N°6 - SLAM
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Edition originale de Du côté de chez Swann,<br />
exemplaire dédicacé par Proust à son ami intime le Docteur Jules Cottet.<br />
PROUST, Marcel. Du coté de chez Swann. Exemplaire réservé à Marcel Proust.<br />
Paris, Bernard Grasset, 1913.<br />
In-8 de (3) ff., 523 pp., (1) p. Relié en pleine peau brune estampée d’un motif en relief de libellules, dos<br />
lisse, doublure et gardes de soie, non rogné. Couvertures et dos conservés. Reliure de l’époque.<br />
185 x 117 mm.<br />
EDITION ORIGINALE.<br />
Etat intermédiaire très rare, entre le premier tirage de l’édition originale et le second tirage. Il est décrit<br />
par Max Brun sur un seul exemplaire, repéré par Edouard Loewy.<br />
La Table, oubliée dans le premier tirage, fut imprimée au dos de la p. 523 de quelques exemplaires en<br />
faisant sauter l’achevé d’imprimer (notre exemplaire). Mais par la suite, on jugea cette présentation trop<br />
sommaire : en cours de tirage, on ajouta aux 524 p. du livre, un cahier supplémentaire, constitué de<br />
deux feuillets comprenant la Table et l’Achevé d’imprimer (caractéristique du deuxième tirage).<br />
EN DEUXIÈME PAGE DE COUVERTURE, EN HAUT À GAUCHE, LE BG (BERNARD GRASSET) EN POINTILLÉ<br />
INDIQUE LES EXEMPLAIRES RÉSERVÉS AU SERVICE DE PRESSE OU À L’AUTEUR.<br />
BEL EXEMPLAIRE NON ROGNÉ, RELIÉ À L’ÉPOQUE AVEC LES COUVERTURES, EN PEAU BRUNE ESTAMPÉE<br />
D’UN MOTIF EN RELIEF DE LIBELLULES. LES EXEMPLAIRES EN RELIURE D’ÉPOQUE SONT D’UNE EXTRÊME<br />
RARETÉ.<br />
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE ADRESSÉ PAR L’AUTEUR À SON AMI LE DOCTEUR COTTET, AVEC CET ENVOI<br />
AUTOGRAPHE SIGNÉ DE PROUST SUR LE FAUX TITRE: « Au Docteur Cottet, Souvenir lointain d’un ami<br />
dont l’absence n’a pas diminué mais mûri l’attachement. Son affectionné Marcel Proust ».<br />
Proust avait fait connaissance du Docteur Jules Cottet lors de son séjour à Evian (août-septembre 1899).<br />
Alors âgé de 28 ans, il était au tout début de sa carrière littéraire et s’occupait à traduire Ruskin.<br />
LA CORRESPONDANCE DE PROUST RÉVÈLE LE CARACTÈRE DE CETTE LIAISON TRÈS PRIVILÉGIÉE QUI EUT<br />
LIEU D’INQUIÉTER SA MÈRE : « Je ne te cacherai pas que le docteur Cottet me parait tout à fait emballé<br />
sur mon compte. Habite-t-il Paris l’hiver ? Bien entendu (et je n’ajoute cette remarque stupide qu’à<br />
cause de l’imagination de ma mère) je dis emballé dans un bon sens et ne va pas t’imaginer que c’est<br />
une mauvaise relation, grand dieu !!!!! » (22 septembre 1899, Corr. II, p.326). On voit donc que Mme<br />
Proust s’inquiète des fréquentations masculines de son fils.<br />
Cette inquiétude transparait encore dans une réponse faite par Marcel à l’une des lettres de sa mère, où<br />
il se sent obligé de se justifier en fournissant des détails précis: « Ma chère petite maman, Cottet est<br />
venu diner hier soir avec moi et est resté jusqu’à minuit ¼… » (II, p. 356).<br />
PROUST NE TARIT PAS D’ÉLOGES SUR SON AMI INTIME : « Le Docteur Cottet a passé longtemps avec moi<br />
hier. Tu peux dire à Robert (frère de Marcel) qu’au point de vue littéraire moderne, il est d’une culture<br />
prodigieuse pour un médecin et qu’il sait par cœur la Maison du Berger, etc.… » (Evian, 16 septembre<br />
1899, Lettre à sa mère, Corr.II, p.326). LA MÉDECINE EST MISE EN RELATION AVEC LA LITTÉRATURE,<br />
ELLE PERMET L’AMITIÉ, ET LE DOCTEUR COTTET ET MARCEL ÉCHANGENT DES LIVRES.<br />
La grande estime que Proust a pour Cottet transparait encore dans cette lettre que sa mère lui adresse en<br />
août 1900 d’Evian, où elle séjourne avec son mari : « Le docteur Cottet, sur mon conseil, a lu ton<br />
dernier Fromentin sur les œuvres de son frère ; en même temps que ton père appelait toute son<br />
attention sur les ombres et les clairs de son urine… ! ».