21 décembre 1891 - Bibliothèque de Toulouse
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xsja'ci aaw;<br />
PREMIÈRE ANNÉE. - Numéro E3. JOURKAL QUOTIDIEN DE TOULOUSE ET DU SUD-OUEST<br />
ADMINISTRATION ET RÉDACTION<br />
j A TOULOUSE<br />
44, Rue Saint-Romo, 44<br />
Les articles non intérêt rw seront pas rendu»<br />
FIL<br />
Deu î;:ièmo EcLition<br />
IE BANDE DÉ MMP<br />
On connaît la question que le caporal<br />
Dumanet posait au fusilier Pitou :<br />
« A quoi donc que vous pensez, fusilier<br />
Pitou, quand vous ne pensez à rien .? »<br />
Quand nos radicaux, ne pensent à rien, ce<br />
qui leur arrive plus souvent qu'à leur tour,<br />
ils pensent cependant à embêter les catholiques.<br />
?>t?IM>r* .Ci O m.* -;WC> ft0.<br />
UN A.S 30 Fr.<br />
Et <strong>de</strong>s vieillards, et <strong>de</strong>s orphelins, et <strong>de</strong>s<br />
infirmes, et <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s ?<br />
On les enverrait grossir le nombre <strong>de</strong>s<br />
misérables que la République laisse crever<br />
<strong>de</strong> faim.<br />
Voyons, le jeru no vaut-ibpas la chan<strong>de</strong>lle<br />
et la fin ne doit-elle pas cette fois justifier<br />
les moyens?<br />
Sous un gouvernement honnê'.e, on enverrait<br />
les gendarmes chez ce monsieur qui<br />
| propose d'élever l'escroquerie à la hauteur<br />
d'une respectable institution<br />
Sous la République, on prend ces canaib-<br />
leries au sérieux. On les discute au sein<br />
<strong>de</strong>s commissions, et si elles sont rejetées,<br />
c'est qu'elles paraissent trop prématurées-;<br />
Le temps n'est pas encore venu <strong>de</strong> dépouiller<br />
les pauvres au coin du l'alais-<br />
Bourfioni<br />
Il viendra.<br />
Et voilà à quoi pensent nos députés radicaux<br />
quand ils ne pensent à rien.<br />
: C'est pourtant cette ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> maniaqu r s<br />
qui tient nos <strong>de</strong>stinées entre ses mains.<br />
Si le pays ne les envoie pas bientôt<br />
siéger à. Charenton, vous verrez qu'il se<br />
i éveillera un beau jour sous <strong>de</strong>s ruines.<br />
Car on ne laisse pas les fous jouer impunément<br />
sur <strong>de</strong>s barils ie pétrole.<br />
Jules Ribès-Mért.<br />
PETITE CHRONIQUE RÉPUBLICAINE<br />
"Vendredi <strong>de</strong>rnier, la villa <strong>de</strong> Sartèrie (Corse)<br />
â été attristée par un douloureux scanda!». Nous<br />
avon» annoneé que l'ansien député <strong>de</strong> .la circonscription,<br />
on proie à ans maladie incurable,<br />
s'étsit suicidé. Suivant les règle» formelles d»<br />
l'Eglise, ie clergé refusait l'enterrement "religieux.<br />
Pour protester «entra ce refus, la municipalité<br />
a prosaené dans toutes les mes le corps<br />
du suicidé ; elle a élevé, en face <strong>de</strong> l'église paroissiale,<br />
uns estra<strong>de</strong> fnrjèbre magnifiquement<br />
décorée, et là, un adjoint a prononcé l'éloge du<br />
malheureux qui avait mis fin à sa vie par un<br />
crime justement flétri dans tous les pays civij.sés.<br />
: "l<br />
Durin, SB ans, secrétaire <strong>de</strong> la mairie da<br />
Fcurcbambault, et Virginie Pasvat, SO an», se<br />
sont suicidés à Saint-Àmnnd (Cher), parce que<br />
dans les romans cela se pratique ainsi quand on<br />
n'a pas le consentement pour un mariage.<br />
C est une leçon qu'il faut, disent les romans,<br />
donner à papa et à mamsn.<br />
Le maire <strong>de</strong> Vared<strong>de</strong>s (Seine-et Marne), "Victor<br />
Clairet, comme disent ses compatriotes<br />
expulsait, il y a quatre ans, les Soturs <strong>de</strong> Saint-<br />
Vincent <strong>de</strong> Paul. L'une d'elles, la Sœar Maris<br />
Camu», se dévouait <strong>de</strong>pmis quarante ans aux en<br />
fants, aux pauvres et aux maln<strong>de</strong>s ; à toute<br />
heure dn jour et <strong>de</strong> la nuit, elle accourait au<br />
premier appel.<br />
Les Sœur» avaient construit, au prix <strong>de</strong> vingt<br />
mille francs, <strong>de</strong>ux pavillons pour le service <strong>de</strong>s<br />
pauvres ; 1» maire a gardé ce» constructions,<br />
édifiée» sur un terrain dn bureaa <strong>de</strong> bienfaî<br />
sence, mais n'a pss donné nn sou d'in<strong>de</strong>mnité.<br />
La guerre aux Sœur» ne suffisant pas i ce<br />
Néron aux petits pieds, il lutta contre la croix<br />
On voulait remplacer par nue nouvelle l'ancienne<br />
croix.,du cimetière ; le maire a'y opposait. <<br />
quoi bon uno croix ? » disait-il ; le censell'rMa-<br />
| nieipal l'accepta. Clairet en tomba mala<strong>de</strong> et sa<br />
maladie paraît incurable.<br />
La Patrie annonce que les préfets ont envoyé<br />
«ne colleetien <strong>de</strong> curés à dépouiller an ministère<br />
et que le ministère le* a priés ds ne pas<br />
continuer à lai créer ennui* ..et embarras avec<br />
leur, guerre aux curés.<br />
Les pauvres préfets ont été invités à faire du<br />
zèle autrement,<br />
i —^<br />
LE PACTE EST<br />
La rupture est notifiée ce matin dans la<br />
Justice par M. Camille Pelletan, qui parle<br />
<strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce, avec l'assentiment <strong>de</strong><br />
M. Clémenceau :<br />
~ « Il y a trois ans, nous avons essayé <strong>de</strong> rétablir<br />
l'union du parti républicain. Nous avons<br />
consenti, dans ce bat, à tous les sacrifices, vis<br />
à-vis d'alliés qui étaient résolns à n'en faire<br />
aucun.<br />
« On nou» a <strong>de</strong>mandé d'accé<strong>de</strong>r à un par te où<br />
tous les abandons venaient <strong>de</strong> nous, et où l'autre<br />
partie nous concédait ce qu'elle aurait été<br />
obligée <strong>de</strong> faire, eût-elle été seule. Nous avons<br />
tout accepté. »<br />
Suivent <strong>de</strong> longues récriminations, à la<br />
fin <strong>de</strong>squelles M. Pelletan conclut que « le<br />
moment est arrivé <strong>de</strong> ne plus laisser croire<br />
au pays qu'il n'y a rien en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la politique<br />
<strong>de</strong> complaisance et <strong>de</strong> défaillance. »<br />
C'est la rupture complète et définitive.<br />
Ï.A FttANC-lHAÇONXElliE<br />
On lit dans le Sièck :<br />
On nous communique la note suivante, que -<br />
notre impartialité nous fait un<br />
Hier :<br />
<strong>de</strong>voir <strong>de</strong> pu-<br />
« A la suite <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières réunions du Grand-<br />
Le Numéro : Centimes<br />
ABONNEMENTS<br />
OÉPMTEIEJITS NON LIMITROPHES<br />
TROIS HOtS<br />
7 fr.<br />
SIX MOIS.<br />
13 Fr.<br />
UN AU..<br />
14 l'r.<br />
LUNDI <strong>21</strong> DÉCEMBRE <strong>1891</strong>.<br />
INSERTIONS ET ANNONCES<br />
DANS NOS BUREAUX<br />
Et dans toutes jMi agences <strong>de</strong> publicité <strong>de</strong> Franco.<br />
PÉGiÂL ABOUTISSANT DANS NOS BUREAUX<br />
Orie»t, où quelques députés francs-maçons ont<br />
voulu s'autoriser <strong>de</strong>s vetes <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> leurs<br />
confrères contre la séparation <strong>de</strong>» Eglises et <strong>de</strong><br />
£'E:at pour leur lancer l'excommunication majeure<br />
et les vouer à rubemiuaiion , <strong>de</strong> leurs<br />
électeurs, on annonce une scission nouvelle, dans<br />
a franc-maçonnerie française, qui aurait pour<br />
objet et pour résultat do soustraire- la francmaçonnerie<br />
au fanatisme <strong>de</strong>s politicien» intolérant»<br />
dont l'anticléricalisme est le *eule profession<br />
ot raison d'être, et <strong>de</strong> lui vendra son<br />
antique caractère d'association libérais et charitable,<br />
ImÎ à la <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> juttice «t <strong>de</strong> tolérance;<br />
« Liberté, Egalité, Fraternité. »...<br />
Nous reproduisons la note à litre <strong>de</strong> document<br />
curieux. Pour croire à -ce- qu'elle<br />
annonce, nous attendrons. que les faits aient<br />
prouvé son exactitu<strong>de</strong>.<br />
No» lecteurs sont déjà au courant d'une grosse<br />
affaire qui soulève dans le Nord une vive émotion<br />
: l'affaire <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s d'Ilalluin.<br />
Plusieurs négociants en fil, très considérables,<br />
sont prétenus d'avoir soustrait, <strong>de</strong>puis<br />
quelques anr.ées, aux droits <strong>de</strong> douane, <strong>de</strong>s marehanducs<br />
pour nn total <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quatr* millions.<br />
Dans le nombre, se troavent les frères Galland<br />
<strong>de</strong> Cambrai.<br />
Disons ds suite que le» frères Galland sont<br />
<strong>de</strong>ux notabilités du parti républicain du Nord,<br />
sinon par la valeur, du moin» par la suffisance,<br />
t " r<br />
L'un d'eux est eonseillor municipal, conseiller<br />
d'arrondissement et s'apprêtait à briguer la députation,<br />
aux prochaines élection».<br />
Jusqn'à présent, ce personnage ne sembla <strong>de</strong>voir<br />
être candidat qu'à la police correctionnelle.<br />
•*CT.£A.*;fck Ï'XCJ<br />
On juge quels effort» les opportunistes ont<br />
tenlés pour étouffer le scandale, et quel» .efforts<br />
11» tentent encore à l'heure actuelle, bien que<br />
tovt soit eompromi*.<br />
Mais la culpabilité était, aux jeux du parquet,<br />
si évi<strong>de</strong>nte, qu'il a f:;lln rgir sous la presion<br />
<strong>de</strong> l'opinion publiqe : les frères Galland ont,<br />
en effet, poussé l'arrogance aux <strong>de</strong>rnières limités.<br />
Un i nspeateur <strong>de</strong>s douane» étant venu trou-<br />
M- Arthur Galland, en lui disant que peutêtre<br />
l'administration <strong>de</strong>s douane» accepterait une<br />
transaction, a été brutalement congédié en ces<br />
termes : « F...-moi le camp, mon frère est eonseiller<br />
d'arrondissement, et il saura bien vous<br />
fsire sauter. »<br />
Un mandat d'arrêt fut lancé contre les <strong>de</strong>ux<br />
frère» que l'on conduisit en prison.<br />
Mais pea après, se puissante» protections obtenaient<br />
leur mise en libsrté provisoire,moyennant<br />
une caution <strong>de</strong> 5*0,000 franc».<br />
Un pauvre diable, un voleur d'un pain, serait<br />
resté sous les verrous !<br />
Depuis l'affaire semble dormir. Le» journaux<br />
du Nord nous signalent seulement 'le» allées et<br />
venues da gros bonnets opportunistes, à la<br />
préfecture <strong>de</strong> Lille, au ministère <strong>de</strong> l'intérieur<br />
et même au Grand-Orient <strong>de</strong> France.<br />
Us se remuent comme <strong>de</strong>s diables, pour sauver<br />
leurs coreligionnaire», pour les soustraire à<br />
l'action <strong>de</strong> la justice, et d'après certains bruit»,<br />
on dit qu'ils pourraient bien y parvenir.<br />
Pour notre part, nous nous refusons à croire,<br />
jusqu'à nouvel o-idre, à un pareil défi.<br />
L'émotion est à son comble dans le Nord, où<br />
l'on ne parle do rien moins que d'une vaste association<br />
où seraient compromis un» vingtaine<br />
<strong>de</strong> hauts personnages, tellement hauts qu on ne<br />
peut les atteindre...<br />
Nous avons oublié un détail :<br />
L'un <strong>de</strong>» frères Galland n'était pas seulement<br />
conseiller municipal, conseiller d'arrondissement,<br />
mais le préfet du Nord, M. Yel-Durand,<br />
lui avait confié <strong>de</strong>rnièrement l'intérim <strong>de</strong> la<br />
sous.préfecture <strong>de</strong> Cambrai !<br />
Et notez que, <strong>de</strong>puis longtemps, les frau<strong>de</strong>s<br />
d'Hailuin étaient le secret <strong>de</strong> polichinelle^* 1 *<br />
Nous attendons avec impatience l'issue <strong>de</strong><br />
cette » flaire et nous sonmes curieux <strong>de</strong> savoir,<br />
si on laissera impunis <strong>de</strong>s gens qui dérobent<br />
quatre millions, sous le prétexte qu'ils sont républicains<br />
ou francs-maçons :<br />
Pourquoi, s'ils sont innocents, a-t on arrêté<br />
les frères Galland? Pourquoi, une fois arrêtés,<br />
Ltleclion. iégblalîYe d'Aîmecy<br />
L'arrenditsetnont d'Annecy a un député à<br />
élire. D»ux eandidat» républicain» sont en présence.<br />
L'un est M. Boeb, maire d'Annecy. L'évêqae.<br />
qui a fait prefeisien <strong>de</strong>foi républicaine et<br />
déclaré que « 1» msnarchi* est m'Tte » passe<br />
poar être favorable à ee candidat. Cela a suffi<br />
pour que les dépatés d» la Haute Saveie se<br />
soient pronenoé» énergie, uem-ent en faveur <strong>de</strong><br />
son concarrent, M. ïheniou.<br />
i 1-xJii f DU.1 fC ^iU t/iu i UyJ c3l\M l<br />
Lâ FâHIHE El RU5SÏE<br />
Oa continae a. parler comme d'un événement<br />
probable <strong>de</strong> la retraité irre M." ffnbbenet, ministre<br />
<strong>de</strong>s voies et eonanaunieation». L'empereur aurait<br />
été très irrité en' apprenant qïre <strong>de</strong>s quantités<br />
considérables <strong>de</strong> céréales restaient aecumulées<br />
»ur la ligne da ckemin <strong>de</strong> fe.i du S"d, tandis<br />
que la famine sévissait dan* dès gouvernements<br />
entiers. ' V<br />
. L* général Aanenkoff succé<strong>de</strong>rait à M. Hub-<br />
Ë. dUaiissonviUe à Lyon.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Lyon, le 10 <strong>décembre</strong>":" f<br />
M. le eomte d'Hau»sonville est arrivé c» ma<br />
tin à 5 heures, accompagné <strong>de</strong> son secrétaire<br />
M. Go<strong>de</strong>froy. Il est <strong>de</strong>scenda à l'hôtel Oollat.'<br />
MM- Laporte et <strong>de</strong> Villeneuve, venus d» Paris<br />
dans la matinée, l'ont rejoint et «ont <strong>de</strong>scendus<br />
au même hô.lel. |H saâsî:-'0^îï In<br />
Dans la. journée M. d'Haussonville a recu la<br />
visite <strong>de</strong> nombreux délégués <strong>de</strong> comité* monar<br />
chistes <strong>de</strong> la région. Il restera <strong>de</strong>ux jours à<br />
Nous lisons dans la République française,<br />
au sujet <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s députés francmaçons<br />
qui a eu lieu, lautrejour, au Grand-<br />
Orient : 'wJlutJï . -i S 1 filiVff? P<br />
La principale décision prise dan* cette réunion,<br />
a été la nomination d'une commi*sion chargée<br />
<strong>de</strong> se rendre auprès <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Freycinet, prési<strong>de</strong>nt<br />
du conseil, pour lui signaler les faits, et<br />
lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que le gouvernement <strong>de</strong> la République<br />
donne, par *e* actes, une impulsion plus<br />
libérale aax affaires, ot qu'il empêche les injustices<br />
commises, chaque jour, contra <strong>de</strong>s fonctionnaire»<br />
et <strong>de</strong>» offieiers, injustice* résultant<br />
<strong>de</strong>» opinion» eléricale» <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> chefs,<br />
tant militaire» que oivil» : « C'est ainsi, a dit<br />
l'un <strong>de</strong>s membres, que le» officier» franc-maçons<br />
sont mi» à l'in<strong>de</strong>x dans certains régiments ;<br />
e'est ainsi qu'un professeur <strong>de</strong> l'Université a été<br />
dénoncé par son évêqué comme ayant publié un<br />
livre <strong>de</strong> philosophie positiviste et a été envoyé<br />
en disgrâce en Algérie ».<br />
êtes bien accueilli, ma foi .. Qu'en dites-vous ?<br />
Voua voyez co qu'elle vaut, pas cher. Il n'y a<br />
rîeh i faire, avoue*z'4e?.'."on ne Mi Ma pas avec<br />
Marianne, c'est un jeu dangereux. lit... »<br />
Il n'en fallait'na* tant pour fouetter la verve<br />
<strong>de</strong> M. Piou. IFinferrompît avec véhémence.<br />
— Flirter^^pJ|OTrfnjn«j! ... jQuejVpnlez^YOU»<br />
dire? C'est cômnré < sTJe toural'ln-rmus que pour<br />
vous, un parti, c'esiria maison- du lïoi, une<br />
sorte d'armée <strong>de</strong> Cendé à l'intérieur... Crojezmoi,<br />
mon cker ami, laissons à d'autres ces petits<br />
procédés <strong>de</strong> polémique. Je sais fort bien<br />
que vous n'été* pa« dés- émigrés et qu'en vous<br />
calomnie quand on vous reproche d'avoir <strong>de</strong>s<br />
idées d'aneien régime"et <strong>de</strong> ne pa» comprendre<br />
la démocratie. Mais, <strong>de</strong> grâce, ne me parlez ni<br />
<strong>de</strong> Marianne, ni <strong>de</strong> flirt... Les conservateurs<br />
Eor.t battue <strong>de</strong>puis quinze ans. Jo no leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
pas <strong>de</strong> cesser la lutte. Je voudrais seulement<br />
qu'ils combattissent sur un terrr.in qui<br />
rendrait la victoire facile, et surtout fécon<strong>de</strong>.<br />
Après SI an» aujourd'hui, et en 1 893 surtout,<br />
ap.rô».î3 ans <strong>de</strong> République, toute opposition<br />
q.ui n» .sera pa» constitutionnelle" me parait<br />
<strong>de</strong>voir être plus-stérile que jamaiè.<br />
Je.le c.roi».et jé le dis, non parée que les<br />
beaux yeux <strong>de</strong> Marianne m'ont, s'édflit, mais<br />
parée que je trouve qu'il est fort inutile, eu<br />
mer, et surtout en mer par un gros temps, <strong>de</strong><br />
disentes »ur le mérite du bateau qui vous porte.<br />
Ce bateau s'appelle République.Vous n'avez pas<br />
1» loisir, encore moin» la possibilité, <strong>de</strong> réntrer<br />
au port pour en changer. .. E»*ayez donc alors<br />
d'en prendre le comman<strong>de</strong>ment et d'éviter <strong>de</strong><br />
esuler à fond,<br />
Oui, essayez je prendre le comman<strong>de</strong>ment,<br />
nous le voulons bien, mais si vous<br />
ne rentrez pas au port pour changer <strong>de</strong><br />
bateau après cela, c'est que vous êtes fous<br />
Quant à nous, il nous paraîtrai! plus facile<br />
encore, quoi qu'en dise M. Piou, <strong>de</strong><br />
convaincre .l'équipage, qui s'appelle la<br />
France, du péril qui, le menace et <strong>de</strong> rentrer<br />
au port, que <strong>de</strong> naviguer sur un sabot<br />
qui menace <strong>de</strong> couler.<br />
Aller vers l'inconnu dans ces conditions,<br />
c'est peut-être <strong>de</strong> la politique; mais ce n'est<br />
pas <strong>de</strong> la logique.<br />
'<br />
Les frtnes-maçons se posent donc en victimes,<br />
et se présentent persécutés.<br />
Ils sont au pouvoir, ils oppriment les<br />
autres, et ils ont la prétention <strong>de</strong> passer<br />
pour opprimés !<br />
Inutile d'insister sur celte impu<strong>de</strong>nte<br />
manœuvre, <strong>de</strong>stinée à masquer leur ingérence<br />
officielle dans les affaires <strong>de</strong> l'Etat.<br />
Rochefort soutient à propos <strong>de</strong> l'affaire<br />
<strong>de</strong> la rue du Temple, qu'il n'y a plus en<br />
France, ni juges ni témoins. A l'appui <strong>de</strong> sa<br />
thèse, voici ce qu'il raconte :<br />
Il m'est arrivé, il y a longtemps, une mésaventure<br />
qui, quoique sans la moindre importance,<br />
m'a beaucoup frappé. J'étais allé à une<br />
distribution <strong>de</strong> prix, à Joinvil!e-le-Pont. Je pris<br />
à la gare un ticket pour revenir à Paris et j'attendis<br />
dans la salle d'attente <strong>de</strong>s premières<br />
qu'on m'ouvrit la porte à coulisse donnant *ur<br />
le quci d'embarquement.<br />
Le train qui <strong>de</strong>vait m'emmener arriva, l'em-<br />
a-t-on pris en leur faveur, uno mesure excepployé m'oublia, et je vis le» wagons défiler <strong>de</strong><br />
tionnelle do clémence, en les mettant en li- vaut moi, ce qui me remettait à une <strong>de</strong>mi-heure<br />
berté sous caution do 200,010 francs ?<br />
plu» tard.<br />
Pourquoi, ne les poursuit-on plu»?<br />
Je sortis <strong>de</strong> la «aile d'attente et mo plaignis<br />
• 1— —— . [ vivement — <strong>de</strong> cette négligence. A ce moment<br />
L'AIflOUREUX DE MADEMOISELLE X- •• arrivait l'omnibus <strong>de</strong> Joinvîlle, amenant <strong>de</strong>s<br />
voyageurs au train <strong>de</strong> Paris. Or, l'employé ré<br />
Nos lecteurs n'ont pas oublié la curieuse anec- pondit effrontément à mes observations que je<br />
dote racontée, la semaine <strong>de</strong>rnière, par l'Intran- ne pouvais être dans la salle d'attente lors du<br />
sigeant. Nous disions que la fille d'an <strong>de</strong> nos passage du train, attendu qu'il venait <strong>de</strong> me<br />
ministres s'était amourrachée d'un attaché d'am- voir <strong>de</strong>scendre à l'instant <strong>de</strong> l'omnibus.<br />
bassa<strong>de</strong> allemand et voulait l'épouser.<br />
Et, comme je me récriais sur uno pareille im<br />
A la suite <strong>de</strong> cette frasque amoureuse, l'atta- pu<strong>de</strong>nce, il prit à témoin les voyageurs <strong>de</strong> l'omché<br />
allemand, le capitaine Funcke, vient d'être nibus qui, au nombre <strong>de</strong> cinq, déclarèrent qu'ef-<br />
aappelé à Berlin.<br />
feclivement j'avai» fait la route dans la voiture<br />
A propos <strong>de</strong> ce rappel, nous recevons la lettre avec eux et me reconnurent parfaitement, bien<br />
suivante :<br />
qu'à cette époque je fusse doué d'une chevelure<br />
t. f^.,<br />
a<br />
Berlin, 1 8 <strong>décembre</strong>. ..... noire invraisemblablement ébouriffée et d'une<br />
« Les motifs <strong>de</strong> îa disgrâce <strong>de</strong> l'attaché mili- maigreur qui ne pouvait guère permettre la<br />
taire allemand à Paris n'ont rien <strong>de</strong> relatif à moindre erreur sur mon i<strong>de</strong>ntité.<br />
ses fonctions, dont le capitaine s'acquittait avec Depuis lors, je me suis toujours défié <strong>de</strong>s dé-<br />
une gran<strong>de</strong> compétence; les motifs ne sont positions <strong>de</strong>s témoins, et le nombre <strong>de</strong>s coute-<br />
même pns <strong>de</strong> nature à nuire à l'avancement du liers qui tous ont vendu à l'assassin du boule-<br />
capitaine, ainsi que je viens <strong>de</strong> l'apprendre <strong>de</strong> vard du Temple l'instrument du crime montre<br />
très bonne source.<br />
que j'étais dans lo vrai.. '•<br />
« L'empereur Guillaume a lui môme beaucoup<br />
ri en prenant connaissance <strong>de</strong>s notes clo ( l'ambassa<strong>de</strong><br />
d'Allemugne à Paris, notes qui récla- Le Figaro raconte une conversation <strong>de</strong><br />
maient le rappel <strong>de</strong> M. Funcke. »<br />
M. Piou. La scène se passe dans un salon <strong>de</strong><br />
Le ministre, voyant qu'il ne pourrait v: incre<br />
Paris: fVaM^M wH<br />
la passion <strong>de</strong> sa fille, a <strong>de</strong>mandé et obtenu le<br />
rappel <strong>de</strong> son amoureux,<br />
Mais l'empereur Guillaume a bien ri !<br />
T ?!'! 1^. ien ! mon ;<br />
Paris, 20 <strong>décembre</strong>, soir. — Le Temps publie le<br />
tèlégrâmsio suivant do Sofia, qui confirme les<br />
renseignements que nous avons donnés sur l'inci<strong>de</strong>nt<br />
franco-bulgare :<br />
« Sofia, 20 <strong>décembre</strong>. — Le bruit qui a couru<br />
du rappel <strong>de</strong>s consuls français en Bulgarie n'est<br />
pas exact.<br />
s » Aucun consul n'a été rappelé par le gouvernement<br />
français. M, Lanel, agent français à<br />
Sofia, n'a reçu pour instructions que d'Interrompre<br />
les relations avec le gouvernement bulgare.<br />
; ... ,<br />
_ » La Porte est actuellement saisie <strong>de</strong> la question.<br />
Dan» ee» conditions, il n'y a pas lieu <strong>de</strong><br />
croire, et oa ne pense pa» ici, que le gouvernement<br />
français veuille précipiter le» choses »<br />
Sofia, 20 <strong>décembre</strong>, soir. — Voici les détails sur<br />
les explications fournies par M. Stambouloff à<br />
la commission du budget <strong>de</strong> la Sobranié, sur la<br />
politique étrangère du gouvernement.<br />
M. Stambouloff a insisté sur ce fait, quo la<br />
Bulgarie ne pouvait être considérée corr.mo protégée<br />
exclusivement par l'Autriche, tout en se<br />
montrant particulièrement reconnaissante <strong>de</strong>s<br />
paroles encourageante* que le comte Kalnoky<br />
avait adressées publiquement à la principauté.<br />
D'autres puissances , l'Allemagne, l'Italie et<br />
l'Angleterre se sont montrées tout aussi bienveillantes.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt du conseil s'est attaché à rassurer<br />
les députés au sujet <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> la<br />
Russie. Lé Tsar a toujours affirmé ses sentiments<br />
pacifiques, et d'ailleurs il paraît peu probable<br />
que dans la situation intérieure où elle<br />
se trouve, la Russie songe à entreprendre une<br />
guerre <strong>de</strong> revanche.<br />
M. Stambouloff s'est plaint <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
la Serbie qui; par une série <strong>de</strong> faits, approuve<br />
son hostilité. M. Stambouloff n'a pas nié que<br />
le Gouvernement bulg-are avait dû nrendro <strong>de</strong>s<br />
mesures <strong>de</strong> précaution, pour être à "l'abri d'une<br />
surprise. '<br />
Quelques membres <strong>de</strong> la Sobranié, ayant exprimé<br />
leur regrets <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong>s relations diplomatiques<br />
avec la France, le prési<strong>de</strong>nt du conseil<br />
a exprimé l'espoir qu'on se convaincra bientôt<br />
à Paris, que la mesure prise à l'égard <strong>de</strong><br />
M. Chadourne n'était pas dictée par aucun<br />
sentiment hostile à la France.<br />
Los Traités do C'onunerce<br />
Madrid, 20 <strong>décembre</strong>, soir. — La nouvelle donnée<br />
par un journal espagnol, à savoir que le<br />
gouvernement songerait à ouvrir <strong>de</strong>s négociations<br />
avec la Suisse, l'Italie et la Norvège en<br />
vue <strong>de</strong> la prorogation <strong>de</strong>» traité» <strong>de</strong> commerce,<br />
excluant <strong>de</strong> cette prorogation les alcools, est<br />
exacte. Pareille démarche a été ou va être faite<br />
auprès du c&b'inet <strong>de</strong> Paris.<br />
cher ami, dit-on à M. Piou.<br />
la voilà bien, la politique d'apaisement... Vous<br />
Saint Pélersbourg, 20 <strong>décembre</strong>, soir. — Les<br />
Novosti disent qu'il est nécessaire que la con-<br />
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