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T1 - Le clan de l'ours des cavernes

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envoyait son premier caillou, rattrapait la fron<strong>de</strong> dans sa course<br />

<strong>de</strong>scendante, glissait l’autre pierre au passage et la projetait. La<br />

<strong>de</strong>uxième pierre glissait souvent hors <strong>de</strong> son logement, et la<br />

première manquait <strong>de</strong> précision, car cette double opération influait<br />

sur la concentration, mais Ayla était ravie <strong>de</strong> savoir son projet<br />

réalisable. Si elle ne se sentait pas le cœur à chasser, le pari qu’elle<br />

s’était fixé raviva considérablement son intérêt pour le tir, auquel<br />

elle s’entraîna régulièrement à dater <strong>de</strong> ce jour.<br />

Quand les collines revêtirent les couleurs flamboyantes <strong>de</strong><br />

l’automne, Ayla était aussi habile à tirer <strong>de</strong>ux cailloux qu’un seul.<br />

Campée au milieu du pré d’où elle envoyait ses projectiles contre un<br />

piquet planté dans le sol, elle ressentait la vive satisfaction <strong>de</strong> la<br />

réussite à chaque fois que le piquet vibrait par <strong>de</strong>ux fois sous le choc<br />

<strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux pierres. Elle n’avait entendu personne dire qu’on<br />

pouvait doubler le tir à la fron<strong>de</strong>, car peut-être personne n’en avait<br />

eu l’idée jusqu’ici, mais quoi qu’il en fût, elle avait prouvé que la<br />

chose était faisable.<br />

Un beau matin, par une douce journée d’automne, une année<br />

après qu’elle se fut décidée à chasser, Ayla eut envie <strong>de</strong> grimper<br />

jusqu’à sa grotte secrète pour y cueillir <strong>de</strong>s noisettes. Tandis qu’elle<br />

s’en approchait, elle entendit le ricanement caractéristique <strong>de</strong> la<br />

hyène et, en arrivant dans la prairie, elle en vit une vautrée sur la<br />

carcasse sanglante d’un vieux chevreuil.<br />

Ayla se sentit prise <strong>de</strong> fureur à cette vue. Comment ce vil animal<br />

osait-il souiller sa prairie, attaquer l’un <strong>de</strong> ses hôtes ? Elle allait<br />

s’élancer en criant vers la bête pour la faire fuir quand il lui vint une<br />

meilleure idée en même temps qu’un réflexe <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce. <strong>Le</strong>s<br />

hyènes étaient <strong>de</strong>s carnassiers aux mâchoires assez puissantes pour<br />

briser le tibia d’une antilope et on ne les chassait pas aisément <strong>de</strong><br />

leurs proies. Elle fouilla précipitamment dans son panier pour y<br />

prendre sa fron<strong>de</strong>, cachée tout au fond. Puis elle se dirigea vers un<br />

monticule, près <strong>de</strong> la paroi rocheuse, tout en ramassant <strong>de</strong>s cailloux<br />

en chemin. <strong>Le</strong> vieux chevreuil était à moitié dévoré, et la hyène<br />

efflanquée, au pelage moucheté, plus lour<strong>de</strong> et plus haute qu’un<br />

lynx, fut tirée <strong>de</strong> ses occupations par son passage. La bête leva la<br />

tête, huma cette o<strong>de</strong>ur étrangère et se tourna en direction <strong>de</strong> la<br />

jeune fille.<br />

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