questions de stratégie - Gauche Anticapitaliste

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président renversé par la mobilisation populaire en 2005. Mettre au crédit du gouvernement une politique internationale progressiste : l'Équateur a expulsé le représentant permanent de la Banque mondiale en avril 2007, fait des propositions très avancées en terme de la construction de la banque du Sud, mis fin à la présence militaire des États-Unis sur son territoire (non renouvellement de l’accord concernant la base de Manta). Conclusion Les défis posés aux gouvernements du Venezuela, de l'Équateur et de la Bolivie sont vastes et concernent toutes les organisations qui veulent transformer la société et se débarrasser du capitalisme. C’est pour cela qu’il faut être en solidarité avec ces révolutions, mais parce que ces processus interrogent, progressent à tâtons, avec des avancées et des reculs, cette solidarité ne saurait être un soutien acritique méséducatif. Mais la solidarité c’est aussi lutter pied à pied contre les puissances impérialistes et la bourgeoisie qui veulent renverser le cours des Révolutions bolivarienne, indigène choses et virer Chavez, ou Correa ou Morales. Nous ne sommes pas dans un camp intermédiaire, celui du « ni-ni ». Quoi qu’on pense des imperfections de ces régimes, des dérives, les peuples ont compris que leurs acquis ne sauraient être conservés par un retour de la droite aux affaires. Dans ce combat, nous soutenons les organisations ou mouvements qui accompagnent le processus de transformation et qui essaient de construire une mobilisation autonome, non inféodée aux structures d'État et dénonçant la bureaucratie (la boli-cratie ou boli-bourgeoisie), la corruption et toute conception de la construction du socialisme par décret. Approfondir la révolution c’est sur le modèle de développement et d’élargissement de la démocratie. C’est en accélérant le processus d’intégration régionale, en travaillant sur les complémentarités. Sinon, la dimension populaire émancipatrice risque de subir un coup fatal, et montrer qu'un processus qui ne se radicalise pas, peut finir par éliminer ses aspects progressistes. Photothèque Rouge/Torres 36 Journées d’étude
1. Que disent les « grands ancêtres » et « le meilleur des traditions du mouvement ouvrier » ? Des réponses différenciées et qui laissent ouvertes plusieurs options. S’emparer des institutions pour les gérer (au risque réformiste de ne rien changer) les contourner ou s’en passer (au risque libertaire de les laisser agir), les détruire pour les remplacer (au risque révolutionnaire d’en créer des pires), les transformer (au risque gradualiste de retomber dans les ornières du réformisme). La question des institutions est-elle éclairée par ce qu’écrivent et disent « les grands ancêtres » et « le meilleur du mouvement ouvrier » ? Le problème, pour ne citer que Marx est qu’il n’y a pas de réponse unique et unifiée. Dans le Manifeste ou l’Anti-Dühring, le point de vue est « saint-simonien » : passer du gouvernement des hommes à l’administration des choses. Dans le Programme de Gotha, il s’agit de transformer et démocratiser l’État, le supprimer en tant qu’instrument de domination mais le maintenir comme pouvoir public. Et comme chacun sait la Guerre civile en France après la Commune conclut à la dictature du prolétariat pour briser la machine d’État bureaucratique et militaire et permettre l’extinction de l’État. La perspective sera reprise sans nuance par Lénine dans l’État et la révolution. Le problème plus général est le sentiment donné que le politique et les institutions politiques sont solubles dans la révolution sociale. Une fois la machine d’État brisée, les obstacles à une réorganisation et à un fonctionnement démocratique de la société sont levés, on peut se passer d’institutions politiques. Il y a dépérissement de l’État par obsolescence de ses fonctions. Or aucune expérience historique ne valide cela. Une fois les institutions politiques anciennes détruites, il n’y a aucune dynamique spontanée et durable d’auto-organisation de la société et le refoulé du politique revient de la pire des façon sous la forme de la dictature d’un parti ou d’un groupe dirigeant et de la police politique. Et la reproduction du phénomène dans un ensemble de révolutions aux quatre coins du monde et dans des contextes variable atteste que le problème dépasse la question de la nature de classe de l’État. Le talisman de l’État 100% ouvrier ne fonctionne pas vraiment. janvier 2013 Les institutions, piège ou levier Que faire des institutions et dans les institutions ? (et à partir de quels repères et dans quels cadres théoriques réfléchir ?) Francis Vergne Dans cette introduction au débat, il sera proposé d'en rester à des considérations générales sur les institutions politiques qui concerneront à la fois l'histoire, le champ politique actuel et – soyons fous... – la société écosocialiste à venir. Nous avons essayé de prendre au sérieux le terme et l'idée d'institution dans ce qu'ils ont de spécifique et veillé à ne pas noyer ou renvoyer cette question particulière au seul problème du rapport à l'État et à la nécessité bien connue de briser la machine bureaucratique et militaire. Non que cet impératif soit caduc, mais justement parce qu'il débouche sur quelques autres questions nullement secondaires dont celles-ci : comment y parvenir et part quoi le remplacer ? Parce qu'aussi tout fonctionnement social requiert des institutions qui peuvent être étatiques ou non étatiques et qu'il en va de même de la vie politique. les institutions de type soviétiques constituentelles la solution enfin trouvée ? oui comme organe de lutte, non comme organe durable de gouvernement. oui pour dépasser l’abstraction citoyenne bourgeoise qui laisse le social hors du champ politique, non pour faire s’exprimer de façon démocratique l’ensemble de la population et décider des choix globaux. Nous sommes les héritiers d’une tradition politique qui considère que les formes d’organisation nées de la mobilisation sociale et des luttes (comité de quartiers, comités d’action, comité de grèves, cordons industriels, etc.) contiennent des embryons de pouvoir alternatif aux institutions dominantes qui ont vocation, au terme de situations de double pouvoir plus ou moins longues qui accompagnent la crise révolutionnaire, à se consolider, à s’étendre voire à se généraliser pour construire l’édifice politique institutionnel principal dans la transition vers la société qui se substituera au capitalisme. Le noyau rationnel de ce modèle est que cette dynamique se retrouve bien dans la plupart des processus révolutionnaires et qu’elle bouleverse le jeu politique et place la population en situation de s’occuper de façon directe de ses intérêts (on pense à la formule de Trotsky sur « l’irruption des masses dans les domaines où se règlent leur propre destinée ») Ce qui ne s’est par contre jamais vérifié et qui relève de la mythologie concerne la capacité de ces structures de lutte à se transformer en institutions durables et démocratiques. Sensibles aux fluctuations et aux rythmes de la lutte, elles perdent rapidement de leur vitalité et ne perdurent que comme structures bureaucratiques instrumentalisées par un parti ou un groupe dirigeant. Mais plus fondamental encore, on peut se demander si de telles structures ont vocation à faire s’exprimer et à traduire les choix politiques fondamentaux et à être un cadre adéquat pour la représentation politique. En quoi la « pyramide des conseils ouvriers » serait-elle représentative des débats menés par la société toute entière ? pourquoi l’autogestion requière-t-elle des institutions politiques ? le champ politique ne relève pas de la gestion des choses mais du gouvernement des hommes. ce qui implique : la confrontation publique des propositions, le respect du suffrage universel comme acquis démocratique, la pluralité des formes de représentation, (double chambre) garantis 37
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