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monographie - Histogen Dol

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L’extraction des Jarnoüen de Pleine-Fougères ne semble jamais avoir été contestée et les historiens n’ont jamais<br />

douté de leurs origines. Leur extraction noble ne semble pas avoir été contestée par la commission chargée de la<br />

réformation de 1668 qui les méconnut comme privilégiés.<br />

Monsieur de Fourmont, qui a consacré aux Jarnoüen des pages si intéressantes, n’admet qu’une seule famille de<br />

ce nom.<br />

Le Nobiliaire et Armorial de Bretagne, par monsieur de Courcy, après avoir parlé des Jarnoüen de Garrouët, du<br />

Beau-Rocher, de la Barre etc., ajoute aussitôt : « Les sieurs de Villartay, de même nom et armes ont produit Guy,<br />

procureur au Parlement… ».<br />

Dans l’Armorial général de la Noblesse de France, monsieur d’Auriac suit le même sentiment, il donne une place<br />

aux Jarnoüen de Villartay. Il cite les seigneuries possédées par leurs aïeux au diocèse de Saint-Malo, et il<br />

rappelle que cette ancienne famille a joué un rôle considérable parmi la noblesse bretonne.<br />

Ajoutons encore que le grand généalogiste, vicomte H. de la Messelière, écrit au sujet des Jarnoüen de Villartay<br />

que leur berceau n’est pas Pleine-Fougères, mais plutôt Yvignac, où l’on voit encore plusieurs écussons de cette<br />

famille sculptés en plein granit.<br />

Cette branche de Villartay, encore existante à Pleine-Fougères, est aussi répandue à Roz-sur-Couesnon, Vieux-<br />

Viel, Vitré, Paramé, Paris, en Normandie, en Belgique et jusqu’au Canada.<br />

La situation des Jarnoüen a varié avec l’évolution politique et sociale.<br />

Aux temps féodaux le gentilhomme, en dehors de son service militaire, s’occupe de l’éducation de ses fils,<br />

administre ses fiefs, se livre à la chasse et à la pêche. La dame et ses demoiselles filent le chanvre et le lin, ou de<br />

leurs doigts de fée tissent de fins travaux d’aiguille, en modulant quelque Guerz 9 ou un chant d’amour.<br />

Pour les fils, les sports sont une nécessité. Un page apprend à se tenir à cheval, à manier la lance et l’épée, à<br />

sauter de larges fossés, à monter à l’assaut des murailles. On lui enseigne aussi le dressage du faucon et l’art du<br />

veneur. Et comme le noble doit vivre du revenu de ses terres, le père a soin d’inculquer à ses enfants les<br />

principes de l’agriculture, et les associe aux travaux des champs.<br />

Sortis de l’enfance, c’est dans la ville de Dinan « la Rieuse » que les jeunes écuyers de Garrouet, de Plorec et de<br />

Guenroc essayeront leur adresse dans un brillant tournoi, en compagnie des du Guesclin, des de Goyon, des de<br />

Beaumanoir. Plus tard, dans un rendez-vous de chasse où les jeunes filles seront gracieusement admises, les<br />

nobles jouvenceaux feront leur officiel aveu à la belle dont ils désirent la main.<br />

Villartay verra une vie un peu différente. Le Moyen Age a vécu. La Bretagne a perdu son indépendance. Les<br />

Jarnoüen abandonnent la carrière militaire. Ce qui est propre au damoiseau fait alors la place à l’étude des lois et<br />

des coutumes bretonnes, et aussi de l’art calligraphique : toutes choses nécessaires aux magistrats et aux<br />

tabellions qui seront nombreux dans la famille. Mais toujours l’agriculture restera en honneur.<br />

La noblesse de la maison Jarnoüen est attestée par les actes les plus anciens et ressort de la situation militaire et<br />

féodale de la famille au Moyen Age.<br />

Dans une procuration délivrée à Hervé de Nantes en 1249 par le croisé Jean Jarnoüen, celui-ci est qualifié de<br />

chevalier (Chartre de Nymocium, banque Saint Georges de Gènes, collection Courtois).<br />

Cette noblesse d’ancienne extraction chevaleresque est officiellement reconnue par les réformations des XV e et<br />

XVI e siècles de l’évêché de Saint-Malo. On lit dans les livres de ces réformations : en 1428, paroisse d’Yvignac :<br />

« Nobles … Bertrand Jarnoen à Garrouer, J. Jarnoen et Raoullet Jarnoen » (Manuscrit des Salles de monsieur<br />

Amat).<br />

On relève aussi dans un catalogue des exempts de fouage dressé à la même époque : « Ont des terres tenues par<br />

métayers … Jean Gernoen Raoullet Jarnoen Bertrand Jarnoen à Garrouer » (manuscrit de la bibliothèque de<br />

Saint-Brieuc).<br />

Le registre de la réformation de 1447 contient ce qui suit : « L’hôtel du Beau Rocher à Renauld de Jarnoen »<br />

(manuscrit de la bibliothèque de Nantes, fol. 27). Ailleurs, nous lisons : « A Renauld Jarnoen l’hôtel du Beau<br />

Rocher et l’hôtel de Rohinel » (manuscrit de monsieur Cunat).<br />

En 1459, les commissaires inscrivent pour la paroisse de Plorec : « Nobles … le fils feu Geffroy Jarnouant à la<br />

Ville Lambert » (manuscrit de la bibliothèque de Nantes, fol. 51).<br />

A la réformation de 1513, paroisse de Guenroc, « Demoiselle Janne Jarnouan a la métairie noble de la Jaguais et<br />

écuyer Bertrand Jarnouan a le lieu et métairie noble de Rochemel » (manuscrit de la bibliothèque de Nantes, fol.<br />

27). Le troisième livre des réformations de l’évêché de Saint Malo est plus explicite. Nous y lisons : « Nob.<br />

Damle Jeane Jarnouen a la métairie noble de la Jegnaye et la met. nob. de Beau Rocher et celle de la Gilbert.<br />

Noble escuyer Bertrand Jarnouan a la métairie noble de Rochemel et en porte la seigneurie. » (manuscrit publié<br />

par monsieur des Salles).<br />

A la même réformation, paroisse d’Yvignac : « Bertrand Jarnouan écuyer, sieur de Caver demeurant audit lieu,<br />

tient noblement outre ledit lieu, les métairies de la Chapelle, du Garrouet, de la Barre et a quelques rot. ann. »<br />

(manuscrit de monsieur Cunat).<br />

9 Guerz : chant breton moitié religieux, moitié profane<br />

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