Règlement de comptes  Montauban - Bibliothèque de Toulouse
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LUNDI 6 SEPTEMBRE 19T(<br />
3<br />
LA JOURNEE POLITIQUE<br />
le rès du Parti Radical-Socialiste<br />
à <strong>Montauban</strong><br />
Hier s'est tenu, à <strong>Montauban</strong>, au.Stavisky, est né c'-. violences<br />
Grand Tneâtre Municipal, un Congres ] droite, le 6 lévrier 1934. »<br />
<strong>de</strong> la<br />
raoïcai-socialiste <strong>de</strong> la Fédération ré-<br />
gionale du Sud, sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><br />
M. Delthil vice-prési<strong>de</strong>nt du Comité<br />
exécutif du parti.<br />
Ce Congrès, auquel la proximité <strong>de</strong>s<br />
élections cantonales conférait une cer-<br />
taine importance, a ete très suivi. De<br />
nombreuses personnalités politiques<br />
étaient présentes et notamment MM.<br />
Albert Sarraut, Daille, Baron et les par-<br />
lementaires du département, etc.<br />
Discouis <strong>de</strong> M. Gar<strong>de</strong>y<br />
M. Gar<strong>de</strong>y, qui a parlé avant M. Sar-<br />
raut, a, comme il l'a dit, expose la si-<br />
tuation financière, telle que la voit un<br />
sénateur radical-socialiste, étroitement<br />
mêle aux événements qui ont marqué<br />
ces temps-ci la vie politique du pays.<br />
L'orateur a rappelé que <strong>de</strong>s élections<br />
<strong>de</strong> mai 1936 à la crise <strong>de</strong> juin 1937, le<br />
Sénat a accueilli sans difficulté les pro-<br />
jet* <strong>de</strong> reforme sociale, parce que leur<br />
justice ne lui paraissait pas discutable.<br />
Mais 11 n'a rien caché <strong>de</strong>s lour<strong>de</strong>s con-<br />
séquences que ces lois risquaient d'en-<br />
traîner pour les finances publiques et<br />
pour les entreprises privées.<br />
< Ce qui détermine notre adhésion<br />
Immédiate, la métho<strong>de</strong> étant en cause,<br />
beaucoup plus que les principes, c'est<br />
l'assurance qui nous fut donnée que <strong>de</strong>s<br />
ménagements seraient apportés dans<br />
l'application <strong>de</strong> la législation nouvelle,<br />
Oubliant non moins sing"lieremer.t les<br />
violentes critiques qu on trouvait a l'épo-<br />
que dans 1' « Humanité », organe d'un<br />
parti lie lui aussi au Rassemblement<br />
ponulaire, l'orateur s'ecrie : « Les radi-<br />
caux sont entres dans le Rassemblement<br />
populaire pour défendre d'abord la loi tt<br />
la paix républicaine. »<br />
L'orateur se gar<strong>de</strong> bien <strong>de</strong> précise les<br />
responsabilités <strong>de</strong>s communistes dans<br />
la préparation <strong>de</strong>s troubles sociaux, et<br />
il constate, après beaucoup ^.'autres :<br />
Le ministère Blum a commis <strong>de</strong>s<br />
fautes et <strong>de</strong>s erreurs, les difficultés éco-<br />
nomiques et par voie <strong>de</strong> conséquences<br />
financières au milieu <strong>de</strong>squelles il a dû<br />
se débattre ont été singulièrement ag-<br />
gravées par l'effet matériel et moral<br />
<strong>de</strong>s désordres sociaux, <strong>de</strong>s troubles, <strong>de</strong>s<br />
cassures d'efforts et <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong><br />
contrat infligés dans le non<strong>de</strong> ouvrier<br />
aux rythmes normaux d'une production<br />
nationale dont l'accélération <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>-<br />
ment était précisément l'espérance sur<br />
laquelle Je gouvernement Léon Blum<br />
avait bâti son <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong> prospérité na-<br />
tionale. Son espérance ne s'est pas réa-<br />
lisée peut-être parce quelle était diffi-<br />
cilement réalisable, mais ceux-là même<br />
qui contestent le bien fondé <strong>de</strong>s réfor-<br />
mes octroyées aux travailleurs n'y rêflé<br />
chissent pas assez; ces réformes étaient<br />
justes et elles étaient nécessaires.<br />
M. Sarraut dit : la nécessité <strong>de</strong> la<br />
pause; puis il loue l'œuvre entreprise<br />
par ses amis radicaux MM. Chautemps<br />
et Bonnet.<br />
« Grâce à B. Bonnet, s'écrie-t-il, la<br />
spécialement en ce qui concerne la se- , contianC€ p Ublique a pu constater que<br />
maine <strong>de</strong> 40 heures, qu'en tout cas la<br />
production nationale, loin d'être amoin-<br />
drie, recevrait le coup <strong>de</strong> fouet néces<br />
saire au retour <strong>de</strong> la prospérité et aux<br />
plus-values fiscales. Malheureusement,<br />
sut ce point, comme sur tant d'autres,<br />
l'événement n'a pas répondu à l'at-<br />
tente. »<br />
M. Gar<strong>de</strong>y justifie par les résultats<br />
désastreux <strong>de</strong> l'expérience d'une année<br />
la résistance que la Haute-Assemblée<br />
opposa à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> pouvoirs<br />
étendus qui fut faite le 15 juin <strong>de</strong>rnier,<br />
par le gouvernement Blum.<br />
« Personne, dit-il. ne conteste que le<br />
rôle <strong>de</strong> l'Etat ne se soit progressive-<br />
ment élargi au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />
années et que son contrôle ne doive s'é-<br />
tendre sur les forces économiques et<br />
sociales nouvelles, qu'il faut plier <strong>de</strong>-<br />
vant l'intérêt général.<br />
« Mais <strong>de</strong> là à donner à l'Etat, com-<br />
me on poussait manifestement et d'une<br />
façon systématique, un rôle <strong>de</strong> gestion<br />
directe <strong>de</strong> plus en plus accentué dans<br />
toutes les brandies <strong>de</strong> l'activité écono-<br />
mique, <strong>de</strong> là à restreindre démesuré-<br />
ment le champ <strong>de</strong>s initiatives imlivi-<br />
duelles, il y a un pas considérable.<br />
« Nous n'avons pas voulu le fran-<br />
chir.<br />
c De même, nous n'avons pas voulu<br />
assister indifférents aux embarras a es<br />
classes moyennes, <strong>de</strong>s petites gens ue<br />
France, industriels et commerçants mo-<br />
<strong>de</strong>stes, petits agriculteurs, artisans,<br />
dont les entreprises forment 94 % du<br />
total <strong>de</strong>s établissements entre lesaueis<br />
ee répartit la population active du pays.<br />
POUÏ toute cette masse <strong>de</strong> producteur,<br />
une pru<strong>de</strong>nte adaptation <strong>de</strong>s charges<br />
Bociales eût été hautement désirable ;<br />
on ne saurait nier non plus que la<br />
piupart <strong>de</strong>s réformes réalisées ont été<br />
conçues en fonction beaucoup plus du<br />
travail industriel que l'économie ru-<br />
rale. Là encore, il y a méconnaissance<br />
<strong>de</strong> la contexture du pavs, puisque 68 %<br />
dss établissements englobant la popu-<br />
lation active appartiennent â l'agricul-<br />
ture èt aux industries connexes.<br />
« Le Sénat s'alarmait en outre <strong>de</strong> ce<br />
que, en dépit <strong>de</strong> déclarations officiel-<br />
les, l'influence a peine dissimulée d or-<br />
ganismes irresponsables continuait a<br />
s'exercer sur les pouvoirs publics et à<br />
tenir en échec l'indépendance et l'au-<br />
torité <strong>de</strong>s institutions légales ; il s'in-<br />
quiétait <strong>de</strong>s atteintes répétées à la li-<br />
berté du travail, à la liberté syndicale,<br />
prélu<strong>de</strong> d'ingérences plus oppressives<br />
encore sur le' plan économique<br />
< un répudiait bien le contrôle, <strong>de</strong>*<br />
Changes, mais on envisageait sans ré-<br />
pugnance les modalités <strong>de</strong> coercition<br />
qui, mécaniquement, <strong>de</strong>vaient conduira<br />
au terme <strong>de</strong> ce processus.<br />
« Car les contraintes se suivent tt<br />
s appellent et déjà se <strong>de</strong>ssinait avec les<br />
libertés refoulées, la siinouette neiue<br />
<strong>de</strong> l'Etat autarcique et totalitaire •.<br />
M. Abel Gar<strong>de</strong>y constate qua toute<br />
cette politique <strong>de</strong> désordre et <strong>de</strong> ruine<br />
financière et sociale n'avait rien <strong>de</strong><br />
commun avec, les vrais désirs du sul-<br />
ïrage universel.<br />
Au passage il reproche au précé<strong>de</strong>nt<br />
gouvernement <strong>de</strong> n'avoir pas voulu es<br />
pouvoirs exceptionnels que le Sénat lui<br />
offrait, contre la spéculation.<br />
« L'Etat, a conclu "M. Gar<strong>de</strong>y, doit<br />
être libre <strong>de</strong> toute suggestion, il doit<br />
<strong>de</strong>meurer le défenseur indépendant et<br />
obéi <strong>de</strong> l'intérêt général; sur ce point,<br />
encore, nous avons été obligés <strong>de</strong> cons-<br />
tater qu'il n'a pas été repondu au sen-<br />
timent du pays . Les féodalités finan-<br />
cières et économiques î elles ont ete<br />
renforcées ; nous avons vu le haut pa-<br />
tronat traiter directement avec certai-<br />
nes organisations syndicales, accepter<br />
<strong>de</strong>s charges qu'il pouvait, lui, absorber,<br />
mais qui sont difficilement supporta-<br />
bles sans adaptation pour le petit et<br />
moyen producteur<br />
« Le résultat est que la concentration<br />
capitaliste voulue pour <strong>de</strong>s fins diffé-<br />
rentes pat la doctrine collectiviste et<br />
par <strong>de</strong> puissants intérêts privés a tait<br />
un pas <strong>de</strong> plus au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers<br />
mois<br />
« Au surplus comment un Etat que<br />
l'on veut indépendant pourrait-il être<br />
dégage vis-a-vis <strong>de</strong>s puissances finan-<br />
cières françaises ou étrangères, lorsque<br />
le désordre gagne <strong>de</strong> pius en plus les<br />
finances publiques ? »<br />
Discouis <strong>de</strong> M. A. Sarrau.<br />
« En même temps que le parti radical<br />
commémore l'anniversaire <strong>de</strong> la III e Ré-<br />
publique, dit M. Albert Sarraut dans son<br />
exor<strong>de</strong>, la reunion d'aujourd nui est pour<br />
nrus l'occasion d'une sorte ..examen <strong>de</strong><br />
conscience : Le parti a-t-il suivi les di-<br />
rectives morales <strong>de</strong>s « grands ancêtres »V<br />
Oui ». répond sans hésiter le sénateur<br />
d» l'Au<strong>de</strong>, qui entreprend aussitôt un<br />
éloge sans nuance <strong>de</strong> 1 œuvie accomplie<br />
par les radicaux au pouvoir.<br />
Il les félicite notamment d avoir écarté<br />
<strong>de</strong> nous, ces <strong>de</strong>rniers temps, le spectre<br />
da la guerre intérieure. Il rappelle, à ce<br />
propos, la conclusion d'une enquête ré-<br />
ce. rte <strong>de</strong> M Frossaro : « Si le parti<br />
radical venait jamais â disparaître, on<br />
s'apercevrait aussitôt qu'il manque quel-<br />
que chose d'essentiel à notre Republique;<br />
l'équilibre politique et social <strong>de</strong> la<br />
France serait rompu. »<br />
« Notre parti, dit en substance M Sar-<br />
raut, a sai vé la paix au <strong>de</strong>dans et la<br />
Paix au <strong>de</strong>hors en collaborant au cabinet<br />
Doumereue <strong>de</strong> février 1934. »<br />
VÉRITÉS PREMIÈRES<br />
ET- ÉLOGES DISTRIBUÉS<br />
L'ancien prési<strong>de</strong>nt du Conoell évoque<br />
ensuit : les relations du parti radicai<br />
avec le Front populaire.<br />
« te Front populaire, assure-t-il. ma-<br />
nifestant un oubli singulier du scandale<br />
l'équilibre budgétaire <strong>de</strong> 1938 était réa-<br />
lisé, que les échéances normales <strong>de</strong> la<br />
Trésorerie étaient assurées jusqu'à la<br />
fin <strong>de</strong> l'année, qu'une compression in-<br />
telligente et stricte <strong>de</strong>s dépenses était<br />
partout accomplie; et dès lors sont ap-<br />
parus les signes rassurants qui mar-<br />
quent le retour à la santé financière.<br />
« La rente a monté, les Caisses d'Epar-<br />
gne ont enregistré l'excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s dépôts<br />
sur les retraits tt, en quelques jours,<br />
Georges Bonnet vient <strong>de</strong> réussir son<br />
consolidation <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3 milliards <strong>de</strong><br />
.Bons <strong>de</strong> 1934.<br />
« Ce n'est pas tout es diminuer les<br />
dépenses. Il faut augmenter les recettes<br />
en accroissant la production. La renais-<br />
sance <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>vra prendre<br />
assise sur une renaissance du travail,<br />
c'est-à-dire sur l'ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s travailleurs<br />
à leur tâche, la discipline d'un labeur<br />
régulier, le respect <strong>de</strong>s contrats, la con-<br />
viction imposée à chacun que toute<br />
continuation <strong>de</strong> désordre dans l'activité<br />
productrice du pays conduit à sa ruine<br />
et, dès lors, à l'anéantissement d. toute<br />
œuvre <strong>de</strong> justice sociale.<br />
« L'important est que le gouverne-<br />
ment puisse continuer normalement sa<br />
tâche et qu'elle ne soit pas brusquement<br />
interrompue par l'acci<strong>de</strong>nt prématuré<br />
d'une crise ministérielle qui remettrait<br />
tout en question, â commencer d'abord<br />
par l'existence même du Front popu-<br />
laire. »<br />
LE SCRUTIN CANTONAL<br />
Le sénateur <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong> en arrive enfin<br />
au problème du ;our : les élections can-<br />
tonales. Elles n'amèneront pas, selon lui,<br />
<strong>de</strong> crise ministérielle, du fait <strong>de</strong> la lutte<br />
entre: socialistes et radicaux.<br />
Citons ce passage, où l'assurance exté-<br />
rieure <strong>de</strong>s propos se nuance <strong>de</strong> beaucoup<br />
d'angoisse :<br />
« Je ne peux pas et ne veux pas<br />
croire à l'agression violente <strong>de</strong>s socia-<br />
listes contre les radicaux. Je n'ignore<br />
pas que, selon leur droit strict, qui est<br />
aussi le nôtre, ils se proposent <strong>de</strong> pré-<br />
senter partout <strong>de</strong>s candidats, même con-<br />
tre <strong>de</strong>s radicaux. Ne vaudrait-il pas<br />
mieux ou, au contraire, ne faut-il pas<br />
envisager que la solidarité et l'esprit du<br />
Front populaire s'exprimeraient plus<br />
sagement par une f-vmule comme celle,<br />
par exemple, <strong>de</strong> la candidature unique<br />
partout où il serait avéré que l'élan répu-<br />
blicain n'a rien à gagner à la multipli-<br />
cité <strong>de</strong>s compétitions personnelles?<br />
: C'est une question ^ue je laisse<br />
aujourd'hui <strong>de</strong> côté. U est possible que<br />
le Comité exécutif <strong>de</strong> notre parti s'en<br />
saisisse dans le débat qu'il ,a consacrer<br />
ce-, jours-ci, dans l'hypothèse d'une com-<br />
pétition partout engagée entre radicaux<br />
et socialistes, et je répète que je ne crois<br />
pas que ces <strong>de</strong>rniers, par assaut vio-<br />
lent dirigé contre les radicaux, courent<br />
1 aventure et encourent ta responsabilité<br />
<strong>de</strong>s très graves conséquences extérieures,<br />
nationales et internationales qui en ré-<br />
sulteraient fatalement. '»<br />
L'orateur évoque maintenant le dis-<br />
cours que M. Blum prononça à Bor<strong>de</strong>aux<br />
le 4 juillet, et il remarque : « Il n'est<br />
pas un seul <strong>de</strong> ses arguments qui pour-<br />
rait perdre <strong>de</strong>main la force et la valeur<br />
qu'il avait hier. »<br />
LA RUPTURE<br />
DE LA COOPÉRATION<br />
« Si une hostilité socialiste, violem-<br />
ment déclenchée contre les radicaux<br />
pour le seul profit électoral du parti et<br />
sans égard aux considérations <strong>de</strong> la si-<br />
tuation générale conduisait à une crise<br />
gouvernementale, il est bien évi<strong>de</strong>nt<br />
que ce serait alors le glas <strong>de</strong> ce Front<br />
populaire dont Léon Blum s'est si éner-<br />
giquement attaché à sauvegar<strong>de</strong>r 1 exis-<br />
tence ! ce serait la fin d'une coopé-<br />
ration ministérielle entre socialistes<br />
et radicaux; ce serait, dès lors, la<br />
porte ouverte à tous les hasards par-<br />
lementaires, y compris celui <strong>de</strong> la<br />
dissolution; ce serait, autant dire le<br />
recommencement du désordre public<br />
avec tout le cortège <strong>de</strong> ses tragiques<br />
aventures sociales, économiques et finan-<br />
cières. Et ce serait aussi, dans l'Etat,<br />
chaque jour plus préoccupant <strong>de</strong>s con-<br />
jonctures extérieures que les faits, face<br />
la diplomatie si loyale et si pru<strong>de</strong>ntè<br />
<strong>de</strong> notre cher arr.i Yvon Deibos, la<br />
vulnérabilité <strong>de</strong> la France offrant à la<br />
menace étrangère une résistance moin-<br />
dre par l'anarchie <strong>de</strong> ses dissensions<br />
intestines.<br />
« Les socialistes, pas plus que nous,<br />
ne peuvent songer à faire le jeu <strong>de</strong> la<br />
droite en conjuguant avec elle contre<br />
nous la tactioùe <strong>de</strong>s feux croisés.<br />
« Je me refuse à leur faire l'iniure<br />
d'une telle supposition Je m'abstien-<br />
drai dans le même esprit d'insister<br />
lour<strong>de</strong>ment sur l'idée que toute agres-<br />
sion <strong>de</strong> leur part nous trouverait soli-<br />
<strong>de</strong>ment armés nour la rinoste<br />
« Je vous dn et je leur dis : Nous<br />
faisons confiance à la droiture <strong>de</strong> nos<br />
finis du Front ponulaire. et j'ajoute :<br />
Nous faisons tvwf^wép aussi au pays<br />
dont nous allons solliciter le jugement<br />
tl nous voit à l'œuvre; l'espérance <strong>de</strong><br />
iours meilleurs est en lui. Il sait ce que<br />
nous faisons, nous radicaux, pour af-<br />
fermir cette psnérance. Je ne crois pas<br />
nu'll s'éearte <strong>de</strong> nous. Je ne crois pas<br />
aux pertes êl^efo-^'cp 0UP son injuste<br />
rieueur nous ferait subir. »<br />
IMPORTANT<br />
discours<br />
<strong>de</strong> Ni. Flandin<br />
à Saint-Etienne<br />
Saint-Etienne, 5 septembre.<br />
La Fédération départementale <strong>de</strong> la<br />
Loire <strong>de</strong> l'Alliance démocratique, à la-<br />
quelle s'était joint le bureau <strong>de</strong> la Fédé-<br />
ration dt; Centre-Est <strong>de</strong> l'Alliance démo-<br />
cratique, a organisé aujourd'hui, à<br />
Saint-Etienne, un grand banquet, sous<br />
la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. P.-E. Flandin, ancien<br />
prési<strong>de</strong>nt du Conseil, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Al-<br />
liance.<br />
Prenant la parole à l'issue du ban-<br />
quet, M. Flandin a fait allusion aux<br />
prochaines élections cantonales. Il a no-<br />
tamment djelare :<br />
« Le parti communiste et le parti so-<br />
cialiste veulent donner i.n caractère<br />
politique aux élections cantonales d'oc-<br />
tobre prochain; l'un et 1 autre escomp-<br />
tent une poussée à gauche, fut-ce d'ail-<br />
leurs aux dépens <strong>de</strong> leurs propres alliés<br />
dans le Front populaire : les radicaux-<br />
socialistes, suspects <strong>de</strong> tié<strong>de</strong>ur révolu-<br />
tionnaire. Leur arrière-pensée est d'ex-<br />
ploiter <strong>de</strong> prétendus gains électoraux<br />
pour se reclamer <strong>de</strong> la contiance du<br />
suffrage universel et pour exiger, avec<br />
la lin <strong>de</strong> la pause, une nouvelle expé-<br />
rience Blum appliquant le programme<br />
<strong>de</strong>s réformes <strong>de</strong> structure préconisé par<br />
la C. G. T. et le Congrès socialiste <strong>de</strong><br />
Marseille,<br />
« La manœuvre est trop grossière.<br />
Notons d'abord que s'il s'agit <strong>de</strong> com-<br />
parer le nombre <strong>de</strong> voix obtenues, il fau-<br />
drait que la comparaison portât non pas<br />
avec les résultats électoraux <strong>de</strong> 1931,<br />
mais avec les chiffres <strong>de</strong> voix obtenues<br />
par le Front populaire dans chaque can-<br />
ton aux élections générales <strong>de</strong> 1936.<br />
« Nous avons dressé cette statistique,<br />
à l'Alliance démocratique, en mai 1936.<br />
Le parti communiste a obtenu 15 % <strong>de</strong>s<br />
suffrages exprimés et le parti socia-<br />
liste 20 %. En appliquant cette propor-<br />
tion aux 1.509 sièges <strong>de</strong> conseillers gé-<br />
néraux à pourvoir en octobre prochain,<br />
les communistes <strong>de</strong>vraient obtenir plus<br />
<strong>de</strong> 200 sièges et les socialistes 300.<br />
« Si ces chiffres ne sont pas atteints,<br />
non seulement ce ne sera pas une vic-<br />
toire <strong>de</strong>s socialo-communistes, mais ce<br />
sera un recul électoral pour eux. Or<br />
en 1931, il n'y eut que 160 conseillers<br />
généraux S. F. I. O. élus et seulement<br />
6 communistes. La ruse paraît donc être<br />
<strong>de</strong> comparer 1937 à 1931, au lieu <strong>de</strong> 1937<br />
à 1936. Seuls s'y laisseront rrendre ceux<br />
qui veulent être trompés. »<br />
M, Flandin ajouta que lorsque<br />
M. Chautemps assura la charge du pou-<br />
voir, « et, jamais, dit-il, cette expression<br />
n'a eu plus <strong>de</strong> sens », il se trouva <strong>de</strong>vant<br />
une situation difficile.<br />
« L'opinion avait été r'oreuvée <strong>de</strong> tant<br />
<strong>de</strong> s!ogans absur<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> falla-<br />
cieuses promesses, <strong>de</strong> tant d'affirma-<br />
tions inexactes, qu'elle éprouve encore<br />
<strong>de</strong> la peine à se reconnaître dans le<br />
désordre <strong>de</strong>s idées et <strong>de</strong>s choses.<br />
« M. Georges Bonnet a eu grand mé-<br />
rite <strong>de</strong> rétablir la vérité sur la situa-<br />
tion <strong>de</strong>s finances publiques;<br />
« J'avais dressé longtemps à l'avance,<br />
et avec une rrécision que les faits ont<br />
démontrée, les <strong>comptes</strong> <strong>de</strong> i faillite fi-<br />
nancière du Front populaire; je pour-<br />
rais dès aujourd'hui commenter les pos-<br />
tes négatifs du bilan économique. Je<br />
ne veux pas le faire pour ne pas alar-<br />
mer le pays et décourager son effort,<br />
mais je ne me lasserai pas <strong>de</strong> répéter<br />
que la prospérité générale qui repose<br />
en effet sur l'augmentation <strong>de</strong> la capa-<br />
cité d'achat <strong>de</strong> la nation tout entière et<br />
non pas <strong>de</strong> tels ou tels privilégiés, ne<br />
s'est obtenue dans le passé et ne s'ob-<br />
tiendra dans le présent et dans l'avenir<br />
que par la diminution <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> re-<br />
vient <strong>de</strong> la production sous toutes ses<br />
formes.<br />
« Le problème est, en eflet, celui du<br />
ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> machine <strong>de</strong> la<br />
production française; il n'est pas sim-<br />
ple sans doute mais la première condi-<br />
tion pour' le résoudre c'est <strong>de</strong> mettre<br />
<strong>de</strong> l'huile dans la machine. »<br />
LES MEFAITS DE LA DICTATURE<br />
DU PROLETARIAT<br />
« Tapt que les salariés, trorr;..j par<br />
les démagogues, croiront que par appé-<br />
tit démesuré du gain, pir malice poli-<br />
tique ou par esprit <strong>de</strong> revanche, on<br />
cherche à les dépossé<strong>de</strong>r d'avantages<br />
qu'ils auraient conquis, il n'y a rien<br />
d'autre à taire que d'attendre, helas !<br />
l'enseignement cruel d