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LE HUMÉ1IÔ5CENT!IIIES<br />

Organe «^aottdi-en <strong>de</strong> PéJeawe<br />

RÉDACTION ET ADMINISTRATION i Tmûoxu», B«a Roqnatama, »<br />

LE NUMERO 5 CENTIMES<br />

ÉDITIONS RJÏGIONALJfiS<br />

ÏAOTB^UKOHH» MT ùftFAHTKIUSNTS LIMlTH0i>UE3 .... S *. « *<br />

HîtPABTKliKfrrs «ON LIMITROPHES 7- *S-<br />

*TKA.(C.EI\ (U«ioa po«t»U) -SQ - 90 ~<br />

Abonnements partent <strong>de</strong>» J" et *.<br />

—S)— Un « sabotage » dans la marine ita<br />

lienne. . ,<br />

A Rome, on est très ému, dans le mon<strong>de</strong><br />

militaire et le mon<strong>de</strong> politique, d'une tenta_<br />

tive <strong>de</strong> sabotage commise sur le cuirassé<br />

Napoli qui vient <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong>s chantiers An<br />

saklo, <strong>de</strong> Gènes, et qui allait commencer ses<br />

essais <strong>de</strong> vitesse. ,<br />

Au moment <strong>de</strong> mettre ta. machine en mou<br />

ventent on a découvert qu'il y avait <strong>de</strong> la<br />

limaille d© fer et <strong>de</strong> la suie mélangés dans les<br />

soupapes <strong>de</strong> distribution et à l'intérieur <strong>de</strong>s<br />

Cy Los d dfegâts auraient, pu être graves si on<br />

me s'était pas aperçu e, temps <strong>de</strong> cette tenta-<br />

11 La découverte est due il un ouvrier <strong>de</strong> la<br />

maison qui a construit, la machine. On ne sait<br />

pas encore sur qui porter les soupçons. Tou-<br />

tefois on croit pouvoir rattacher cet inci<strong>de</strong>nt<br />

au fait que la maison qui construisit les ma-<br />

chines proclama le lock-out dan* tes usines, a<br />

la suite <strong>de</strong> la. grève dont nous avons parlé il<br />

y a quelques mois. Peut-être les grévistes, ani-<br />

més <strong>de</strong> rancune, ont-ils tenté <strong>de</strong> se venger do<br />

•la maison responsable <strong>de</strong>s machines jusqu'il<br />

la fin <strong>de</strong>s essais.<br />

Une enquête rigoureuse a été ouverle. Elle a<br />

été confiée à Un amiral.<br />

—C— Un étrange asile.<br />

La police do Carlsrulie vient do découvrir<br />

qu'un vagabond avait élu domicile dans une<br />

tombe d'un cimetière désaffecté.<br />

La. dalle en pierre recouvrant un vieux ca-<br />

veau, avait été posée sur <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> bois<br />

ronds, et n suffisait .ainsi d'une poussée légère<br />

pour démasquer une partie <strong>de</strong> la tusse. An<br />

fond, un amas <strong>de</strong> feuilles Bêches était Jeté<br />

sur les débris <strong>de</strong> l'ancien cercueil. Dan» l'vtti<br />

<strong>de</strong>.s coins étaient rassemblés les ossements,<br />

dans un autre il v avait un paquet renfermant<br />

quelques victuailles. Une broche en fer. plan-<br />

tfv dans la maçonnerie, supportait un bout <strong>de</strong><br />

bougie. La vérité apparut clairement aux<br />

veux. Le vagabond était un pauvre diable qui<br />

avait élu domicile dans lo caveau. Une fois<br />

installe dans son étrange logement, il lui suf-<br />

fisait, <strong>de</strong> m mener la dalle dans sa pos it ion pri-<br />

milive et, pour tonte la nuit, il était assure<br />

à. la rois contre les intempéries <strong>de</strong> 1 air et lr*<br />

indiscrétions <strong>de</strong> la. police.<br />

ta fois à la guerre extérieure et à 1 insur-<br />

rection intérieure. .<br />

Il lui fallut combattre en même temps les<br />

Piémontais entrés en Loinbardio pour ai-<br />

franchir l'Italie annexée, et la Hongrie re-<br />

belle constituée en République sous la pré-<br />

si<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> Kossuth. Il réussit à reconqué-<br />

rir la Lombardo-Vénétic par ses propres<br />

moyens. Mais il lui fallut le secours <strong>de</strong><br />

100.000 .soldats <strong>de</strong> Nicolas I er pour venir a<br />

bout <strong>de</strong>s Hongrois.<br />

Commencé dans les troubles <strong>de</strong> la rue et<br />

le bruit <strong>de</strong>s combats, continue dans <strong>de</strong> mul-<br />

tiples épreuves, le règne semblait s achevé»,<br />

sinon dans la gloire, du moins dans ta<br />

paix ,dans la prospérité, dans le respect<br />

UlïiVfM"S£]. «<<br />

Nestor <strong>de</strong>s monarqu©s,François-Josepli V<br />

s'apprêtait à célébrer le soixantième anni-<br />

versaire <strong>de</strong> son avènement dans <strong>de</strong>s fêtes<br />

encore plus brillantes, plus réconfortantes<br />

que celles <strong>de</strong> son jubilé cinquantenaire. Une<br />

mauvaise inspiration en a décidé autre-<br />

ment.<br />

Il était évi<strong>de</strong>nt qu'au cours <strong>de</strong> la crise<br />

orientale l'Autriche aurait besoin <strong>de</strong> la<br />

bonne volonté <strong>de</strong> l'Italie ; que, en tout cas,<br />

elle aurait à craindre son hostilité. Com-<br />

ment, dans ces conditions, a-t-elle commis<br />

l'impru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> laisser naître cette affaire<br />

do la Faculté <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> Vienne, qui, en<br />

un clin d'œil, a réveillé l'austrophobie ita-<br />

lienne ? Les Italiens d'Autriche ne <strong>de</strong>man-<br />

daient rien d'excessif. Pour éviter les ma-<br />

nifestations antiautrichiennes dont l'Italie<br />

est agitée, est-ce que M. d'Aerenthal n'au-<br />

rait pas dû consentir un sacrifice ? Et<br />

était-ce un sacrifice réel que <strong>de</strong> résoudre un<br />

interminable conflit par la création à Vien-<br />

ne <strong>de</strong> la Faculté si ar<strong>de</strong>mment réclamée<br />

par les Latins d'Autriche 7<br />

Ce qui se passe en Bohême n'est imputa-<br />

ble qu'à la fatalité. Les Tchèques ont trouvé<br />

dans les récents événements l'occasion <strong>de</strong><br />

manifester une fois <strong>de</strong> plus leurs senti-<br />

ments ataviques. Ils les ont manifestés<br />

avec violence, par d'inadmissible voies <strong>de</strong><br />

fait contre <strong>de</strong>s étudiants allemands. La.<br />

presse <strong>de</strong> Berlin est exaspérée. On dit que<br />

le prince <strong>de</strong> Bulow inclinait <strong>de</strong>puis quel-<br />

ques jours à trouver un peu téméraire la<br />

politique <strong>de</strong> son collègue d'Autriche. Ces<br />

inci<strong>de</strong>nts ne seront pas pour modifier sa<br />

manière <strong>de</strong> voir dans un sens plus favora-<br />

ble.<br />

En résumé l'Autriche est. en conflit avec<br />

la Turquie, la Serbie et le Monténégro. Elle<br />

est en désaccord avec la Russie et avec<br />

l'Angleterre : les journaux <strong>de</strong>s trois pays<br />

en font foi. Elle est en froid avec l'Italie, et<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux jours avec l'Allemagne, par<br />

suite d'évériiëments qae<strong>de</strong>s diplomaties rius.<br />

siront sans doute à atténuer, mais qui agis-<br />

sent sur l'opinion publique. Ce n'est pas une<br />

situation facile. Le 2 décembre 1908 res-<br />

semble plutôt au 2 décembre 1848 qu'an 2<br />

décembre 1808. Les illuminations ont <strong>de</strong>s<br />

reflets d'incendie ; les réjouissances publi-<br />

ques ont <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> bataille. A Prague et à<br />

Trieste, on fête le nouveau jubilé sous la<br />

menace <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> siège. Si le vénérable<br />

empereur ne se ressaisit point, il risque <strong>de</strong><br />

voir son long règne s'achever dans les pré-<br />

occupations qui en avaient attristé le début.<br />

L'IffllB SB<br />

étaient en civil t II<br />

ne s'agissait pas d'une manifestation<br />

Iitiquo et 1 on ne peut arguer contre eux<br />

d'avoir conspiré contre l'ordro public<br />

Au cours do la cérémonie do la cathé-<br />

drale- <strong>de</strong> Laon, Mgr Péchenard tx'tt ni<br />

exalté nos ennemis ni repris le vœu volé<br />

Utr la majorité <strong>de</strong>s loges <strong>de</strong> Franc,, en<br />

faveur du maintien <strong>de</strong> l'annexion do<br />

ï'Alsaco et <strong>de</strong> la Lorraine à l'Allemagne,<br />

ko prélat a simplement parlé <strong>de</strong> Dieu.<br />

Pr, il a été décidé, aux <strong>de</strong>rniers con-<br />

Vents maçonniques, quo les officiers <strong>de</strong><br />

Le JuMie ûe FranQoîs-Josepii I er<br />

Aujourd'hui, 2 décembre, ti y a soixante<br />

ans que l'empereur l'Yuiiroi.s-.loscph est<br />

monté sur le troue. L'abdication <strong>de</strong> .son on-<br />

cle, Ferdinand I"r, et la renonciation do son<br />

Père, l'archiduc François-Charles, l'avalent<br />

nrusquetneml porté au pouvoir ù un mo-<br />

ment où la révolution, qui secouait presqn,.<br />

toute l'Europe, ébranlait les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong><br />

la vieille monarchie îles Unbsliuurg. De<br />

suite, le jeune . u cul à faire face à<br />

L'Œuvre Législative<br />

Qui donc oserait encore soutenir que le<br />

prési<strong>de</strong>nt Brisson n'aime pas la plaisanterie<br />

et n'a pas « le petit mot pour rire » ? -<br />

Samedi soir, après avoir proposé à la<br />

Chambre d'adopter l'ensemble du budget, il<br />

a félicité ses collègues du « grand effort n<br />

qu'ils ont fait pour arriver en aussi peu <strong>de</strong><br />

temps au vote <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> finances.<br />

« Votre dévouement n'a reculé <strong>de</strong>vant au-<br />

cune fatigue », a-t-il simplement ajouté.<br />

M. Brisson, qui a présidé nombre <strong>de</strong> séan-<br />

ces auxquelles il n'y avait pas trente assis-<br />

tants, et qui a été contraint <strong>de</strong> suspendre<br />

l'autre matin l'ordre du jour pour envoyer<br />

quérir les secrétaires du bureau eux-mê-<br />

mes absents, ne pouvait, se moquer plus .spi-<br />

rituellement <strong>de</strong> la représentation nationale,<br />

<strong>de</strong> son dévouement et <strong>de</strong> son effort.<br />

Mais il ne faudrait pas que le pays, insuf-<br />

fisamment habitué aux plaisanteries <strong>de</strong> M.<br />

Brisson, se laissât tromper sur la nature <strong>de</strong><br />

ces félicitations prési<strong>de</strong>ntielles.<br />

La vérité est que la Chambre a donné le<br />

honteux spectacle d'une assemblée où, dans<br />

les questions les plus graves, 40 député* vo-<br />

tent pour 500 absents 1 Elle a d'ailleurs<br />

.supprimé, cette année, toute discussion.<br />

Elle n'a pas étudié le budget, elle l'a sa-<br />

boté, pillé et bouclé.<br />

Elle l'a saboté parce qu'elle n'a apporté<br />

que. <strong>de</strong>s surenchères électorales pour ac-<br />

croître le déficit, sans se préoccuper <strong>de</strong><br />

créer <strong>de</strong>s ressources correspondantes pour<br />

le combler. Eli© a renvoyé à l'an prochain<br />

tout oe qui pouvait, arrêter, gêner ou retar-<br />

<strong>de</strong>r. A force <strong>de</strong> sabotages et <strong>de</strong> disjonctions,<br />

oLle a donc bouclé ; mais il a fallu renoncer<br />

à tout équilibre entre les recettes et les dé-<br />

penses, et finalement ©île a été obligée <strong>de</strong><br />

consentir une émission d'obligations à<br />

court terme, c'est-à-dire l'emprunt, déguisé<br />

que repoussaient la commission et le gou-<br />

vernement.<br />

Voilà la vérité qu'il faut que le pays con-<br />

naisse.<br />

Quant aux documents que la questure ré-<br />

pand sur ces députés pour'dlssimuler l'ina-<br />

nité, <strong>de</strong> leurs travaux, leur suppression<br />

constituerait une première économie<br />

Le rapport, sur los postes ©t télgr.iplies<br />

par exemple, «igné par M. Chaula ni, , été<br />

< isl rilme aux députés Vavant-veille du vole<br />

du budget <strong>de</strong> M. Simyan. Or. i, ,-onfenait<br />

1.187 pages d nnpress.on qui <strong>de</strong>vaient C 0u<br />

ter une dizaine, <strong>de</strong> mille francs tout au<br />

moins. Kntrehi. distribution <strong>de</strong> ee ,-a !p,<br />

et s,,,,, adoption, c'est-à-dire en vlnàt mia<br />

re heures, q,,,,| rsl ,,,, ,,,.,„,,-, j ^<br />

temps) <strong>de</strong> lire OU même <strong>de</strong> parcourir un vo<br />

lume qui représente à lui seul <strong>de</strong>ux Kri ,«,<br />

tomes <strong>de</strong> Larousse ? Dès lors, pourm,o<br />

cette coûteuse dépense d'inutile talDrea<br />

«ion ? • 1<br />

Par contre, et. pour flagorner le ttaiheu<br />

roux électeur, la. Chambre- a trouvé- I,. („ m „ s<br />

<strong>de</strong> voter. nu> iipphni(lis.srments socialistes<br />

rimien<strong>de</strong>nir.nl. Povèze, qui enlève aux an-<br />

cien.. Bouf-offlcftrs rengages la. moitié <strong>de</strong>s<br />

emplois vacants <strong>de</strong> facteurs ruraux. An ris-<br />

que <strong>de</strong> détruire le- cadres <strong>de</strong> notre année<br />

«41 n décourage les SOtts-offlciers et elié ina.nl<br />

que aux pr e--.es soUMinelleaiient. faites;<br />

par la loi militaire <strong>de</strong> 1005.<br />

Pour cette triste besogne odle n'a certet<br />

pas reçu le. félicitations <strong>de</strong> M. Hrhao,t,<br />

mais elle a réjoui les antimilitaristes en<br />

faisant leur jeu, et l'heure était vraiment<br />

mal choisi©.<br />

« Elle était si jolie... 4<br />

Do l'Intransigeant :<br />

Quatre ou cinq ans avant qu'éclatât le scan-<br />

dale Huinljert, les gens renseignés en par-<br />

laient ouverleoteart. On disait : « Lcs Humnm<br />

sont <strong>de</strong>s escrocs ; les magistrats qui les cou-<br />

virent sont <strong>de</strong> vieux coquins. »<br />

On le disait. L'Imprimer, c'eût été tme au-<br />

-t*e affaire ! Aussitôt le papier timbTé venait<br />

fermer lia boumne aux plus bavards. Une hon-<br />

ni', homme diffamé se fiait souvent,redoutant<br />

Jusqu'au bruit. Une canaille préfère crâner.<br />

Bien à-perdire, tout à gagner. La justice quali-<br />

lie, ne l'oublions pas, la diffamation : « Hévé-<br />

iatien d'un fait qui peut être vrai, mai qu'il<br />

ne fallait pas dire. »<br />

Et • 'est ainsi que s'échafati<strong>de</strong>nt ces grands<br />

scandales, dont on ne parle d'abord qu'à voix<br />

Jïasse, mais qui s'enflent, éclatent, et vien-<br />

nent crever à la surface comme <strong>de</strong>s bulles d©<br />

gaz sur un étang d'eaux pourries.<br />

On savait fort bien, dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'aris-<br />

tocratie républicaine, que Mme Steinheil<br />

était, comme disent les gens du peuple, « une<br />

Pfts grand'cJiose ». Et quant au mari, il y<br />

avait longtemps qu'on l'avait relégué au rang<br />

do ces animaux argentés qui ont besoin, pour<br />

vivre, d'être placés dans un aquarium.<br />

Mais les fréquentait-on moins pour cela î<br />

Au contraire. On avait vu Steinheil pousser<br />

M femme dans les bras <strong>de</strong> Félix l'aure. Sa<br />

cepiplaisancc était acquise par <strong>de</strong>s comman-<br />

<strong>de</strong>s. Et l'inepte tableau : Le Prési<strong>de</strong>nt aux<br />

Manoeuvres alpines, nous l'avons payé, nous<br />

antres contribuables, aussi cher qu© l'eût fait<br />

M, Bor<strong>de</strong>rel, puisqu'il nous a coûté 30,000<br />

Ira nos.<br />

On savait les circonstances <strong>de</strong> la mort, la<br />

.«cène affreuse, l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la femme à l'Ely-<br />

sée. Et elle continuait <strong>de</strong> séduire son mon<strong>de</strong>.<br />

Eiiu trônait à <strong>de</strong>s dîners do trente couverts<br />

où s'asseyaient les plus distingués <strong>de</strong> nos<br />

magistrats, <strong>de</strong> nos sénateurs, <strong>de</strong> nos aspirants<br />

ministres.<br />

Quand un <strong>de</strong>s nouveaux venus, présenté le<br />

soir, quittait la maison après un bon diner,<br />

aiiumé par les vins, les cigares et les sourires<br />

<strong>de</strong> la dame, il <strong>de</strong>mandait à l'ami qui l'avait<br />

amené, le prési<strong>de</strong>nt X.... le juge d'instruction<br />

V... ou 1© député Z... :<br />

— A propos, qu'est-ce qu'il y a <strong>de</strong> vrai dams<br />

l'affaire I'élix Faure ?<br />

— Tout. Mais quoi 7 La fenune est jolie. La<br />

maison amusante. Nous nous en fichons,<br />

u'est-ce pas...<br />

La Maçonnerie veilla<br />

De la Ga-.clte <strong>de</strong> France :<br />

M. le jege d'instruction Ley<strong>de</strong>t s'était usé<br />

jusqu'à la cor<strong>de</strong> dans' ses opérations magis-<br />

trales pour arriver à ne pae éclalrcir l'affaire<br />

_fiieinheil. En présence du scandale, et surtout<br />

donc menace d'interpellation, le gouverne-<br />

ment a compris qu'il fallait passer la main à<br />

un autre. Il n'a pas eu <strong>de</strong> peine à trouver<br />

l'hemme qu'il lui fallait. La l'ranc-Maçonne-<br />

rle coule à pleins couloirs dans le Palais d©<br />

Justice. Il n y avait qu'à arrêter 1© premier<br />

juge d'instruction venu, avec la présomption<br />

Qu'on tenait celui qu'on cherchait.<br />

Le choix s'est porté sur M. André, magis-<br />

trat politicien, un <strong>de</strong>s agents les plus notoires<br />

<strong>de</strong> la Franc-Maçonnerie dans 1© palais <strong>de</strong><br />

Saint-Louis. En apprenant cette nomination,<br />

quelques personnes se sont récriées, d'autres<br />

ont souri ; certains se sont franchement ré-<br />

jouis. De ce nombre est l'Intransigeant, mais<br />

pour <strong>de</strong>s raisons qui n'ont rien <strong>de</strong> maçon-<br />

nique :<br />

« Eli bien ! non. U ne faut plus nous la faire<br />

au crime <strong>de</strong> professionnel. Ça ne prend plus.<br />

On a, autour <strong>de</strong> l'instruction, accumulé tant<br />

d© manœuvres et d'intrigues, que le Français<br />

le plus impartial est obligé <strong>de</strong> se dire : « S'il<br />

n'y avait pas quelque chose <strong>de</strong> louche, i3s<br />

ne s'agiteraient pas <strong>de</strong> cette façon-là ! »<br />

» Et le ohoix <strong>de</strong> M. André, juge maçon, pour<br />

instruire ce crime, qui a dans ses origines un<br />

autre crime maçonnique, est-ce que c© choix<br />

n'est pas la <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s maladresses ?<br />

> J'aurais été Clemenceau, j'aurais voulu,<br />

du moins, si j'avais eu la conscience tran-<br />

quille, donner l'affaire au besoin à un magis-<br />

trat révoqué au 16 mai 1 Parfaitement. Et j'au-<br />

rais dit aux incrédules : « Vous voyez si je<br />

•me moque <strong>de</strong> l'affaire Steinheil ! »<br />

• Mais réclamer le secours du Grand-Orient<br />

dans cette affaire maçonnique, changer l'ami<br />

Ley<strong>de</strong>t contre le frère André, vraiment, c'est<br />

nous faire la partie trop belle I Et nous n'en<br />

réclamions pas tant ! •<br />

On avait annoncé d'aibOAl que le choix <strong>de</strong>s<br />

procureurs allait se porter sur M. Boucard,<br />

la juge instructeur <strong>de</strong> l'affaire Syveton ; après<br />

réflexion, cette nomination a paru, au Par-<br />

quet, trop audacieuse. Us ont reculé <strong>de</strong>vant<br />

Hss commentaires. L'affaire Syveton est l'une<br />

celles que toutes les influences et toutes<br />

lès puissances gouvernementales ont travaillé<br />

H) plus é.nergique.me.iit à obscurcir.<br />

m l'on se proposait <strong>de</strong> continuer ie mystère<br />

Steinheil. il ne fallait, pourtant pas avoir l'air<br />

<strong>de</strong> copier J'affaire Syveton, et surtout <strong>de</strong> le<br />

dire. M. André suffisait donc. Son maçonnis-<br />

me est officiel et sur. La gran<strong>de</strong> ombre répu-<br />

blicaine <strong>de</strong> M. Félix Faure peut dormir tran-<br />

qnille. On n'exhumera pas les vestiges enfouis<br />

dans ia terre et. dans les dossiers secrets. La<br />

Maçonnerie veille.<br />

Mathil<strong>de</strong> Wolf<br />

Le Journal a interviewé Mathil<strong>de</strong> Wdlf,<br />

fille <strong>de</strong> Mariette.<br />

C'est une jeune femme blon<strong>de</strong>. On l'a, à<br />

tort, appelée la Rouquine. Elle fréquenta<br />

lieam oup l'impassio Ronsin, y étant appelée<br />

à servir, les jours <strong>de</strong> réception, et, quelque<br />

temps encore avant l'arrestation <strong>de</strong> Mme<br />

Steinheil, elle l'aidait à enlever les meubles<br />

du premier étage, qu'on se proposait do<br />

louer.<br />

— Savez vous quelque chose et quelle est<br />

voire opinion sur le drame ?<br />

%— J'ai, soigné Mme Steinlieil au len<strong>de</strong>main<br />

même du crime, j'ai vu les cadavres <strong>de</strong>s vic-<br />

times, et j'ai la certitu<strong>de</strong> pour ainsi dire ma-<br />

térielle que Mme Sleinlieil n'a pu participer<br />

à l'assassinat. Elle était dans un état pitoya-<br />

We ; on ne voyait .plu» ses yeux, tellement la<br />

foc© était congestionnée, et ed;le portait sur<br />

1 ventre la trace do Coups d'une granule vio-<br />

lence. D'autre part, il s| faux que le cadavro<br />

<strong>de</strong> M .Steinlieil eUI autour du cou les marques<br />

d'une pression faite avec, les doigts ; le patron<br />

i été étranglé avec la lleello. qui n'a .pais élé<br />

mise après coup, connue on l'a prétendu, pour<br />

/garer les recHiercliC'; <strong>de</strong> la justice, mets avec<br />

fi Réelle, qui a été 1© seul instrument «lu<br />

cri me.<br />

or suivez bien mon raisonnement : cette<br />

fleelile, il n'v a lé <strong>de</strong>ssus aucun <strong>de</strong>nte, a élé<br />

pri e dans tin placard <strong>de</strong> l'office, où seuls <strong>de</strong>s<br />

familiers <strong>de</strong>là maison pouvaient la chercher.<br />

M v ii donc lieu

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