Aurore BERLAND

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Aurore Berland – Communication et intégration sociale d’adolescents sourds porteurs d’un implant cochléaire en intégration scolaire. Résumé : Ce travail se veut être une première approche de l’intégration sociale des adolescents sourds porteurs d’un implant cochléaire en intégration scolaire, nous permettant de sensibiliser les équipes et les parents d’enfants implantés sur les difficultés engendrées par la surdité, notamment à l’adolescence, et ainsi de pouvoir les anticiper relativement tôt. Mots clés : intégration sociale ; moyens de communication ; adolescence ; surdité ; implant cochléaire ; inclusion scolaire. Abstract : This work is intended as a first approach to the social integration of deaf adolescents who hold a cochlear implant in school integration, allowing us to educate staff and implanted children’s parents to the difficulties caused by deafness, during adolescence, and so to be able to anticipate them quite early. Key-words : social integration, communication skills, adolescence, deafness, cochlear implant, inclusive education. Aurore BERLAND est orthophoniste, doctorante chargée d’enseignement à l’Université de Toulouse. Ce texte est tiré du mémoire de Certificat de Capacité en Orthophonie présenté par l’auteure à l’Université François Rabelais, Faculté de médecine de Tours, année universitaire 2007-2008. Aurore BERLAND © Tous droits réservés. Aurore BERLAND autorise la diffusion de ce texte par photocopie à des fins de formation, aux conditions expresses que son nom et l’origine de ce texte figurent sur chaque page, et que ce texte ne soit pas transformé. Toute autre publication, sur tout support, est soumisse à son agrément préalable. Toute publication non autorisée s’expose à des poursuites judiciaires. Les Carnets de la Persagotière n° 25-2010 – Institut public la Persagotière 2
Aurore Berland – Communication et intégration sociale d’adolescents sourds porteurs d’un implant cochléaire en intégration scolaire. INTRODUCTION Dans le cadre d’un mémoire d’orthophonie, co-dirigé par Mmes Delore et Bombert, nous souhaitions dresser un tableau de l’intégration sociale des adolescents sourds profonds porteurs d’un implant cochléaire et scolarisés en intégration, et de leurs éventuelles difficultés. En effet, les orthophonistes du Centre d’implantation du CHU de Tours avaient régulièrement recueilli les témoignages de jeunes porteurs d’implant, qui leur ont exprimé, au moment des bilans, leurs difficultés d’intégration. Etant donné la multiplicité de facteurs qui influent à la fois sur l’intégration et sur l’adolescence, nous avons dû recentrer notre recherche, et avons étudié plus spécifiquement, le lien existant entre le développement, la qualité de la communication (sur les plans de l’intelligibilité, de la richesse du lexique, du niveau de compréhension), l’appétence à communiquer et l’intégration sociale de ces jeunes sourds porteurs d’un implant cochléaire et scolarisés en milieu ordinaire. Les premières implantations cochléaires réalisées chez les enfants datant d’environ vingt ans, nous avons aujourd’hui un certain recul sur cette technique, désormais courante chez les enfants sourds congénitaux sévères et profonds, mais aucune étude à notre connaissance ne s’intéresse à l’intégration sociale de ces enfants devenus adolescents. Or, à l’heure où la surdité est dépistée de plus en plus précocement, et où une majorité des enfants sourds congénitaux est implantée, nous sommes face à une nouvelle problématique : des enfants sourds profonds qui «entendent avec un implant cochléaire». Pour leur entourage, ces jeunes entendent, on a «réparé» leur handicap, ils ont appris à parler et sont intégrés dans le milieu scolaire ordinaire, alors que l’on sait bien qu’ils ont, par exemple, des problèmes en conversation en groupe, ou encore sur le plan de leur identité. Par ailleurs, depuis la loi du 11 Février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées (Chirac & al., 2005), le système éducatif «ordinaire» est appelé à accueillir tous les enfants porteurs de handicap. De plus en plus d’enfants sourds sont donc en inclusion. Pour réaliser ce travail, nous avons choisi de rencontrer ces jeunes à travers un questionnaire que nous avons élaboré, complété par des tests. Cela nous a permis d’identifier les difficultés qu’ils sont amenés à rencontrer au quotidien, et nous donne ainsi la possibilité de mieux cerner leurs besoins, afin de les accompagner en orthophonie, dans leurs capacités à y faire face de la manière la plus adéquate possible. BREFS RAPPELS THEORIQUES 1. Adolescence et surdité. L’adolescence est, dans nos sociétés occidentales, la période entre 11-12 ans et 19 ans, à laquelle interviennent d’importantes transformations somatiques et physiques, ainsi que des changements profonds d’ordre psychologique, cognitif, familial, social. C’est une période de développement, de mutation, et de recherche d’équilibre. Sur le plan social, l’adolescent s’autonomise et l’influence familiale diminue. On assiste alors à une transition vers le groupe de pairs : avec ses amis, ses semblables, il va trouver des repères au sein d’une bande avec ses codes et son langage, se construire des savoirs et savoir-faire nécessaires, dans Les Carnets de la Persagotière n° 25-2010 – Institut public la Persagotière 3
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