N°6 - SLAM
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détracteurs : le renouveau de la foi. Il veut « établir le bilan religieux, philosophique et social du<br />
siècle ». La crise que traverse l’abbé Pierre Froment sert de fil conducteur aux trois œuvres.<br />
Pierre est devenu prêtre pour obéir à la volonté de sa mère à la suite de la mort de son père, chimiste<br />
célèbre, au cours d’une expérience de laboratoire. Mais il se met à douter. Il part donc à Lourdes avec le<br />
pèlerinage annuel, pour retrouver la foi. Il accompagne la jeune Marie de Guersaint, qu’il a aimée des<br />
années plus tôt, mais qui a été condamnée à l’immobilité par un mal mystérieux. Marie est<br />
miraculeusement guérie. Son mal, en fait, était dû à l’hystérie. Pierre ne retrouve pas la foi. Il ne peut<br />
pas non plus retrouver Marie, qui a fait vœu de virginité si elle était guérie. Il doit donc rester prêtre,<br />
mais il imagine une religion nouvelle, plus proche des hommes, « faisant à la terre une part plus large,<br />
s’accommodant des vérités conquises ». Œuvre de pitié et d’émotion, divisée en cinq journées, les cinq<br />
journées que le pèlerinage national consacre à son voyage annuel. « Lourdes » peint les pèlerins, leur<br />
foi, le « besoin de surnaturel persistant chez l’homme » malgré les conquêtes de la science, la figure de<br />
Bernadette, mais aussi les escroqueries à la guérison, les marchands du temps. C’est l’œuvre d’un<br />
homme sincère, s’interrogeant à travers son personnage sur la crise que traverse son époque.<br />
Pierre a écrit un livre, La Rome nouvelle, où il défend cette religion dont il avait eu l’idée dans le train<br />
qui le ramenait de Lourdes à Paris, une religion qui retrouverait les vertus du christianisme primitif.<br />
Mais son œuvre est frappée d’interdiction par la Congrégation de l’Index. Il vient donc à Rome plaider<br />
sa cause devant le Saint-Père, mais il n’est jamais reçu, il se heurte à une Eglise rétrograde et peureuse,<br />
il se perd dans les labyrinthes de l’administration et de la hiérarchie.<br />
Revenu à Paris, il retrouve son frère aîné, Guillaume, qu’il avait perdu de vue. Grâce à son aide morale<br />
et matérielle, il abandonne l’habit sacerdotal, se marie, a des enfants, retrouve confiance en la vie et en<br />
l’avenir, croit en la possibilité d’une nouvelle société fondée sur les progrès de la science. En attendant<br />
cet avènement, « Paris » fait un bilan très noir, montre l’homme écrasé par les rouages d’une société<br />
énorme, impersonnelle, injuste, prête à exploser. Œuvre touffue, angoissée, c’est une protestation hardie<br />
« contre toutes les puissances de mensonge et de servitude » (Jaurès).<br />
TRÈS PRÉCIEUX EXEMPLAIRE DE CES TROIS ROMANS, SPÉCIALEMENT IMPRIMÉ POUR EMILE ZOLA.<br />
L’exemplaire était resté jusqu’à ce jour dans la famille d’Emile Zola.<br />
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