Ecologie évolutive – Introduction La conception du vivant avant les ...
Ecologie évolutive – Introduction La conception du vivant avant les ...
Ecologie évolutive – Introduction La conception du vivant avant les ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>Ecologie</strong> <strong>évolutive</strong> <strong>–</strong> <strong>Intro<strong>du</strong>ction</strong><br />
• <strong>La</strong> notion d’adaptation dans la théorie de l’évolution.<br />
• <strong>La</strong> valeur sélective (fitness) et ses composantes.<br />
• Traits d’histoire de vie, trade-offs.<br />
UPMC <strong>–</strong> LV358 <strong>Ecologie</strong> <strong>évolutive</strong> (L3 SV et L3 ST)<br />
David <strong>La</strong>loi (david.laloi@upmc.fr)<br />
2012<br />
<strong>La</strong> <strong>conception</strong> <strong>du</strong> <strong>vivant</strong> <strong>avant</strong> <strong>les</strong> théories de l’évolution<br />
- Les objets biologiques (organes, organismes) montrent une telle<br />
complexité, une telle adéquation à leur fonction, qu’ils ne peuvent<br />
qu’être le résultat d’une création intentionnée.<br />
- Le concept d’espèce est alors basé sur la seule ressemblance<br />
entre <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s.<br />
- Chaque espèce a été créée une fois et ne varie plus au cours de<br />
son histoire.<br />
XVIII e siècle : de nouvel<strong>les</strong> données<br />
- <strong>La</strong> Terre est beaucoup plus vieille que l’on ne le pensait.<br />
- Développement de la paléontologie des espèces<br />
apparaissent puis disparaissent.
Une vision différente <strong>du</strong> monde <strong>vivant</strong> <strong>–</strong> l’idée d’évolution<br />
J-B. <strong>La</strong>marck<br />
(1744-1829)<br />
Il est possible de faire coïncider des formes différant<br />
peu <strong>les</strong> unes des autres avec une échelle de temps.<br />
Des formes différant peu se succèdent, une forme<br />
donnée persiste un temps donné <strong>avant</strong> de<br />
disparaître, laissant place à une autre forme,<br />
proche de la précédente.<br />
Une idée très originale en son temps :<br />
- une forme se transforme en une<br />
autre au cours <strong>du</strong> temps.<br />
- Les formes qui se succèdent dans le<br />
temps dérivent <strong>les</strong> unes des autres, par<br />
filiation, en se complexifiant, grâce à de<br />
petites variations qui s’accumulent.<br />
Les mécanismes d’évolution selon <strong>La</strong>marck<br />
Postulats majeurs :<br />
- L’environnement (« <strong>les</strong> circonstances » selon <strong>les</strong> termes de <strong>La</strong>marck)<br />
peut modifier <strong>les</strong> habitudes des animaux, causant un usage accru<br />
ou diminué des organes.<br />
- Par le biais d’un usage accru, <strong>les</strong> organes se développent et<br />
deviennent plus complexes ; par le biais d’un usage diminué, <strong>les</strong><br />
organes se ré<strong>du</strong>isent.<br />
- Lorsque ces changements, survenus au cours de la vie, sont<br />
communs à deux indivi<strong>du</strong>s qui se repro<strong>du</strong>isent ensemble, ils sont<br />
transmis à la descendance.
<strong>La</strong>marck donne de nombreux exemp<strong>les</strong> pour étayer l’idée de changement<br />
par l’usage, importante dans sa théorie :<br />
défaut d’usage atrophie<br />
emploi fréquent développement<br />
- « Vivant sous terre, la taupe a per<strong>du</strong> l’usage<br />
des yeux par défaut constant d’exercice. »<br />
- Girafe de <strong>La</strong>marck<br />
Les mécanismes d’évolution selon <strong>La</strong>marck<br />
Plusieurs problèmes majeurs, dont :<br />
- Les effets de l’environnement sur <strong>les</strong> variations au cours de la<br />
vie des indivi<strong>du</strong>s ne correspondent pas à ceux nécessaires pour<br />
expliquer <strong>les</strong> changements <strong>du</strong> <strong>vivant</strong>.<br />
- Les conditions environnementa<strong>les</strong> peuvent in<strong>du</strong>ire des<br />
modifications des indivi<strong>du</strong>s au cours de leur vie, mais ces<br />
modifications ne sont pas transmises aux descendants !
L’idée de Char<strong>les</strong> Darwin<br />
C.R. Darwin<br />
(1809-1882)<br />
1831-1836, tour <strong>du</strong> monde à bord <strong>du</strong> Beagle, qui le<br />
con<strong>du</strong>it notamment à visiter <strong>les</strong> île Galápagos.<br />
Les « Pinsons » de Darwin, ensemble<br />
d’espèces proches.<br />
Chaque île possède un ensemble d’espèces. Chaque espèce possède<br />
des caractéristiques propres, qui peuvent varier avec la localisation.<br />
Explication la plus simple : colonisation par une espèce ancestrale,<br />
puis transformation en s’adaptant aux conditions de chaque île.
Mécanismes d’évolution selon Darwin : la sélection naturelle<br />
1859 The origin of species by<br />
the means of natural selection.<br />
Les bases conceptuel<strong>les</strong> que pose Darwin, même si el<strong>les</strong> ont connu de très nombreux<br />
raffinements et compléments, restent parfaitement d’actualité.<br />
Mécanismes d’évolution selon Darwin : la sélection naturelle<br />
L’évolution par sélection naturelle, cinq postulats clés :<br />
- Il existe une variation parmi <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s d’une population.<br />
- Cette variation est, au moins en partie, héritable.<br />
- Différents ancêtres ont laissé des nombres différents de<br />
descendants.<br />
- Le nombre de descendants d’un indivi<strong>du</strong> dépend<br />
fortement de l’interaction entre <strong>les</strong> caractéristiques de<br />
l’indivi<strong>du</strong> et cel<strong>les</strong> de son environnement.<br />
- Il naît plus d’indivi<strong>du</strong>s qu’il ne peut en survivre, <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s<br />
en surnombre sont donc en compétition, <strong>les</strong> plus aptes ayant<br />
une meilleure chance de persister (survivre et se repro<strong>du</strong>ire).
Transformisme évolution gra<strong>du</strong>elle, qui est une adaptation à<br />
l’environnement, mais <strong>les</strong> mécanismes sous-jacents sont erronés.<br />
Sélection naturelle l’ensemble des caractéristiques des organismes est<br />
suceptible d’évoluer par sélection naturelle, en adaptation à l’environnement.<br />
L’adaptation à l’environnement<br />
L’organisme interagit<br />
environnement abiotique<br />
congénères<br />
espèce
Environnement biotique = (1) autres espèces et (2) indivi<strong>du</strong>s de la<br />
même espèce<br />
Relations inter-spécifiques<br />
- Stratégies alimentaires,<br />
- stratégies anti-prédatrices,<br />
- parasitisme, etc.<br />
Relations intra-spécifiques<br />
- Stratégies repro<strong>du</strong>ctrices,<br />
- exploitation de l’habitat,<br />
- vie sociale.<br />
Environnement abiotique<br />
Ajustement aux contraintes physico-chimiques dans la sélection de l’habitat.<br />
Déplacements liés à l’habitat : dispersion, réponse à la détérioration de<br />
l’habitat, rythmes saisonniers (migrations), journaliers (jour / nuit, marées…).<br />
Utilisation de l’espace et mécanismes de déplacement (orientation, navigation).<br />
<strong>Ecologie</strong> → description et compréhension de la variabilité<br />
des relations organismes-environnements :<br />
• Nature de l’environnement.<br />
• Conditions environnementa<strong>les</strong> nécessaires, conditions dans<br />
<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on rencontre un organisme.<br />
• Diversité des organismes et leur répartition.<br />
• Caractéristiques / traits d’un organisme (et leur variabilité)<br />
contribuant à ses relations avec son environnement.<br />
Adaptation d’un organisme à son environnement.
« Un organisme est adapté à… » un usage commun, tra<strong>du</strong>isant<br />
souvent une évidence sans l’expliquer, un sens pas toujours exact.<br />
Quelques exemp<strong>les</strong> dans la biologie au quotidien :<br />
« En zone méridionale, <strong>les</strong> arbres se sont adaptés à des températures<br />
douces et des pluies très irrégulières »<br />
(Nos arbres méditerranéens, livre édité par l’ONF, série l’École de la Nature)<br />
« le castor s’est adapté à ces variations climatiques, à ces végétations<br />
différentes, dans <strong>les</strong> régions extrêmement variées qu’il a colonisées »<br />
(Page d’information sur le site Internet de l’Université de Genève)<br />
« how plants and animals are adapted to live in a particular habitat »<br />
(Titre d’un Teacher’s Activity Pack de la BBC)<br />
« some microbes, referred to as extremophi<strong>les</strong>, have adapted to live in<br />
harsh and extreme environments »<br />
(Extrait d’une publicité de Microbiology Today, revue éditée par la Society for<br />
general Microbiology)<br />
Quelques exemp<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> revues scientifiques :<br />
« habitat choice, diet and energy assimilation indicate that the<br />
Arctic charr is well adapted to the extreme winter conditions of<br />
subarctic lakes »<br />
(Klemetsen et al., 2003, Journal of Fish Biology 62: 1082-1098)<br />
« crested wheatgrass is well adapted to semiarid cold desert<br />
regions because of its cool temperature growth and drought<br />
tolerance »<br />
(Chatterton & Harrison, 2003, Journal of Plant Physiology 160: 843-849)<br />
« phytoplankton was well adapted to the seasonal variations in<br />
resources, with mixotrophic dinoflagellates dominant in winter, and<br />
fast growing diatoms in summer »<br />
(Collos et al., 2003, Aquatic Ecology 37: 227-236)<br />
Etc.
Mais que signifie précisément<br />
« un organisme X est adapté à l’environnement Y » ?<br />
En écologie <strong>évolutive</strong> :<br />
L’environnement Y constitue un ensemble de forces<br />
sélectives qui ont affecté la vie des ancêtres de X et<br />
ainsi con<strong>du</strong>it à l’évolution des caractéristiques de X.<br />
- Les organismes sont le résultat de changements qui ont eu lieu,<br />
leurs caractéristiques sont <strong>les</strong> conséquences <strong>du</strong> passé.<br />
- Les caractéristiques qui semblent adaptées au présent ne le<br />
sont que parce que <strong>les</strong> environnements présents sont similaires<br />
à ceux <strong>du</strong> passé.<br />
A l’approche classique de l’écologie qui s’intéresse aux<br />
effets environnementaux actuels (biotiques ou abiotiques),<br />
l’écologie <strong>évolutive</strong> ajoute donc la compréhension des<br />
processus historiques (biologie <strong>évolutive</strong>).
Objectifs : comprendre <strong>les</strong> influences historiques et<br />
contemporaines sur la variabilité :<br />
- au niveau de l’indivi<strong>du</strong> (phénotype, comportements),<br />
- au niveau <strong>du</strong> groupe, de la population, et jusqu’aux<br />
communautés d’espèces ou grands groupes taxonomiques.<br />
Comment s’effectuent <strong>les</strong> changements ?<br />
Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> forces sélectives qui agissent ?<br />
(« Pourquoi ? » au sens de la recherche des facteurs sélectifs,<br />
ou facteurs ultimes).<br />
Quelques questions (« Pourquoi ? ») majeures et caractéristiques<br />
Pourquoi certaines espèces se<br />
repro<strong>du</strong>isent en colonie et<br />
d’autres non ?<br />
Pourquoi certains indivi<strong>du</strong>s<br />
résistent mieux aux maladies ou<br />
parasites que d’autres ?<br />
Pourquoi certains indivi<strong>du</strong>s<br />
ne se repro<strong>du</strong>isent pas au<br />
sein des sociétés anima<strong>les</strong> ?<br />
Pourquoi certaines espèces ne<br />
pondent-el<strong>les</strong> qu’un oeuf par an<br />
alors que d’autres en pondent<br />
bien plus ?<br />
Pourquoi chez certaines<br />
espèces, <strong>les</strong> mâ<strong>les</strong> et <strong>les</strong><br />
femel<strong>les</strong> sont très colorés,<br />
alors que chez d’autres<br />
espèces seuls <strong>les</strong> mâ<strong>les</strong><br />
sont vivement colorés ?
L’aptitude à survivre et se repro<strong>du</strong>ire<br />
« pouvons nous douter que <strong>les</strong> indivi<strong>du</strong>s possédant un <strong>avant</strong>age<br />
quelconque, quelque léger qu’il soit d’ailleurs, aient la meilleure<br />
chance de survivre et de se repro<strong>du</strong>ire ? » (C. Darwin)<br />
Sous un environnement donné, certains indivi<strong>du</strong>s survivent et<br />
se repro<strong>du</strong>isent mieux que d’autres.<br />
Prise en compte de ces deux composantes aptitude<br />
de l’indivi<strong>du</strong> en termes de pro<strong>du</strong>ction totale de<br />
descendants (ou de copies de gènes).<br />
Valeur sélective = fitness<br />
(= valeur adaptative = capacité biologique)<br />
Capacité d’un indivi<strong>du</strong> à pro<strong>du</strong>ire des descendants mâtures<br />
(viab<strong>les</strong> et repro<strong>du</strong>cteurs), relativement aux autres<br />
indivi<strong>du</strong>s de la même population et au même moment.<br />
Autre (meilleure) formulation<br />
Contribution d’un gène ou d’un génotype à la génération<br />
suivante, relativement à la contribution des autres<br />
génotypes de la même population et au même moment.<br />
(= rapport entre la fréquence d’un génotype parmi <strong>les</strong> a<strong>du</strong>ltes d’une<br />
génération et celle à la génération suivante).<br />
<strong>La</strong> fitness est (évidemment) une valeur RELATIVE.
Comment mesurer la valeur sélective (fitness) d’un indivi<strong>du</strong> ou<br />
d’un génotype ?<br />
1 - Utilisation des composantes majeures :<br />
Sous un environnement donné, certains indivi<strong>du</strong>s survivent et<br />
se repro<strong>du</strong>isent mieux que d’autres.<br />
S1 Survie jusqu’à l’âge à la 1ère Pro<strong>du</strong>ction totale de descendants au cours de la vie :<br />
M1 Nombre de descendants pro<strong>du</strong>its à la 1<br />
repro<strong>du</strong>ction<br />
ère repro<strong>du</strong>ction<br />
M2 S2 Etc.<br />
S (x)<br />
M (x)<br />
Nombre de descendants pro<strong>du</strong>its à la 2 ème repro<strong>du</strong>ction<br />
Survie jusqu’à l’âge à la 2 ème repro<strong>du</strong>ction<br />
W = S 1 x M 1 + S 2 x M 2 + S 3 x M 3 + …<br />
W =<br />
Probabilité de survie à l’âge x (cumulative)<br />
Fécondité (nombre de descendants) à l’âge x<br />
( S (x) x M (x) )<br />
x max = espérance de vie<br />
Pro<strong>du</strong>ction totale de descendants (de copies de gènes).<br />
<strong>La</strong> valeur sélective étant une fréquence relative<br />
comparaison entre indivi<strong>du</strong>s (génotypes) de la même population.
proportion de sur<strong>vivant</strong>s (%)<br />
Pour obtenir une valeur relative, le pro<strong>du</strong>it à chaque âge peut être<br />
pondéré par le changement moyen pour la classe d’âge dans la<br />
population :<br />
λ<br />
λ<br />
λ<br />
λ<br />
1<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0<br />
W =<br />
( S (x) x M (x) x 1/λλλλ x )<br />
x max = espérance de vie<br />
= taux d’accroissement net de la population par unité de temps.<br />
= 1 population stable (démographie et émigration-immigration)<br />
> 1 population en croissance<br />
< 1 population en décroissance<br />
Tahrs de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus)<br />
en Nouvelle-Zélande<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />
âge (années)
Table de vie : Tahrs de l'Himalaya (Hemitragus jemlahicus)<br />
en Nouvelle-Zélande<br />
Age Nombre d’indivi<strong>du</strong>s Proportion de la cohorte Proportion de la cohorte Taux de Taux de<br />
(années) observés à l’âge x initiale arrivant à la classe initiale mourant <strong>du</strong>rant la mortalité fécondité<br />
x ax ax<br />
d’âge x (survie à x)<br />
sx sx<br />
classe d’âge x (mortalité à x)<br />
dx dx<br />
qx qx mx mx<br />
0 — 1.000 0.533 0.533 0.000<br />
1 94 0.467 0.006 0.013 0.005<br />
2 97 0.461 0.028 0.061 0.135<br />
3 107 0.433 0.046 0.106 0.440<br />
4 68 0.387 0.056 0.145 0.420<br />
5 70 0.331 0.062 0.187 0.465<br />
6 47 0.269 0.060 0.223 0.425<br />
7 37 0.209 0.054 0.258 0.460<br />
8 35 0.155 0.046 0.297 0.486<br />
9 24 0.109 0.036 0.330 0.500<br />
10 16 0.073 0.026 0.356 0.500<br />
11 11 0.047 0.018 0.382 0.411<br />
12 6 0.029 — — —<br />
>12 11 — — — —<br />
Table de vie chez une espèce à croissance<br />
par stades, le criquet Chorthippus bruneus<br />
Stade Nombre<br />
Proportion de la Proportion de la Taux de Oeufs Oeufs pro<strong>du</strong>its<br />
x d’indivi<strong>du</strong>s<br />
observés au<br />
début de chaque<br />
cohorte initiale cohorte initiale<br />
arrivant à la classe mourant <strong>du</strong>rant la<br />
d’âge x (survie à x) classe d’âge x<br />
mortalité<br />
qx<br />
pro<strong>du</strong>its à<br />
chaque<br />
stade<br />
par indivi<strong>du</strong><br />
sur<strong>vivant</strong> à<br />
chaque stade<br />
stade<br />
ax<br />
sx<br />
(mortalité à x)<br />
dx<br />
Fx mx<br />
Oeufs 44,000 1.000 0.920 0.92 — —<br />
<strong>La</strong>rves I 3513 0.080 0.022 0.28 — —<br />
<strong>La</strong>rves II 2529 0.058 0.014 0.24 — —<br />
<strong>La</strong>rves III 1922 0.044 0.011 0.25 — —<br />
<strong>La</strong>rves IV 1461 0.033 0.003 0.11 — —<br />
Imagos 1300 0.030 — — 22,617 17
Comment mesurer la valeur sélective (fitness) d’un indivi<strong>du</strong> ou<br />
d’un génotype ?<br />
2 - Utilisation des outils de la dynamique des populations :<br />
taux de croissance<br />
= natalité (birth)<br />
= mortalité (death)<br />
= taux d’accroissement intrinsèque par unité de temps,<br />
ou taux de croissance intrinsèque de la population<br />
r < 0 population en décroissance<br />
r = 0 population stable<br />
r > 0 population en croissance<br />
Il n’est en général pas possible de mesurer un taux d’accroissement<br />
pour un génotype seul dans une population naturelle, cette<br />
approche est néanmoins très utile dans des approches<br />
expérimenta<strong>les</strong> et de modélisation.<br />
Exemple: adaptation thermique chez E. coli<br />
lignée ancestrale<br />
à 37°C<br />
2000 générations<br />
lignée à 32°C<br />
lignée à 37°C<br />
lignée à 42°C<br />
Mesure de la croissance relative en<br />
compétition avec la lignée ancestrale.<br />
lignée à 32 / 42°C
Migration ?<br />
- Il y a bien adaptation au<br />
nouvel environnement<br />
thermique.<br />
- <strong>La</strong> vitesse d’adaptation est<br />
plus faible dans<br />
l’environnement ancestral<br />
(37°C) que dans n’importe<br />
quel nouvel environnement.<br />
- Dans <strong>les</strong> nouveaux<br />
environnements,<br />
l’adaptation est plus rapide à<br />
haute température qu’à<br />
basse température ou à<br />
température fluctuante.
De nombreuses caractéristiques des indivi<strong>du</strong>s peuvent<br />
affecter la valeur sélective, via leurs effets sur la<br />
fécondité ou la survie<br />
traits d’histoire de vie.<br />
Ensemble des événements liés à ces traits qui influencent,<br />
par leur succession temporelle et leur intensité, la valeur<br />
sélective des indivi<strong>du</strong>s<br />
histoire de vie.<br />
Traits d’histoire de vie = life history traits<br />
Caractéristiques d’un organisme (d’un génotype) qui ont un<br />
effet sur sa valeur sélective<br />
(et un effet sur <strong>les</strong> caractéristiques démographiques de la population).<br />
Age à la maturité<br />
Taille à la maturité<br />
Taux de croissance<br />
Dispersion<br />
Migration<br />
Itéroparité<br />
Semelparité<br />
Effort de repro<strong>du</strong>ction<br />
Taille de ponte<br />
Sex-ratio de la descendance<br />
Longévité<br />
Sénescence
Diversité des traits d’histoire de vie<br />
1. Entre espèces<br />
Nombre de descendants<br />
Orchidées, Huîtres Eléphants, Humains<br />
Taille des descendants<br />
Orchidées Baleine bleue<br />
1 µg<br />
1 tonne<br />
Age à maturité sexuelle<br />
Rotifères Arabidopsis<br />
Séquoia<br />
4 jours<br />
Durée de vie<br />
Drosophi<strong>les</strong> Arbres, Tortues<br />
Quelques semaines<br />
Diversité des traits d’histoire de vie<br />
1. Entre espèces<br />
3 semaines<br />
Lobelia telekii Lobelia keniensis<br />
Maturité à 40-60 ans<br />
100 ans<br />
Siècle(s)<br />
Fleurit une seule fois et meurt Fleurit environ tous <strong>les</strong> 10 ans<br />
Très grande inflorescence<br />
(4-5 fois plus grande que keniensis)<br />
Inflorescence plus petite<br />
Exemple : Lobélias géants<br />
<strong>du</strong> Mont Kenya<br />
Pentes rocheuses très sèches Fonds de vallée plus humides<br />
Corrélations entre <strong>les</strong> traits d’histoire de vie.<br />
Corrélations entre traits d’histoire de vie et environnement.
Diversité des traits d’histoire de vie<br />
2. Entre habitats pour une même espèce<br />
proportion de macroptères<br />
<strong>du</strong>rée de persistence de l’habitat (générations)<br />
Diversité des traits d’histoire de vie<br />
2. Entre indivi<strong>du</strong>s au sein d’une même population<br />
Mésange charbonnière<br />
25-50 % coup<strong>les</strong> : 2 pontes / an<br />
50-75 % coup<strong>les</strong> : 1 ponte / an<br />
Influence des conditions<br />
environnementa<strong>les</strong> (météo) sur<br />
<strong>les</strong> variations inter-annuel<strong>les</strong>.
Diversité des traits d’histoire de vie<br />
2. Entre indivi<strong>du</strong>s au sein d’une même population<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
1 2 3<br />
Botryllus shlosseri<br />
Age de première repro<strong>du</strong>ction<br />
Niveau de nourrissage<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
Botryllus shlosseri<br />
Semelpare Itéropare<br />
Début été:<br />
Croissance et repro<strong>du</strong>ction<br />
rapides<br />
Une seule ponte - Semelpare<br />
Fin été:<br />
Croissance et repro<strong>du</strong>ction<br />
tardives<br />
Plusieurs pontes - Itéropare<br />
Nombre de pontes<br />
1 2 3<br />
Niveau de nourrissage<br />
Composantes environnementa<strong>les</strong> et génétiques de la variation des<br />
traits d’histoire de vie.
Nombre de descendants /<br />
qualité des descendants<br />
Les traits d’histoire de vie ne sont pas indépendants<br />
<strong>les</strong> uns des autres.<br />
Compromis = trade-offs<br />
Corrélations négatives entre deux (ou plusieurs)<br />
traits d’histoire de vie.<br />
Pourquoi ?<br />
Allocation de ressources (limitées) entre plusieurs traits.<br />
Trade-off : concept majeur en évolution, mais l’origine des processus<br />
est au niveau des limitations physiologiques des organismes.
Repro<strong>du</strong>ction / croissance<br />
Sapin de Douglas<br />
Repro<strong>du</strong>ction / survie<br />
Longévité des mâ<strong>les</strong> selon femel<strong>les</strong><br />
en présence<br />
En présence de 7<br />
femel<strong>les</strong> fécondées<br />
+ 1 femelle non<br />
fécondée<br />
En présence de 8<br />
femel<strong>les</strong> non fécondées
Dispersion / repro<strong>du</strong>ction<br />
Ai<strong>les</strong> développées,<br />
petit abdomen,<br />
faible fécondité.<br />
Ai<strong>les</strong> ré<strong>du</strong>ites,<br />
gros abdomen,<br />
forte fécondité.<br />
Femel<strong>les</strong> Gryllus firmus<br />
Contrôle neuro-hormonal au cours <strong>du</strong> développement, sous<br />
déterminisme génétique et environnemental.<br />
Influence des conditions environnementa<strong>les</strong>,<br />
trade-offs : un trait d’histoire de vie n’évolue pas sans<br />
conséquences sur un ou plusieurs autres traits,<br />
quels traits et quels compromis sont<br />
favorisés par la sélection naturelle ?