15 Juillet 1902 - Bibliothèque de Toulouse

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Mardi 1S Juillet 19C)S plVe de terre Etude de M» JÀYLES, doc- IEtudes de M» LAORANGE, l à céder le greffe d'un tribunal de] 2° en'lot de Françoise Béziat, STÏUT Un® pièce de t teur en droit, avoué & avoué à Toulouse, rue des commerce, d'une ville maritime de nature de p pré -6 et bois située du sais! entre, du midi, a Toulouse, rue de Metz, -2A. Tourneurs, n° (O; M° OUL- Corse, rapuort avec accessoires, 5 à au lieu dit Gourais P Gourdis, coin- route de Vlllaudrlc à Fron- Fournitures sacrales pour (Mis et Cam Villaudric, cou- ME, avoué à Touluse, rue 0,000 francs par an, situation très agréable. Prix, 25,000 mune de Ml.audric Clémen e-Isaure, n" 7. francs. S'àdiesscr pour traiter, HÉHARD. rue de la Mon- frontant du levant a A VENDRE tagnc-Sainte Geneviève, Filtres Languedociens à Pression fi n- 5, Paris. au midi et couchant k. SUITE DE SAISIE-IMMOBILIÈRE A L'ABRI ABSOLU DE L'AIR j Le Jeudi 31 Juillet 1902 A VENDRE i riri pouvant offrir de sé- A m\l OU JEUKE IE mPU InEl rieuses garanties, à midi Au ^ Tribunal civil de Toulouse on cédera de suite s ns argent, un commerce produisant A l'audience des criées du 1Le jeudi 14 août 190 J, M^à*^ Pasteurisateur Pasîeurîsaîeur zîeur fflP* fPg t3,( 0 s francs, net garantis par an, aucune connaissance Tribunal civil de Toulouse. à midi n'est exigé'-', terme pour payer, cinq années : s'adresser MuïutnMaire au bu.'eàn du journal. DIVERS IMMEUBLES Un CHALET situés dans la commune de Castanet (Haute-Garonne), AVEC JARDIN P. PRIVAT, Go iS divisés en six lots, avec Breveté S. G. D. G. Situé à Toulouse, allée La- réunion des premier et ifayette, numéro 16. TOULOUSE - 37, rue Boyard, 37 - TOULOUSE deuxième lots. Mise à prix. ... 10.000 fr. 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Jean Brusson jeune, manufacturier, domicilié à Villemur, ayant M \Jr ET [VORFÉVIERiE JC POSURE f \ NlCKV.LAag V gCB TÏS/'H METAUX SB, m* Bo&tosnne, TiH6hti& Dartres, lîczémas. Rougeurs, Herpès, Boulons, etc. v e Gsîés'ieoii rapide et certaine par la AITOŒMHLE de "on : POMMADE ei le BÉPIR.4TIF (le la SUIS DOROTHEE 6 chev., phaét., 4 pl. Voiture neuve, peinture a choisir. a Pommade, le pot, pot, 3 fr. 50; 50; franco par poste, 1 fr. "5. m Ecr. ou s'adresser, D. Du- Dépuratif, ia bouteille, 3 fr.; franco par poste, 3 ir. Ir. 75. H l Ol 1 C D pl'ès du gi's, fnvrb. St-Etienne, 35, Pharmacie de la Colonne Dupuy, 24. place Dupuy. Tou- p LU Ut 11 Grand-Rond louse, près de la Haile-aux-Grains. g Toulouse, de i h. à 4 h grands appartements, bien GRANDE RÉDUCTION DE PRIX SUR TOUS LES PRODUITS S aérés, dont un avec, vaste jardin. Ecuries, remises, eau, gaz. a JALOUSIE REY brevet e ne se fabrique pas ailleurs et la. 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( ,. v an hntrente sept ares cinquante p emier étage ou galetas sur * e *^°" .f,Lu ','n /PCI centiaies environ, et, con-!rezde chaussée ; la toiture çf"' de i; 15 i:^ s ii. „,nf fronte du levant à la part 1 ,qui rouvre le chai est moins 1 °n! e in,V; «Ai w nLé'n attribuée à Françoise Féziatp élevée querelle de la mai- ,^t ue ux ' V01i nume.os s sur du saisi, au midi aux'son; sa façade principale • d reau des hypothèques de Toulouse, te dix mai mil neuf cent deux, vol. 332 numéros 23 "'*'*. et 2J, . . héritiers Gardes, au cou- 1 donne à l'aspect du midi; le Le cahier deschargesdressé deschargesdresse chant à Gaubert et au nord j re.-; de chaussée à cet aspect ;pour pour parvenir a à la vente a à chemin de Villaudric à'est percé de deux fenêtres-; été déposé au greffe greae du trî- tri- Castelnau d'Estrôtefonds : le premier étage Ou galetas, ! bunal civil de loulouse, le d'après la vue des lieux et de deux ouvertures, le chai ! vingt sept mai mil neut cenl le plan cadastral de la coin-! qui y est contigu est percé a; deux, On tous prétendants mune de Fronton, ladite vi-'cet aspect d'un grand portail! peuvent en prendre connatsgne ferait partie du numéro et d'une grande fenêtre; à tance. Mi, se tion F, du plan ca-jl'aspect du couchant il y a La lecture et publication "halneo argent, 2 fr. 50. ' dastral de ladite commune |une fenêtre ; à cinq mètres' ont eu lieu le jeudi trois juil- ontoirs or, argent, métal, (ClO n 4.000 1r. gar.2 a 25 Rni, de Fronton et non de partie' enviion du mur du chai se let mil neuf cent deux, et la des numéros 2-95 MONTRE nrjnt.eiwtt» et '293 délai trouve un puits édifié en.vente a été fixée au jeudi rgînt, icyliiidu.lOriibii, même section portés sur la briques cuites. Cette maïson'jsept août mil neuf cent deux, uutie i «ns £t " 'tête de Antoine Béziat, près- avec ses patus v'gneset tou- En conséquence il est an- V" G. VOUILLARMET Fabricant d'Horlcfer!* ! seur d'huile à Villaudric, tes ses dépendances con-! noncé a tous intéressés que Rue Battant, K BESANÇON (Doub»}, I grand père du saisi ; fronte, du levant : à Boyer.l ledit jour sept août mil neuf Envoi gratis et franco Catalogue et Dess'm, Nous informons nos lecteurs que toute demande de renseignements relatifs aux annonces doit être accompagnée d'un timbre de 0,15 pour la réponse u ; IE 11 iniv CAUTEUETS L'UNSVEÏ 'OC PRÈS DES ÉTABLISSEMENTS THERMAUX LA. 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LE ENTIMES gaiie quotidien de l>eïense Sociale et ïl l 'ê fouillée du vieux logis, con- Urm outre le chien et le conducteur, âa % r ' An &e niche de chêne, en forme r 3 .cualet, dent la vue fit battre des ^ ai ns à la petite Stanie. ^ — Oh ! la jolie maison ! s'écriait-elle. Regardez donc, ma sœur ! Voudrez-vous *a taire porter dans ma chambre ? Bérangère eut grand'peine à faire comprendre à l'enfant que Minos, tout «stirnable qu'il était, sans, doute, serait «un voisinage immédiat fort incom- ««We. Le chalet rustique avait sa place l'Homme et le « Quatre-vingt-Neuf » de 1 l'utopie s'en tiennent-ils là ? En aucune ; manière, et ils tendent à toute autre > chose. Que chacun, selon sa religion, puisse : librement aller à l'église, au temple, à : la mosquée, à la synagogue, à la pagode ou n'aille même nulle part, s'il ne pratique aucun cuite et n'a aucune religion, c'est fort bien, mais à la condition que cette libre pratique de tous les cultes ne serve pas à masquer la guerre à toutes les religions ou à l'existence de la nation — historiquement représentée dans une religion nationale. Or, en fait, et dans tout autre domaine que celui de la chimère, la proclamation de l'indiffé- rence religieuse, telle qu'on la lit dans les Droits de l'Homme, ne peut être, pratiquement, que la guerre à toute religion, et particulièrement, à toute religion nationale, autrement dit à toute religion plus puissante qu'une autre !,.. De même, est-il juste et utile que tous les emplois publics soient accessibles à tous les Français ? Assurément, et personne ne le conteste, mais encore à une condition, c'est que la qualité de Fran- çais ne puisse pas toujours être trop facilement acquise au premier étranger venu. Or, les principes de « Quatre- vingt-Neuf », essentiellement cosmopo- lites, ouvrent la nation française à qui veut y entrer, livrent par conséquent nos emplois publics non seulement à quiconque est Français, mais à quiconque même ne l'est pas, et, toujours en fait, toujours pratiquement, qu'en ré- sulte-t-il ? Les étrangers et les cosmopo- lites, plus forts en France que les Fran- çais eux-mêmes, en arrivent peu à peu et tendent cle plus en plus à nous élimi- ner de nos propres emplois d'Etat ! Ici, en résumé, comme en d'autres matières, il s'agit beaucoup moins d'axiomes à proclamer que de méthodes à suivre, et « Quatre-vingt-Neuf » pro- clame assurément quelques vérités, mais propose, pour y atteindre, les plus détestables méthodes. Ai-je, antérieure- ment et supérieurement, le droit d'être libre, de parler, d'écrire et de pouvoir vivre dignement, selon ma vocation, ma conscience ou mes goûts? Oui, je ne demande qu'à le croire ! Mais la proclamation métaphysique de ce droit m'importe, au fond, beaucoup moins que la meilleure voie à suivre pour ar- river à me voir garantir cette liberté, cette dignité et cette sécurité. Or, le plus simple bon sens me démontre que la conscience de venir tous au monde avec des droits égaux peuple nécessairement la vie d'individualismes féroces unique- ment disposés et destinés à se combat- tre, tandis que la conscience d'avoir tous, au contraire, des devoirs plus ou moins différents selon notre rang, notre fortune, notre âge ou nos facultés, nous garantit à chacun, dans la mesure hu- mainement possible, la possession de ces droits primordiaux, ou prétendus primordiaux. toute marquée dans la cour, sous l'abri du vieux sureau, dont les ombelles, d'un blanc mousseux, étoilaient maintenant le sombre feuillage. Stanie se résigna, mais ce ne fut pas sans peine. Elle avait attendu avec tant d'impatience ce brave camarade an- noncé I Pendant bien des jours, les ra- res passants de cette rue déserte avaient pu voir son petit capulet rouge briller comme un coquelicot entre les lianes verdoyantes de volubilis, des capucines et des pois de senteur, qui encadraient gracieusement la haute fenêtre. — Vous verrez qu'il ne viendra pas, ma sœur, disait-eïle chaque soir avec découragement. C'est une plaisanterie qu'a faite ce grand monsieur. Mais Bérangère savait bien que le grand monsieur n'était pas homme à plaisanter. Aussi quelle figure joyeuse montrait maintenant la petite Stanie I Qu'en conclure, sinon que le quatrevingtneuviste, s'il n'est pas un quatrevingtneuviste révolutionnaire, un des- tructeur conscient et déterminé, va, en réalité, dans ie sens opposé où il pense aller ? Veut-il détruire toute religion? Non. Veut-il détruire la religion nationale? Non. Veut-il dénationaliser la France? Non. Veut-il transformer le monde en une arène où, par la logique même des choses, on ne verra plus que des égoïs- mes de plus en plus frénétiques et dé- chaînés? Non... Que lui reste-t-il donc à revendiquer sérieusement dans cette période ora- geuse et composite dite de « Quatre- vingt-Neuf » ?" Les simples réformes? Le "simple vote de l'impôt? Le simple établissement d'un contrôle indispensa- ble ? La simple reconstitution de la mo- narchie! Mais est-ce bien là le vrai « Quatre-vingt-Neuf», le « Quatre-vingt- Neuf » véritable, celui où l'on a pris la Bastille, et d'où a daté une ère, l'ère de liberté qui a fini par aboutir à la liberté actuelle? On ne peut vraiment pas le soutenir, et le quatrevingtneuviste, à moins de borner là son quatrevingtneu- visme, qui serait en ce cas un quatre- vingtneuvisme réduit, est bien décidé- ment dupe de ses principes, ou de ce qu'il croit ses principes. Il se figure marcher vers un but parce qu'il le voit dans une glace, et parce qu'il marche vers la glace. Il est victime d'un mirage. Il se croit quatrevingtneuviste, et n'est pas quatrevingtneuviste ! Malentendu et équivoque... Le culte que beaucoup d'honnêtes gens, et d'esprits très élevés, persistent a conserverai! souvenir de Quatre-vingt- Neuf, n'est ainsi qu'un malentendu et une équivoque, et j'en trouverais encore une preuve de plus dans un très élo- quent article de M- La voilée, paru dans le Correspondant, mais où l'auteur, tout en se déclarant le partisan résolu des «conquêtes » de Quatre-vingt-Neuf », n'en répudie pas moins, de la plus judi- cieuse façon, tout ce qui suit, dans l'épo- que la chimère et l'utopie. « Quatre- vingt-Neuf » dans ses chimères, ses utopies, sa sensibilité, ses rêves creux contre les élus de l'opposition — les seuls vraiment élus. Mais quelques invalidations par-ci, par- là. ne suffisent pas à ce vieux caïman, dont la férocité et la voracité semblent augmenter avec l'âge. 11 lui faut une 'loi, — une « juste loi », comme dirait son patron, Reinach, — une loi qui, « par des pénalités sévères protège la liberté électorale des citoyens ». Pour une fois nous sommes de l'avis de M. Ranc. Comme lui, nous réclamons une loi : Une loi qui empêche qu'un ministre des finances comme Caillaux mente au ptiys ave: impudene, et jure aux contribuables que nos finances sont prospères, alors que le déficit existe et que la banqueroute me- nace ; Une loi qui empêche qu'un ministre de ht guerre comme André n'extorque les voix des ouvriers militaires, en leur affir- mant qu'ils n'ont pas à redouter le chô- mage, alors que, trois mois après, on les jetle à la rue; Une loi qui interdise au gouvernement de distribuer à ses candidats l'argent des fonds secrets et l'or que les banques juives s'empressent de mettre à sa disposition en échange de ses complaisances ; Une loi qui interdise aux fonctionnaires de se transformer en agents actifs des candidats ministériels, en diffamateurs pro- fessionnel des candidats indépendants, et qui les punisse impitoyablement s'ils vien- nent à se départir de la neutralité absolue que leur commande leur situation de sala- riés de l'Etai, c'est-à-dire de tous les contribuables ; Une loi enfin qui réprime, en même temps que l'ingérence cléricale, l'ingérence maçonnique oans toute élection, quelle qu'elle soit.. . Si une pareille loi était soumise, par voie de référendum, à l'acceptation dos Fran- çais, elle serait volée a des millions de voix cle majorité. il suffit, en e;ïet, pour le vouloir, d'avoir le sentiment de la liberté, de l'égalité, de la justice, d'être un honnête homme, clans la véritable et pleine acception du mot... Voulez-vous parier que M. Ranc ne pro- posera jamais cette loi-là ? et son idéologie à la Rousseau ? Mais ce n'est plus alors Quatre-vingt-Neuf, vous n'en êtes plus le partisan tout en croyant l'être, et voilà bien toujours l'équivo- que ! Mais l'équivoque est justement notre malheur, et toute la Révolution est une équivoque. Equivoque, « Quatre-vingt-Neuf », avec ses incendies, ses massacres, ses jacqueries et ses désastreuses utopies, mais qu'il est convenu d'admirer pour quelques réformes sensées qui se seraient opérées sous tous les règnes ! Equivoque, « Quatre-vingt-Treize », avec sa guillotine en permanence, ses noyades, ses septembrisades, ses corrup- tions immondes, ses effroyables brigan- dages et son gouvernement de bas et grossiers scélérats, mais qu'on a fini aussi par admettre pour les victoires rem- portées par des généraux que guilloti- naient d'ailleurs, les bandits de la Con- vention ! Et tout, chez nous, depuis cent ans, n'est qu'équivoque. Nous ne disons pas ce que nous faisons, nous ne faisons pas ce que nous disons, nous vivons de songes et de mensonges, et nous avons fini par aimer à en vivre, en attendant que nous en mourions. .. Maurice TALMEYR. {Par dépêche) UNE LOI NECESSAIR M. Rnnc, en vieille « tricotteuse » qu'il est plus que jamais, applaudit aux invalidations et aux enquêtes que votent, à tour de b as, les Apaches du Palais-Bourbon La meute, c'est la majorité socialo- radicale qui est au chenil ministériel et le remplit de furieux aboiements. Il y a de toutes les espèces dans la meute, depuis le grand terre-neuve, qui repêche les ministres sur le point de se noyer, jusqu'au chien courant qui rap- porte, fait le beau et se met sur le cul, comme on dit en terme de chasse, sans oublier le carlin qui lèche les pieds, le galeux qui se gratte, le molosse qui ne citasse que pour lui, enfin le chien en- ragé dont l'unique vocation est de mordre, de mordre toujours et tout le monde Le ministère est tenu de gaver le chenil. Sans cela, il serait vite dévoré. Et l'existence d'un ministère, sous la troisième République, consiste unique- ment, absolument, à savoir par quelles lippèes, par quelles curées chaudes, il pourra nourrir ses chiens de tout poil, mais qui ont un point commun, l'insatiable appétit. Ce que réclame la meute n'est pas toujours facile à placer dans l'écuelle. Car elle veut tout et aime varier les pitances. Le programme radicai est pour elle l'équivalent de ce qu'aux restaurants on appelle la carte. Les plats du jour sont connus. Co sont : l'impôt global et progressif sur le revenu. Le rachat des chemins de fer, la loi sur les retraites ouvrières. La destruction de tout ce qui subsiste encore de liberté de conscience et de liberté de l'enseignement. La nationalisation des mines. T c L'abolition du Concordat et la sépara- t< tion des Eglises et de l'Etat. La suppression des armées permanen- r tes. En attendant que, par un joyeux col- lectivisme, on passe le niveau sur toutes les fortunes privées et qu'on dépossède chacun de sa propriété mobilière ou immobilière. p J'en passe et des meilleurs. Chaque matin, dans le chenil minis- p tériel, il y a des hurlements et la meute \ hérissée, l'œil en feu, les crocs mena- s çants, aboie après les chausses du mal- r heureux piqueur qui, loin de pouvoir comme chez les autres chiens, jouer du r fouet et de la cravache, a fort à faire pour éviter les coups de dents qui me- € nacent ses jambes et son derrière. i Car, il n'y a pas à dire, il faut leur s jeter quelque chose, au moins un os, si la viande vient à manquer. ( Alors comment faire ? C'est le problème ardu, fiévreux, que i se pose le président du conseil quand il se réveille et se met à sa besogne. Heureusement pour eux, les ministres < de la République ont trouvé un procédé i qui jusqu'à présent a suffi. i Ils connaissent bien leur meute et sa- ; vent qu'elle est féroce avant tout. i Il s'agit donc de tromper sa faim en flattant sa fureur. Waldeck fut le premier qui pratiqua en grand cette utile et précieuse diver- : sion. Quand la meute l'assourdissait en ré- clamant l'impôt sur le revenu, Waldeck invoquait le péril que courait la Répu- blique, c'est-à-dire le chenil. Et il jetait aux chiens : André Buffet, Lur-Saluces, Déroulède. Pendant quelque temps, la meute se taisait. Lorsqu'elle se remit à gronder et à menacer, il lui livra les congrégations religieuses; c'était censément le mil- liard des moines, c'étaient les couvents, les écoles libres. Avec du Jésuite, du Capucin et du Curé, on les a fait tenir tranquilles durant trois ans, sans leur donner jamais, à ces chiens hydrophobes, une seule des choses qu'ils voulaient. Un simple morceau de soutane et quelques cornettes suffisaient pour leur fermer la gueule. Combes, le défroqué, a pu suivre l'ex- périence et on a constaté à cette heure qu'elle lui a servi. Le procédé demeure le même et le moyen n'est pas usé du tout. Vous l'avez vu l'autre jour. La majorité, la meute, avait com- mencé de hurler. Il n'était que temps d'aviser. Elle aurait se disloquer. Alors Combes, par un geste large, a mis dans la mangeoire d'un seul coup cent cinquante écoles catholiques et pour que les chiens restent tranquilles durant les vacances, c'est encore 2,500 établis- sements religieux, tenus généralement par les bonnes sœurs, qu'on ajoute à la ripaiile d'hier. Depuis, on n'entend plus au chenil qu'un bruit de mâchoires satisfaites et de , crucifix broyés. On va continuer dans cette voie, c'est j tout indiqué. _ Si la meute veut le rachat des chemins i de fer, on lui offrira les quatre cent cin- i quante congrégations qui ont sollicité, bien ingénument d'ailleurs, une autori- sation qu'on leur refusera, f On calmera la meute avec du Carme et du Dominicain, braves gens qui, de i bonne foi, ne se croyaient pas réservés pour une si triste fin. s Le père Maumus aura du moins la a satisfaction, si c'en est une, d'être mangé par les siens, par les républi- cains à qui, depuis longtemps, il donne tous les gages. Il vaut mieux, n'est-ce pas, servir de repas aux siens qu'à des étrangers ? Les enfants d'Ugolin do la G-herar- desca durent être plus faciles à consoler que les explorateurs déchiquetés par les Cannibales. Au moins, de cette façon, ça ne sort pas de la famille. Puis arrivera un jour où la meute, de plus en plus insatiable, voudra de nouveau ce satané impôt sur le revenu ou s'acharnera encore au rachat des chemins de fer « Puisque c'est chez elle à l'état de manie. » 11 faudra que Combes soit prévoyant et ait dans l'armoire quelques curés do réserve et une forte provision de con- . serves de religieux. Car les congrégations fraîches seront épuisées. Reste à savoir pour combien de temps il y en aura? Les meilleurs garde-manger se vident, Et que faire lorsque la meute hurlera de nouveau et qu'on n'aura plus un seul ministre de Dieu, une seule religieuse, nn seul moine à lui offrir et alors qu'elle y a tellement pris goût, qu'il y a péril à changer la nourriture ? Je sais bien qu'on peut lui donner de l'officier. C'est une chair qui convient égale- ment à la meute. Et quand il n'y aura plus de soutanes pour fermer les gueules, on obtiendra le même heureux résultat avec une épaulette, une dragonne ou encore un lambeau de drapeau tricolore, aussi dé- testé que le rabat des ecclésiastiques. Les choses iront donc et sans trop se gâter tant qu'il aura de tout cela à mettre sous la dent des chiens ministériels. Mais gare après, lorsqu'ils auront avalé le dernier curé et le dernier officier ! Alors, il faudra exécuter et réaliser les prétendues réformes sociales, c'est- à-dire révolutionnaires. Ce jour-là, mes frères, il sera temps de ramasser ses frusques et sans perdre une minute de semettre à l'abride l'autre côté de la frontière. Car, ça sera la vraie République et il ne fera pas bon sur la terre de France, Paul de CASSAGNAC. LE RAS MAKONNEN Paris, 14 juillet. Le ras Makonnen quia assisté cet après- midi à la revue de Longchamps, dans la tribune présidentielle, était allé ce matin déposer «a carte à l'Elysée. 11 sera reçu demain officiellement par M. Loubet qui lui rendra sa visite. Le soir, il assistera au diner offert en son honneur par M. Delcassô. Le ras, qui a manifesté l'intention de faire en France un séjour aussi prolongé que possible, commencera, dans quelques jours, la visite des principales villes de France, après quoi il reviendra à Paris pour y rester quelque temps. La Catastrophe do la MaFtiiiip New-York, 14 juillet. On mande de Fort-de. France que le mont Pelée a eu une éruption dans la nuit de samedi à dimanche. Les communes de Morne-Rouge, Ajoupa, Bouillon et Tacoula ont été couvertes de Mais quoi Minos ! Quelque chose de grand, de bien plus lourd, Mais quoi ! Encore autre chose après Minos ! Quelque chose de bien plus grand, de bien plus lourd, entouré de toiles cirées retenues par des cordes, quelque chose que Dimitri, aidé du père Saîn, descend avec de grandes précau- tions. Serait-ce par hasard une seconde habitation pour maître Minos? Ce chien aristocratique, si fier sous son collier d'argent ciselé, aurait-il, comme un grand seigneur, maison de ville et de campagne? C'est une maison roulante, en tout cas. Voilà de jolies roues bleu foncé que Stanie découvre, et, à mesure que tom- bent le papier d'emballage et la toile ci- rée, une petite calèche d'enfan^ préci- sément ce qu'il faut pour la taille de Stanie, apparaît aux regards charmés de l'heureuse petite malade — Le chien est habitué à traîner cette voiture, Mademoiselle, dit Dimitri à Bé- rangère stupéfaite. Elle fait partie de son mobilier. Vous pouvez sans crainte y mettre un enfant de dix à douze ans. Il tirera aussi bien qu'un attelage de poneys. Le harnachement est une merveille d'exécution. Toutes les parties métalli- ques sont eu argent. La calèche porte le nom du plus grand carrossier de Paris. Dimitri insiste pour qu'une répétition ait lieu en sa présence. Il veut montrer au père Sapin comment il doit s'y prendre pour atteler, et le père Sapin rit dans ses grandes moustaches, car un ex-ma- réchal des logis du 6° dragons ne peut être embarrassé avec rien de ce qui porte le harnais. Une fois le brave Minos installé entre ces légers brancards, on descend la fil- lette, on l'étend sur les coussins de soie bleue, et Dimitri, armé d'une petite cravache, dont il ne se sert que par contenance, dirige l'attelage tout le long de la cour. — Allons mon pigeon, dit-il, mon joli ramier, un petit temps de galop. Minos a l'allure la plus douce, la plus aimable, un vrai cheval de malade. Ja- mais une secousse. Mais aussi la calèche est si bien suspendue! Comment s'éton- ner qu'on se trouve à merveille dans un huit-ressorts de Binder? Ce qui étonne Mlle de Pontmore, c'est qu'une pareille voiture, précisément co qu'il faut à Stanie, se trouve comme par miracle dans le mobilier de Minos. — Surtout, a dit le fidèle Dimitri, ne parlez pas de cela à Son Excellence. Il voulait être débarrassé de tout ce qui avait appartenu à Minos, alors j'ai pré- féré réunir ses bagages ici. Un pur hasard s'il se trouve dans le nombre une voiture qui puisse faire votre affaire. Mais faut-il compter aussi dans le mobilier de Minos cette grande caisse de bois blanc qui porte sur son couvercle le nom d'un des grands éditeurs de Pa- ris? Minos, alors, serait un chien savant, car la caisse contient une soixantaine de volumes splendidement illustrés, de la collection Hetzel, et elle porte pour adresse : A mademoiselle Stanie de Pontmore. Stanie est ivre de joie. Les couleurs de la sauté montent pour un instant à ses joues pâles. Bérangère est rêveuse. Elle ne comprend rien à ce qui se passe. Depuis l'ouverture de la caisse de livres, elle ne croit plus au hasard de la jolie calèche bleue et du mobilier de Minos. D'ailleurs, cette voiture n'a jamais servi. Personne encore ne s'est assis sur ces moelleux coussins où la petite malade se sent si à l'aise. Tout est mj'stère. Qui donc avait donné au comte Woronzoff l'adresse cle Mlle de Pontmore ? Qui donc lui avait appris qu'elle avait auprès d'elle une sœur infirme, une enfant de dix ans, dont les livres, la voiture et l'attelage devaient faire le bonheur ? Ce n'est pas le docteur, à coup sûr. 11 avait exprimé à plusieurs reprises devant Bérangère l'étonnement quo lui causait l'originalité du comte. — Mon noble client ne veut rien savoir de vous, lui avait-il dit. Il lui suffit que son secrétaire réalise son idéal la plume à la main. Tout le reste lui importe peu. Ceci avait été dit, en effet, avec cette hautaine insouciance qu'apportait le comte dans la plupart de ses jugements et de ses appréciations. Et cependant, si le docteur avait eu la clef d'un tiroir secret du bureau Louis XVI, où le comte enfermait quelques papiers précieux, il aurait pu lire sur une sorte d'agenda les lignes suivan- tes : « Je m'étonne chaque matin quand je vois entrer chez moi cet être mystérieux et charmant. Je ne sais rien d'elle, et je n'en veux rien savoir. Je ne veux pas qu'elle soit touchée à mes yeux par aucune des vulgarités de la vie. Je ne lui parle pas. Rien d'elle à moi, si ce n'est ce qui concerne son travail. Je la re- garde aller et venir, tailler une plume, prendre un livre, un dictionnaire, rele- ver un rideau de la fenêtre, approcher la lampe. Chacun de ses mouvements est une harmonie. Le contraire de l'autre, bruyante en paroles, en actions, allures brusques, démarche déterminée, tours de tête arrogants. Et j'ai pu appe- ler cela la grâce !... » XIV Il fallait remercier, pourtant, mais comment s'y prendre. D'ordinaire la re- connaissance semblait à Bérangère le plus doux, le plus facile des devoirs. Le merci qui se trouvait au fond de son cœur montait tout naturellement à ses lèvres. Ah ! que ne s'agissait-il du docteur Roland ! Mais avec lui, ce maître impé- rieux, qui obligeait en se cachant, sans avoir l'air de se soucier de vous, tout ! était difficile. La route, ce matin-là, ne parut pas as- sez longue à'Bérangère. Elle composa et recomposa une vingtaine de petits dis- ; cours, imagina les brèves réponses gui leur seraient faites; mais, quand elle franchit le perron entre deux haies de fleurs parfumées, elle avait déjà tout ou- blie, et ce fut en se ûant à l'inspiration du moment qu'elle entra dans le cabinet de travail. Le comte écrivait. Il salua presque sans se déranger, et leva les yeux vers la pendule de Boule placée sur un sup- port de porphyre. Pour la première fois, le secrétaire était en retard de dix minu- tes. C'était un fâcheux prélude. Néan- moins la jeune fille, par un grand effort . de courage, balbutia quelques mots qui finissaient ainsi : — Comment vous exprimer ma recon- naissance? monsieur le comte. — En ne m'en parlant pas, mademoiselle. Parmi toutes les choses qui me sont odieuses, les remerciements vien- nent en première ligne. Vous êtes jeune, vous ; cette façon de penser vous parait cynique, mais quand vous aurez vécu quelques années de plus, en apprenant a connaître le monde, vous apprendrez aussi à connaître l'ingratitude. Les larmes jaillirent des yeux de Bé- rangère. — Oh ! je ne parle pas pour vous, re- prit-il d'un ton moitié sérieux, moitié ironique. Vous êtes l'exception, ne le savez-vous pas ? Bérangère sentit son cœur se serrer douloureusement. Ce n'était pas l'amour- propre qui souffrait en elle, mais la compassion qui s'éveillait poignante. Que cle cruelles déceptions cet homme avait dû éprouver pour ne plus croire à rien I Quel vide dans ce cœur resté bon pourtant ! (A suivre). 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15 Juillet 1902 - Bibliothèque de Toulouse

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