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LE SYNDROME DE LA VEINE OVARIENNE A ... - Lazraq info

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Cas n°4<br />

Mme K.H., âgée de 39 ans (5 gestes, 5 pares), s’est<br />

présentée aux urgences en décembre 2005 pour des<br />

coliques néphrétiques droites. La patiente a été traitée<br />

symptomatiquement puis adressée en consultation<br />

d’urologie où une échographie et une UIV ont été<br />

demandées. L’échographie a objectivé une discrète<br />

dilatation urétéro-pyélocalicielle droite. L’UIV a retrouvé<br />

la même dilatation avec rétrécissement de l’uretère<br />

lombaire en regard de L5. Une urétéroscopie a été<br />

tentée et a retrouvé un rétrécissement de l’uretère iliopelvien<br />

à 10 cm environ du méat urétéral d’allure<br />

extrinsèque. Une sonde double J a été alors mise en<br />

place et gardée pendant 6 mois. La TDM abdominopelvienne<br />

n’a pas montré de masse comprimant<br />

l’uretère. Un mois après l’ablation de la sonde double<br />

J, une échographie de contrôle a montré la réapparition<br />

de la dilatation rénale. Une intervention a été alors<br />

décidée et menée par abord iliaque droit révélant<br />

l’existence de deux veines ovariennes modérément<br />

dilatées ; nous avons procédé à une section-ligature<br />

des deux veines avec urétérolyse du fait de l’existence<br />

d’une péri-urétérite très importante. Après l’ablation<br />

de la sonde double J, la dilatation a persisté ce qui<br />

nous a incité à remettre une sonde JJ siliconée qu’on<br />

avait laissait en place pendant deux ans en la changeant<br />

régulièrement tous les 6 mois. Après l’ablation de la<br />

sonde JJ, une UIV de contrôle a montré la persistance<br />

toujours de la dilatation avec cette fois en plus une<br />

sténose de la jonction urétéro-vésicale droite. A l’issue<br />

de ces constatations, on a décidé une réimplantation<br />

urétéro-vésicale droite selon Lish-Grégoire. La patiente<br />

était asymptomatique à 6 mois et le contrôle<br />

urographique montre des voies urinaires hautes droites<br />

normales. L’examen histologique d’un prélèvement de<br />

l’uretère distal a conclut à une péri-urétérite<br />

inflammatoire non spécifique avec dissociation de la<br />

musculeuse par des fibres conjonctives. Il s’agissait<br />

peut être de lésions urétérales fibreuses provoquées<br />

par une veine ovarienne longtemps dilatée.<br />

DISCUSSION<br />

Le SVO est une entité clinique rare, il s’agit de la<br />

compression d’un uretère par une veine ovarienne<br />

aberrante et dilatée. La littérature récente tend à l’intégrer<br />

dans le cadre plus général des « syndromes de<br />

congestion pelvienne » dont il partagerait la même<br />

physiopathologie ainsi que certains aspects cliniques.<br />

Il est difficile d’évaluer sa fréquence exacte, selon<br />

Dykhuizen et Robert [2], l’incidence de cette pathologie<br />

est de 2,5%, alors que Derrick [3] a rapporté un taux<br />

beaucoup plus bas ; mais l’incidence réelle reste<br />

méconnue. Presque 280 cas ont été rapportés dans la<br />

littérature jusqu’à 2002 [4].<br />

L’âge moyen de survenue est de 32 ans avec des<br />

extrêmes allant de 11 à 49 ans [1, 2]. L’âge moyen<br />

-24-<br />

J Maroc Urol 2006 ; 3 : 22-26<br />

dans notre série est de 40 ans. Ce syndrome est<br />

l’apanage des femmes multipares et en période d’activité<br />

génitale, néanmoins des cas de nulligestes et d’enfants<br />

ont été décrits. Toutes nos patientes sont des multipares.<br />

Le côté droit est le côté le plus souvent atteint. L’atteinte<br />

gauche n’a été rapportée que deux fois dans la littérature<br />

[1, 5] alors que l’atteinte bilatérale a été rapportée 7<br />

fois [6, 7]. Dans notre série, toutes nos patientes ont<br />

un SVO droit.<br />

Beaucoup de théories ont été avancées pour expliquer<br />

la physiopathologie de ce syndrome que ce soit pendant<br />

ou en dehors de la grossesse :<br />

• Compression urétérale symptomatique du fait de la<br />

dilatation des veines ovariennes pendant la grossesse<br />

[8].<br />

• Veine ovarienne aberrante dans son origine ou son<br />

trajet.<br />

• Gaine conjonctive enchâssant la veine ovarienne et<br />

l’uretère qui serait alors comprimé au sein de cette<br />

gaine en cas d’augmentation du calibre de la veine.<br />

• En dehors de la grossesse, d’autres causes de la<br />

dilatation des veines ovariennes ont été évoquées :<br />

augmentation de la pression régnant dans la VCI<br />

ou veine rénale (compression extrinsèque, thrombose,<br />

envahissement néoplasique…), diminution de la<br />

pression existant dans la VO (absence congénitale<br />

des valves, incompétence valvulaire), dilatation<br />

hormonale liée aux modifications hormonales<br />

(traitement progestatif) [6, 9, 10].<br />

Il s’agit probablement d’un syndrome plurifactoriel<br />

comportant plusieurs modes d’entrée possibles.<br />

Cliniquement, les douleurs sont la règle, elles constituent<br />

les modes de révélation du SVO chez l’ensemble de<br />

nos patientes. La symptomatologie, variable et non<br />

spécifique, prend la forme d’épisodes aigus sur un fond<br />

douloureux chronique. Les douleurs se localisent à<br />

l’hypochondre, au flanc ou à la fosse iliaque, le plus<br />

souvent à droite. La symptomatologie peut siéger à<br />

gauche [11] ou, plus rarement, être bilatérale [6]. La<br />

douleur est exacerbée par les secousses, les changements<br />

de position, alors qu’elle est calmée par le décubitus<br />

latéral gauche [12]. Le tableau peut se compléter<br />

d’hématurie macroscopique, d’infections urinaires ou<br />

de pyélonéphrite. La douleur s’accroît en période<br />

prémenstruelle et plus généralement dans la deuxième<br />

partie du cycle [13], ainsi que dans des circonstances<br />

de congestions pelviennes où le flux sanguin est accru<br />

(période d’ovulation, traitements progestatifs).<br />

Cependant, si la symptomatologie clinique n’est jamais<br />

évocatrice de ce syndrome, elle a le mérite d’attirer<br />

l’attention sur l’appareil urinaire et de faire pratiquer<br />

des examens complémentaires.<br />

Il convient, avant la réalisation des examens<br />

radiologiques, d’éliminer une grossesse par dosage des<br />

ßHCG sanguins. La bandelette urinaire et l’ECBU sont<br />

réalisées de principe.

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