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Ecologie évolutive – Introduction La conception du vivant avant les ...

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<strong>Ecologie</strong> <strong>évolutive</strong> <strong>–</strong> <strong>Intro<strong>du</strong>ction</strong><br />

• <strong>La</strong> notion d’adaptation dans la théorie de l’évolution.<br />

• <strong>La</strong> valeur sélective (fitness) et ses composantes.<br />

• Traits d’histoire de vie, trade-offs.<br />

UPMC <strong>–</strong> LV358 <strong>Ecologie</strong> <strong>évolutive</strong> (L3 SV et L3 ST)<br />

David <strong>La</strong>loi (david.laloi@upmc.fr)<br />

2012<br />

<strong>La</strong> <strong>conception</strong> <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> <strong>avant</strong> <strong>les</strong> théories de l’évolution<br />

- Les objets biologiques (organes, organismes) montrent une telle<br />

complexité, une telle adéquation à leur fonction, qu’ils ne peuvent<br />

qu’être le résultat d’une création intentionnée.<br />

- Le concept d’espèce est alors basé sur la seule ressemblance<br />

entre <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s.<br />

- Chaque espèce a été créée une fois et ne varie plus au cours de<br />

son histoire.<br />

XVIII e siècle : de nouvel<strong>les</strong> données<br />

- <strong>La</strong> Terre est beaucoup plus vieille que l’on ne le pensait.<br />

- Développement de la paléontologie des espèces<br />

apparaissent puis disparaissent.


Une vision différente <strong>du</strong> monde <strong>vivant</strong> <strong>–</strong> l’idée d’évolution<br />

J-B. <strong>La</strong>marck<br />

(1744-1829)<br />

Il est possible de faire coïncider des formes différant<br />

peu <strong>les</strong> unes des autres avec une échelle de temps.<br />

Des formes différant peu se succèdent, une forme<br />

donnée persiste un temps donné <strong>avant</strong> de<br />

disparaître, laissant place à une autre forme,<br />

proche de la précédente.<br />

Une idée très originale en son temps :<br />

- une forme se transforme en une<br />

autre au cours <strong>du</strong> temps.<br />

- Les formes qui se succèdent dans le<br />

temps dérivent <strong>les</strong> unes des autres, par<br />

filiation, en se complexifiant, grâce à de<br />

petites variations qui s’accumulent.<br />

Les mécanismes d’évolution selon <strong>La</strong>marck<br />

Postulats majeurs :<br />

- L’environnement (« <strong>les</strong> circonstances » selon <strong>les</strong> termes de <strong>La</strong>marck)<br />

peut modifier <strong>les</strong> habitudes des animaux, causant un usage accru<br />

ou diminué des organes.<br />

- Par le biais d’un usage accru, <strong>les</strong> organes se développent et<br />

deviennent plus complexes ; par le biais d’un usage diminué, <strong>les</strong><br />

organes se ré<strong>du</strong>isent.<br />

- Lorsque ces changements, survenus au cours de la vie, sont<br />

communs à deux indivi<strong>du</strong>s qui se repro<strong>du</strong>isent ensemble, ils sont<br />

transmis à la descendance.


<strong>La</strong>marck donne de nombreux exemp<strong>les</strong> pour étayer l’idée de changement<br />

par l’usage, importante dans sa théorie :<br />

défaut d’usage atrophie<br />

emploi fréquent développement<br />

- « Vivant sous terre, la taupe a per<strong>du</strong> l’usage<br />

des yeux par défaut constant d’exercice. »<br />

- Girafe de <strong>La</strong>marck<br />

Les mécanismes d’évolution selon <strong>La</strong>marck<br />

Plusieurs problèmes majeurs, dont :<br />

- Les effets de l’environnement sur <strong>les</strong> variations au cours de la<br />

vie des indivi<strong>du</strong>s ne correspondent pas à ceux nécessaires pour<br />

expliquer <strong>les</strong> changements <strong>du</strong> <strong>vivant</strong>.<br />

- Les conditions environnementa<strong>les</strong> peuvent in<strong>du</strong>ire des<br />

modifications des indivi<strong>du</strong>s au cours de leur vie, mais ces<br />

modifications ne sont pas transmises aux descendants !


L’idée de Char<strong>les</strong> Darwin<br />

C.R. Darwin<br />

(1809-1882)<br />

1831-1836, tour <strong>du</strong> monde à bord <strong>du</strong> Beagle, qui le<br />

con<strong>du</strong>it notamment à visiter <strong>les</strong> île Galápagos.<br />

Les « Pinsons » de Darwin, ensemble<br />

d’espèces proches.<br />

Chaque île possède un ensemble d’espèces. Chaque espèce possède<br />

des caractéristiques propres, qui peuvent varier avec la localisation.<br />

Explication la plus simple : colonisation par une espèce ancestrale,<br />

puis transformation en s’adaptant aux conditions de chaque île.


Mécanismes d’évolution selon Darwin : la sélection naturelle<br />

1859 The origin of species by<br />

the means of natural selection.<br />

Les bases conceptuel<strong>les</strong> que pose Darwin, même si el<strong>les</strong> ont connu de très nombreux<br />

raffinements et compléments, restent parfaitement d’actualité.<br />

Mécanismes d’évolution selon Darwin : la sélection naturelle<br />

L’évolution par sélection naturelle, cinq postulats clés :<br />

- Il existe une variation parmi <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s d’une population.<br />

- Cette variation est, au moins en partie, héritable.<br />

- Différents ancêtres ont laissé des nombres différents de<br />

descendants.<br />

- Le nombre de descendants d’un indivi<strong>du</strong> dépend<br />

fortement de l’interaction entre <strong>les</strong> caractéristiques de<br />

l’indivi<strong>du</strong> et cel<strong>les</strong> de son environnement.<br />

- Il naît plus d’indivi<strong>du</strong>s qu’il ne peut en survivre, <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s<br />

en surnombre sont donc en compétition, <strong>les</strong> plus aptes ayant<br />

une meilleure chance de persister (survivre et se repro<strong>du</strong>ire).


Transformisme évolution gra<strong>du</strong>elle, qui est une adaptation à<br />

l’environnement, mais <strong>les</strong> mécanismes sous-jacents sont erronés.<br />

Sélection naturelle l’ensemble des caractéristiques des organismes est<br />

suceptible d’évoluer par sélection naturelle, en adaptation à l’environnement.<br />

L’adaptation à l’environnement<br />

L’organisme interagit<br />

environnement abiotique<br />

congénères<br />

espèce


Environnement biotique = (1) autres espèces et (2) indivi<strong>du</strong>s de la<br />

même espèce<br />

Relations inter-spécifiques<br />

- Stratégies alimentaires,<br />

- stratégies anti-prédatrices,<br />

- parasitisme, etc.<br />

Relations intra-spécifiques<br />

- Stratégies repro<strong>du</strong>ctrices,<br />

- exploitation de l’habitat,<br />

- vie sociale.<br />

Environnement abiotique<br />

Ajustement aux contraintes physico-chimiques dans la sélection de l’habitat.<br />

Déplacements liés à l’habitat : dispersion, réponse à la détérioration de<br />

l’habitat, rythmes saisonniers (migrations), journaliers (jour / nuit, marées…).<br />

Utilisation de l’espace et mécanismes de déplacement (orientation, navigation).<br />

<strong>Ecologie</strong> → description et compréhension de la variabilité<br />

des relations organismes-environnements :<br />

• Nature de l’environnement.<br />

• Conditions environnementa<strong>les</strong> nécessaires, conditions dans<br />

<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on rencontre un organisme.<br />

• Diversité des organismes et leur répartition.<br />

• Caractéristiques / traits d’un organisme (et leur variabilité)<br />

contribuant à ses relations avec son environnement.<br />

Adaptation d’un organisme à son environnement.


« Un organisme est adapté à… » un usage commun, tra<strong>du</strong>isant<br />

souvent une évidence sans l’expliquer, un sens pas toujours exact.<br />

Quelques exemp<strong>les</strong> dans la biologie au quotidien :<br />

« En zone méridionale, <strong>les</strong> arbres se sont adaptés à des températures<br />

douces et des pluies très irrégulières »<br />

(Nos arbres méditerranéens, livre édité par l’ONF, série l’École de la Nature)<br />

« le castor s’est adapté à ces variations climatiques, à ces végétations<br />

différentes, dans <strong>les</strong> régions extrêmement variées qu’il a colonisées »<br />

(Page d’information sur le site Internet de l’Université de Genève)<br />

« how plants and animals are adapted to live in a particular habitat »<br />

(Titre d’un Teacher’s Activity Pack de la BBC)<br />

« some microbes, referred to as extremophi<strong>les</strong>, have adapted to live in<br />

harsh and extreme environments »<br />

(Extrait d’une publicité de Microbiology Today, revue éditée par la Society for<br />

general Microbiology)<br />

Quelques exemp<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> revues scientifiques :<br />

« habitat choice, diet and energy assimilation indicate that the<br />

Arctic charr is well adapted to the extreme winter conditions of<br />

subarctic lakes »<br />

(Klemetsen et al., 2003, Journal of Fish Biology 62: 1082-1098)<br />

« crested wheatgrass is well adapted to semiarid cold desert<br />

regions because of its cool temperature growth and drought<br />

tolerance »<br />

(Chatterton & Harrison, 2003, Journal of Plant Physiology 160: 843-849)<br />

« phytoplankton was well adapted to the seasonal variations in<br />

resources, with mixotrophic dinoflagellates dominant in winter, and<br />

fast growing diatoms in summer »<br />

(Collos et al., 2003, Aquatic Ecology 37: 227-236)<br />

Etc.


Mais que signifie précisément<br />

« un organisme X est adapté à l’environnement Y » ?<br />

En écologie <strong>évolutive</strong> :<br />

L’environnement Y constitue un ensemble de forces<br />

sélectives qui ont affecté la vie des ancêtres de X et<br />

ainsi con<strong>du</strong>it à l’évolution des caractéristiques de X.<br />

- Les organismes sont le résultat de changements qui ont eu lieu,<br />

leurs caractéristiques sont <strong>les</strong> conséquences <strong>du</strong> passé.<br />

- Les caractéristiques qui semblent adaptées au présent ne le<br />

sont que parce que <strong>les</strong> environnements présents sont similaires<br />

à ceux <strong>du</strong> passé.<br />

A l’approche classique de l’écologie qui s’intéresse aux<br />

effets environnementaux actuels (biotiques ou abiotiques),<br />

l’écologie <strong>évolutive</strong> ajoute donc la compréhension des<br />

processus historiques (biologie <strong>évolutive</strong>).


Objectifs : comprendre <strong>les</strong> influences historiques et<br />

contemporaines sur la variabilité :<br />

- au niveau de l’indivi<strong>du</strong> (phénotype, comportements),<br />

- au niveau <strong>du</strong> groupe, de la population, et jusqu’aux<br />

communautés d’espèces ou grands groupes taxonomiques.<br />

Comment s’effectuent <strong>les</strong> changements ?<br />

Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> forces sélectives qui agissent ?<br />

(« Pourquoi ? » au sens de la recherche des facteurs sélectifs,<br />

ou facteurs ultimes).<br />

Quelques questions (« Pourquoi ? ») majeures et caractéristiques<br />

Pourquoi certaines espèces se<br />

repro<strong>du</strong>isent en colonie et<br />

d’autres non ?<br />

Pourquoi certains indivi<strong>du</strong>s<br />

résistent mieux aux maladies ou<br />

parasites que d’autres ?<br />

Pourquoi certains indivi<strong>du</strong>s<br />

ne se repro<strong>du</strong>isent pas au<br />

sein des sociétés anima<strong>les</strong> ?<br />

Pourquoi certaines espèces ne<br />

pondent-el<strong>les</strong> qu’un oeuf par an<br />

alors que d’autres en pondent<br />

bien plus ?<br />

Pourquoi chez certaines<br />

espèces, <strong>les</strong> mâ<strong>les</strong> et <strong>les</strong><br />

femel<strong>les</strong> sont très colorés,<br />

alors que chez d’autres<br />

espèces seuls <strong>les</strong> mâ<strong>les</strong><br />

sont vivement colorés ?


L’aptitude à survivre et se repro<strong>du</strong>ire<br />

« pouvons nous douter que <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s possédant un <strong>avant</strong>age<br />

quelconque, quelque léger qu’il soit d’ailleurs, aient la meilleure<br />

chance de survivre et de se repro<strong>du</strong>ire ? » (C. Darwin)<br />

Sous un environnement donné, certains indivi<strong>du</strong>s survivent et<br />

se repro<strong>du</strong>isent mieux que d’autres.<br />

Prise en compte de ces deux composantes aptitude<br />

de l’indivi<strong>du</strong> en termes de pro<strong>du</strong>ction totale de<br />

descendants (ou de copies de gènes).<br />

Valeur sélective = fitness<br />

(= valeur adaptative = capacité biologique)<br />

Capacité d’un indivi<strong>du</strong> à pro<strong>du</strong>ire des descendants mâtures<br />

(viab<strong>les</strong> et repro<strong>du</strong>cteurs), relativement aux autres<br />

indivi<strong>du</strong>s de la même population et au même moment.<br />

Autre (meilleure) formulation<br />

Contribution d’un gène ou d’un génotype à la génération<br />

suivante, relativement à la contribution des autres<br />

génotypes de la même population et au même moment.<br />

(= rapport entre la fréquence d’un génotype parmi <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes d’une<br />

génération et celle à la génération suivante).<br />

<strong>La</strong> fitness est (évidemment) une valeur RELATIVE.


Comment mesurer la valeur sélective (fitness) d’un indivi<strong>du</strong> ou<br />

d’un génotype ?<br />

1 - Utilisation des composantes majeures :<br />

Sous un environnement donné, certains indivi<strong>du</strong>s survivent et<br />

se repro<strong>du</strong>isent mieux que d’autres.<br />

S1 Survie jusqu’à l’âge à la 1ère Pro<strong>du</strong>ction totale de descendants au cours de la vie :<br />

M1 Nombre de descendants pro<strong>du</strong>its à la 1<br />

repro<strong>du</strong>ction<br />

ère repro<strong>du</strong>ction<br />

M2 S2 Etc.<br />

S (x)<br />

M (x)<br />

Nombre de descendants pro<strong>du</strong>its à la 2 ème repro<strong>du</strong>ction<br />

Survie jusqu’à l’âge à la 2 ème repro<strong>du</strong>ction<br />

W = S 1 x M 1 + S 2 x M 2 + S 3 x M 3 + …<br />

W =<br />

Probabilité de survie à l’âge x (cumulative)<br />

Fécondité (nombre de descendants) à l’âge x<br />

( S (x) x M (x) )<br />

x max = espérance de vie<br />

Pro<strong>du</strong>ction totale de descendants (de copies de gènes).<br />

<strong>La</strong> valeur sélective étant une fréquence relative<br />

comparaison entre indivi<strong>du</strong>s (génotypes) de la même population.


proportion de sur<strong>vivant</strong>s (%)<br />

Pour obtenir une valeur relative, le pro<strong>du</strong>it à chaque âge peut être<br />

pondéré par le changement moyen pour la classe d’âge dans la<br />

population :<br />

λ<br />

λ<br />

λ<br />

λ<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

W =<br />

( S (x) x M (x) x 1/λλλλ x )<br />

x max = espérance de vie<br />

= taux d’accroissement net de la population par unité de temps.<br />

= 1 population stable (démographie et émigration-immigration)<br />

> 1 population en croissance<br />

< 1 population en décroissance<br />

Tahrs de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus)<br />

en Nouvelle-Zélande<br />

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

âge (années)


Table de vie : Tahrs de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus)<br />

en Nouvelle-Zélande<br />

Age Nombre d’indivi<strong>du</strong>s Proportion de la cohorte Proportion de la cohorte Taux de Taux de<br />

(années) observés à l’âge x initiale arrivant à la classe initiale mourant <strong>du</strong>rant la mortalité fécondité<br />

x ax ax<br />

d’âge x (survie à x)<br />

sx sx<br />

classe d’âge x (mortalité à x)<br />

dx dx<br />

qx qx mx mx<br />

0 — 1.000 0.533 0.533 0.000<br />

1 94 0.467 0.006 0.013 0.005<br />

2 97 0.461 0.028 0.061 0.135<br />

3 107 0.433 0.046 0.106 0.440<br />

4 68 0.387 0.056 0.145 0.420<br />

5 70 0.331 0.062 0.187 0.465<br />

6 47 0.269 0.060 0.223 0.425<br />

7 37 0.209 0.054 0.258 0.460<br />

8 35 0.155 0.046 0.297 0.486<br />

9 24 0.109 0.036 0.330 0.500<br />

10 16 0.073 0.026 0.356 0.500<br />

11 11 0.047 0.018 0.382 0.411<br />

12 6 0.029 — — —<br />

>12 11 — — — —<br />

Table de vie chez une espèce à croissance<br />

par stades, le criquet Chorthippus bruneus<br />

Stade Nombre<br />

Proportion de la Proportion de la Taux de Oeufs Oeufs pro<strong>du</strong>its<br />

x d’indivi<strong>du</strong>s<br />

observés au<br />

début de chaque<br />

cohorte initiale cohorte initiale<br />

arrivant à la classe mourant <strong>du</strong>rant la<br />

d’âge x (survie à x) classe d’âge x<br />

mortalité<br />

qx<br />

pro<strong>du</strong>its à<br />

chaque<br />

stade<br />

par indivi<strong>du</strong><br />

sur<strong>vivant</strong> à<br />

chaque stade<br />

stade<br />

ax<br />

sx<br />

(mortalité à x)<br />

dx<br />

Fx mx<br />

Oeufs 44,000 1.000 0.920 0.92 — —<br />

<strong>La</strong>rves I 3513 0.080 0.022 0.28 — —<br />

<strong>La</strong>rves II 2529 0.058 0.014 0.24 — —<br />

<strong>La</strong>rves III 1922 0.044 0.011 0.25 — —<br />

<strong>La</strong>rves IV 1461 0.033 0.003 0.11 — —<br />

Imagos 1300 0.030 — — 22,617 17


Comment mesurer la valeur sélective (fitness) d’un indivi<strong>du</strong> ou<br />

d’un génotype ?<br />

2 - Utilisation des outils de la dynamique des populations :<br />

taux de croissance<br />

= natalité (birth)<br />

= mortalité (death)<br />

= taux d’accroissement intrinsèque par unité de temps,<br />

ou taux de croissance intrinsèque de la population<br />

r < 0 population en décroissance<br />

r = 0 population stable<br />

r > 0 population en croissance<br />

Il n’est en général pas possible de mesurer un taux d’accroissement<br />

pour un génotype seul dans une population naturelle, cette<br />

approche est néanmoins très utile dans des approches<br />

expérimenta<strong>les</strong> et de modélisation.<br />

Exemple: adaptation thermique chez E. coli<br />

lignée ancestrale<br />

à 37°C<br />

2000 générations<br />

lignée à 32°C<br />

lignée à 37°C<br />

lignée à 42°C<br />

Mesure de la croissance relative en<br />

compétition avec la lignée ancestrale.<br />

lignée à 32 / 42°C


Migration ?<br />

- Il y a bien adaptation au<br />

nouvel environnement<br />

thermique.<br />

- <strong>La</strong> vitesse d’adaptation est<br />

plus faible dans<br />

l’environnement ancestral<br />

(37°C) que dans n’importe<br />

quel nouvel environnement.<br />

- Dans <strong>les</strong> nouveaux<br />

environnements,<br />

l’adaptation est plus rapide à<br />

haute température qu’à<br />

basse température ou à<br />

température fluctuante.


De nombreuses caractéristiques des indivi<strong>du</strong>s peuvent<br />

affecter la valeur sélective, via leurs effets sur la<br />

fécondité ou la survie<br />

traits d’histoire de vie.<br />

Ensemble des événements liés à ces traits qui influencent,<br />

par leur succession temporelle et leur intensité, la valeur<br />

sélective des indivi<strong>du</strong>s<br />

histoire de vie.<br />

Traits d’histoire de vie = life history traits<br />

Caractéristiques d’un organisme (d’un génotype) qui ont un<br />

effet sur sa valeur sélective<br />

(et un effet sur <strong>les</strong> caractéristiques démographiques de la population).<br />

Age à la maturité<br />

Taille à la maturité<br />

Taux de croissance<br />

Dispersion<br />

Migration<br />

Itéroparité<br />

Semelparité<br />

Effort de repro<strong>du</strong>ction<br />

Taille de ponte<br />

Sex-ratio de la descendance<br />

Longévité<br />

Sénescence


Diversité des traits d’histoire de vie<br />

1. Entre espèces<br />

Nombre de descendants<br />

Orchidées, Huîtres Eléphants, Humains<br />

Taille des descendants<br />

Orchidées Baleine bleue<br />

1 µg<br />

1 tonne<br />

Age à maturité sexuelle<br />

Rotifères Arabidopsis<br />

Séquoia<br />

4 jours<br />

Durée de vie<br />

Drosophi<strong>les</strong> Arbres, Tortues<br />

Quelques semaines<br />

Diversité des traits d’histoire de vie<br />

1. Entre espèces<br />

3 semaines<br />

Lobelia telekii Lobelia keniensis<br />

Maturité à 40-60 ans<br />

100 ans<br />

Siècle(s)<br />

Fleurit une seule fois et meurt Fleurit environ tous <strong>les</strong> 10 ans<br />

Très grande inflorescence<br />

(4-5 fois plus grande que keniensis)<br />

Inflorescence plus petite<br />

Exemple : Lobélias géants<br />

<strong>du</strong> Mont Kenya<br />

Pentes rocheuses très sèches Fonds de vallée plus humides<br />

Corrélations entre <strong>les</strong> traits d’histoire de vie.<br />

Corrélations entre traits d’histoire de vie et environnement.


Diversité des traits d’histoire de vie<br />

2. Entre habitats pour une même espèce<br />

proportion de macroptères<br />

<strong>du</strong>rée de persistence de l’habitat (générations)<br />

Diversité des traits d’histoire de vie<br />

2. Entre indivi<strong>du</strong>s au sein d’une même population<br />

Mésange charbonnière<br />

25-50 % coup<strong>les</strong> : 2 pontes / an<br />

50-75 % coup<strong>les</strong> : 1 ponte / an<br />

Influence des conditions<br />

environnementa<strong>les</strong> (météo) sur<br />

<strong>les</strong> variations inter-annuel<strong>les</strong>.


Diversité des traits d’histoire de vie<br />

2. Entre indivi<strong>du</strong>s au sein d’une même population<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

1 2 3<br />

Botryllus shlosseri<br />

Age de première repro<strong>du</strong>ction<br />

Niveau de nourrissage<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Botryllus shlosseri<br />

Semelpare Itéropare<br />

Début été:<br />

Croissance et repro<strong>du</strong>ction<br />

rapides<br />

Une seule ponte - Semelpare<br />

Fin été:<br />

Croissance et repro<strong>du</strong>ction<br />

tardives<br />

Plusieurs pontes - Itéropare<br />

Nombre de pontes<br />

1 2 3<br />

Niveau de nourrissage<br />

Composantes environnementa<strong>les</strong> et génétiques de la variation des<br />

traits d’histoire de vie.


Nombre de descendants /<br />

qualité des descendants<br />

Les traits d’histoire de vie ne sont pas indépendants<br />

<strong>les</strong> uns des autres.<br />

Compromis = trade-offs<br />

Corrélations négatives entre deux (ou plusieurs)<br />

traits d’histoire de vie.<br />

Pourquoi ?<br />

Allocation de ressources (limitées) entre plusieurs traits.<br />

Trade-off : concept majeur en évolution, mais l’origine des processus<br />

est au niveau des limitations physiologiques des organismes.


Repro<strong>du</strong>ction / croissance<br />

Sapin de Douglas<br />

Repro<strong>du</strong>ction / survie<br />

Longévité des mâ<strong>les</strong> selon femel<strong>les</strong><br />

en présence<br />

En présence de 7<br />

femel<strong>les</strong> fécondées<br />

+ 1 femelle non<br />

fécondée<br />

En présence de 8<br />

femel<strong>les</strong> non fécondées


Dispersion / repro<strong>du</strong>ction<br />

Ai<strong>les</strong> développées,<br />

petit abdomen,<br />

faible fécondité.<br />

Ai<strong>les</strong> ré<strong>du</strong>ites,<br />

gros abdomen,<br />

forte fécondité.<br />

Femel<strong>les</strong> Gryllus firmus<br />

Contrôle neuro-hormonal au cours <strong>du</strong> développement, sous<br />

déterminisme génétique et environnemental.<br />

Influence des conditions environnementa<strong>les</strong>,<br />

trade-offs : un trait d’histoire de vie n’évolue pas sans<br />

conséquences sur un ou plusieurs autres traits,<br />

quels traits et quels compromis sont<br />

favorisés par la sélection naturelle ?

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