K. Zabadia : Le royaume de Sanghaï
sous la dyna stie de s Askias, Alger ­
1973.
3. - Dr Abu Alkacim Saadallah : Le mou ­
vement nat ional, Alger - T 2.
4. - M. Ali Debouz : La renaissanc e alg érienne
contemporaine et sa glorieuse révolution,
T. 3, 1ère édition, Alge r 1969 - PP.
78 -86 .
5. - Ibid.
Amar Hellal
Adaptation de Bed ira Bel kacem Djamel
EL- DJEICH No 208 - Sep tembre 1980