monographie - Histogen Dol

Victor Jarnoüen de Villartay, né à Cancale en 1854 de Victor et d’Adeline Gauchet, épousa Perrine Bon de Saint
Quentin, dont il eut six enfants : Guy, poète ; Didier, marié à Marthe Mahé-Desportes ; Roger, René, Gontran et
Marie. Victor habita d’abord 24, Place du Guesclin, puis Rue du château, n°5.
Roger Jarnoüen de Villartay, mobilisé pendant toute la durée des hostilités comme officier de dragons, décoré de
la Croix de guerre, a épousé Charlotte Le Conte d’Ymouville. René, également mobilisé comme officier de
dragons, décoré de la médaille du Maroc, de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur, a épousé Anne Le
Conte d’Ymouville : les deux frères ont épousé les deux sœurs.
La famille Le Conte d’Ymouville doit nous retenir quelques instants.
Bartole Le Conte, du pays de Coutances, fut anobli par lettres patentes délivrées en 1576 (archives d’Ymouville).
L’un de ses descendants, Nicolas Le Conte, seigneur du Bois-Roger, épousa en 1652 Marguerite Le Moine qui
lui apporta les grands fiefs d’Ymouville et d’Orval. Leur petit-fils, Claude, fut marié le 14 juillet 1760 à Bonne
de Mary de Longueville.
Si la noblesse paternelle des Le Conte ne remonte qu’au XVI e siècle, leur noblesse maternelle n’a point d’origine
connue surtout pour les Mary. Parmi leurs aïeux directs nous trouvons des personnages très illustres, dont trois
preux défenseurs du Mont Saint-Michel pendant la guerre de Cent ans : Jean Costard, dont la fille Jeanne fut
marié à Jean du Mary ; Guillaume de Verdun, dont une fille nommée également Jeanne épousa Robert de Mary ;
Jean du Homme, grand-père de Jeanne du Homme, femme en 1475 de Thomas de Mary (Histoire de la maison
de Mary, Coutances, 1920, tableaux généalogiques) dont la postérité se fondit dans la nouvelle maison de Mary.
Robert de Mary, auteur de la maison de ce nom, vivait en 990. L’un de ses fils, Onfroy dit de Bohon, fonda la
maison de Bohon, dont Onfroy de Bohon bouteiller de la duchesse Mathilde. Onfroy IV de Bohon fut connétable
d’Angleterre, ainsi que deux de ses descendants. Leur dernière représentante, Marie de Bohon, épousa le duc de
Lancastre qui devint roi d’Angleterre sous le nom de Henri IV, dont : Henri V, Blanche duchesse de Bouvière, et
Philippine reine de Danemark.
Plusieurs connétables de Normandie ont honoré la maison du Homme. Par cette famille, et aussi par les de
Verdun et les Le Moine, la maison d’Ymouville descend des célèbres de Subligny qui eurent pour auteur Othoël,
précepteur du prince Richard d’Angleterre, avec lequel il périt si tragiquement dans le naufrage de la Blanche
Nef en 1129 (Archives des maisons du Homme et de Verdun. Cf. Mémoires de la société académique du
Cotentin, V, 468). Othoël était fils de Hugues Le Loup, vicomte d’Avranches, ce dernier neveu par sa mère de
Guillaume le Conquérant, et descendant en lignée paternelle d’Ansfroy, jarl danois, cousin et compagnon du duc
Rollon [disent certains – à contrôler].
Dans la postérité d’Hugues Le Loup, on relève en outre : Mathilde mariée à David 1 er , roi d’Ecosse.
L’origine de la maison du Homme se perd dans la nuit des temps. Le poète Vitel lui assigne une origine
fabuleuse. Il est certain qu’elle était déjà célèbre au IX e siècle, époque à laquelle elle donna Gauthier du Homme
– Gualter de l’Hum – ami et compagnon d’armes de Roland avec lequel il périt au passage de Roncevaux. Le
poète Turold l’a glorieusement chanté dans sa chanson de Roland, et de nos jours, monsieur Boissonnades
(doyen de la Faculté des Lettres de Poitiers) dans son livre « Chanson de Roland, le milieu, les personnages et
l’auteur du poème » a écrit sur votre ancêtre Gauthier du Homme, non inventé, sa famille, des pages si glorieuses
que vous devez vous procurer son livre.
La maison d’Ymouville 65 blasonne d’or au vautour essorant, becqué et cuissé de gueules.
En 1919, Maurice Jarnoüen de Villartay s’est uni à Marie Ganzin de la Villette, en Saint-Germain-en-Coglès, et
Hélène Jarnoüen de Villartay, sa sœur, est entrée dans la maison de Chalus l’une des premières et des plus
anciennes de France par son mariage, en 1921, avec René vicomte de Chalus 66 .
Cette famille tire son nom de sa forteresse de Chalus, sous laquelle Richard cœur de lion fut frappé à mort en
1199. Ses illustrations, dit le marquis de l’Estourbeillon, ne se comptent plus. Citons en quelques unes :
Guillaume de Chalus déclara aux commissaires du roi, le 8 juillet 1096, qu’étant noble et d’extraction chevalière,
il ne pouvait être assujetti à des impôts roturiers ; Guillaume, prieur d’Auvergne, présida à la Cour du Pape en
1353 une assise des chevaliers de Malte ; Robert, dauphin d’Auvergne, fut tué à la bataille d’Azincourt ; Pierre
fut l’un des plus vaillants capitaines des XV e et XVI e siècles ; général René comte de Chalus, major des armées
de Bretagne et de Vendée, décéda à Brest en 1845 ; Arthur comte de Chalus, blessé à Castelfidardo, mourut à
Osimo.
La maison de Chalus blasonne d’azur à trois croissants d’argent.
65 La famille Le Conte était très répandue dans le Cotentin. Un rameau de cette famille originaire de Quibou s’établit à Pontorson, acheta la
terre de l’Isle en Pleine-Fougères, et a donné le célèbre poète Charles Le Conte de l’Isle, né en 1818 à l’île Bourbon.
66 René de Chalus habite l’abbaye de Lendevennec, propriété de sa famille. Le premier monastère de Lendevennec fut construit au V e siècle
par saint Guénolé. On montre encore parmi ses ruines le tombeau du saint fondateur, et la chapelle funéraire du légendaire roi Gralon.
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