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DES SUISSES CONTRE LES “PIRATES” DE 1919 DES SUISSES CONTRE LES “PIRATES” DE 1919
Le 1er août 1919, le détachement du 4e convoi pour la Pologne pose devant la
cathédrale de Varsovie après avoir défilé avec fifres et tambours dans les rues
de la capitale.
Les casernes sont pleines de jeunes volontaires qu’on a de la peine à équiper, mais
qui veulent se battre avec l’enthousiasme propre à une nation en pleine renaissance.
Les Suisses ont décidé de célébrer leur fête nationale du 1er août avec éclat. Les
escortes réunies des 4è et 5è trains défilent, en fin de journée, dans les rues de la
capitale polonaise, fifres et tambours en tête, avant de rejoindre les membres de la
colonie helvétique à l’Hôtel Bristol pour une soirée très patriotique. Les pétards
perçus ce soir-là ne sont pas ceux d’un feu d’artifice mais bien plutôt les échos des
combats tout proches entre polonais et Russes.
Quelques jours après, et malgré la proximité de la zone des combats, les Suisses sont
conviés à assister à un défilé militaire devant le maréchal Pilsudski lui-même.
La proximité des trains dans les zones de déchargement de la gare de Varsovie
favorise les contacts, voire la fraternisation avec des soldats d’autres pays, en
particulier les Français et les Anglais avec lesquels sont même organisés des service
de garde communs.
Le 8 août, un soldat de l’escorte souffrant de douleurs abdominales est évacué et
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opéré d’une appendicite aiguë dans un
hôpital privé de Varsovie. Il sera, par la
suite, pris en charge par le Consulat.
Le convoi quitte Varsovie le 12 août
1919 et fera, au cours de voyage de
retour, quelques rencontres
“ferroviaires” particulières. Celle, tout
d’abord, d’un convoi de prisonniers
polonais rapatriés de Sibérie, voyageant
vers l’Ouest depuis cinq mois. Sept
d’entre eux, ayant épousé des jeunes
Russes pendant leur captivité, voyagent
avec femmes et enfants. Puis un convoi de réfugiés fuyant le secteur du conflit
polono-soviétique: plus de 30 personnes, hommes, femmes et enfants, dépourvus de
nourriture et d’eau. Le matériel médical, le chocolat, le lait condensé et les bougies
sont les bienvenus.
Le parcours en Autriche est sérieusement ralenti du fait de l’organisation, dans de
nombreuses gares, de fêtes populaires pour recevoir les rapatriés autrichiens de tous
horizons. Mais ce n’est pas du temps perdu puisqu’il favorise les contacts chaleureux
avec la population civile.
Le convoi est de retour en Suisse le 19 août 1919, après un voyage de 142 heures via
Vienne, Salzburg et Innsbruck, ramenant une cargaison d’oeufs (denrée alors
rationnée en Suisse), de paraffine et de soies.
La mission aura duré 29 jours. La surveillance du convoi a nécessité la
consommation de 465 cartouches, principalement pour des tirs de dissuasion; les
rapports ne feront état d’aucun mort ou blessé.
Le 10e train pour la Roumanie quitte Berne le 26 octobre 1919, sécurisé par une
escorte de 20 hommes, dont 2 officiers et 2 sous-officiers. Il est composé de 38
wagons:
- 1 wagon de voyageurs pour le logement,
- 1 wagon de bagages pour la cuisine et le réfectoire,
- 1 wagon de bagages pour la garde,
- 35 wagons de marchandises.
La cargaison consiste en produits chimiques, chocolat, chaussures et tissus,
bonneterie, cuir, bouchons de liège, lampes électriques, outils et linges.
Les soldats bénéficient à Buchs du dernier bain chaud, avant celui de Bucarest ou
peut-être de Kronstadt.
Le départ est fixé au 28 octobre. Cette expédition se fera donc en condition
Le Brécaillon
Vignette du 10e train pour la
Roumanie, décembre 1919,
lithographiée à Bucarest.
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