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Or, les murs Image à voir, image à faire Guide de l’image en milieu pénitentiaire Coédité par l’association Cultures, publics <strong>et</strong> territoires <strong>et</strong> le CNC avec le soutien du ministère de la Justice <strong>et</strong> des Libertés (Direction de l’administration pénitentiaire) <strong>et</strong> du ministère de la Culture <strong>et</strong> de la Communication (Secrétariat général), l’objectif de ce guide est de procurer aux personnels pénitentiaires <strong>et</strong> aux professionnels de l’image un outil pratique <strong>et</strong> méthodologique susceptible de les accompagner dans la conception <strong>et</strong> la mise en œuvre de leurs proj<strong>et</strong>s en direction des publics sous main de justice. L’ensemble des questions liées aux actions cinématographiques <strong>et</strong> audiovisuelles y sont abordées : pratique de l’image (ateliers de sensibilisation, de pratique artistique, de création, de programmation de films sur le canal vidéo interne des établissements pénitentiaires, <strong>et</strong>c.), diffusion de l’image (projection <strong>et</strong> diffusion collective de films) <strong>et</strong> sur le canal vidéo interne, diffusions de films à l’extérieur, mise à disposition de films dans les médiathèques des établissements pénitentiaires, <strong>et</strong>c.) ; mais aussi la question des droits (droit à l’image, droit d’auteur, droits musicaux). Des fiches pratiques sur les ressources disponibles, le matériel à utiliser, les dispositifs dans lesquels s’inscrire sans oublier une présentation des environnements institutionnels <strong>et</strong> juridiques sont aussi proposées. Enfin, le guide donne la parole à des acteurs de terrain qui développent des proj<strong>et</strong>s dans le domaine de l’image animée en direction des publics sous main de justice. A paraître, premier trimestre 2012. Disponible en version papier <strong>et</strong> en version numérique sur les sites du CNC <strong>et</strong> de Cultures, publics <strong>et</strong> territoires : cnc.fr resonance-culture.fr œuvres cinématographiques <strong>et</strong> audiovisuelles, aux langages <strong>et</strong> aux pratiques, <strong>et</strong> à s’approprier l’image en tant que telle. On peut citer notamment l’atelier d’éducation à l’image mené au centre pénitentiaire de Béziers par la Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée, l’atelier de sociologie de l’image conduit à la maison d’arrêt de Limoges, les proj<strong>et</strong>s développés par le cinéma Le France à Saint-Etienne, ou encore ceux proposés par l’association Les 2 Maisons à la maison d’arrêt de Grenoble <strong>et</strong> au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. L’association Les Yeux de l’Ouïe mène depuis maintenant de nombreuses années des ateliers d’éducation à l’image au sein des maisons d’arrêt de Paris-La Santé <strong>et</strong> de M<strong>et</strong>z. Parmi ceux-ci, Si seulement…, un cycle de programmation de films élaboré par les membres de l’atelier En quête d’autres regards, depuis la prison de Paris-La Santé vers le cinéma MK2 Beaubourg. Chaque projection est suivie de courts-métrages – la mise en forme des regards portés sur le film – réalisés par les participants à l’atelier. A l’issue de chaque séance, une discussion autour des films est ouverte avec le public dans la salle <strong>et</strong> celle-ci est filmée pour revenir à la prison. Les ateliers de pratique artistique qui donnent l’occasion aux personnes placées sous main de justice de s’expérimenter à la création. Ces ateliers reposent sur l’implication des bénéficiaires. On peut citer le travail mené par l’association Les Yeux grands ouverts au centre de détention de Mauzac ou celui du Cercle audiovisuel par l’association Artenréel à la maison d’arrêt de Strasbourg. Les ateliers d’écriture <strong>et</strong> de création partagée où, sur la base de la proposition d’un artiste, les personnes détenues font l’expérience collective <strong>et</strong>/ou participative de l’art. On peut citer le proj<strong>et</strong> d’atelier de création partagée (théâtre/ cinéma) actuellement mené par Lieux Fictifs à Marseille (Cf. p. 92), ou l’atelier d’écriture qui avait été mené à la centrale de Clairvaux avec le compositeur Thierry Machuel (Cf. p. 102). Il s’agit bien là de faire du cinéma en prison <strong>et</strong> non pas du cinéma sur la prison, de donner l’opportunité aux personnes placées sous main de justice de faire l’expérience du cinéma. C’est à dire l’expérience de l’image de soi <strong>et</strong> de celle des autres. Il s’agit aussi de s’interroger sur les images que l’on fabrique <strong>et</strong> sur ce qu’elles produisent. En lien avec des professionnels de l’image, des films documentaires ou de fictions sont aussi proposés, que ce soit en salle collective ou sur le canal vidéo interne des établissements pénitentiaires. Ils donnent souvent lieu à des débats en présence des réalisateurs des œuvres proj<strong>et</strong>ées. A titre d’exemple à Angoulême, dans le cadre du partenariat entre le Festival du film francophone <strong>et</strong> la maison d’arrêt, trente personnes détenues ont assisté en août dernier à des projections. On peut aussi citer l’action menée depuis plusieurs années par Ciné-Passion en Périgord dans les centres de détention de Neuvic <strong>et</strong> de Mauzac. Afin de renforcer le lien dedans-dehors, des films réalisés en milieu pénitentiaire sont régulièrement programmés dans différents festivals. Ils sont parfois suivis de débats avec des personnes détenues qui bénéficient pour l’occasion de permissions de sortir. De même, celles-ci peuvent faire partie de jurys de festivals où l’occasion leur est donnée de développer leur esprit critique <strong>et</strong> d’exercer leur libre arbitre. A titre d’exemple, pour la quinzième édition du festival Résistances, en partenariat avec l’association Regard nomade, des personnes détenues de la maison d’arrêt de Foix se sont portées volontaires comme membres d’un des jurys, <strong>et</strong> deux ayant obtenu une permission de sortir ont assisté à la projection du film documentaire Touentou fille du feu, de Patrick Profit. Pour la vingt-deuxième édition du FID-Marseille c<strong>et</strong>te année, un nouveau prix, le prix Renaud Victor, a été décerné en partenariat avec le centre pénitentiaire des Baum<strong>et</strong>tes, Lieux Fictifs <strong>et</strong> le CNC. Ce prix sera reconduit d’année en année (Cf. p. 93). Les partenariats entre les festivals <strong>et</strong> les établissements pénitentiaires se sont d’ailleurs considérablement multipliés. Citons encore celui entre le Festival régional <strong>et</strong> international du film de Guadeloupe <strong>et</strong> les établissements pénitentiaires de l’île, celui, de longue date, entre le Festival international du film de la Rochelle <strong>et</strong> la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, ou encore celui entre la maison d’arrêt de Gradignan <strong>et</strong> le Festival international du film d’histoire de Pessac. Plusieurs établissements pénitentiaires s’inscrivent au sein de dispositifs initiés <strong>et</strong> soutenus par le CNC. C’est le cas de la maison d’arrêt de Dijon <strong>et</strong> des centres pénitentiaires de Poitiers- Vivonne <strong>et</strong> de Saint-Denis de la Réunion qui participent à Passeurs d’images1. Ce partenariat se traduit par la réalisation de films, d’ateliers d’éducation à l’image ou de rencontres avec des professionnels. Par ailleurs, des établissements pénitentiaires participent régu- 88 images de la culture
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