Edition du 28 avril 2000

CMJN
VENDREDI 28 AVRIL 2000 GRAND ANGLE / CANTON ET RÉGION L’IMPARTIAL 3
Campagne La violence concerne
aussi les écoles primaire et enfantine
Une campagne de prévention
à la violence sera
lancée dans les écoles primaire
et enfantine durant
l’année scolaire prochaine.
«Unis contre la violence»
se veut être une
aide pour les enseignants
neuchâtelois.
«La violence existe aussi
dans les écoles primaire et enfantines.
Si elle a toujours
existé, elle a peut-être pris un
peu plus d’acuité», témoigne
Claude Zweiacker, chef du
Service neuchâtelois de l’enseignement
primaire. Par «un
peu plus d’acuité», il faut comprendre
que les médias s’y
intéressent davantage, ce qui a
contribué à mettre le phénomène
davantage en
exergue. Mais il faut aussi admettre
que l’on observe un
abaissement constant du seuil
de la violence.
Tous les partenaires
Ce constat n’est pas seulement
dressé par l’école. Mais
aussi par le Centre suisse de
prévention de la criminalité, à
Neuchâtel. Lequel a édicté une
campagne «Unis contre la violence»
(voir encadré). Cette action
nationale a pour originalité
de réunir tous les partenaires:
la famille, l’école et,
ponctuellement, la police. «De
façon à ce que chacun prenne
conscience de la contribution
qu’il est en mesure d’apporter
dans son propre domaine à la
prévention de la violence.»
Action concertée
Agir de concert. «Il est indispensable
que les principaux
partenaires de l’enfant puissent
privilégier l’action
concertée», relève l’inspecteur
des écoles Jean-Claude Marguet.
Et cela à un âge où la personnalité
de l’auteur (ou de la
victime) de violence est encore
malléable. Et où, souvent, il
suffit de peu de choses – renforcer
la surveillance durant
les récréations, par exemple –
pour endiguer un problème.
Témoin, relève Jean-Claude
Marguet, «un enfant qui vole
les «dix heures» d’un camarade,
c’est peut-être le début
du racket». S’il ne convient
Au moment où le vent a soufflé
le plus fort, lors du passage
de Lothar en décembre
dernier, les éoliennes du
Mont-Crosin ont été déclenchées.
Mais leur production
d’électricité, durant ce moislà,
a été un record.
En décembre dernier, les
quatre éoliennes du Mont-Crosin
ont produit une quantité record
d’électricité: 545.000
kWh (170.000 en novembre).
Mais, pour des raisons à la fois
volontaires et involontaires,
elles étaient arrêtées au plus
fort de la tempête Lothar, le 26
décembre.
Les responsables de Juvent,
la société qui exploite les éoliennes,
notent d’abord une
chose: les éoliennes ont résisté
au vent, alors que la tempête a
cassé ou déraciné des milliers
d’arbres et un millier de poteaux
électriques, dont certains
en béton et en acier. Les éoliennes
sont conçues pour résister
à des vents allant jusqu’à
250 km/h, une masse de 450
tonnes (béton armé et surcharge
de terre) stabilisant le mât.
Alors, se dit-on, elles ont fait
leurs choux gras lors du pas-
pas de généraliser la violence
– «dans certains établissements
scolaires, cela se passe
très bien» – il ne serait pas
correct non plus de la banaliser.
Plus généralement, dans
les classes primaire et enfantines,
la violence se manifeste
via des gestes d’incivilité: refus
de travailler, attitude insolente,
bavardage, ricanement,
chahut, retards répétés, agita-
tion, etc. Ce n’est pas nouveau?
La contestation de l’autorité
de l’enseignant, de plus
en plus marquée, l’est davan-
La violence existe aussi dans les écoles primaire et enfantines (photo: collège des Parcs à Neuchâtel). Raison pour
laquelle le canton lancera la campagne «Unis contre la violence» durant la prochaine année scolaire. photo a
Teddy, la mascotte de la
campagne. doc sp
Un projet d’établissement
Le rapport interdépartemental
«Augmentation de la délinquance
juvénile et violence à
l’école» a été un déclencheur.
A la suite de sa publication, un
groupe de travail émanant du
Service de l’enseignement primaire
a été chargé d’étudier la
mise en place d’«Unis contre la
violence» dans les classes. Le
projet a reçu l’aval du chef de
l’Instruction publique Thierry
Béguin.
Cette campagne poursuit
plusieurs objectifs: apprendre
à gérer les conflits, enseigner
les limites, bâtir un partenariat
plus efficace entre l’école
et la famille, etc. Pour atteindre
ces buts, elle propose
Eoliennes Au plus fort de Lothar,
les turbines faisaient grève
sage de Lothar! Hélas, elles se
sont automatiquement déclenchées.
Pour deux raisons, dont
la première est accidentelle.
L’ouragan ayant mis à mal le
réseau électrique, la production
des éoliennes ne pouvait
plus s’écouler, et dans de tels
cas, elles sont automatiquement
arrêtées.
Plier sans toucher
Mais quand le vent souffle à
une vitesse atteignant 90
km/h, les éoliennes du Mont-
Crosin s’arrêtent également.
Pourquoi? Parce que les pales
flexibles du rotor, subissant la
pression du vent, pourraient
être pliées jusqu’à heurter le
mât quand elles passent à sa
hauteur. Pour gagner de la
place, l’axe des pales est déjà
décalé de 5% par rapport à
l’axe du mât.
La flexibilité des pales du rotor
s’explique par le matériel
choisi, à savoir un plastique
renforcé de fibre de verre, qui
présente les meilleures propriétés
en matière de poids, de
prix et de durée de vie.
Il serait possible de
construire des éoliennes pouvant
travailler avec des vents
soufflant à une vitesse supérieure.
Mais il faudrait travailler
avec un autre matériel,
plus lourd et plus coûteux.
Cela ne se justifie pas pour les
rares cas où le jeu en vaudrait
la chandelle.
Rappelons qu’un fort vent
ne fait pas tourner plus vite les
un certain nombre d’activités
aux enseignants. Comme par
exemple, la mise sur pied
d’«espaces de discussion».
Bref, «Unis contre la violence»
est «un projet d’établissement»
qui vise à instaurer à terme
une autre culture d’école, selon
Claude Zweiacker.
A la carte
En l’état, un enseignant est
chargé d’étudier le matériel
(de qualité!) mis à disposition,
puis de soumettre un concept
aux responsables scolaires.
Celui-ci sera ensuite présenté
aux enseignants (août-septembre),
qui pourront se former
selon leurs besoins et at-
pales d’une éolienne. La vitesse
de rotation reste
constante, mais c’est la production
d’électricité qui augmente.
Car, pour rester simple,
plus le frein qui retient les
pales doit être serré, plus la
quantité d’électricité produite
est importante. RGT
Coupe transversale du socle d’une éolienne. dessin Juvent/pti
tentes. En outre, ils pourront
bénéficier d’un appui dispensé
par le chargé de mission.
La campagne sera véritablement
lancée dans les
classes au terme des vacances
d’automne 2000 et elle sera
expérimentée durant l’année
scolaire. Une évaluation sera
faite ensuite.
Une première présentation
a été faite aux enseignants,
qui lui ont réservé un accueil
positif. Claude Zweiacker insiste:
«Unis contre la violence»
n’est pas quelque chose de
plus, mais un projet qui doit
s’intégrer au programme scolaire».
Déjà fort chargé. SSP
Constitution Aux
urnes le 24 septembre
La nouvelle Constitution cantonale
sera soumise au corps
électoral neuchâtelois le 24
septembre prochain. Ainsi en a
décidé le Conseil d’Etat, qui a
retenu une date coïncidant avec
des votations fédérales.
Cette consultation populaire
constitue le dernier obstacle
pour la future Charte fondamentale
neuchâteloise, appelée
à remplacer l’actuelle,
qui date de ...1858! Elle a
passé par deux fois le cap du
Grand Conseil, une première
fois au terme de trois jours de
débats, les 6, 7 et 8 mars, puis
après une seconde – et brève –
lecture, ce mardi soir. Les députés
ont accepté plus de
trente nouveautés, dont le
droit de vote aux étrangers (au
bénéfice d’un permis d’établissement
et domiciliés depuis
cinq ans dans le canton),
le droit à l’information, la reconnaissance
des couples non
mariés et la motion populaire.
Si le peuple en fait de même, il
appartiendra encore au Grand
Conseil d’en fixer la date d’entrée
en vigueur.
Cantonales le 8 avril
Le gouvernement a également
fixé la date des pro-
tage. A côté des actes de violence
à proprement parler.
Une aide
L’école n’a pas attendu
«Unis contre la violence» pour
se préoccuper du phénomène.
«Suivant les cas, l’école intervient
déjà en réseau, c’est-àdire
en faisant appel aux médecins
ou psychologues scolaires»,
affirme Jean-Claude
Marguet. De plus, la police
cantonale, via un chargé de
prévention, exerce déjà un travail
de sensibilisation.
Reste que, de l’avis des
deux hommes, avec «Unis
contre la violence», l’enseignant
devrait trouver une aide
pour assumer un quotidien
qui n’est pas toujours un long
fleuve tranquille.
Sandra Spagnol
A qui la faute?
Des «tensions» à La Brévine,
un enfant bouc émissaire
aux Verrières: la violence
ne touche pas forcément
les grands centres
scolaires. A qui la faute?
Claude Zweiacker avoue
que l’école a depuis belle
lurette fait son autocritique.
«Dès que l’on met des
gens et, en l’occurrence, des
enfants ensemble, on sait
que des problèmes peuvent
surgir. On sait aussi que l’école
a ses limites.» Dans le
cas de l’enfant des Verrières,
par exemple, la famille
a dû se résoudre à inscrire
son enfant dans une
autre école.
Les causes peuvent
certes être d’origine scolaire.
«L’échec peut être
source de violence.» Mais
les conflits sont aussi d’origine
sociale ou familiale. La
situation économique précaire
et les difficultés rencontrées
par les parents
peuvent être autant de raisons
à des manifestations
de violence. Tout comme le
manque d’écoute de la famille,
voire lorsque la famille
écoute par trop l’enfant,
mais ne l’éduque pas
à écouter...
SSP
chaines élections cantonales
au 8 avril 2001. A cette occasion,
le peuple devra réélire
le Conseil d’Etat et le Grand
Conseil pour une législature
de quatre ans.
Il rappelle par ailleurs son
soutien aux accords bilatéraux
avec l’Union européenne
et engage la population
neuchâteloise à apporter
son oui à cet objet le 21 mai
prochain.
SDX
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