Joseph Césarini et Jimmy Glasberg - Arald
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Surveillante en prison, le contrechamp des barreaux<br />
lièrement au Mois du film documentaire 2.<br />
Enfin, on peut citer la réalisation de proj<strong>et</strong>s<br />
novateurs. En août dernier, un web-documentaire<br />
a été réalisé par les personnes détenues<br />
des établissements pénitentiaires de Maubeuge<br />
<strong>et</strong> de Bapaume en Nord-Pas-de-Calais,<br />
avec l’appui de l’association Hors Cadre.<br />
quelle visibilité pour les films réalisés<br />
en milieu pénitentiaire ?<br />
Malgré des diffusions ponctuelles en festivals,<br />
peu de films tournés en milieu pénitentiaire<br />
– films issus d’ateliers ou documentaires<br />
de création réalisés par des cinéastes<br />
après de longues enquêtes – font l’obj<strong>et</strong> d’une<br />
diffusion en salles de cinéma ou sur les chaînes<br />
de télévision (hormis les reportages). Les auteurs<br />
de ces films doivent souvent vaincre de nombreuses<br />
résistances avant d’obtenir l’autorisation<br />
que leur œuvre soit diffusée à l’extérieur.<br />
Seuls quelques films ont pour l’instant échappé<br />
à la règle. On peut citer Les Vidéo L<strong>et</strong>tres sous<br />
la direction d’Alain Moreau, Sans elle(s) sous<br />
la direction d’Anne Toussaint, l’ensemble des<br />
films réalisés par Lieux Fictifs <strong>et</strong> notamment<br />
9m2 pour deux diffusé sur Arte (Cf. p. 95) ; où<br />
encore le documentaire La Récidive en question,<br />
réalisé par Patrick Viron à la maison d’arrêt<br />
de Saint-Etienne <strong>et</strong> diffusé sur des chaînes<br />
de la région Rhône-Alpes, <strong>et</strong> celui de Catherine<br />
Rechard, Une Prison dans la ville, diffusé<br />
sur France 3 Normandie (Cf. p. 101).<br />
On ne peut évoquer les proj<strong>et</strong>s développés<br />
dans le domaine de l’image en direction des<br />
personnes placées sous main de justice sans<br />
évoquer la question du droit à l’image. La loi du<br />
24 novembre 2009 donne la possibilité aux<br />
personnes détenues de pouvoir apparaître à<br />
visage découvert, si elles le souhaitent <strong>et</strong> si elles<br />
l’ont précédemment consenti par écrit. L’administration<br />
pénitentiaire peut s’y opposer, uniquement<br />
si cela “s’avère nécessaire à la sauvegarde<br />
de l’ordre public, à la prévention des<br />
infractions, à la protection des droits des victimes<br />
ou de ceux des tiers ainsi qu’à la réinsertion<br />
de la personne concernée. Pour les prévenus,<br />
la diffusion <strong>et</strong> l’utilisation de leur image<br />
ou de leur voix sont autorisées par l’autorité<br />
judiciaire”.3 C<strong>et</strong>te loi de la République s’avère<br />
être une avancée majeure dans la mesure où<br />
elle perm<strong>et</strong> de redonner une identité à des<br />
personnes qui ont vu leur image disparaître au<br />
regard de la société au moment de leur incarcération.<br />
Perm<strong>et</strong>tre aux personnes détenues<br />
d’apparaître à visage découvert, c’est leur offrir<br />
l’opportunité de se reconstruire – réellement<br />
– une image, de se ré-envisager, de se ré-imaginer.<br />
Cela participe aussi des droits fondamentaux<br />
de la personne que sont le droit à la<br />
dignité <strong>et</strong> le droit d’expression. P. F.<br />
1 Passeurs d’images est un dispositif qui consiste<br />
à la mise en place, hors temps scolaire, de proj<strong>et</strong>s<br />
d’action culturelle cinématographique <strong>et</strong> audiovisuelle<br />
en direction des publics, prioritairement les jeunes,<br />
qui, pour des raisons sociales, géographiques<br />
ou culturelles, sont éloignés d’un environnement,<br />
de pratiques <strong>et</strong> d’une offre cinématographiques <strong>et</strong><br />
audiovisuelles. Un nouveau protocole interministériel<br />
relatif au dispositif Passeurs d’images a été signé<br />
en octobre 2009 par le ministère de la Culture<br />
<strong>et</strong> de la Communication, le secrétariat d’Etat chargé<br />
de la politique de la ville, le CNC, l’Acsé <strong>et</strong> le ministère<br />
de la Jeunesse <strong>et</strong> des Solidarités actives.<br />
Avec la signature de ce nouveau protocole, l’opération<br />
s’étend sur tout le territoire national, à l’ensemble<br />
des régions métropolitaines <strong>et</strong> à l’outre-mer,<br />
en s’appuyant sur les partenariats engagés<br />
avec les collectivités locales, les salles de cinéma,<br />
les associations professionnelles du cinéma<br />
<strong>et</strong> de l’audiovisuel <strong>et</strong> les associations à vocation<br />
sociale ou d’insertion. Elle a aussi vocation à s’ouvrir<br />
aux personnes placées sous main de justice.<br />
Passeurs d’images est coordonné par l’association<br />
Kyrnéa International.<br />
passeursdimages.fr<br />
2 moisdudoc.com<br />
3 Extrait de l’article 41 de la loi pénitentiaire<br />
du 24 novembre 2009.<br />
cnc.fr/idc<br />
Les Combats du jour <strong>et</strong> de la nuit à la maison<br />
d’arrêt de Fleury-Mérogis, de Stéphane Gatti,<br />
1989, 98'.<br />
Evasion, de Yannick Bellon, 1989, 70'.<br />
De jour comme de nuit, de Renaud Victor,<br />
1991, 111'.<br />
Le Dossier télé/prison, d’Alain Moreau, 1998,<br />
35'.<br />
Mon ange, de José <strong>Césarini</strong>, 1999, 10'.<br />
Un Enclos, de Sylvaine Dampierre<br />
<strong>et</strong> Bernard Gomez, 1999, 75' (Cf. p. 54)<br />
La Vraie Vie, de José <strong>Césarini</strong>, 2000, 26'.<br />
Il y a un temps, d’Alain Dufau, 2000, 21'.<br />
Mirage, de Tiziana Bancheri, 2000, 39'.<br />
Les Fraternels (Motivées, motivés),<br />
Jean-Michel Rodrigo, 2000, 26'.<br />
Sans elle(s), d’Anne Toussaint<br />
<strong>et</strong> Hélène Guillaume, 2001, 58'.<br />
Les Parallèles se croisent aussi,<br />
réalisation collective, 2001, 19'.<br />
Touche pas à mon poste,<br />
de Jean-Christophe Poisson, 2001, 29'.<br />
Nos rendez-vous, de Pascale Thirode<br />
<strong>et</strong> Angelo Caperna, 2001, 58'.<br />
L’Epreuve du vide, de Caroline Caccavale,<br />
2002, 60'.<br />
Point de chute, d’Adrien Rivollier, 2005, 52'.<br />
La Faute aux photons,<br />
de Jean-Christophe Poisson, 2005, 38'.<br />
Tête d’Or, de Gilles Blanchard, 2007, 97'.<br />
Murmures, de Marine Bill<strong>et</strong>, 2008, 22'<br />
(Cf. p. 116).<br />
Images de la culture No.17, novembre 2003,<br />
Des images en prison ; No.19, janvier 2005,<br />
La Cinquième saison ; No.23, août 2008,<br />
Armand Gatti ; A propos de Tête d’Or de Gilles<br />
Blanchard ; Publication de l’enquête Actions<br />
cinéma/audiovisuel en milieu pénitentiaire.<br />
contrechamp des barreaux 89